samedi 14 mai 2011

LA VIE DES LETTRES N°5 - AVRIL 1914

LA VIE DES LETTRES
2e Année - Vol. 5 (Avril 1914)
[Date de publication : Avril 1914 - Couverture : Titre (en rouge), Contributeurs, Sous-Titre (en rouge), Périodicité (en rouge), Année, Numéro, Date, Prix du Volume, Adresse, Dépositaires à l'étranger, Imprimerie (en rouge) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre (variante : "Collection de poèmes et de prose"), Directeur et co-directeur, Sommaire, "Adresser les manuscrits, livres et toute correspondance au siège de la Direction", Adresse, Abonnements, mention ("Envoi franco d'un volume spécimen contre la somme de 2,50 fr. pour la France et de 3 fr. pour l’Étranger.") - 3e de couverture : POET-LORE / A Magazine of Letters / Rédacteurs : Charlotte Porter, Helen Clarke, Edward O'Brien, Paul Grummann / Littérature-Théâtre-Poésie-Critique-Littératures étrangères / Paraît tous les deux mois / Le Numéro : 7,50 fr. Un An : 25 fr. / Direction et Administration : Richard G. Badger, 194, Boylston Street, Boston, Massachusetts, U.S.A. / POET-LORE est la seule revue internationale de littérature publiée dans la langue anglaise qui résume régulièrement toutes les manifestations importantes des littératures étrangères. Sa place est aujourd'hui la première parmi les revues littéraires de langue anglaise. / Principaux collaborateurs : Maurice Maeterlinck, G. d'Annunzio, Hermann Sudermann, Gerhart Hauptmann, Arthur Schnitzler, Maxim Gorki, José Echegaray, John M. Synge, Leonid Andreyev, Perez Galdos, Max Halbe, Friedrich Hebbel, Paul Hervieu, Jaroslav Kvapil, Stanislas Pschibishevsky, Anton Tchekhov, Hoger Drachmann, Ludwig Fulda, Jaroslav Vrchlicky. / Prochains numéros spéciaux : Francis Jammes - "Humilis" - Seosamh Mac Cathmhaoil - Sem Benelli - Hjalmar Bergström - Lascelles Abercombie - Paul Claudel - Émile Verhaeren - Etc. / La liste complète des ÉDITIONS de POET-LORE, y compris la série de POET-LORE PLAYS, est envoyée franco à quiconque en fait la demande., mention ("Grâce à l'importance de son tirage, LA VIE DES LETTRES assure un service d'échange avec plus de 800 périodiques de Littérature et d'Art du monde entier") - 4e de couverture : Comptoir National d'Escompte de Paris  - Page [1] : En-tête (Date, Titre) - Pagination : 164 pages]
Sommaire
André Gide : Verlaine et Mallarmé [en note : "Conférence - première de la série moderne - prononcée au théâtre du Vieux-Colombier, le 22 novembre 1913"] (p. [1]-23)
Constantin Balmont : Iarovit (p. 24) ; Les Cercles (p. 24-25) ; Electron (p. 25) ; Pierre-Alatyr (p. 26-27) ; Les amulettes d'agate (p. 27-28), poèmes [Traduit du Russe] (p. 24-28)

Dr Ernst Bendz : Quelques notes sur la personnalité et les écrits d'Oscar Wilde [Traduit par Georges-Bazile] (p. 29-55)

Nicolas Beauduin : La Beauté Vivante : La Ville en moi I, II, III (p. 56-59) ; L’Âme du Siècle neuf (p. 60-65), poèmes (p. 56-65)

Alphonse Séché : La Poésie de l’Époque. Lettre ouverte à M. Nicolas Beauduin [Datée "Paris, le 1er février 1914"] (p. 66-72)
Ernest Gaubert : Miramar (Mallorca) [Daté "Octobre 1913"] (p. 73-77)

Henri Hertz : Paraphrase du Messie, poème (p. 78-81)
Maurice Gauchez : La poésie nouvelle en Belgique (p. 82-92)
Louis Thomas : Notes de Voyage ["8 août"] (p. 93-97)
William Speth : Maîtres et Disciples. Théâtre expérimental de François de Curel (p. 98-111)
Karel Capek : La Poésie et les Arts en Bohème [Traduit du tchèque par Jos. Irdinova] (p. 112-119)
Dominique CombetteMatines (p. 120) ; La Rue qui monte (p. 121) ; L’Invitation au Voyage (p. 122) ; Chanter (p. 123), poèmes (p. 120-123)
Jethro Bithell : Lascelles Abrecrombie (p. 124-129)
Gaston Sauvebois : Le Malaise. Considérations générales sur la génération nouvelle [En note : "Cet article, plus politique que littéraire, n'engage en rien la direction de la Revue"] (p. 130-144)
André Révész : Le jeune mouvement littéraire en Hongrie (p. 145-154)
Gaston Sauvebois : Revue internationale des Lettres et des Arts ["L'art musical proprement dit est loin d'être en décadence, écrit Alfred Mortier, dans la S. I. M. ... ; La même insuffisance musicale fut dénoncée par Camille Mauclair dans La Revue... ; Le mouvement, la vie ! C'est ce que réclame aussi Alphonse Séché dans la Revue du Mois... ; Autre est l'idéal des novateurs poétiques, des lyriques actifs, des chantres du dynamisme et du paroxysme modernes dont Nicolas Beauduin a défini les tendances dans son étude La Poésie de l'époque. La place nous faisant défaut, nous n'en pourrons citer ici que quelques courts extraits, et prions les lecteurs que ces questions intéressent, de bien vouloir se reporter au N° du Mercure de France du 16 janvier dernier... ; Dans Les Soirées de Paris, (février), M. Horace Holley, qui rend compte des lettres anglaises, écrit... ; Dans la Revue de Belles-Lettres, (février), M. Lambert sous le titre Actualité commente Les jeunes gens d'aujourd'hui... ; Dans la revue Das Literarische Echo, (1er mars), M. Henry Guilbeaux parle des tendances de la poésie lyrique française contemporaine... ; Gaston Picard et G. L. Tautain publient dans La Grande Revue (N° 10 et 24 février, 10 et 24 mars, 10 et 24 avril), une très importante enquête sur M. Henri Bergson et l'influence de sa pensée sur la sensibilité contemporaine.. ; La Revue Critique des Idées et des Livres fournit par la plume de M. Henri Clouard, des éclaircissements depuis longtemps attendus sur la façon de comprendre le néo-classicisme... ; Memento] (p. 155-163)
*** : Notes [Conférences sur la Poésie nouvelle] (p. 164)
Document
"Conférences sur la Poésie nouvelle"
C'est le titre des conférences du professeur Vandey de Vaudey, de l'Université Bocconi, prononcées au Circolo filologico Milanese. Après avoir exposé les caractéristiques de la poésie novatrice en France, poésie spécifiquement moderne, en parfaite harmonie avec l'activité intense de la civilisation contemporaine, et qui tente d'exprimer les nouveaux aspects du moderne, le professeur V. de Vaudey fait de nombreux emprunts aux œuvres de Nicolas Beauduin : Les Poèmes de l’Époque, Le Poème des Trains, La Beauté Vivante, L'Homme Cosmogonique, etc., et cite abondamment un essai de ce poète "La poésie de l’Époque" paru dans Le Mercure de France du 16 janvier dernier. Une audition de La Malédiction des Enfants de Fernand Divoire est donnée ensuite ainsi que la lecture de poèmes : A plein vol de Philéas Lebesgue, Les paroles devant la femme enceinte de Mercereau, Le Travailleur de Henri Guibeaux, des poèmes de Henri Hertz, Jules Le Roux, André Spire, etc.

Un public très nombreux a écouté le conférencier "avec un silence religieux" nous disent Il Secolo, Il Corriere della Sera, La Lombardia, La Perseveranza, La Sera, La Brianza, etc., qui parlèrent de ces conférences en termes extrêmement favorables.

Vers ce même temps le professeur Esch, l'éminent critique de la Die Neue Zeit, donnait dans la ville universitaire de Diekirsch, une importante conférence : Grandeur et beauté de la Vie moderne où furent étudiées les œuvres de Verhaeren, Nicolas Beauduin, Alexandre Mercereau et Théo Varlet.

