LES GUÊPES
3e Année - N°21 (Février 1911)
[Date de publication : Février 1911 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Année, Date, Numéro, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité ("Revue mensuelle paraissant le 15 de chaque mois"), Directeurs : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay, Secrétaire : Henri Clouard, "Les abonnements partent du commencement de l'année et sont continués sauf avis contraire", "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs, Collaborateurs, ("Tous ceux dont les articles auront été acceptés par la Direction") "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Fauchois, Eugène Lintilhac, Jean Rameau, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", Dépositaires (A Paris : La Nouvelle Librairie Nationale, 85, rue de Rennes (VIe) - M. Blanchard, 4, boulevard St-André (VIe) - M. Bénard, 11, Galerie de l'Odéon (VIe) / A Valence : Librairie Monchaud, rue Émile-Augier / M. de Vallée, place Victor Hugo / A Reims : M. Michaud, rue du Cadran-Saint-Pierre / A Marseille : Librairie Antimaçonnique, 14, rue Montgrand / On trouve également la Revue dans les principales bibliothèques des gares de Paris et de la Province), Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser les communications / Concernant l'Administration : à M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme) / Concernant la Rédaction : à M. Maurice de Noisay, 7, rue Paul-Saunière, Paris. / "Le Directeur et le Secrétaire reçoivent le mercredi, de 5 à 7 heures au siège de la Revue, à Paris, 7, rue Paul-Saunière" - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an) - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Champagne "Aux Trois Fleurs de Lys" Brière et de Labaume, Reims / La Plume Politique et Littéraire / L'Action Française / Le Divan / Imprimerie Valentinoise / Grand Café Glacier, Rich Tavern / Le Courrier de la Presse / Biscuits Peyturaud / Revue Critique des Idées et des Livres / Revue Catholique et Royaliste / L'Âme Latine / Lisez aussi : Le Nord Patriote) ; Service des Revues (liste) - Page [1] : Faux-Titre (Rédacteurs, Titre, Année, Dessin de guêpe, Titre, Adresses de la Rédaction et de l'Administration) - Page [2] : citation d'Aristote en épigraphe - Pagination : 40 pages]
Espartignac : Ernest Gaubert le Magnifique [en épigraphe : "Mes chers amis, quand je mourrai. / Plantez Gaubert au cimetière !... / J'aime ses grands airs éplorés... etc."] (p. 3-7)
René Dumaine : Épigramme : Sur l'"Israël" de Bernstein (p. 7)
Henri Clouard : Le Génie Français : Réponse à l'Enquête sur la résistance à l'esprit allemand [adressée à "Monsieur le Directeur de La Plume"] (p. 8-10)
René Dumaine : Épigrammes : Sur Paul Deschanel, Sur Henri Brisson (p. 10)
Jean-Marc Bernard : En marge de deux livres de Han Ryner ["A M. Georges Valois, ces notes sont dédiées en témoignage de sympathie" - "Je dois présenter toutes mes excuses à M. Han Ryner de ce que je ne lui offre que quelques lignes hâtives. J'avais l'intention de discuter sérieusement ses deux derniers livres : Vive le Roi (suivi des Esclaves) et Le Cinquième Évangile. Mais le temps m'a manqué pour composer l'article que je désirais écrire. Néanmoins, il trouvera dans ces notes marginales l'essentiel de ma pensée. Je n'ai pas la prétention d'apporter à la discussion du problème des éléments nouveaux : les objections que je présente, on les trouvera dans nos Maîtres, et principalement dans les livres de Charles Maurras, et dans L'Homme qui vient, de Georges Valois."] (p. 11-19)
René Dumaine : Épigrammes : Sur le comte Frisch de Fels, Sur le même (p. 19)
Ricciotto Canudo : Feuillets d'Art dramatique [Le Carnaval des Enfants, par Saint-Georges de Bouhélier au Théâtre des Arts (p. 20-23) ; Les Affranchis de Mlle Lenéru (p. 23-26)] (p. 20-26)
René Dumaine : Sur Masson-Forestier, La Fleur Merveilleuse, épigrammes (p. 26)
Charles Moulié : La Trinité, poème satirique (p. 27-28)
René Dumaine : Épigramme : Sur deux réputations hyperboliques [Georges de Porto-Riche et Bernstein] (p. 28)
Sylvain Bonmariage : Chronique du temps (p. 29-32)
Gaston Picard : Sur Maurice Maeterlinck [Lettre adressée à "Monsieur et cher Confrère", précédée d'une note, signée "Les Guêpes" : "L'abondance des matières, seule, a retardé jusqu'à ce jour la publication de la très intéressante lettre que voici. Nous espérons que nos lecteurs et que M. Gaston Picard voudront bien nous excuser. Cette lettre, datée du 3 novembre 1910, était adressée à notre secrétaire, M. Henri Clouard."] (p. 33-34)
Armand Praviel : Les Bouffons [sur Charles-Rafaël Poirée] (p. 35-37)
