[Titre : LA REVUE DE FRANCE ET DES PAYS FRANÇAIS - Résultat de la fusion des revues : Marches de l'Ouest, Marches du Nord, Marches du Sud-Ouest, Revue du Sud - Dates de publication : février 1912 (n°1) à juillet-septembre 1912 (n°6-8) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Paris - Format : 194 x 283 mm - Couverture : imprimée en noir sur papier vert - Pagination : variable ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro mensuel = 1,25 fr. ; Abonnement annuel = 12,50 fr. - Directeur-Rédacteur en Chef : Olivier-Hourcade (Olivier Bag) - Co-Directeur : Carlos Larronde - Secrétaire Général : Franz Dufour - Collaborateurs : Guy Aroud, Henri-Martin Barzun, Jean-Marc Bernard, Paul Bernheim, Mme Neilh Blanc [ill.], Sylvain Bonmariage, Cabronero [ill.], Auguste Callet, Ricciotto Canudo, Paul Claudel, E. Clément, Coecilian [fils aîné de Saint-Pol-Roux], Dominique Combette, Gaston Danville, Alfred Dehodencq, Delaunay [ill.], Jean-René Delor, Henri Dérieux, Raoul Desjardins, Léon Deubel, Dorsennus, Douhin [ill.], Franz Dufour, Jean Duren, Jean Florence, R. Florigny, José de Freitas-Bragance, A. Gaspard-Michel, Paul Gautier, René Ghil, Charles Guérin, Albert Heumann, Francis Jammes, René Kemperheide, Charles Lacoste [ill.], André Lafon, Carlos Larronde, André Lhote [ill.], Léon Moreau, Paul Myrriam, Olivier-Hourcade, René Maran, Marcel Millet, G. d'Ornon, Georges Périn, Gaston Picard, Louis Piéchaud, Georges Pioch, Auguste Pujolle, Paul-Napoléon Roinard, Ciol Rowski [ill.], Douanier Rousseau [ill.], Blanche Sahuqué, Scapini, Sotiris Skipis, Fortunat Strowski, André Thérive, Léon Vérane, Emile Verhaeren, Francis Vielé-Griffin, Tancrède de Visan, Maurice de Vlaminck, André Warnod [ill.] - Gérant : Marius Lautel - Adresse : 328, Rue Saint-Jacques, Paris - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie de l'Est (Besançon)]
LA REVUE DE FRANCE ET DES PAYS FRANÇAIS
N°1 (Février 1912)
[Date de publication : février 1912 - Couverture : Année, Numéro, Date, Titre, Médaillon, Adresse, Prix du numéro et de l'abonnement - 2e de couverture : Sommaire, équipe de direction, "Nos Suppléments / A côté de ses expositions, conférences et festivals, LA REVUE DE FRANCE organise la publication des "cahiers" régionalistes suivants : LES MARCHES DU NORD. / LES MARCHES DE L'OUEST. / LES MARCHES DU SUD-OUEST. / LA REVUE DU SUD.", "Pour paraître prochainement dans la Revue de France, des articles de Mgr Baudrillart, dom Bernard Etcheverry, Fr. Jammes, Émile Verhaeren, F. Strowski, Camille de Sainte-Croix, G. Apollinaire, L. Deubel, L. Gillet, A. Callet, C. Mauclair, P.-N. Roinard, G. Kahn, J.-M. Bernard, Picard, J. Florence, A. Lafon, Max Rokny, A. Gleizes, etc." - 3e de couverture : Publicités pour les Chemins de Fer du Midi, Chemins de Fer de Paris-Lyon-Méditerranée, Chemins de Fer de l'État, Chemins de Fer d'Orléans - 4e de couverture : Éditions de "La Revue de France" Pour paraître en Février-Mars 1912 / Olivier-Hourcade : Chansons du Pays de Gascogne et de Béarn (poèmes). 3 Fr. 50 ; Franz Dufour : Un Philosophe Lyonnais : Joseph Serre (bio-bibliographie). 2 Fr. 50 / Poètes Catholiques Contemporains (morceaux choisis), Préface de Francis Jammes. 3 Fr. 50 ; Qu'est-ce que le Cubisme ? (avec reproductions de peintures), Préface de Olivier-Hourcade. 3 Fr. 50 / Pour paraître prochainement : Deux peintres bordelais (Ch. Lacoste et Odilon Redon), de Fr. Jammes / Régner, Poèmes, de Léon Deubel - Pagination : 64 pages]