NICOLAS BEAUDUIN EXPOSE LES TENDANCES DE LA VIE DES LETTRES & DES RUBRIQUES NOUVELLES

J'aurai l'occasion prochainement de donner la description de quelques numéros des RUBRIQUES NOUVELLES, la première revue dirigée par Nicolas Beauduin. En attendant, voici la réponse que donna le directeur-poète à l'"Enquête sur les revues d'avant-garde" de Maurice Caillard et Charles Forot.
NICOLAS BEAUDUIN
Les Rubriques Nouvelles ! La Vie des Lettres (1re série)... Comme c’est déjà lointain !... Rassemblons nos souvenirs...
D’abord une erreur d’optique, une apparence prise pour une réalité. Enfin peu à peu la connaissance de ce qui est, la recherche de la vérité esthétique. Une conscience qui s’interroge, un esprit qui cherche à découvrir, à travers les fallacieuses promesses des manifestes et des doctrines, le véritable sens de l’activité intellectuelle contemporaine.
Petit drame de la pensée, où tour a tour collaborèrent de grands ainés comme Émile Bernard, Paul Claudel, Maurice Barrès, Francis Vielé-Griffin, Camille Mauclair, Émile Verhaeren, Charles Grolleau, Francis Jammes, Saint-Pol-Roux, Paul Adam, Louis Bertrand, Rosny ainé, Comtesse de Noailles, Robert de Souza, Fernand Gregh, André Gide, Maurice de Faramond, Henri Ghéon, Jean Royère, Marcel Coulon, Paul Fort, Eugene Montfort, et les « jeunes » d’alors, ceux de ma génération sacrifiée, tels que les regrettés Apollinaire, André du Fresnois, Jean Florence, Olivier Hourcade, Jean-Marc Bernard, Auguste Aumaitre, Jean Pellerin, Jean Thogorma, Louis Pergaud, Henri-E. Gounelle ; puis Trancrède de Visan, Canudo, Jean de Bosschère, Émile Henriot, Louis Mandin, Henry Béraud, Marcel Ormoy, F. Divoire, Jean-Louis Vaudoyer, Henri Martineau, Henri Hertz, Francis Carco, Thierry Sandre alias Charles Moulié, Henri Strentz. Louis Thornas, Roger Frêne, Gaston Picard, Gaston Sauvebois, Jean Héritier, Alexandre Mercereau, Joseph Billiet, Henri Dérieux, G.-J. Gros, Robert Veyssié, William Speth, Jean Muller, etc.
Vous me demandez quelles étaient les tendances des Rubriques Nouvelles et de la Vie des Lettres qui immédiatement lui fit suite ?
Ces tendances s’orientaient vers l’expression du Paroxysme Moderniste et de la Beauté Neuve, née des applications mécaniques de la Science.
Les raisons qui nous unirent : Une façon à peu près identique de penser et d’envisager la société contemporaine et l'art de notre époque.
Pas de conformisme, mais une sorte de même atmosphère vitale ; un même besoin de tout connaitre, de tout sentir et d’aimer plus ; une même soif d’exaltation au-dessus de nous-mêmes...
Au-dessus des appétits et des calculs, nos voix s’étaient croisées et harmonisées. Comme elles possédaient le même timbre, ayant les mêmes angoisses et les mêmes espérances, elles s’étaient reconnues, prolongeant ainsi, sur le front des foules modernes, leur symphonie vivante et multiple, transposition sur un plan supérieur des réalités et des aspirations d’aujourd’hui.
C’est qu’au lieu de fuir la vie (comme les Romantiques et les Symbolistes), nous la cherchions dans ses manifestations en apparence les plus contradictoires et dans les domaines les plus divers.
Sans dédaigner les littératures dites anciennes, nous pensions que les apports de l’heure présente étaient d’une réalité autrement importante. Les grands courants secouant le monde moderne nous passionnaient plus puissamment que l’étude des cataclysmes du passé.
Ce que nous voulions c’était imprégner l’art de vie, lui insuffler une force nouvelle, abondante et généreuse. Un art qui s’isole en soi étant bien proche de la décadence et de la mort.
On nous demandait souvent : Êtes-vous classiques ? Nous répondions que nous n’en savions rien, mais que, dans tous les cas, ce n’était pas à nous de le proclamer. Nous considérions qu’un vrai classicisme n’a jamais été rétrospectif. Un classicisme d'imitation ne pouvant être qu’un faux classicisme.
Barbares alors ? Nous ne le pensions pas. Mais nous eussions mieux aimé être de jeunes hommes en marche vers ce qui naît et grandit, vers un demain de plus en plus formidable, que les décadents moutonniers et fin de race des littératures sur l e déclin. Vivants, nous ne nous résignions pas à la mort, même élégante et parfumée.
Paroxysme, exaltation lyrique, foi, enthousiasme, étaient pour nous identiques. C’étaient les droits de l’inspiration que nous proclamions.
La poésie se révélait à nous avec la grandeur d’une religion, elle donnait à la vie une valeur absolue. Nous voulions en elle retrouver ce grand courant d’illumination spirituelle, si longtemps interrompu, retremper nos espoirs dans une source de joie multanime, perdre le sentiment de notre petitesse on participant à une vérité plus haute, sentir notre moi individuel se grandir de l’apport des co1lectivités, être cette collectivité elle-même avec ses appétitions et sa soif insoupçonnée de révélation religieuse.
Nous sortions ainsi de ce que le Symbolisme gardait d’ésotérique, (tour d’ivoire, attitude inhumaine) s’étant dans son ensemble éloigné de la nation vivante et ayant « séparé l’idée de l’art de l’idée d’une certaine fonction ou destination » pour nous élever vers une approximation sans cesse plus audacieuse de « l’idée de vie ».
Le paroxysme, disions-nous alors, est l’objectivation des états radiants de l’âme. Loin d’envisager la poésie comme une consolation de la vie, une fantaisie rimée, le passe-temps des heures oisives, ou une pause dans l’effort quotidien, nous y voyions au contraire, selon la juste expression de l’un de nous, la « manifestation la plus aiguë de cette vie et de cet effort ».
Si j’estime que les Rubriques Nouvelles et La Vie des lettres (1re série) ont eu une influence certaine sur les idées du temps ?
Oui, les idées émises dans les Rubriques Nouvelles et La Vie des Lettres (1re série) ont eu une influence certaine sur les idées du temps. De nombreuses études sur Le Paroxysme Moderniste ont paru dans les journaux et les revues du monde entier. Notre influence sur la littérature d’aujourd’hui est tout aussi manifeste pour qui sait voir.
Sans doute la guerre, en rompant les conditions d’évolution normale, a permis un retour offensif du pire symbolisme, un symbolisme de dégénérescence, de fatigue mentale, d’impuissance créatrice, ce qui a donné à quelques attardés de notre génération des possibilités d’éclosion qu’ils n’auraient jamais eues dans une autre période.
Ce n’est pas naturellement dans les incohérences de ce symbolisme de troisième cuvée que l’on retrouvera les influences de cet art vivant puissamment moderniste. Mais c’est dans quelques rares œuvres, construites, équilibrées, et douées d’universalité, qu’on les rencontrera, exprimées dans une technique véritablement nouvelle. Sorte de grand orchestre moderne développant jusqu’au paroxysme toutes les possibilités acoustiques ; et qui est à la poésie traditionnelle ce qu’est la polyphonie à l’ancienne musique à l’unisson.
Parmi les idées qui ont triomphé, nombreuses sont celles qui ont été développées dans maints articles des Rubriques Nouvelles et de La Vie des Lettres (1re série). Exposé d’un classicisme moderniste contre un classicisme d’imitation. Expression d’une beauté neuve. Volonté d’objectivité, d’universalité, de précision, de méthode et d’équilibre constructif. Désir de vitesse, conquête du temps et de l’espace. Soif de plénitude. Goût du tragique quotidien et de la réalité vivante. Sens de la vie collective des peuples et des individus. Sens des connexités et de l’omniprésence mondiale. Découverte du Monde Nouveau.
Vœu d’une technique encore inédite, permettant une expression nouvelle, en conformité avec les aspirations de notre époque. Technique qui m’a demandé plus de dix années de recherches, et qui est celle du Poème synoptique sur plusieurs plans. Ordre complexe. Simplification d’un instrument perfectionné. Importance des techniques. On sait, comme l’écrivait encore dernièrement l’un de nous, que « la façon dont un sujet a été traité renseigne plus précisément sur la sensibilité d’une époque que le sujet même qui lui a servi de prétexte ».
L’emploi des procédés domine le sujet, la technique lui impose sa volonté, lui fixe un visage. La technique commande l’expression.
Il est facile, par ce que nous en avons dit plus haut de voir à quoi se rattache la sensibilité de notre époque ; quels sont non seulement ses vœux d’ordre vivant mais sa précise volonté.
Il est fort délicat pour moi, on le comprendra aisément, de désigner quelles sont les revues existantes qui illustrent de telles conceptions d’art et participent à notre vœu de renouvellement. Mais je dirai que La Nouvelle Revue Française, qui forme un carrefour d’ailleurs mal délimité où se rencontrent et même s’opposent de multiples tendances, allant des plus régressives déliquescences au néo-classicisme le plus étroit, me semble toutefois, lorsque s’y expriment deux ou trois intelligences de premier ordre, comme André Gide ou Henri Ghéon, voire Jean Paulhan, marquer nettement cette volonté d’équilibre constructif, cette recherche de règles organiques nouvelles, de nouveaux modules régulateurs, nécessaires à l’établissement d’un ordre vivant, base d’un classicisme moderniste.
L’Esprit Nouveau (sauf dans les défaillances d’ailleurs passagères de sa partie littéraire) s’oriente aussi vers cette Beauté Neuve, expression de l’Époque, que le Paroxysme moderniste des Rubri ques Nollvelles s’efforçait déjà de définir avant 1914.
La Revue de l'Époque, Les Feuilles Libres, Les Écrits du Nord, 7 Arts, de Bruxelles, Montparnasse, Rythme et Synthèse, La Bataille Littéraire, La Nervie, Créer, etc., qui sont parmi les meilleures revues de ce temps, je veux dire celles où s’élabore l’esprit créateur de la présente génération, me semblent plus ou moins représentatives de cet idéal d’art nouveau.
Quant à « La Vie des Lettres et des Arts » suite de La Vie des Lettres, d’avant-guerre, par discrétion, je me dispenserai d’en parler, disant seulement qu’elle ne fait que continuer avec plus d’amplitude et de précision, grâce à l’apport incessant de jeunes intelligences, l’effort d’art moderniste commencé 15 ans plus tôt dans Les Rubriques Nouvelles.
(Belles-Lettres, 6e année, N°62-66, décembre 1924, p. 117-120)

