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mercredi 24 juillet 2013

DOCUMENT : CARTE PNEUMATIQUE DE CHARLES TILLAC A JEAN ROYÈRE (24 MAI 1922)

Est-il besoin de le rappeler ? Les documents que nous publions - s'ils présentent l'intérêt de l'inédit - n'ont d'autre objet que de révéler un peu du quotidien des petites revues. Certains, parce qu'ils concernent des titres importants, ne manqueront pas d'enrichir modestement l'histoire littéraire ; d'autres - la plupart - apparaîtront comme d'aimables et curieuses annexes. Mais, point essentiel, tous mettront en lumière une part des coulisses, trop souvent obscures, de ces petits laboratoires où s'inventa la littérature.

Nous avons donné ici la description des quatre numéros que compte la collection de Plume au Vent. Du triumvirat de poètes, composé de Jean Royère, André Mora et Charles Tillac, qui fut à la tête de la revue, la carte que nous transcrivons aujourd'hui nous apprend que, si le premier en fut la conscience, c'est le troisième qui en fut la cheville ouvrière, le véritable directeur de publication et rédacteur en chef. Tillac, en effet, réclame des textes, s'occupe de tenir et faire tenir les délais, négocie avec l'imprimeur, etc. Par ailleurs, ce petit bleu adressé à Jean Royère, daté du 24 mai 1922, laisse deviner les difficultés d'une revue qui allait faire paraître, avec retard, à la fin du mois, son dernier numéro : il y a là une précipitation qui ne permet guère d'envisager sereinement un avenir pour la publication, et les relations avec l'imprimeur, à l'évidence, se sont crispées suggérant de possibles problèmes de financement.
Mercredi 2h.
Mon cher Maître et Ami
J'ai oublié ce matin :
De vous demander une poésie de vous pour le prochain n° (a). Vous avez bien encore de vieilles Eurythmies (b) ?
2° De vous demander l'adresse de X. de Magallon, afin d'avoir son livre l'Ombre (c).
Tout cela est urgent (d).
Juglard (e) redevient doux, doux... Il s'excuse, et promet P[lume]. au Vent pour Dimanche. Avez-vous expédié les épreuves de Fagus (f) ?
Bon souvenir à Madame Royère et à vous
Charles Tillac
(a) Jean Royère ne donna aucun texte signé dans le n° 4, qui fut le dernier. Les difficultés rencontrées par la revue n'auront sans doute pas permis la publication d'un "prochain n°".
(b) Royère avait publié, chez Vanier, en 1904, son second recueil, intitulé Eurythmies.
(c) L'Ombre de Magallon avait paru l'année précédente dans la collection "Les Poètes Français" dirigée par Joachim Gasquet aux éditions F. Sant'Andrea.
(d) La phrase est soulignée deux fois.
(e) Juglard, domicilié à Tulle, était l'imprimeur de la revue.
(f) Il s'agit probablement des épreuves de "L'Athée", poème de Fagus, qui figure dans le n° 4.

