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dimanche 14 janvier 2018

ALEXANDRE MERCEREAU, LA VIE ET LES PSEUDO-UNANIMISTES

Il y a bien longtemps que je n'avais pas mis en ligne la réponse d'un animateur de petites revues à l'enquête de Maurice Caillard et Charles Forot sur les revues d'avant-garde. La contribution d'Alexandre Mercereau (1884-1945) est lapidaire, mais mérite néanmoins de figurer ici. D'abord, parce qu'il fut un acteur de premier plan - aujourd'hui trop méconnu - de la vie littéraire ; ensuite, parce qu'il revient - trop vite - sur un titre assez rare dont nous avons déjà détaillé les deux premiers numéros ; enfin, parce que Mercereau prend prétexte de sa réponse ou non réponse à l'enquête pour régler une nouvelle fois ses comptes avec les "disciples" de Jules Romains. On se rappelle en effet que Mercereau participa à l'aventure de l'Abbaye de Créteil (1907-1908) qui, en raison de difficultés financières et d'incompatibilités d'humeur entre certains abbés, tourna court ; Mercereau déplorait notamment l'influence de Jules Romains et de son unanimisme sur plusieurs de ses camarades (Arcos, Duhamel, Vildrac). Il reviendra sur les raisons de cet échec dans sa plaquette L'Abbaye et le bolchevisme (1922).
ALEXANDRE MERCEREAU
Je m'excuse de n'avoir pas répondu, malgré votre aimable insistance, à votre enquête sur les revues. Mais le travail surhumain qu'il me fallait faire pour mettre régulièrement debout, chaque semaine, 7 séances comme celles que j'organisai tout cet hiver, ne me permettait aucune espèce de fantaisie, même agréable, et je dus abandonner tout courrier qui ne se rapportait pas à mes soirées, ou qui n'avait pas un caractère de nécessité absolue.
Or qu'aurais-je pu dire sur la revue La Vie que je fondai avec J. Valmy-Baysse, H. Allorge, etc., qui intéressât le monde et la Ville ?
Dire que son seul poids sur la littérature fut un poids négatif et même maléfique, puisqu'elle fit se rencontrer là ceux qui devaient former le noyau des pires arrivistes de la génération, je veux dire les pseudo-Unanimistes, est-ce, était-ce bien utile ? Il faut alors peut-être louer le sort et le Caméléon (1) de m'avoir empêché de répondre, malgré ma bonne volonté.
(p. 169)
(1) Le Caméléon était un café puis cabaret littéraire créé en 1921 au 146 boulevard de Montparnasse, qui déménagea deux ans plus tard au 241 boulevard Raspail. Alexandre Mercereau y anima une université libre, sorte de "Sorbonne montparnassienne", qui proposait une conférence quotidienne.

dimanche 15 avril 2012

LA VIE N°1 (2e ANNÉE) - JANVIER 1905

LA VIE
N°1 (2e année, janvier 1905)
[Date de publication : Janvier 1905 - Couverture : Numéro, Année, Prix, Date, Titre, Sommaire, Abonnement, Adresse - 2e de couverture : Titre, Périodicité, Animateurs, Mentions ("Dans ses  prochains numéros, La Vie publiera des poèmes de MM. Henry Bataille, Fernand Gregh, Louis Payen, Paul Souchon, Félicien Fagus, Daniel de Venancourt, Maurice Magre, etc., des nouvelles et études de MM. René Ghil, Marius-Ary Leblond, Sadia-Lévy, René Wisner, Ch. Regismanset, Fritz R. Vanderpyl, etc. / La Vie publiera dans la suite des œuvres de tous les écrivains qui ont contribué à former notre génération, et qui en exprimèrent les tendances" - "La VIE paraîtra, sur 40, 48, 56 et 64 pages, et sera en dépôt dans toutes les grandes librairies de Paris, de la France et de l'Étranger. / Chaque Rédacteur garde seul la responsabilité de ses articles. / Le Directeur reçoit tous les vendredis de 5 à 7 heures, et répond à toutes les lettres affranchies. / Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. / Envoi d'un numéro spécimen contre 0 fr. 50 en timbres-poste, par lettre affranchie. / Les abonnés qui ne recevraient pas leur numéro avec régularité sont priés de nous en faire part.") - 3e de couverture (p. 57) : "A nos abonnés, à nos lecteurs" (suite) ; Gérant, Imprimeur - 4e de couverture : Sommaire du numéro de décembre 1904 ; Vient de paraître / Le Général Ordonneau (1770-1855) / par / Albert Terrade et Henri Allorge / Librairie Émile Paul / Paris - 100, rue du Faubourg St-Honoré, 100 -Paris ; Sous presse : Œuvres Complètes d'Émile Boissier, On souscrit pour le premier volume dans les bureaux de la Revue. Prix : 3 francs - Pagination : 56 pages]
Sommaire
Charles Vildrac : Les Prix de Poésie à l'Académie (p. [1]-7)