lundi 9 mai 2011

LA VIE DES LETTRES N°4 - JANVIER 1914

LA VIE DES LETTRES
Vol. 4 (Janvier 1914)
[Date de publication : Janvier 1914 - Couverture : Titre (en rouge), Contributeurs, Sous-Titre (en rouge), Périodicité (en rouge), Numéro, Date, Prix du Volume, Adresse, Dépositaires à l'étranger, Imprimerie (en rouge) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre (variante : "Collection de poèmes et de prose"), Directeur et co-directeur, Sommaire, "Adresser les manuscrits, livres et toute correspondance au siège de la Direction, Adresse, Abonnements, mention ("Envoi franco d'un volume spécimen contre la somme de 2,50 fr. pour la France et de 3 fr. pour l’Étranger.") - 3e de couverture : Encarts de revues (Nya Argus, Scena, La Revue Roumaine, Kvèty, Deutsche Kunst Und Dekoration), mention ("Grâce à l'importance de son tirage, LA VIE DES LETTRES assure un service d'échange avec plus de 800 périodiques de Littérature et d'Art du monde entier") - 4e de couverture : La Revista de America / est l'unique publication véritablement latino-américaine. C'est la seule qui présente en synthèse l'effort intellectuel des pays latins d'Outre-mer. / Elle est publiée à Paris une fois par mois, et donne dans chaque numéro, soit en espagnol, soit en portugais, des articles inédits des meilleurs écrivains latino-américains. Elle reçoit en outre des différents pays d'Amérique Latine des lettres sur leur développement littéraire. Dans ses chroniques les meilleurs écrivains d'Europe traitent de l'art, de la littérature, de la philosophie et du développement politique de l'Occident. / Chaque mois la Revista de America traduit dans son supplément illustré des pages choisies d'écrivains français peu connus encore en Amérique Latine et d'autres des meilleurs littérateurs de la jeune génération. Elle a publié notamment des extraits de l’œuvre de Charles-Louis Philippe, Henri Barbusse, Nicolas Beauduin, Bernard Combette, etc., ainsi qu'un numéro consacré à André Gide. Prochainement paraîtront des numéros sur Jules Renard, Jules Laforgue, et les jeunes poètes français. - 2 pages vertes, non numérotées en fin de numéro : Page [I] (Anthologie des Poètes Nouveaux avec une préface de Gustave Lanson, professeur à la Sorbonne. E. Figuière et Cie ; Anthologie des Lyriques Français présentés et traduits par Hermann Hendrich. Die Aktion ; A Arte de Escrever par Xavier Marquès. Aillaud, Alves et Cie ; Au Tournant de la Route (Regards sur la Société) par Gérard de Lacaze-Duthiers. Librairie Alcan) ; Page [II] (La Cité des Hommes par Nicolas Beauduin. E. Figuière et Cie ; East and West. ; Les plus jolis vers de l'année avec une préface de Alphonse Séché. Société des éditions, Louis-Michaud - Page [527] : En-tête (Date, Titre) - Pagination : 164 pages]
Sommaire
Frédéric Mistral : La Communion des Saints, poème (p. [527]-528)
Jules Lemaitre, de l'Académie française : Réflexions et Pensées, aphorismes [De la Critique ; Psychologie et Aphorismes] (p. 529-532)

Saint-Pol-Roux : Sur les Ailes de la "Victoire" - Impressions d'en haut [(Vol Camaret-Brest, 6 août 1913) - A l'aviateur Poirée] (p. 533-540)

Nicolas Beauduin : La Beauté Vivante. Sept poèmes à la gloire de Paris moderne, poèmes (p. 541-558)

A. de Bersaucourt : La Promenade avec Tristan Corbière (p. 559-568)
Victor-Émile Michelet : Derrière les Portes d'airain [I. Le Destin de la Turris Eburnea] (p. 569-575)

Georges Ramaekers : La Puissance abolie, poème (p. 576-580)
Avetis Aharonian : Au Cachot [Traduit de l'arménien moderne par Elias-Sarkis Altiar] (p. 581-598)
Fernand Divoire : Exhortation à la Victoire, poème [Pour Isadora Duncan] (p. 599-605)
Louis Piérard : Le Poète et le Peuple, article suivi de deux poèmes (p. 606-609) : Aux Mineurs du Borinage (p. 610-611) ; Chant de Grève (p. 611-612)
Louis Estève : Pour l'Euthanasie [en note : "Extrait d'une étude à paraître, qui sera intitulée La Médiation de la Mort..."] (p. 613-625)
Émile CottinetLes Cols. Extrait des "Poèmes alpestres" [A Mademoiselle Rufer - daté "Mont-Roc (Savoie), juillet 1913"] (p. 626-628)
Robert Browning : Le Joueur de Flûte bigarré de la Ville de Hamelin, poème [Traduit par Yvonne Lemaistre] (p. 629-639)
Robert J. Shores : Petite nomenclature des Poètes américains [Trad. par Mme W. Speth] (p. 640-656)
William Speth : Maîtres et Disciples. L'inspiration de Verhaeren et les Coloristes flamands (p. 657-678)
L[a]. V[ie]. D[es]. L[ettres]., Richard Weiner : Revue internationale des Lettres et des Arts [Une contribution à l'art pour la vie, c'est la Deutsche Kunst und Dekoration... ; M. Jean Prouvaire donne dans Le Cénacle Champenois une intéressante étude sur La Poésie de Madame Ackermann... ; M. Lionel Baudoin publie dans L'Olivier, un article Sur la distinction des genres... ; L'Atlas International ! organe officiel du renouveau de l’École de Scribe et de l'ère du livret d'opéra, où bonimente et crachotte l'inventeur du "disque poétique" et du rasoir simultané, nous offre une suite de poèmes pour phonographe (sic)... ; Dans Les Écrits Français, la vivante revue de MM. de Monti, Marc Brésil et L. de Gonzague Frick, Philéas Lebesgue parle des Lyriques de l'Allemagne contemporaine, dont H. Guilbeaux vient de publier l'anthologie... ; M. Job Steynen donne à Het Midden des chroniques fort intéressantes sur le mouvement littéraire en France qu'il connaît et apprécie parfaitement... ; Voir par les oreilles et entendre par les yeux, c'est ce que n'admet pas non plus Edgard A. Mowrer, qui dans The New Freewoman, espère, malgré tout, que nous n'aurons pas besoin de rappeler M. Max Nordau pour écrire une autre "Dégénérescence"... ; Dans La Revue Roumaine, M. Alexandre Bibesco discute longuement avec M. Psichari de La question du vers français... ; Dans La Gazette de Hollande, M. René de Marsy, étudie l’Évolution de la Poésie Française, à travers le futurisme et le paroxysme... ; Et Paul Desanges, semble lui répondre, quand il écrit dans La Clarté... ; C'est ce que fait M. Gaston Sauvebois dans ses très remarquables études parues dans La Nouvelle Revue Française, Les Droits de l'Homme, Les Documents du Progrès. Dans sa dernière Quinzaine Littéraire de La Critique Indépendante, il s'interroge aussi sur ce grand mouvement de rénovation poétique qui secoue la génération nouvelle... ; Dans La Belgique Artistique et Littéraire, M. William Speth continue la publication de ses très intéressantes chroniques, consacrées à "Paris et les Parisiens" ; Le Mercure de France, dans son N° du 16 janvier, publie une fort importante étude de Nicolas Beauduin La Poésie de l’Époque... - signés L. V. D. L ; Les luttes littéraires qui se poursuivent actuellement parmi plusieurs revues de Prague (notamment la CESKA KULTURA, la SCENA et la MODERNI REVUE) font regretter que cette ville ne soit pas plus grande... ; Le N° de décembre de MODERNI REVUE contient une nouvelle de M. Karasek de Lvovice et une traduction de Cressida de Suarès... - signés Richard Weiner ; Memento] (p. 679-689)
*** : Notes [Au Salon d'Automne] (p. 690)
Document
"Au Salon d'Automne"
La section littéraire du Salon d'Automne (Grand Palais des Champs-Élysées) a été inaugurée par une conférence de M. Jean Muller. Sujet traité : La Nouvelle littérature.

La conférence a entretenu le public de choix venu pour l'entendre de la situation littéraire actuelle, qu'avec beaucoup de clarté et d'à-propos il a présentée en un saisissant dyptique : d'un côté les fantaisistes : Paul Fort, Tristan Klingsor, Salmon, Apollinaire, Carco, etc. ; de l'autre, quelle que soit l'école à laquelle ils se rattachent, les écrivains qui tendent d'exprimer le monde moderne. Ceux-ci, les révélateurs de l'époque, les chantres du collectif, du machinisme, qui forment la phalange la plus importante de la littérature contemporaine, ont été longuement étudiés par le conférencier.

Tour à tour les œuvres futuristes, paroxystes et unanimistes de Marinetti, Nicolas Beauduin, Jules Romains, etc., sont présentées et commentées par l'orateur, qui s'attache surtout à montrer la communauté d'efforts des novateurs actuels.