dimanche 1 avril 2012

PLUME AU VENT N°4 - AVRIL-MAI 1922

PLUME AU VENT
N°4 (Avril-Mai 1922)
[Date de publication : Avril-Mai 1922 - Couverture : Imprimée en noir sur papier bleu (Série [Nouvelle Série], Numéro, Prix du Numéro, Date, Titre, Adresse de la Direction) - 2e de couverture : Sommaire, "Les Concerts / Plume au Vent / Des invitations spéciales seront envoyées aux abonnés / Plume au Vent / Est une Œuvre / de Patience / et de Foi / Abonnez-vous pour la faire vivre / Abonnement : un an, 10 francs / Les Abonnements sont reçus par : / MM. André Mora, 22, rue Duroc, VIIe / Ch. Tillac, 80, rue du Moulin-Vert, XIVe / ou J. Royère, 33, rue Franklin, XVIe", Imprimeur, Gérant  -  3e de couverture : Publicités (L'Argus de la Presse) - 4e de couverture : Petites annonces de Plume au Vent (Plus Vite & Meilleur Marché / Travaux dactylographiques / en tous genres / Romans, Nouvelles, etc. / Georges Bousquié, 134, avenue d'Orléans, XIVe ; Piano / Charlotte Gaillard-Tillac / 14, rue St-Jean, XVIIe ; Chant / Mona Péchenart / 6, rue Fourcade, Paris, XVe ; Violon / E. Buntschu / 22, avenue Secrétan, XIXe) ; Imprimeur - Page [1] : En-tête (Numéro, Date, Titre) - Page [20] : muette - Pagination : 20 pages]
Sommaire
Charles Tillac : L'Amour tué, poème [en épigraphe : "Formido mortis cecidit supernos (Ant.)" - A André Mora, sur la mort de sa femme - daté "Avril 22"] (p. [1]-3)
J[ules]. Supervielle : Débarcadères : Retour dans la Pampa, poème [daté "Janvier 1920"] (p. [4]-5)

Fagus : L'Athée, poème [A Mme Henriette Charasson - en note : "(Extrait de Frère Tranquille, poème devant paraître prochainement)"] (p. 3-7)

R[obert]. de Ganzo : Le Recueil pour les Simples : Chanson (p. 8) ; Chanson pour mon Frère qui a douze ans (p. 8-9), poèmes [précédés d'une présentation de l'auteur : "Robert de Ganzo est un jeune poète dont la France est la patrie d'adoption. Il présenta, le dernier automne, un livre de vers au concours des Treize, de l'Intransigeant : Le Recueil pour les Simples. / Ce recueil figura parmi les manuscrits retenus pour l'examen définitif. Au dernier scrutin, il obtint une voix. / L'art de M. de Ganzo est fait de simplicité, d'humanité, d'une émotion concentrée qui s'exprime sur un rythme de mélopée, en des mots tristes et tendres. / Voici deux pièces, encore inédites, qui sont très caractéristiques de la manière du jeune poète :"] (p. 8-9)

Carlos de Lazerme : Eaux Vives : Dimanche des Rameaux, poème (p. [10]-11) [précédé d'une présentation de l'auteur et du recueil (p. 9) : "Chez Messein, vient de paraître Eaux Vives de C. de Lazerme. Cet auteur a déjà publié - entre autres œuvres spirituellement émotives - Tendre Paris ( promenade à travers les vieux quartiers, le long des quais, à Montmartre : / "Elle était française, germaine, / "La salade à l'américaine / "Du soir de quatorze juillet") / et la Princesse Jolie, parodie sobre et gaie, de Maeterlinck. / Eaux Vives, recueil de poésies sur l'Hier (cet Hier, Nau l'a appelait [sic] Bleu : - C. de Lazerme sait, lui aussi, que l'eau de ses rêves morts, est une Eau Vive !) nous parle en vers, libérés mais toujours chantants de l'enfance de l'Auteur - de ses amours littéraires - des soirs de religion, des vieux airs, tout un passé de foi et de lumière, rythmiquement sonore et mystiquement présent. / Reconnais ton destin qui d'en bas te supplie ! / Écoute s'éveiller l'hôte chez toi perdu ; / Ce pauvre, dans ton cœur, c'est le Dieu inconnu. / Et son obscur travail réalise ta vie..."] (p. 9-11)

*** : Impertinences : Les Spiritualistes (p. 11-12) ; Sur le N° d'avril des "Belles Lettres" (p. 12) ; Lettre de Louis Norac [adressée à Jean Royère - datée "Fontenay-sous-Bois, 3 avril 1922" - sur John-Antoine Nau] (p. 12-14) ; Jugement (p. 14) ; Le "Graduel passionné." (p. 14-15) ; Mot (p. 15)
Maurice Coquelin : Un Peintre [sur Marcel Lenoir] (p. 15-16)

Charles Tillac : La Vie Théâtrale : L'Atelier, de Ch. Dullin ; A propos d'une représentation de "l'Atelier", Une conférence de Ch. Copeau (p. 17-18)