René Dumaine : Notes [A propos de notes, nous avons fait présenter celles de fin d'année à tous nos abonnés. Il ne faudrait cependant pas que les lecteurs s'imaginent que nos recouvrements ont été tels que nous songions à déposer nos fonds dans les coffres du Crédit Lyonnais ! Loin de là. Et s'il était possible d'organiser, au bénéfice de notre revue, soit une loterie, soit une tombola, soit une souscription, que l'on sache bien que nous n'hésiterions pas à le faire. Nous demanderons simplement à tous les hommes de lettres, à qui nous faisions jusqu'ici un service gratuit, de bien vouloir nous envoyer, cette année, par mandat-carte, le montant de leur abonnement. Nous ne voulons certes forcer personne. Mais nous supplions ceux qui peuvent le faire, de bien vouloir encourager de la sorte notre entreprise et nous permettre de poursuivre notre campagne. Que nos abonnés également et nos lecteurs au numéro s'efforcent à nous trouver de nombreux amis. Allons, Messieurs, la main à la poche ! et montez l'escalier : le spectacle vient de commencer à l'intérieur ! ; Bérenger et Canudo. - Passionnant nous apparaît le débat actuellement engagé entre le Père la Pudeur et notre collaborateur Ricciotto Canudo... ; L’Épouvantail et François d'Assise. - Tel est le titre du nouveau livre de M. Charles Perrès, l'auteur des Bavardages d'Attila... ; Ah ! Jeanjean, tu nous feras toujours rire. - M. le directeur de la Phalange, l'ineffable Môssieu Royère, ayant vu que Les Guêpes annonçaient la prochaine collaboration de M. Ricciotto Canudo, a mis celui-ci en demeure de choisir entre sa collaboration à La Phalange, où il s'occupait de la critique dramatique, et celle qu'il se proposait de donner aux Guêpes ! M. Canudo a bien voulu préférer notre revue, et nous le remercions chaleureusement. Naturellement M. Canudo reste libre d'émettre les idées qui lui plaisent, sans engager en rien la responsabilité de notre rédaction. ; Un Jean chasse l'autre. - Après le pompier du symbolisme, voyons Aicard, le barbier classique... - signés René Dumaine ; Livres reçus (liste)] (p. 38-[40])
Documents
"Sur Maurice Maeterlinck"
Monsieur et cher Confrère,
Vous voulez bien me communiquer les bonnes feuilles que vous me destinez personnellement dans Les Guêpes. Je les ai lues avec bien du plaisir. Elles me confirment dans cette pensée que le jour est proche où l'on saura exactement à quoi s'en tenir sur le génie prêté par quelques-uns à M. Maeterlinck. Vous le savez peut-être : j'ai donné dans divers périodiques des articles critiques qui n'étaient point tendres pour l'écrivain Belge. Des amis - je veux dire toutes sortes de gens que j'appelle mes amis parce qu'ils ne me veulent point absolument du mal - m'ont fait de sincères reproches sur ce que je m'attaquais à un auteur quasi-universel. Ils ne m'ont point dissimulé que faire ainsi c'était me couvrir de ridicule.
Mais alors, dans cette littérature de décadence, un critique ne pourra-t-il dire son sentiment sur tel auteur qu'il a les meilleures raisons de n'admirer pas, sans être aussitôt traité d'imbécile ?
Je n'ai cure de mes amis - ils voudront bien m'excuser - et je continue. Aussi bien les réponses que je reçois pour l'Enquête que vous savez, m'assurent que si M. Maeterlinck compte partout des admirateurs, du moins ces admirateurs font des réserves quant à la totalité de son œuvre. D'aucuns aiment ses vers qui n'aiment pas sa prose ; d'autres aiment sa prose qui n'aiment pas son théâtre.
Pour moi, je n'aime rien de ce qu'il a écrit. Les Serres chaudes sont de petits poèmes sans queue ni tête comme les premiers temps du symbolisme en produisirent tant et tant. Cela est sans importance. Passons. Le Trésor des Humbles, La Sagesse et la Destinée sont les rêveries d'une âme de poète qui s'est assimilé aimablement - et quelquefois jusqu'au pastiche - la philosophie, l'idéologie d'un Emerson, d'un Novalis. D'ailleurs, M. Maeterlinck a traduit antérieurement ceux qu'il copia ensuite.
Quant à son théâtre, c'est l’œuvre d'un cerveau prêt à toutes les originalités pour conquérir la gloire. M. Octave Mirbeau, qui inventa M. Maeterlinck un jour qu'il n'avait rien de plus mauvais à faire, a prononcé parallèlement au nom de M. Maeterlinck, le nom de Shakespeare. C'est un blasphème - ou une sottise. Nous avons bien vu aujourd'hui, à lire la traduction de Macbeth (de M. Maeterlinck), quels abîmes séparent un auteur mièvre, inégal, disons-le, insupportable dans ses prétentions, du glorieux "sauvage ivre".
Enfin je vous fais grâce de tous les à-côtés qui donnent à M. Maeterlinck sa renommée internationale. Cela tient du cabotinage, et pour peu que, chaque jour, M. Maeterlinck continue à "submerger" les périodiques et les journaux de ses portraits, des portraits de Mme Georgette Leblanc, de ses projets et de ses ambitions, il sera le Rostand de son pays. Çà n'est point étonnant : toujours l'étranger prend ses exemples chez nous...
GASTON PICARD.