Des acteurs et actrices des principaux théâtres de Paris ont interprété des extraits d’œuvres en prose ou en vers, tels que La Gare, temple moderne, de Nicolas Beauduin ; le Monoplan du Pape, de Marinetti, Les Paroles devant le poète, d'Alexandre Mercereau ; Les Transplantés, de Canudo ; Tendres Canailles, de Salmon ; ainsi que des poèmes ou proses de Jouve, Castiaux, Valéry Larbaud, Lebesgue, Apollinaire, etc.

Parmi les conférences les plus remarquées citons également celles de Gaston Picard : Les Courriers littéraires et les jeunes Revues ; de Tancrède de Visan sur le comte de Gobineau et celle de Louis Richard Mounet sur le théâtre contemporain.

LA VIE DES LETTRES N°2 - JUILLET 1913

LA VIE DES LETTRES
Vol. 2 (Juillet 1913)
[Date de publication : Juillet 1913 - Couverture : Titre (en rouge), Contributeurs, Sous-Titre (en rouge), Périodicité (en rouge), Numéro, Date, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre (variante : "Collection de poèmes et de prose"), Directeur et co-directeurs, Sommaire, "Adresser les manuscrits, livres et toute correspondance au siège de la Direction, Adresse, Abonnements ("LA VIE DES LETTRES ne se vend que par abonnement"), mention ("Pour toute demande de renseignements, joindre un timbre pour la réponse. Envoi franco d'un volume spécimen contre la somme de 2,50 fr. pour la France et de 3 fr. pour l’Étranger.") - 3e de couverture : Encarts de revues (The Forum, The Dial, The Argonaut, Der Sturm, La Revista de America, Moderni Revue, Die Güldenkammer, The Mirror), mention ("Grâce à l'importance de son tirage, LA VIE DES LETTRES assure un service d'échange avec plus de 800 périodiques de Littérature et d'Art du monde entier") - 4e de couverture : Comptoir National d'Escompte - 2 pages vertes, non numérotées en fin de numéro : Page [I] (Anthologie des Poètes Nouveaux avec une préface de Gustave Lanson, professeur à la Sorbonne. E. Figuière et Cie ; Les Tendances présentes de la Littérature par Jean Muller et Gaston Picard. E. Basset et Cie, éditeurs ; Les Peintres Cubistes. Méditations esthétiques par Guillaume Apollinaire. E. Figuière et Cie) ; Page [II] (Les Campagnes en marche. Roman, 4e édition par Nicolas Beauduin ; Eros mourant. Roman, par Auguste Aumaître ; Les Livres du Temps par Paul Souday ; Essais de Critique Littéraire et Philosophique par René Gillouin ; Les Poètes d'Arthénice avec une préface de Nicolas Beauduin, des croquis de Bernard Naudin ; Témoignages par Marcel Coulon - Page [175] : En-tête (Date, Titre) - Pagination : 164 pages]
Sommaire
Maurice Barrès : L'Histoire d'une Vocation [sur le comte Albert de Mun] (p. [175]-186)
Paul Adam : L'esprit de Synthèse (p. 187-198)

J. Ernest-Charles : L'extension de la Langue française et le Style scientifique (p. 199-205)

Henri Ghéon : Le Pain (Tragédie populaire en quatre actes et cinq tableaux), Acte III [en note : Le Pain a été joué, pour la première fois, au Théâtre des Arts, à Paris, le 8 novembre 1911] (p. 206-220)

Jean Royère : Immortalité, poème [Pour Marie] (p. 221)
Alphonse Séché : Notes [datées, dans cet ordre : mai 1908, juillet 1910, avril 1906, juillet 1910, juin 1910, 20 avril 1910] (p. 222-228)

Victor-Émile Michelet : Oraison de la Solitude, poème (p. 229)
Rudyard Kipling : Le Dernier Suttee (p. 230-233) ; La Ballade de la Pitié du Roi (p. 234-239), poèmes [Traduction de Georges-Bazile] (p. 230-239)
Nicolas Beauduin : Les Poèmes de l’Époque, poèmes [dans cet ordre, extraits de La Cité des Hommes : Ode aux Poètes nouveaux (p. 240-241), La Beauté nouvelle (p. 241-242), Ode des poètes à l'aviateur (p. 243-245), Les trains à travers le monde (p. 245-247), Le dieu nouveau (p. 247-248), La Foule (p. 248-249), Exaltation en aéroplane (p. 250-253), L'époque (p. 253-256), Noël ! Noël ! (p. 256-257), Le grand soir (p. 257-261), Vision de la Cité future [dédié "A mes amis"] (p. 262-266)] (p. 240-266)
M. C. Poinsot : La Beauté moderne [sous la signature, la mention : "Président de la Société des Amis du Paris-Pittoresque"] (p. 267-272)
William Speth : Maîtres et Disciples : De la volonté chez Maurice Barrès (p. 273-284)
Jean MullerLa Volonté religieuse des lettres contemporaines [citation de La Ville de Paul Claudel en épigraphe : "Et nul jamais, dans le temple qu'est le monde, ne saurait échapper à la nécessité de l'ample cérémonie" - en note : "Extrait d'un livre à paraître : L'Attitude religieuse dans la Littérature française d'aujorud'hui. (Études sur Paul Claudel, Émile Verhaeren, André Gide, Romain Rolland, Francis Jammes, Charles Péguy, André Suarès, etc.)"] (p. 285-292)
Gaston Sauvebois : L'Impérialisme français (p. 293-314)
N[icolas]. B[eauduin]. : Au moment de la mise en page de ce numéro, nous apprenons la mort de notre collaborateur le Dr Auguste Aumaître... [texte encadré de noir] (p. [315])
Auguste Aumaître : Sur les Pages Bleues, poèmes en prose [dans cet ordre : Halte. - La Locomotive (p. 316-317), Maison de Poupée (p. 317-319), Labour (p. 319-320), Les Maraichères (p. 320-322), Le Vieillard (p. 322-323), Le Convoi (p. 324-326), Les Laveuses (p. 326-327), La Kermesse (p. 327-331), Le Clocher (p. 331), La Plumeuse d'Oiseaux [citation de Du Bellay en épigraphe : "A vous troppe légère..."] (p. 332)] (p. 316-332)
Xavier Marquès : Le Brésil littéraire [daté : "Bahia (Brésil) 1913] (p. 333-336)
N[icolas]. B[eauduin]. : Notes [Notre article "Les directions de la poésie contemporaine" (Essai de synthèse) paru dans le 1er N° de La Vie des Lettres, a suscité de nombreux commentaires dans les revues françaises et étrangères... ; Tous nos remerciements aux revues et journaux qui ont signalé notre effort d'art, et en particulier au...] (p. 337-338)