Émile Boissier : Geneviève, poème (p. [8])

Eshmer Valdor : Madame Nèfle, conte [A J. Valmy-Baysse - en note : "Extrait de Gens de la Ville. Gens de là et d'ailleurs, pour paraître"] (p. [9]-18)

Benjamin Bégaud : Parsifal, sonnet [A M. Émile de Saint-Auban - daté "Août 1899"] (p. [19])

Raphaël Cor : A propos de la critique de Nietzsche [en note : "Voir le n°1"] (p. [20]-34)

Léon Faustin : Automne, poème (p. [35])

Édouard Gazanion : P'tit âne (Histoire véridique), conte [A Anatole France] (p. [36]-40)

Ch[arles]. Régismanset : A J. Valmy-Baysse, poème (p. [41])
LES CHRONIQUES
René Arcos, Eshmer Valdor : Chronique des livres [La Vénus des Aveugles, par Renée Vivien, chez A. Lemerre (p. [42]-43) ; Effeuillements, par Hélène de Zuylen de Nyevelt, chez A. Lemerre (p. 44) - signées René Arcos ; Marie Donadieu, par Charles-Louis Philippe (p. 45-46) - signée Eshmer Valdor] (p. [42]-46)

Eshmer Valdor : Chronique des théâtres [Théâtre des Bouffes-Parisiens. - Rabelais, pièce en trois actes en vers, de M. Albert du Bois ; P.-S. (signé Strass) - Les Samedis populaires de poésie ancienne et moderne] (p. [47]-49)

Henri Allorge : Chronique musicale [Musique populaire (p. [50]-53) ; Les Concerts (p. 53-55); P.-S. : Je suis contraint de ne parler qu'en post-scriptum de deux entreprises fort intéressantes : les concerts Cortot et Danbé...] (p. [50]-55)

Le Besacier : A nos abonnés, à nos lecteurs (p. [56]-57)
Document
"A nos abonnés, nos lecteurs"
L'accueil que notre revue a trouvé dans la plupart des milieux littéraires et artistiques nous engage à persévérer dans la voie où nous nous sommes engagés.
Considérant qu'une revue mensuelle, ne peut avoir d'action réelle que si elle s'appuie sur des manifestations importantes et répétées, nous avons mis à l'étude différents projets dont un a déjà reçu un commencement d'exécution : Nous voulons parler du programme des Samedis populaires de Poésie ancienne et moderne.
Reprenant l'idée des récitations poétiques que M. Catulle Mendès fit triompher à l'Odéon d'abord, au Théâtre Sarah-Bernhardt ensuite, notre collaborateur et ami Louis Payen sert noblement la cause des poètes en organisant ces séances de poésie qui, l'an dernier, au Théâtre Victor-Hugo, et cette année aux Bouffes-Parisiens, n'ont cessé d'attirer un public d'artistes et de lettrés.
Maintenant ces samedis sont entrés dans nos mœurs et, comme il est dit au verso de la couverture de ces programmes, "ainsi s'accomplit l'union de plus en plus intime de la poésie et de la foule, et le retour de la poésie à ce qui fut sa loi primitive, et peut-être nécessaire : la déclamation publique".
Mais nous avons pensé avec Louis Payen que ces manifestations auxquelles les poètes dont s'enorgueillit notre race prêtent le rayonnement de leur gloire devaient pour servir de façon plus efficace ceux qui, en cette époque d'utilitarisme et d'industrialisme à outrance, continuent la tradition glorieuse, ceux des générations montantes que la foule connaît peu, nous avons pensé, dis-je, que ces manifestations devaient revêtir un caractère plus durable.
C'est pourquoi à la consécration fugitive de la récitation, nous avons décidé d'ajouter celle de l'impression, et chaque samedi nous publions un programme contenant, avec des notices biographiques, les poèmes des jeunes poètes récités au cours de la présente séance.
Notre premier numéro a obtenu un succès que nous n'osions espérer.
Désirant faire profiter nos abonnés qui ne peuvent assister à ces séances de notre innovation, nous avons établi un abonnement mixte aux prix suivants :
Abonnement à La Vie et aux Samedis populaires de poésie, France, 1 an, 12 fr. Étranger, 1 an, 14 fr.