*** : Les Revues [Dans la Revue Hebdomadaire, deux poésies de J. Cocteau. Est-ce une amende honorable ?... ; Signalons les efforts de la vaillante revue La Vie que dirigent les frères Leblond. D'un éclectisme adroit, d'une documentation toujours impeccable, cette publication est indispensable à tous ceux qui s'intéressent au rayonnement du génie français. ; Dans la Revue de la Semaine Louis de Nussac donne d'intéressants renseignements sur "le Prototype du docteur Rivals" (dans Jack d'A. Daudet). Ce serait un "homme de bien du nom de Rouffy", né à Brive, mort à Soisy sur-Etiolles)] (p. 18)

*** : Les Faits [Le prix de la Renaissance a été distribué à MM. Henry Jacque, et P. Mac Orlan, tous deux anciens combattants. ; M. Ernest Gaubert va publier un recueil de poèmes : La Flamme sur la Mer. ; Mme Aurel a parlé, le jeudi 13 avril, du lyrisme chrétien, en prenant pour thème Ch. Péguy et Paul Claudel. ; M. Alex. Léty-Courbière, directeur de la revue Athéna, publie les Reflets du Croissant, vers colorés sur le Maroc. ; Une excellente transposition théâtrale du Portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde) paraît chez Figuière. ; Aux éditions de la Phalange L'Hymne du Sang, (Johannès scripsit) des vers torturés, étranges, une angoisse, un rythme brisé, toute la douleur offerte à la Bien-Aimée. ; Gilbert-Charles, a ouvert dans le Figaro, une enquête sur les tendances de la Poésie contemporaine. Distinguons d'abord, dit-il "la descendance de Mallarmé, assurée par M. Jean Royère. / Voilà le grand mot lâché ! la descendance de Mallarmé ! - Mais, comme dit A. Mora, Mallarmé est un mandarin, et ce n'est pas avec l'aide des mandarins, même à trente six boutons de cristal, que nous pensons faire oeuvre poétique utile. / - La descendance de Mallarmé ? Bien convertie, alors !] (p. [19])

samedi 31 mars 2012

PLUME AU VENT N°3 - MARS 1922

PLUME AU VENT
N°3 (Mars 1922)
[Date de publication : Mars 1922 - Couverture : Imprimée en noir sur papier bleu (Série [Nouvelle Série], Numéro, Prix du Numéro, Date, Titre, Sommaire, Adresse de la Direction) - 2e de couverture : "Les Concerts / Plume au Vent / Des invitations spéciales seront envoyées aux abonnés / [dessin d'une H couchée] / Plume au Vent / Est une Œuvre / de Patience / et de Foi / Abonnez-vous pour la faire vivre / Abonnement : un an, 10 francs / Les Abonnements sont reçus par : / MM. André Mora, 22, rue Duroc, VIIe / Ch. Tillac, 14, rue Saint-Jean, XVIIe / ou J. Royère, 33, rue Franklin, XVIe"  -  3e de couverture : Les Livres de Prose (par Charles Tillac) - 4e de couverture : Petites annonces de Plume au Vent (Plus Vite & Meilleur Marché / Travaux dactylographiques / en tous genres / Romans, Nouvelles, etc. / Georges Bousquié, 134, avenue d'Orléans, XIVe ; L'Argus de la Presse) ; Imprimeur - Page [1] : En-tête (Numéro, Date, Titre) - Page 12 : Imprimeur, Gérant - Pagination : 12 pages]
Sommaire
Plume au Vent : Par Belphégor ! (p. [1]-2)
*** : Impertinences : Décentralisons ! (p. 2) ; L'entraide (p. 2-3) ; L'engrenage (p. 3)

Jean Royère : Le poète Fernand Mazade [en note : "A propos de son livre De Sable et d'Or (Garnier, éditeur)"] (p. 3-7)

Fernand Mazade : Poèmes : Fêtes ; Abiézer (p. 7) ; Voyages (p. 8), poèmes (p. 7-8)

André Mora : La Veuve, conte [suite et fin] (p. 8-12)