dimanche 8 mai 2011

LE MAIL N°15 - PRINTEMPS 1930

[Titre : LE MAIL - Sous-Titre : Revue de littérature, d'art et de critique paraissant dix fois par an, puis, à partir du n°11, Cahiers trimestriels de littérature publiés par les Artistes orléanais - Dates de publication : Décembre 1927 (n°1) à hiver 1931 (n°17) [?] - Périodicité : mensuelle (10 numéros par an) puis trimestrielle - Lieu de publication : Orléans - Format : 190 x 240 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture crème - Pagination :  variable ; pagination suivie - Prix et abonnements (à partir du n°11) : Abonnement (Un an - France) = 22 francs ; Abonnement (Un an - Étranger) = 30 francs ; Abonnement (Édition de Luxe) = 50 francs - Directeurs : Marcel Abraham (3, rue Théodore de Banville, Paris) et Roger Secrétain (7, rue du Colombier, Orléans) - Collaborateurs (liste des principaux collaborateurs dressé d'après Richard L. Admussen avec quelques compléments) : Marcel Abraham, Alain-Fournier, Robert Aron, Roger Ayrault, René Berthelot, Emily Brontë, Pierre Cassel, Jean Cassou, Jean Cocteau, Jacques Copeau, Fernand Divoire, Georges Duhamel, Florent Fels, Gustave Flaubert, Stanislas Fumet, Georges Gabory, Hugo von Hoffmenstahl, Georges Hugnet, Max Jacob, Edmond Jaloux, Georges Jamati, Paul Jamati, Francis Jammes, Justin Klotz, Charles Leroy, André Lhote, Pierre Mac Orlan, André Maurois, Henri de Montherlant, Paul Morand, Roger Nathan, Charles Péguy, Robert Pignarre, Jean Prévost, Henri de Régnier, Rainer-Maria Rilke, Jean Royère, Saint-Pol-Roux, Roger Secrétain, Alain Serdac, Louis-Joseph Soulas, André Spire, Jules Supervielle, Paul Valéry, André Wurmser - Gérant : P. L. Lefebvre - Adresse (administration) : 17, rue de l'Ange, Orléans - Dépôt à Paris : Librairie Gallimard, 15, boulevard Raspail (7e) - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Orléanaise, Orléans]
LE MAIL
N°XV (Printemps MCMXXX)
[Date de publication : Printemps 1930 - Couverture : Titre, Sommaire (contenu : textes et illustrations), Sous-Titre, Numéro, Date - 2e de couverture : Fédération des Artistes Orléanais, Titre, Sous-Titre, Directeurs, Adresse, Dépôt à Paris, Abonnements, mention ("Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à l'un des directeurs. Tout ce qui concerne l'administration et les abonnements à la revue Le Mail, Orléans, 17, rue de l'Ange. Les articles publiés n'engagent que leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés") - 3e de couverture : Achevé d'imprimer ("Il a été tiré de ce numéro, achevé d'imprimer le quinze mai mil neuf cent trente par l'imprimerie orléanaise, à Orléans, pour la Fédération des Artistes Orléanais, quarante exemplaires sur vélin pur fil Lafuma. Ces exemplaires contiennent une épreuve sur Japon, signée par l'artiste, du bois original de Louis-Joseph Soulas") - 4e de couverture : muette - 4 pages détachées servant de page de titre et de faux-titre à la 3e année de la revue : Page [I] (Titre) ; Page [II & IV] (muettes) ; Page [III] (Titre, Sous-Titre : revue de littérature, 1930, Troisième année, Fédération des Artistes Orléanais, Lieu de Publication) - Quatre pages publicitaires marron, non numérotées réparties en début et en fin de numéro : Page [a] Fédération des Artistes Orléanais (musique, beaux-arts, littérature - Président : M. Antoine Mariotte, Vice-Président : M. Jean Nouveau, Secrétaire : Mlle Jacqueline Paulmier - Section Peinture : MM. Jean Nouveau, président, Paul Cordonnier, Louis Simon, Pierre L. Lefebvre, André Mahon, Mlle Jacqueline Paulmier, M. Louis-Joseph Soulas - Section Lettres : MM. Marcel Abraham, Roger Secrétain, directeurs du Mail, René Berthelot, Paul Jamati, P.-L. Lefebvre, Robert Lejeune - Section Musique : MM. Antoine Mariotte, président, Louis Arnoux, Roger Charoy, Henning), Encarts ("Tous les Ouvrages nouveaux sont en vente à la Librairie G. Luzeray, 84, Rue Royale, Orléans" ; "Nous prions instamment nos abonnés de vouloir bien nous adresser le montant de leur réabonnement au MAIL pour l'année 1930, dès la réception du présent cahier. Compte chèques postaux Le Mail, Paris, 1.113-48") ; Page [b] La Nouvelle Revue Française a publié dans son numéro du 1er Mai un "Hommage à Mistral" (sommaire et bulletin d'abonnement) ; Page [c] Chez Plon ("Le Roseau d'Or" Œuvres et Chroniques : Lettres d'Alain-Fournier à sa famille (1905-1914) ; "La Palatine" Collection d'éditions originales : Marc Chadourne, Cécile de la Folie ; Journal de la Comtesse Léon Tolstoï) ; Page [d] ("La Marque qui s'impose ! Dans tous les Cafés demandez un Picon apéritif à base d'Oranges et de Quinquina)  - Page [1] : Sommaire - Page [2] : muette - Pagination : 88 pages]
Sommaire
Gustave Flaubert : Lettre à Frédéric Baudry [présentation : "Il ne faut pas avoir la superstition de l'inédit : c'est un mérite assez mince en soi et que seuls peuvent goûter pleinement les amateurs de petites curiosités littéraires. Inédit n'est pas toujours synonyme d'intéressant. C'est pourtant ici le cas et nos lecteurs remercîront avec nous M. Pierre Lambert, son possesseur, de nous avoir libéralement permis de publier cette lettre de Flaubert, au moment où, précisément, on va célébrer le cinquantenaire du grand écrivain. / Les lettres où Flaubert parle de Madame Bovary sont très rares. Celle-ci a été écrite le mardi 17 février, dix jours après l'acquittement de l'auteur..."] (p. [3]-5]) suivie de la reproduction fac-similé de la lettre (p. [6]-[9])
Saint-Pol-Roux : Prière sur les plaies de Max Jacob [Daté "Août 1929" ; note : "Au cours des vacances dernières notre grand ami Max Jacob a été victime d'un accident d'automobile dont il souffre encore. Les journaux relataient ainsi sa malchanceuse aventure : "On apprend de Brest qu'un torpédo, piloté par l'écrivain Max Jacob, actuellement en vacances dans sa famille, a capoté. L'accident s'est produit entre Coray et Quimper. Max Jacob, qui pilotait le véhicule, a été relevé avec une forte luxation de l'épaule et des contusions multiples." Aux vœux de rétablissement que Saint-Pol-Roux adresse si lyriquement à son frère en poésie, nous nous joignons de toutes nos forces."] (p. [10])

Stanislas Fumet : Poésie 1930 (p. [11]-18)

Émily Brontë : Poèmes : "Quand les jours de beauté parent le val..." ; "Dans des cachots obscurs je ne puis pas chanter..." ; La Dame à sa guitare ; Avertissement et Réponse [traduction de Maurice Venoise] (p. [19]-21)

Paul Jamati : Marcel Roche [avec deux reproductions hors texte de tableaux de Marcel Roche : Nature morte aux livres et Nu à l'étoffe marocaine, et un dessin au trait du même : Nu de dos (p. [26])] (p. [22]-31)
Marcel Abraham : Saisons, poèmes (p. [32]-33)

Pierre Cassel : Mort de Béchannes [citation de Tagliafico en épigraphe : "Où courez-vous ? / La mort vient assez vite !"] (p. [34]-36)
Justin Klotz : La Tour d'ivoire, poème (p. [37]-41)
André Wurmser : La Jalousie [A Paul Cuvillier L'Heritier - en épigraphe, citation de Paul Verlaine : "Mais ce fut un jour plein d'amer plaisir / Quand je m'aperçus que j'avais raison."] (p. [42]-48)
Louis-Joseph Soulas : Le Bourg de Patay, bois gravé original (p. [49])
CHRONIQUES
Roger Ayrault : Commentaires [Après la mort de Hofmannsthal] (p. [50]-56)
Robert PignarreLa Poésie [I. - H. Michaux. Mes Propriétés ; II. - O. V. de Milosz. Poèmes ; III. - A. Salmon. Carreaux ; IV. - P. Guégen. Jeux Cosmiques ; V. - G. Chennevière. Œuvres poétiques - suivis d'un "post-scriptum" de M[arcel]. A[braham].] (p. 57-61)
Marcel Abraham : Les Romans [C.-F. Ramuz. Fête des Vignerons ; Les frères Rosbroek (Gabriel Enault). Désiré Gogibus ; Jean Paulhan. Le guerrier appliqué ; Drieu la Rochelle. Une femme à sa fenêtre - suivis d'un "P. S." rendant brièvement compte de Simone Ratel. Trois parmi les autres] (p. 62-66)
Robert Aron : Le Théâtre [Patchouli d'Armand Salacrou ; Juliette de Georges Neveux] (p. 66-69)
Roger Nathan : Les Beaux-Arts [Chez Bernheim jeune ; La peinture contemporaine ; Mme Vige] (p. 69-70)
Alain Serdac : Le Cinéma [Rupture de l'ombre] (p. 71-73)
LA VIE ARTISTIQUE ORLÉANAISE
René Berthelot : Les Concerts [Le deuxième concert d'orchestre ; La présentation du film Beethoven ; La séance Schubert ; Le quatuor Andolfi ; Le troisième concert d'orchestre ; Le récital Capoulade ; La soirée d'Art ; M. Raoul de Koczalski ; Memento] (p. [74]-82)
Charles Leroy, Roger Secrétain : Les Conférences [M. de Marcillac - signé Charles Leroy ; M. Marcel Abraham ; M. René Berthelot ; Jacques Copeau dans "Macbeth" ; M. Albert Lerminier ; M. Raymond Las Vergnas  - signés Roger Secrétain ; Le monument à Charles Péguy] (p. 83-88)

lundi 2 mai 2011

LE NAIN ROUGE N°4 - JUIN 1909

LE NAIN ROUGE
N°4 (Juin 1909)
[Date de publication : Juin 1909 - Couverture : Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-Titre, Illustration (en rouge et noir), Prix et Abonnement, Adresse - 2e de couverture : Bibliographie (Terre d'Oc par Émile Pouvillon (Plon-Nourrit) - signé L[ouis]. M[andin]. ; Rémy de Gourmont et son œuvre par Paul Delior (Mercure) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; Provinciales par Jean Giraudoux (Grasset) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; La Jeunesse de Charles-Marie par Robert de Beauplan (Sansot) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; La Chanson de Naples par Eugène Montfort (Fayard) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; De la poésie scientifique par René Ghil (Castein-Serge) - signé A[ndré du] F[resnois]. ; Attitudes par Sylvain Bonmariage (Société Française d'éditions modernes) - signé L[ouis] M[andin]. ; Le Laurier et les Roses par Henry Rigal (Grasset) - signé S[uzy]. L[eparc].) - 3e de couverture : Publicité pour les éditions Dorbon-Aîné (dernières parutions) - 4e de couverture : Titre, Directeur et Administrateur, Présentation ("Le Nain Rouge est une petite revue rédigée par un groupe d'amis, qui n'a d'autre prétention que de chercher à être un recueil de chroniques et de poésies point trop ennuyeuses à lire. / Quelques notes bibliographiques et un supplément théâtral rédigé par M. J. Hermet-Manégat complètent la sauce. / Et les personnes qui ne la trouvent pas de leur goût sont tout à fait libres de ne pas verser les cent sols donnant droit aux douze fascicules qui paraîtront dans l'année."), Sommaire - Deux pages non numérotées en fin de numéro : Page [I] Encarts publicitaires (Nouvelle Librairie Nationale : Henri Dutrait-Crozon, Précis de L'Affaire Dreyfus avec un répertoire analytique, Un vol. in-16, de XIV-812 p., reliure peau souple. 6 fr. ; Louis Dimier, Les Maîtres de la Contre-Révolution au XIXe siècle... ; Hervé de Rauville, L'Ile de France contemporaine... // Photographie d'Art H. Sjövall) ; Page [II] muette - Pagination : 32 pages + XXX pages]
Sommaire
Raymond de La Tailhède : Sonnets : "Ce n'était pas l'amour, mais une ombre ennemie..." (p. [113]) ; "O nuit, ô nuit livide incrustée en ma chair..." (p. 114) ; "Tu ne peux te douter, pauvre tête chérie..." (p. 115)
Louis Thomas : Le Roi fou (p. [116]-117)