La Direction : Cette Revue, présentation [Les directeurs : Olivier-Hourcade et Carlos Larronde ; Le secrétaire général : Franz Dufour] (p. [1]-3)
René Kemperheide : Courrier des "Marches du Nord" : La question du français en Belgique [A suivre] (p. 4-7)
Alfred Dehodencq : Courrier des "Marches de l'Ouest" : Le Musée de Kerjean [Précédé de la note suivante : "Nous avons demandé à l'infatigable promoteur du musée de Kerjean, qui occupe dans la grande presse provinciale une situation si notable, de bien vouloir donner à la Revue de France quelques notes sur son intéressant projet. Nous sommes heureux de livrer à nos lecteurs la primeur de la remarquable étude que M. Dehodencq a écrite à leur intention, et qui met au point tout ce qui a été dit et écrit sur la question." - A suivre], avec, en hors texte, une photographie représentant le Château de Kerjean (p. 8-11)
Olivier-Bag [Olivier-Hourcade] : Courrier des "Marches du Sud-Ouest" : Une renaissance intellectuelle [à propos du dernier Salon d'Automne poétique et pictural de Bordeaux], avec, en hors texte, "Émile Verhaeren" par C. Lieucy (p. 12-18)
Franz Dufour : Courrier de la "Revue du Sud" : Un philosophe lyonnais [Précédé de la note suivante : "Nous extrayons d'un prochain ouvrage de M. Franz Dufour, qui paraîtra en mars prochain dans la collection "Les Idées et les Œuvres", éditée sous le patronage de la "Revue de France", le chapitre suivant ; il sert d'introduction générale à l'étude du grand spiritualiste qu'est M. Joseph Serre."] (p. 19-22)
*** : L'Hôtel de Jacques-Cœur, Musée du Berry ["Tandis que M. Dehodencq lutte pour que Kerjean devienne le Musée de la Bretagne, M. J. Bertaut préconise par ses chroniques alertes la création à Bourges d'un Musée du Berry" - suit une citation de l'une de ces chroniques] (p. 22)
René Maran : Conte : Noël Africain (p. 23-28)
POÈMES
[Avec un bandeau par André Lhote, p. 29]
Paul Claudel : Hymne des Saints Anges (p. 29-32)
[Ricciotto] Canudo : La Statue de Feu (p. 32-33)
Louis Piéchaud : Soir (p. 34)
A[uguste]. Pujolle : La Chaumière [A Francis Jammes pour le remercier des beaux vers qu'il vient de publier sous le titre de "Géorgiques chrétiennes"] (p. 34)
Olivier-Hourcade : La Tendance de la Peinture Contemporaine [note : "Notes pour une Causerie sur l'Art Contemporain"], avec reproduction hors textes de deux tableaux, Pays basque de Tobeen, Nature morte d'Albert Gleizes (p. 35-41)
THÉÂTRE
Carlos Larronde : L' "Otage", de Paul Claudel [précédé d'une note de la rédaction : "On connaît peu, on connaît mal, on ne connaît pas Claudel, qui est certainement, avec Gide et Jammes, le plus grand mystique des temps contemporains. Toutefois si le génie de Jammes me fait penser parfois à l'admirable Fénelon, celui de Claudel impose à mon esprit celui de Bossuet. / L'Arbre est fulgurant d'images et de lyrisme romantique ; l'Otage s'élève comme une urne grecque qu'aurait modelée une âme chrétienne : et, dans sa simplicité pieuse, le Chemin de la Croix saigne de foi comme le Moralès du Louvre. / Les cénacles et les salons parlent avec admiration de Claudel. Alors