Ch[arles]. Tillac : Les Livres de Prose [Maurice d'Hartoy. - Les Propos de Jacobus ou les merveilles du progrès - Perrin et Cie, éditeurs ; Etienne Le Gal. - Le Duel d'Amour et de Célibat. - Messein, éditeur] (3e de couverture)
Document
"Par Belphégor !"
Puisque l'Actualité nous ramène à la vieille querelle de Minerve et de Belphégor - l'intelligence et la sensation - nous ferons nôtres les conclusions de M. Lamandé dans la Renaissance politique et littéraire :
"Il reste donc simplement à se demander, non par laquelle des deux facultés, à l'exclusion de l'autre, s'alimente l'Art contemporain ; mais de quelle façon elles s'équilibrent et se compénètrent".

Nous distinguerons avec lui dans l'Art, la Source et les Procédés. La poésie naît de l'émotion ; elle tend à l'Idée pure. C'est pourquoi les grands sensitifs - Rimbaud, Corbière, Verlaine, Nau - aboutissent à la recherche de Dieu ; plus sûrement que les "disciples de Minerve", dont le point de départ poétique est l'abstraction froide du concept ; intellectuels et raisonneurs, ces derniers ne peuvent rendre leur œuvre viable dans cet air raréfié... Ils se délectent, dirait-on, à des jeux d'esprit ; ils ne ressentent pas l'ivresse intérieure qui anime "les Belphégoriens"... Par contre, partis de l'Idée, c'est à la sensation brute qu'ils aboutissent le plus souvent... Et voilà mis en pratique le mot de Pascal : "Qui veut faire l'ange fait la bête." L'homme est le résultat d'un équilibre : la Chair et l'Esprit. Ne cherchons pas plus avant. Par le moyen des sens, la Religion nous enlève jusqu'aux sommets. Elle ne procède pas suivant le rite minervien (d'ailleurs elle a condamné le jansénisme dans toutes ses manifestations). Mais, perçue par notre émotion, la Foi demande à la Raison de soumettre et d'ordonner notre vie ; la Raison ne peut qu'y gagner, car, à la clarté du cœur, tous les problèmes philosophiques deviennent lumineux.
*
*   *
Ceci admis, ne vous parait-il pas légèrement désuet d'employer - en l'an de grâce 1922 - les termes de Minerve et de Belphégor pour désigner l'Esprit et la Chair ? Ces appellations antiques nous prouvent la confusion que font encore les écrivains soumis aux dernières exigences du paganisme... Par contre, les démobilisés ne se soucient pas plus de la déesse Minerve - aux yeux pers - que du bouillant Belphégor ! Nous ne les avons pas rencontrés au cours de nos périples guerriers...
Et si la victoire de 1918 est une victoire latine, il ne faut pas oublier que la latinité chrétienne a remplacé depuis fort longtemps celle de Lucrèce ou d'Horace.
PLUME AU VENT.
Impertinences
"Décentralisons !"
On ne peut pas accuser Plume au Vent de "donner" dans l'incompréhensible, et le labyrinthé. Nous avons pris position contre les gens du dernier bateau, et nous prions nos lecteurs de bien remarquer que nous ne leur proposons pas des systèmes de Poésie personnels ou révolutionnaires.

S'ensuit-il que la poésie populaire soit destinée à demeurer monologue pour dire après-dîner, et qu'exiger du public l'attention dont il honore certains films, soit lui demander trop ?...

Nous serions tentés de le croire si l'accueil chaleureux fait à Plume au Vent par certaines provinces ne nous dédommageait de l'incompréhension quasi-totale, manifestée par d'autres.

Voici l'extrait d'un jugement - nul n'est prophète en son pays ! - que nous trouvons dans notre courrier......

Une jeune publication littéraire, s'appelle la "Plume au Vent".