Julien Ochsé : Netskés, poème (p. [118]-119)

Louis Mandin : Julien Ochsé (p. [120]-124)

Henri Gadon : Ile de France, poème (p. [125]-127)
Paul-René Cousin : Petit Tableau, poème (p. [128])

Albert Clarke : Le sceptique Frédéric II (p. [129]-132)
Émile Henriot : Le Sage, poème (p. [133]-135)
Georges Pierredon : Carmen, ma femme. Confession d'un artiste [précédant la signature : "Pour réalisation conforme"] (p. [136]-137)
André du Fresnois : Bulles de savon [Des revues (voir Document) ; Monument (voir Document) ; Incongruités. - Il y eut le concours de poésie de l'Odéon...] (p. [138]-144)
J. Hermet-Manégat : La Vie théâtrale. Supplément au "Nain Rouge" [Beethoven. Pièce en trois actes en prose de M. René Fauchois. Théâtre de l'Odéon (p. [XLIX]-LIII) ; L'Impératrice. Pièce en quatre actes et sept tableaux de M. Catulle Mendès. Théâtre Réjane (p. LIII-LVIII) ; Le Greluchon. Pièce en trois actes de M. Maurice Sergines. Théâtre de l'Athénée (p. LVIII-LX) ; L’Âne de Buridan. Pièce en trois actes de MM. Robert de Flers et G.-A. de Caillavet. Théâtre du Gymnase (p. LX-LXI) ; Connais-toi. Pièce en trois actes de M. Paul Hervieu. Comédie française (p. LXI-LXVIII) ; Comédie Française. A travers le répertoire (p. LXVIII-LXXIII)] (p. [XLIX]-LXXIII)
Candide : Notes [M. Jean Nouguès. - C'est un homme qui n'est pas très grand, qui n'est pas très gros, mais qui est assez rond tout de même... ; Cyril. - Retenez ce nom : c'est celui d'un jeune homme qui vient de faire paraître un recueil de nouvelles, son premier livre... ; La Nouvelle Revue Française. - Depuis février 1909, MM. Gide, Copeau, Ruyters, Schlumberger publient une revue littéraire qui est à l'heure actuelle la meilleure de ces revues, et presque la seule puisque Vers et Prose ne paraît, à notre regret, que tous les trois mois, et que ce délicieux humouriste qui a nom Jean Royère a définitivement réussi à faire de la Phalange une succursale de Charenton... ; Noir et Blanc. - Annonçons pour octobre, une nouvelle revue, intitulée Noir et Blanc, et qui paraîtra sous le "contrôle" de MM. Julien Ochsé et Louis Thomas. ; Littérature. - Nous avons reçu la lettre suivante, que nous nous faisons un devoir d'insérer. Ainsi sera fait pour tous les esprit du même style : Monsieur et cher Collègue, / Un hasard m'a mis entre les mains le numéro de votre revue le Nain Rouge et je viens avec mes bien vives félicitations vous formuler une demande d'abonnement. Vous voudrez bien m'en faire le service à l'adresse de la revue Idées Libres, à laquelle je collabore et qui a son siège, 39, rue Peyrolières ou bien chez M. Carl Max, 11, rue Baour-Lormian, à Toulouse. / J'ai été extrêmement intéressé par le courage, la jeunesse et l'originalité de la plupart de vos collaborateurs et je me trouve d'emblée en parfaite communion d'idées avec la plupart d'entre vous. Ceci me détermine à vous proposer d'être votre correspondant à Toulouse ou en tous cas à vous adresser une chronique concernant les manifestations provinciales du Foyer que vous pourriez insérer, si elle vous paraît cadrer avec la tournure générale de votre Revue. / Vous recevrez cette étude par un prochain courrier. Si elle ne pouvait passer chez vous, veuillez me la retourner afin que je puisse l'envoyer sans trop tarder à la Revue Les Tendances Nouvelles à laquelle je collabore. / Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments bien sympathiques. / Numa Violette. / Toulouse, 11 avril 1909.] (p. [LXXIV]-LXXVIII)
Document
"Bulles de Savon"
Des revues
Dans un temps où l'anarchie apparaît partout, dans les esprits, dans les institutions, dans les mœurs, il convient de signaler quelques revues dont l'existence témoigne d'un essai d'organisation.

La publication de M. Georges Deherme, La Coopération des idées, s'adresse à tous les esprits qui s'efforcent de tirer du chaos présent les pierres d'un édifice d'ordre et de civilisation. Le nom du directeur dit assez que l'on n'y admet d'autre méthode que le (sic) discussion loyale, d'autre principe que la sincérité. M. Deherme a publié un livre sur la Démocratie vivante. Ai-je besoin d'ajouter que par démocratie il n'entend point le règne des sots et des canailles ? Ce n'est pas davantage ce régime de liberté dans lequel tous les appétits librement déchaînés, et que nul frein - tradition, famille, corporation - n'enraye plus, se heurtent dans une mêlée où le plus faible est étouffé. Cette démocratie, vivante, parce qu'organisée, ressemble plutôt à la société d'ancien régime. M. Deherme sera sans doute qualifié de réactionnaire, épithète que méritent et Renan, et Comte, et tant d'autres auxquels la démocratie, dans son ignorance, a élevé des statues. Elle les renverserait demain, si elle pouvait être sensible à l'ironie de leurs bouches muetttes.

La pensée de M. Deherme procède surtout d'Auguste Comte. Dans un petit livret récent, consacré au sociologue et à son œuvre, M. Deherme reconnaît sa dette et publie sa reconnaissance. Je le recommande aux personnes qui veulent prendre une vue exacte des doctrines positivistes, si généralement méconnues. D'Auguste Comte encore se réclament les écrivains de la Revue critique des idées et des livres, qui se rapprochent par plus d'un point des opinions de M. Georges Deherme. Ils en sont séparés par leur conception du pouvoir politique. A la suite de M. Charles Maurras, cet admirable poète de la dialectique, ils posent le principe monarchique comme base nécessaire de toute œuvre française. M. Deherme, après Comte, s'occupe moins de la nature du pouvoir que de son application. Mais comme les uns et les autres tombent d'accord sur certaines nécessités présentes ! C'est que chez des esprits de cette valeur, la discussion, qui divise les médiocres, aboutit presque toujours à une entente. Leurs adversaires, qui évitent de les attaquer de front, ne confessent-ils pas leur faiblesse ?

Les Marches de l'Est, luxueux recueil trimestriel, se proposent de montrer que "Alsace, Lorraine, Luxembourg, Ardennes, pays wallons, désunis par les hasards des guerres et des traités, ont connu des gloires communes et ont toujours participé à la même civilisation".

Tout ce qui touche l'histoire politique, militaire ou artistique des provinces comprises entre le Rhin et l'Escaut, formera donc le champ d'action ouvert aux collaborateurs.

Le premier numéro comprend des articles ou des chroniques de Mme la comtesse de Noailles ; MM. Dumont-Wilden ; Charles Demange, dont le premier ouvrage, Le livre de Désir, un peu trop mièvre, un peu trop obscur, prouve une sensibilité bien délicate et des qualités de style qui s'affermiront à mesure que la pensée deviendra plus riche ; Georges Ducrocq, Maurice des Ombiaux, notre collaborateur Désiré Ferry, etc.

M. Maurice Barrès y a écrit une préface, assez écourtée, car il s'occupait dans le même temps à diriger les premiers pas de sa Colette. Il nous parle d'elle : "J'aurais plus de succès à la foire, si j'y portais une perruche. Mais j'ai cherché à faire aimer une fauvette de nos climats." Voilà de quoi réjouir tous ceux, et j'en suis, qui dans le doctrinaire des Bastions de l'Est, se plaisent à retrouver parfois le jeune ironiste qui aima Bérénice, notre sœur tendre et ployée. Jeune : c'est la jeunesse qui nous séduit en Barrès. Mon ami Maxime Detresle me parlait naguère, en souriant un peu, ainsi qu'il sied, de l'émotion dont il fut saisi le jour qu'il vit pour la première fois Maurice Barrès à la Chambre :

"Grand et mince, en veston, les traits accentués de la face adoucis par la distance, Barrès, me dit-il, regardé du haut des tribunes, a toujours vingt-cinq ans. Les travaux de la pensée ne dégradent pas une figure d'homme, pas plus qu'un corps de femme les travaux de l'amour. Les belles têtes d'homme, qui sont les têtes d'artistes, restent belles jusqu'à la fin. Les beaux visages de femme, qui sont les visages d'amoureuses, gardent longtemps leur grâce et leur rayonnement. Il est certain que les angoisses intellectuelles ont rarement contribué à déterminer l'alopécie de nos parlementaires. L'exemple de Barrès m'incline à penser que les idées sont la graine dont naît une chevelure vivace.