Ce programme ne sera pas mis en dépôt, et il est bon de dire que son tirage étant très limité, nous ne pouvons disposer que d'un petit nombre d'abonnements qui seront acquis aux premières demandes.

Nous nous proposons en outre d'organiser dans le courant de l'hiver une série de conférences pour lesquelles nous nous sommes assuré le concours d'hommes qui, par leurs tendances, leur vie et leurs œuvres ont contribué à former notre génération et à l'élever. Ces conférences seront publiques et gratuites, et nos abonnés et nos lecteurs seront tenus au courant des locaux où elles seront données, ainsi que des dates.

Tous ces projets nous engagent beaucoup, mais nous espérons qu'avec l'aide de ceux qui ont fait fête à notre premier numéro et la bonne volonté des autres, les mener à bonne fin pour le plus grand bien des jeunes de notre temps.
*
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A partir de notre prochain numéro, notre service de critique bibliographique, définitivement organisé, fonctionnera régulièrement, et il sera parlé de tous les livres dont un exemplaire nous sera adressé.
LE BESACIER

vendredi 19 novembre 2010

LA VIE N°1 (DECEMBRE 1904)

[Titre : LA VIE - Dates de publication : Décembre 1904 (n°1) à mars-avril (?) 1905 (n°3-4 de la 2e année) - Périodicité : mensuelle (paraît le 1er de chaque mois - Lieu de publication : Paris - Format : 167 x 251 mm - Couverture : imprimée en noir sur papier blanc - Pagination : 40, 48, 64 pages ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro (0 fr. 50)  ; L'abonnement annuel (5 fr. pour la France ; 6 fr. 50 pour l'Étranger) - Directeur-Gérant : Jean Valmy-Baysse - Comité de direction : Henri Allorge, René Arcos, Benjamin Bégaud, Émile Boissier, Raphaël Cor, Léon Faustin, Ed. Gazanion, Léon Mercerot, Maurice Raynal, Charles Vildrac - Secrétaire : Eshmer-Valdor [Alexandre Mercereau] - Collaborateurs : Henri Allorge, René Arcos, Benjamin Bégaud, Le Besacier [pseud.], Émile Boissier, Édouard Contine, Raphaël Cor, Léon Faustin, Edmond Gazanion, Louis Mandin, Maurice Raynal, Charles Régismanset, Eshmer-Valdor, J. Valmy-Baysse, Fritz R. Vanderpijl, Charles Vildrac, Xella - Administration-Rédaction : 5, rue Casimir-Delavigne, 5, Paris (6e) - Imprimée sur les Presses de l'Imprimerie H. Jouve, 15, Rue Racine, Paris]

LA VIE
N°1 (1re année, décembre 1904)
[Date de publication : Décembre 1904 - Couverture : Numéro, date, prix, titre, sommaire, abonnement, adresse - 2e de couverture : Titre, périodicité, animateurs, mentions ("Dans le prochain numéro nous donnerons la liste de nos principaux collaborateurs" - "La VIE paraîtra le 1er de chaque mois, sur 40, 48 et 64 pages, et sera en dépôt dans toutes les grandes librairies de Paris, de la France et de l'Étranger. Chaque Rédacteur garde seul la responsabilité de ses articles. Le Directeur reçoit tous les vendredis de 5 à 7 heures, et répond à toutes les lettres affranchies. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Envoi d'un numéro spécimen contre 0 fr. 50 en timbres-poste, par lettre affranchie. Les abonnés qui ne recevraient pas leur numéro avec régularité sont priés de nous en faire part.") - 3e de couverture : Les Livres ("Dès le prochain numéro, nous mentionnerons tous les livres qui nous seront envoyés en double exemplaire" - Sous presse : Œuvres Complètes d'Émile Boissier, On souscrit pour le premier volume dans les bureaux de la Revue. Prix : 3 francs.) - Publicités pour : L'Argus des Revues, Intermédiaire Universel - Le Courrier de la Presse - 4e de couverture : muette - Pagination : 64 pages]

Sommaire
*** : Manifeste (p. [1])