Elle indique comme collaborateurs, les noms très limousins ! de MM. Jean ROYÈRE, Charles TILLAC, Olivier COLLIN, qui doivent être des compatriotes. Raison de plus pour les remercier de leur envoi et d'encourager leur essai. (sic)

Par exemple, au risque de les faire sourire ou de les indigner, j'avoue être réfractaire au symbolisme des Beaudelaire (sic), Mallarmé, Claudel, qu'ils disent vouloir continuer, en ayant soin, toutefois, ce dont il faut les louer, de "puiser l'inspiration aux sources de la plus haute spiritualité".

Évidemment l'intention est bonne, mais comme il faut être initié pour suivre les deux poèmes que M. Charles Tillac consacre à Lourdes et dont voici les derniers vers :
Et le Magnificat en volutes de bleu
Soleil s'enroule autour de la Mère de Dieu
Qui guette le Supplice et le cri des piscines.
Moi, quand j'essaie de lire ça, je me sens guetté par une violente migraine...

A noter que ce journal est catholique.

vendredi 30 mars 2012

PLUME AU VENT N°2 - FÉVRIER 1922

PLUME AU VENT
N°2 (Février 1922)
[Date de publication : Février 1922 - Couverture : Imprimée en noir sur papier bleu (Série [Nouvelle Série], Numéro, Prix du Numéro, Date, Titre, Sommaire, Adresse de la Direction) - 2e de couverture : "Les Concerts / Plume au Vent / Nouvelle série en février 1922 / Concert Georgesco / Des invitations spéciales seront envoyées aux abonnés / [dessin d'une H couchée] / Plume au Vent / Est une Œuvre / de Patience / et de Foi / Abonnez-vous pour la faire vivre / Abonnement : un an, 10 francs / Les Abonnements sont reçus par : / MM. André Mora, 22, rue Duroc, VIIe / Ch. Tillac, 14, rue Saint-Jean, XVIIe / ou J. Royère, 33, rue Franklin, XVIe"  -  3e de couverture : La Vie Théâtrale (vers par A[ndré]. M[ora].) - 4e de couverture : Petites annonces de Plume au Vent (Plus Vite & Meilleur Marché / Travaux dactylographiques / en tous genres / Romans, Nouvelles, etc. / Georges Bousquié, 134, avenue d'Orléans, XIVe ; Piano / Charlotte Gaillard-Tillac / 14, rue St-Jean, XVIIe ; Chant / Mona Péchenart / 6, rue Fourcade, Paris, XVe ; Violon / E. Buntschu / 22, avenue Secrétan, XIXe) ; Imprimeur - Page [1] : En-tête (Numéro, Date, Titre), Mention ("Ce numéro est consacré au poète André Mora") - Page 12 : Imprimeur, Gérant - Pagination : 12 pages]
Sommaire
André Mora : Aviateur - dans un looping..., sonnet [en épigraphe, citation de Baudelaire : "Dans la brute assoupie un ange se réveille" - daté "1921"] (p. [1])
André Mora : Lunaire, poème [daté "1913"] (p. [1])

André Mora : Silence, poème en prose (p. 2)

André Mora : Baie, poème [daté "Juin 1921"] (p. 3)

André Mora : Paradis-Aviation, poème [daté "1920"] (p. 3)

André Mora : Les trois Marches, poème [composé de 3 sonnets numéros de I à III - daté "1921"] (p. 4-5)
André Mora : Symphonie, poème [daté "1921"] (p. 5-6)

André Mora : Châteaux en Espagne, poème [daté "1921"] (p. 6)
André Mora : Jardin des Plantes, poème [daté "1918"] (p. 7)

A[ndré]. M[ora]. : La Vie Poétique : F. Divoire. - Naissance du Poème, "prose symphonique". [A l'enseigne du Figuier, éditeur] (p. 7-8)

André Mora : La Veuve, conte [suite - A suivre] (p. 8-12)