"Ce jour-là un député socialiste, ayant besoin de son témoignage et par manière d'artifice oratoire, parla "du beau fleuron que Maurice Barrès ajoute à la couronne littéraire de la France". Là-dessus, murmures à l'extrême-gauche. On n'y goûte pas Barrès. Comment avoir du talent sans être au moins radical ? Ce ne fut pas le chahut que déchaîne la colère, mais le petit glapissement indécent de l'envie. Je prends toujours un plaisir aigu à découvrir dans sa naïveté la haine que suscite toute supériorité de l'intelligence. La sympathie, dit Auguste Comte, est le grand mobile de l'action. Sans doute, mais pour certains esprits, le mépris en est un autre. Barrès, tu le penses bien, ne  broncha pas. Mais son regard ! Son regard - je l'imaginai peut-être - qui domina sur l'obscur grouillement de ces larves..."

Et côte à côte, Maxime et moi, nous relûmes dans un ancien fascicule d'une petite revue, le Commentaire d'un regard, par Eugène Marsan.
Monument
Le cercueil, dressé comme un fantôme devant "le siècle épouvanté", s'est entrouvert sous les coups de hache. Une femme nue, qui est la Postérité, pour une fois confondue avec la Justice, arrache les dernières planches et le visage admirable du comte de Villiers de l'Isle-Adam apparaît
Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change,
moustache de mousquetaire et regard de demi-dieu.

Telle est la maquette du monument que le sculpteur Frédéric Brou a conçu pour honorer la mémoire de Villiers. Un comité, présidé par M. Jean Richepin, et dont font partie Mmes Judith Gautier, de Noailles, de Polignac, de Rohan, de Chabannes-la-Palice, MM. René Boylesve, Léon Dierx, Anatole France, Pierre Louys, Maurice Maeterlinck, Paul Margueritte, Frédéric Mistral, Henri de Régnier, Édouard de Rougemont, Saint-Saëns, etc., a entrepris de le faire ériger à Paris.

A l'époque où certains sollicitaient de quelques milliers d'imbéciles un siège électoral, Villiers, un trône devenu vacant en Europe, y fit valoir ses droits. Cela définit un homme. Héritier d'une race plus ancienne que la plupart des familles régnantes du monde, il avait quelque qualité pour faire retentir parmi nous la protestation d'une beauté que l'on dédaigne, et la revendication du rêve.

Notre génération s'est dégagée ou se dégage du romantisme ; c'est son originalité et sa vertu. Villiers en était tout pénétré. A cause de cela, certaines parties de son œuvre ont beaucoup vieilli, mais d'autres sont éternelles, comme l'âme qu'elles traduisent, et je ne pense pas qu'aucun de nous se refuse à ranger Villiers de l'Isle-Adam au nombre de ces rares esprits qui demeurent, selon l'heureuse formule de M. Eugène Montfort, des "romantiques que nous pouvons aimer".

Le Nain Rouge publiera la liste de toutes les souscriptions au monument Villiers de l'Isle-Adam qui seront adressées à l'administrateur, 145, boulevard Malesherbes.
(...)
ANDRÉ DU FRESNOIS

dimanche 1 mai 2011

LE NAIN ROUGE N°2 - AVRIL 1909

[Titre : LE NAIN ROUGE - Sous-Titre : Revue d'Art & de Théâtre - Dates de publication : Mars 1909 (n°1) à septembre 1909 (n°5) [?] - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Paris - Format : 142 x 225 mm - Couverture : imprimée en rouge et noir sur couverture crème - Pagination :  32 à 48 pages + pages de la "Vie Théâtrale (supplément au Nain rouge)" ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro = 0.50 fr. ; Abonnement (Un an) = 5 francs - Directeur : Louis Thomas - Administrateur : André du Fresnois - Collaborateurs (liste non exhaustive) : [Candide], Giosué Carducci, Albert Clarke, Paul-René Cousin, André du Fresnois, Henri Gadon, Émile Henriot, J. Hermet-Manégat, Raymond de La Tailhède, Suzy Leparc, Louis Mandin, Eugène Marsan, Charles Moulié, Julien Ochsé, Old Tom, Georges Pierredon, Pol Simonnet, Louis Thomas - Gérant : Louis Thomas - Adresse : 18, Boulevard Émile Augier, Paris XVIe Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Nouvelle G. Clouzot, Niort]
LE NAIN ROUGE
N°2 (Avril 1909)
[Date de publication : Avril 1909 - Couverture : Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-Titre, Illustration (en rouge et noir), Prix et Abonnement, Adresse - 2e de couverture : Bibliographie (La Farce de la Marmite de Plaute (Messein). Traduction de Laurent Tailhade - signé L[ouis]. T[homas]. ; Poésies de Choderlos de Laclos publiées par Arthur Symons et Louis Thomas (Dorbon l'aîné) - signé L[ouis]. M[andin]. ; Pages choisies de Bonald publiées par le comte Léon de Montesquiou (Librairie Nationale) - signé L[ouis]. T[homas]. ; Couleur du Temps par Henri de Régnier (Mercure de France) - signé H[enri]. G[adon]. ; Les derniers jours de l'état du Congo par Émile Vandervelde (La Société Nouvelle) - signé L[ouis]. T[homas]. ; Couleurs par Remy de Gourmont (Mercure de France) - signé A[ndré du] F[resnois]. ; La Flûte d'ébène par Léon Tonnelier (Le Couarail, Nancy) - signé A[ndré du] F[resnois]. ; Le Meilleur Ami par René Boylesve (Fayard) - signé L[ouis]. T[homas].) - 3e de couverture : Bibliographie (Nos frères de Bohème par Jeanne et Frédéric Régamey - signé L[ouis]. T[homas]. ; Les doigts de fée par Marcel Boulenger (Fayard) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; Le Vent et la Poussière par Francis de Miomandre (Calmann-Lévy) - signé L[ouis]. M[andin]. ; Les cannes de Paul Bourget par Eugène Marsan (Le Divan) - signé H[enri]. G[adon]. ; Tablette d'un cynique par Louis Thomas (La Société Nouvelle) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; Les sèves originaires par Roger Frêne (Perrin) - signé L[ouis] T[homas]. ; La Prairie fauchée par Georges Gaudion (Bibliothèque de "Poésie") - signé L[ouis] T[homas]. ; Triptyques par Albert de Bersaucourt (Sansot) - signé L[ouis]. M[andin] ; XI portraits dont un de femme par Émile Henriot (Hors Commerce) - signé H[enri]. G[adon].) - 4e de couverture : Titre, Directeur et Administrateur, Présentation ("Le Nain Rouge est une petite revue rédigée par un groupe d'amis, qui n'a d'autre prétention que de chercher à être un recueil de chroniques et de poésies point trop ennuyeuses à lire. / Quelques notes bibliographiques et un supplément théâtral rédigé par M. J. Hermet-Manégat complètent la sauce. / Et les personnes qui ne la trouvent pas de leur goût sont tout à fait libres de ne pas verser les cent sols donnant droit aux douze fascicules qui paraîtront dans l'année."), Sommaire - Deux pages non numérotées en fin de numéro : Page [I] Encarts publicitaires (Nouvelle Librairie Nationale : Henri Dutrait-Crozon, Précis de L'Affaire Dreyfus avec un répertoire analytique, Un vol. in-16, de XIV-812 p., reliure peau souple. 6 fr. ; Louis Dimier, Les Maîtres de la Contre-Révolution au XIXe siècle... ; Hervé de Rauville, L'Ile de France contemporaine... // Photographie d'Art H. Sjövall) ; Page [II] Revues recommandées (liste) - Pagination : 32 pages + XIV pages]
Sommaire
Giosué Carducci : Martin Luther [Trad. Eugène Marsan] (p. [33])
Louis Thomas : Le Dandysme et l’Élégance (p. [34]-[43])

Henri Gadon : Poèmes des quatre saisons : "Les geais ont mené d'amoureux ramages..." [citation de Ch. Van Lerberghe en épigraphe : "C'est un murmure doux et lointain, / Comme de roses et de satin."] (p. [44]) ; "De ce jour qui s'avance et penche à son déclin..." [citation de Gérard de Nerval en épigraphe : "Déjà les beaux jours, la poussière, / Un ciel d'azur et de lumière."]  (p. 45) ; "Automne, qu'autrefois j'ai chéri ton visage..." [citation de Jean Moréas en épigraphe : "Automne malheureux, que j'aime ton visage..."] (p. 46) ; "O solitude, ô reine des fantômes..." [citation de Millevoye en épigraphe : "Le poète chantait ; de sa lampe fidèle, / S'éteignait par degrés les rayons pâlissants"] (p. 47)

Charles Moulié : Quam necessaria sit norma quaedam. Rêveries d'un lecteur solitaire sur Les Affranchis de M. Abel Hermant (p. [48]-51)