Henri Allorge : Le Concert réellement populaire (p. [2]-8)

J. Valmy-Baysse : La Rue, poème [La Vie enchantée, poèmes - Pour paraître - A H. Caro-Delvaille - daté Paris, juillet 1904] (p. [9]-13)

Charles Vildrac : Capharnaüm, conte [avec une citation de Renan en épigraphe] (p. [14]-17)

Émile Boissier : Cécile [poème - A Mme J. Valmy-Baysse - daté 3 août 1900] (p. 18-19)

Raphaël Cor : A propos de la critique de Nietzsche [La fin au prochain numéro] (p. [20]-31)

René Arcos : Le Nocturne Silence, poème (p. [32]-34)

Eshmer Valdor : Les Mathieu [Gens de la Terre. Extrait de Gens de là et d'ailleurs. - A Léon Mercerot pour sa connaissance du paysan] (p. [35]-41)

Benjamin Bégaud : Salammbo, poème [A Catulle Mendès - daté Août 1896] (p. [42]-43)

Léon Faustin : Formule 12.321, prose (p. [44]-47)

Edmond Gazanion : Luxembourg d'Hiver, poème (p. [48]-49)

Charles Vildrac : La Critique, exposé [Aux prochains numéros : M. C. Poinsot, Les Minutes Profondes ; G. E. Bertin, Dicté par l'Amour ; Amédée Prouvost, l'Âme Voyageuse ; André Foulon de Vaulx, l'Allée du Silence ; H. de Zuylen de Nyeveldt, Effeuillements ; René Vivien, La Vénus des Aveugles ; Alcanter de Brahm, Les Voix Anciennes ; Olivier C. de Lafayette, Le Rêve des Jours ; Jules Romains, L'Âme des Hommes ; Ch. Regismanset, Reflets, Réflexion, Paysages.] (p. [50]-51)

J. Valmy-Baysse : Les Théâtres [Théâtre du Vaudeville : Maman Colibri : pièce en quatre actes, de M. Henry Bataille] (p. [52]-55)

Maurice Raynal : Le Salon d'Automne [Puvis de Chavannes, Cézanne, Renoir, Odilon Redon, Toulouse-Lautrec, Carrière, Bonnard, Adler, Maufra, Charles Guérin, Rouault, Albert Gleizes, Tarkoff, Dougherty, Lisbeth, Matisse, Truchet, Ricardo Florès, Maynard, Seyssaud, Galanis, Wéry, S. Frémont, Casanova, Dérré, Hoetger, Troubetzkoï, José de Charmoy, J. Coles] (p. [56]-59)

Fritz R. Vanderpijl : Notes internationales [une citation de Multatuli en épigraphe] (p. [60]-63)

Xella : L'Écurie d'Augias [Les arcades de l'Odéon succursales des loges... de concierges ; L'admirable toile "Sainte Geneviève veillant sur Paris"...] (p. [64])
Document
[Manifeste]
Pourquoi cette Revue ?
Il nous a paru que le rôle des revues, loin d'être terminé, ainsi que le prétendent d'aucuns, était, au contraire, entré dans une phase nouvelle, plus pratique et plus définitive.
"LA VIE"
Synthèse des tendances modernes, le titre que nous avons choisi est, en même temps que l'expression de nous-mêmes, tout notre programme.
Le découragement qui s'empare des jeunes au seuil des portes obstinément fermées, nous engage à nous prémunir contre un oubli dans lequel pourrait tomber notre génération, muette par contrainte, muselée par égoïsme.
Le public s'endort sur des admirations désuètes, ne soupçonnant pas qu'une génération monte, qu'elle est montée et qu'elle va commencer à descendre sans s'être fait entendre.
Ce que nous voulons, avant tout, c'est ce qui n'existe pas : faire la revue de notre temps, c'est-à-dire la revue qui chantera la vie vitale, la vie sereine et bonne. Et non point la vie se renfermant dans les bornes étroites d'une école sous la dépendance d'un maître (?), mais bien la vie dans son acception la plus large, la vie libre, la vie dans toutes ses manifestations.
Nous tenons à remercier ici les personnalités artistiques qui ont bien voulu nous donner leur appui tout effacé, sans réclamer pour cela que nous nous mettions sous leur égide, sachant même que nous pourrons émettre parfois des opinions contraires aux leurs, nous permettant ainsi de garder notre entière indépendance et de ne sacrifier à aucun dieu du jour.