A[ndré]. M[ora]. : La Vie Théâtrale, vers (3e de couverture)

jeudi 29 mars 2012

PLUME AU VENT N°1 - JANVIER 1922

[Titre : PLUME AU VENT - Fait suite à : L'Idée Occidentale (1915) - Dates de publication : Janvier 1922 (n°1) à avril-mai 1922 (n°4) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Paris - Format : 160 x 240 mm - Couverture : Imprimée en noir sur papier bleu - Pagination : 12 pages et 20 pages pour le n°4 d'avril-mai ; pagination non suivie - Prix et abonnements : Le numéro = 1 franc ; Un an = 10 francs - Directeurs : André Mora, Jean Royère, Charles Tillac - Gérante : Charlotte Gaillard-Tillac - Collaborateurs : Olivier Colin, Maurice Coquelin, Fagus, Robert de Ganzo, Carlos de Lazerme, Fernand Mazade, André Mora, John-Antoine Nau, [Louis Norac], Jean Royère, Jules Supervielle, Charles Tillac - Adresse (Direction) : 22, rue Duroc, Paris (VII) ; puis 80, rue du Moulin-Vert, Paris (XIV) - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Juglard, rue Nationale, Tulle]
PLUME AU VENT
N°1 (Janvier 1922)
[Date de publication : Janvier 1922 - Couverture : Imprimée en noir sur papier bleu (Série [Nouvelle Série], Numéro, Prix du Numéro, Date, Titre, Sommaire, Adresse de la Direction) - 2e de couverture : "Les Concerts / Plume au Vent / Nouvelle série en février 1922 / Concert Georgesco / Voir page 12 / [dessin d'une H couchée] / Plume au Vent / Est une Œuvre / de Patience / et de Foi / Abonnez-vous pour la faire vivre / Abonnement : un an, 10 francs / Les Abonnements sont reçus par : / MM. André Mora, 22, rue Duroc, VIIe / Ch. Tillac, 14, rue Saint-Jean, XVIIe / ou J. Royère, 33, rue Franklin, XVIe"  -  3e de couverture : Article ("Exposition Challuleau" par Olivier Colin) - 4e de couverture : Petites annonces de Plume au Vent (Plus Vite & Meilleur Marché / Travaux dactylographiques / en tous genres / Romans, Nouvelles, etc. / Georges Bousquié, 134, avenue d'Orléans, XIVe ; Piano / Charlotte Gaillard-Tillac / 14, rue St-Jean, XVIIe ; Chant / Mona Péchenart / 6, rue Fourcade, Paris, XVe ; Violon / E. Buntschu / 22, avenue Secrétan, XIXe) ; Imprimeur - Page [1] : En-tête (Numéro, Date, Titre) - Page 12 : Imprimeur, Gérant - Pagination : 12 pages]
Sommaire
Jean Royère : Les deux Traditions (p. [1]-2)
John-Antoine Nau : Lettres à Jean Royère (I), lettre [datée "Porto Vecchio, 16 février 1913, Tournant de la Marine] (p. 2-4)

Charles Tillac : Deuxième triptyque de Lourdes : Le Défi (p. 5-6) ; Le Geste, sonnet (p. 6), poèmes [datés "Lourdes septembre 1921"] (p. 5-6)

*** : Impertinences : Royère s'en va (p. 6) ; La Statue du Commandeur (p. 7-8) ; Les Rosses Latines (p. 8-9)

J[ean]. R[oyère]. : La Vie Poétique : Fagus. - La Guirlande à l’Épousée [Edgar Malfère, éditeur] (p. 9-10)

André Mora : La Veuve, conte [à suivre] (p. 10-12)
J[ean]. R[oyère]. : Concert Georgesco (p. 12)