Pol Simonnet : Le Poème des Eaux, poème (p. [52]-53)
Georges Pierredon : M. Léon Bocquet (p. [54]-56)

Suzy Leparc : Théâtre [A propos de Maurice Boissard] (p. [57]-[60])
Émile Henriot : Les deux Coupes, poème (p. [61])
André du Fresnois : Le Gynécée d'André Rouveyre [en note : "Recueil de dessins inédits, précédé d'une glose par Remy de Gourmont. Mercure de France. 1909"] (p. [62]-65)
Paul-René Cousin et Charles Moulié : Les Amours d'un Grégeois, poème (p. [66]-68)
Old TomL'Homme Triste (p. [69]-75)
Eugène Marsan : Du jeu au baiser [A M. Louis Metman] (p. [76]-80)
J. Hermet-Manégat : La Vie théâtrale. Supplément au "Nain Rouge" [Le Lys. Pièce en quatre actes de MM. Gaston Leroux et Pierre Wolf. Théâtre du Vaudeville (p. [XVII]-XXIII) ; Le Passe-Partout. Pièce en trois actes de M. G. Thurner. Théâtre du Gymnase (p. XXIII-XXIV) ; Le Donataire. Guerre. Lorsque l'enfant paraît. Théâtre Antoine (p. XXV-XXVII)] (p. [XVII]-XXVII)
Candide : Notes [Les Bibliophiles fantaisistes. - Nous assistons, c'est un fait, à l'agonie du volume à 3 fr. 50... ; Les partitions de Wagner. - Par suite de transformations, voici l'état de publication des partitions d'orchestre de Wagner éditées par la maison Schott... ; M. Claude Debussy. - M. Debussy a publié chez Durand, au début de cette saison, une suite charmante de petits morceaux sur les enfants et leurs rêves ; ce Children's Corner a été très proprement illustré par l'auteur lui-même, qui a un faible pour l'éléphantaisie... ; Théâtre. - MM. Albert Erlande et Louis Thomas viennent de terminer une comédie en trois actes, intitulée Fichette ou les Tendres Perfidies. ; Les éditions du "Nain Rouge". - Sous presse : Les Mignardises, un cahier de poésies, par Charles Moulié.] (p. [XXVIII]-XXX)

samedi 30 avril 2011

LES ACTES DES POÈTES N°9-10 - AOÛT-SEPTEMBRE 1910

LES ACTES DES POÈTES
N°9-10 (Août-Septembre 1910)
[Date de publication : Août-Septembre 1910 - Couverture : Numéros, Prix (30 cent. les 2 Numéros), Titre, Sous-Titre, illustration de A. de Székely, Sommaire, Adresses de la Rédaction et du Siège social, Dépôt général (Figuière et Cie, Éditeurs, 7 rue Corneille, Paris) - 2e de couverture : Titre, Adresse de Rédaction, Sous-Titre, Contenu (Contes, Romans, Poèmes, Drames, Critique, Action d'Art), Abonnements ("Pour l’Étranger 2 fr. en plus des prix ci-contre. Le produit des Abonnements sera consacré à accroître progressivement le format de la Revue sans augmentation de prix"), Vient de paraître ("Dans la collection de la littérature nouvelle, Édition des Actes des Poètes, de notre ami René Bizet, une histoire : celle d'un cœur de poète pour qui les choses et les êtres ont un visage mélancolique et tendre, à l'image de son âme". J. R.), Présentation ("Les Actes des Poètes, Revue idéaliste d'Art, acceptent et lisent tous les envois et publient toute œuvre qui leur plaît. / La Revue et la Société d’Éditions à 25 centimes sont gérées en collaboration par : / A.-L. Banville d'Hostel, René Bizet, Marcel-E. Chevalier, J.-Robert Desplaces, Albert-Jean, Monique, René Morand, Louis Réneteaud, Jean Ryeul, Camille Schuwer, Paul Vaillant-Couturier. / Toutes communications, envois, abonnements ou service de Presse doivent être adressés au Secrétaire de la rédaction des ACTES, 14, Rue Chanoinesse, Paris, (IVe). / Les ACTES reçoivent tous les jeudis, de 5 à 7 heure, au Siège social, 1, Rue de Fleurus, (angle de la rue du Luxembourg)") - 3e de couverture : "Théâtre d'Action d'Art (Siège social : 22, Rue Daubenton, Paris). Nous reparlerons prochainement du Théâtre d'Action d'Art qui depuis deux ans, en sus des récitatifs consacrés à Villiers-de-l'Isle-Adam, Laforgue, Verhaeren, Lemonnier, Maeterlinck, eut l'audace de donner quelques ouvrages parmi les plus méconnus et des plus hautains de Vigny, Ibsen et Balzac, dont LE COLONEL CHABERT, en février dernier à l'Athénée Saint-Germain, fut avec beaucoup d'art très au-dessus de ce qui se voit d'ordinaire. Nous vous dirons ce qu'il a fait et ce qu'il compte faire avec les œuvres de la nouvelle génération.", Livres reçus ((Nous consacrerons, en temps venu, un compte rendu synthétique aux meilleurs livres de l'année) Les Poètes : Florian Parmentier. Par les routes humaines. Poème. Ollendorff : 3 fr. / Noël Nouët. Les Étoiles entre les Feuilles. 3 fr. 50, H. Falque / L. C. Mercerot. Dix Poètes. 1 fr. H. Falque, éditeur, 86, rue Bonaparte / Albert Fleury, Des Automnes et des Soirs. Pau, 1910. 3 fr. / Frantz Ezhere. Dans la nuit ; Prose : Boillin. Le Secret des grands Écrivains. Falque 1910. 2 fr. 50 / Marc Stéphane. Contes affronteurs. Cabinet du Pamphlétaire (Neuilly) / Bibliothèque Figuière, Victor Margueritte. Étude sur Prostituée, 0 fr. 20 Figuière, 7, Rue Corneille.), Les Revues (liste) - 4e de couverture : Collection de la Littérature nouvelle à 25 centimes / Édition des Actes des Poètes / Cette collection constitue, à côté de la Revue, une véritable bibliothèque, d'un esprit original et neuf, ouverte à tous les écrivains qui se sentiront en union d'action et d'idées avec notre effort. / N°1. Une histoire, René Bizet (vient de paraître) / N° 2 et 3. Dans les Ténèbres, Monique. Dessin de Paul Prudhomme. / (Nos abonnés recevront ces volumes, sur demande, au prix marqué, sans frais de port) / En préparation : Rosa, servante. De Robert Desplaces. Illustration de Jean Schüwer. // Le Comité Villiers de l'Isle-Adam. / Fondé pour répandre dans le public la mémoire et les œuvres du Maître, va procéder à l'érection du Monument à Villiers, par le sculpteur Frédéric Brou, et fait appel à tous les amis de l'héroïsme dans la pensée et dans le style, pour cette œuvre de réparation. / On peut souscrire (Cotisation minimum :  5 francs). Chez le Secrétaire de la Rédaction des Actes des Poètes, 14, rue Chanoinesse. // Encarts publicitaires (Librairie A. Melet, 44, Galerie Vivienne, Paris 11e ; Eugène Dété, Artiste Graveur sur Bois ; Argus de la Presse ; Bouquinerie ancienne et moderne Maynier et Brimeur, 54, rue de Seine ; Les Actes des Poètes se trouvent à Paris, chez Benard, galerie de l'Odéon, Falque, rue Bonaparte, Floury, 1 Bd des Capucines, Maynier et Brimeur, 54 rue de Seine, Melet, 46 galerie Vivienne, Rey, 8 Boul. des Italiens, Stock, 155 rue St-Honoré ; A Louer) - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Albert-Jean : Déménagement, poème [en tête : dessin de M. Gromaire] (p. [1])
René Bizet : Sur la Margelle (p. [2]-[3])

Marcel-E. Chevalier : Rimes d'Extrême Orient : L'Occidental, poème (p. [4]) ; Vengeance, poème (p. [5])

Louis Réneteaud : Fragments philosophiques (p. [6]) ; Rupture, poème [A la mémoire d'Erick Ybsen] (p. [6])

Camille Schuwer : Petite Image..., poème (p. [7])
Jean Ryeul : La Barque mystérieuse, poème (p. [8] et [11]) [hors texte : dessin de Jean Julien (p. [9]), verso (p. [10]) muet]

Monique : La Rosace [Extraits des Grandes Chansons] (p. [12]-[13])
André Colomer : "C'est la Danse nouvelle", poème (p. [14])
Marcel Bourcier : Nocturne tragique, poème (p. [15])
René Morand : Les cahiers de Jean l'apprenti drapier [sous forme d'un journal - avec cinq illustrations dans le texte de G. Lecornu] (p. [16]-[19])
Paul Vaillant-CouturierAprès, poème (p. [20]-[21])
Banville d'Hostel : A la princesse de Vitrail, poème (p. [21])
J.-Robert Desplaces : Rosa, Servante [chapitre V - p. [23] muette - avec un dessin hors texte de Jean Schuwer (p. [24])] (p. [22]-[28])
Jean Ryeul : Un Livre : Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc par Péguy (p. [29]-[32])
Documents iconographiques
N°9-10 (couverture orange)
 N°9-10 (couverture bordeaux)
"La Barque mystérieuse"
(dessin hors texte de Jean Julien)
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