Olivier Colin : Exposition Challuleau [exposition Marcel Challuleau, Maison des Artistes, 153, Avenue de Wagram] (3e de couverture)
Document
"Les deux Traditions"
Au moment où j'écris ces lignes liminaires pour Plume au Vent, je constate mon impuissance à changer d'idéal ! La poésie est pour moi, aujourd'hui, exactement ce qu'elle était il y a vingt ans, et je ne puis concevoir une autre esthétique, même ad usum delphini, que celle de poésie pure. Je préconise toujours l'art que Baudelaire a créé, que le Symbolisme a illustré et que nous nous efforçons nous-mêmes, avec humilité, de renouveler. Si nous y réussissons, c'est dans la mesure seulement où nous aurions ajouté quelque chose de nous à cette tradition vivante !
*
*   *
... Faire du classique ! Pareille chose est donc possible, cinquante-quatre ans après la mort du Maître ? Mais, l'enseigne du classicisme contemporain n'est pas seulement rouillée : c'est l'enseigne d'une fabrique de vieux meubles, comme il en existe à Saint-Servan. Rien ne manque à la contre-façon, pas même les trous de vers ! Quoi ? C'est à cette besogne de trompe-l’œil que s'amusent maintenant la plupart des revues dites littéraires, qu'elles soient de droite ou d'avant-garde ? Sans doute, puisque cette enseigne baroque abrite au moins deux sortes de faiseurs de rien !

- La Tradition dans un pays comme la France, dix siècles de la poésie la consacrent... Mais la Tradition n'est que la chaîne, à peu près ininterrompue, des esprits créateurs et le traditionnisme, érigé en système et devenu classicisme, (s'il n'est que la doctrine de l'imitation, - et que peut-il être d'autre ?) - aboutit donc à interrompre la tradition elle-même. Or, la prose et les vers de certains "maîtres" du moment sont là, qui nous sollicitent. La poésie française de ces messieurs semble bien n'être plus qu'un jeu de collège, des plus brillants d'une virtuosité parfaite et qui séduit les simples lettrés. Parallèlement, une prose sage, stricte et volontairement éteinte, d'un gris savant, nous est offerte par un auteur, toujours fêté, mais pas par les mêmes ; un artiste pourtant, mais qui veut être éternellement l'homme de proue !

... - Notre tradition, d'une poésie vitale et jaillie du vierge aujourd'hui s'oppose absolument à ce classicisme à la mode, car l'art que les symbolistes, ont reçu de Baudelaire et aussi de Mallarmé, de Rimbaud, de Verlaine et de Laforgue, ils en ont enrichi la tradition française et ce fut leur grande tâche. Moréas acclimate notre art dans des siècles romans et classiques ; Kahn le fait pénétrer dans les déserts et dans la foule, dans les palais nomades et dans ceux du rêve ; Verhaeren en illustre les mythes anciens et modernes ; Stuart Merrill en nourrit la légende ; Vielé-Griffin et Henri de Régnier lui annexent l'Hellade, notre mère ; et Claudel en enrichit le théâtre !

Enfin, John Antoine Nau, récemment nous dota de l'Espace ; il nous découvrit, en même temps que les forêts, les îles, les mers des Tropiques - un monde - il nous ouvrit, par sa nostalgie même l'infini rayonnant, la suavité, déjà ! de la Beauté idéale.
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En allégeant la poésie de tout ce qui n'est pas essentiel, nos maîtres ne laissent plus au poète d'autre tâche que l'Absolu. Ils revêtent de mysticité la sensualité même, et ils donnent à la chair comme un goût d'infini. Mallarmé tend à l'idée pure par les voies de l'impressionnisme. Moi-même, depuis vingt ans, je n'ai vu dans la poésie qu'une sorte de substitut de la Grâce ou les langues de la Pentecôte ! Car la poésie n'est pas un art stérile ! C'est pourquoi, nous nous tiendrons ici, comme l'a dit si bien Charles Tillac "au seuil des mystères de l'âme". Donner un sens à la beauté cosmique, c'est lui découvrir un visage métaphysique. C'est donc vers un art nouveau de la nature que nous nous efforcerons, Tillac, Mora, Delteil, De Ganzo, Colin, et moi-même, à la suite de Nau, dont la poésie est religieuse et suave. Mais, puisant notre inspiration aux sources de la plus haute spiritualité, nous nous savons asservis, pourtant, à une esthétique selon laquelle un poète n'existe que s'il est un maître. C'est une garantie contre l'imitation de qui que ce soit dans une atmosphère mystique respirée ensemble.
Jean ROYÈRE.