pourquoi les revues usent-elles presqu'unanimement autour de son nom de la conspiration du silence ? On dirait, à voir certaines feuilles, qu'elles n'ont été créées que pour chanter les louanges de deux ou trois poétaillons, toujours les mêmes ; ce n'est pas vrai (n'est-ce pas ?), ce n'est pas ainsi qu'elles entendent prendre part au mouvement littéraire. Pourquoi se taisent-elles sur les chefs-d'œuvre et les Maîtres ? / Et pourquoi nul à Paris ne songe-t-il à jouer les drames de ce grand poète ? Qu'attend "l'Œuvre" ? Lugné a déjà répondu : "Ses paroles sont trop belles pour être posées sur les lèvres d'un acteur". Ça, c'est tout simplement de la littérature. / Il n'est que temps de rendre à Paul Claudel la gloire qui lui est due. Il est honteux qu'un homme d'une si haute taille n'ait avec lui que quelques-uns dans l'élite. / Ce qu'avec Carlos Larronde nous avons fait à Bordeaux pour nos Maîtres, nous le ferons à Marseille, à Lyon, dans nos marches du Nord, avec l'aide de nos amis. Et nous pensons que ce n'aura pas été notre œuvre la moins belle, celle qui aura consisté à contribuer un peu à imposer aux avides des Rostand ou des Dorchain : les Claudel, les Jammes, les Verhaeren, les Griffin, les Gourmont, les Gide, les Saint-Paul-Roux (sic), les Paul Fort, les Deubel... qui sont l'honneur de notre temps."] (p. 42-45)
Albert Heumann : Le Théâtre de M. de Porto-Riche (p. 46-49)
*** : Musique [Concert Isaye-Pugno-Samazeuilh (p. 50-51) - Renaissance de la Musique grecque (p. 51-52) - La Musique, religion de l'avenir (p. 52)] (p. 50-52)
Tancrède de Visan : Littérature : Enquête sur la personnalité littéraire de F. Vielé-Griffin [réponse de Tancrède de Visan, précédée de la note non signée suivante : "Nous terminons dans ce numéro notre "Enquête sur la personnalité de Francis Vielé-Griffin dans la littérature contemporaine", qui a été un véritable hommage de nos meilleurs écrivains à l'un de nos plus grands poètes. / Nous interrogions tous les artistes. Nous avons publié avec la plus grande impartialité les réponses qui nous sont parvenues. / Les grands poètes : PAUL-NAPOLÉON ROINARD, SAINT-POL-ROUX et GUSTAVE KAHN, empêchés par des travaux pressés de nous remettre à temps leur opinion écrite, nous prient cependant de dire leur estime profonde pour Francis Vielé-Griffin. / Les lettres qu'ils nous ont annoncées et celles de MM. Monier, Gasquet, Mercereau, P. Berthelot, J. Billiet, etc., seront publiées dans le volume où nous recueillerons notre enquête, que nous ferons suivre d'une bibliographie complète et (si le Poète et le "Mercure" nous le permettent) d'un choix de poèmes. / [***] / Nous avons demandé à notre sympathique collaborateur, M. Tancrède de Visan, qui a l'estime de tous les lettrés, de répondre le dernier à notre question. / Nous n'ajouterons pas un mot au jugement sage qu'il porte sur Francis Vielé-Griffin, poète de race française (et non saxonne), poète de clarté classique (et non d'obscurité septentrionale), poète de Vie, peintre illuminé et savant musicien. / M. Tancrède de Visan, qui a écrit dans diverses revues plusieurs belles études sur l'auteur de Cueille d'Avril et de Plus loin, lui consacrait le premier chapitre de son tout récent ouvrage : l'Attitude du Lyrisme contemporain, étude très curieuse et très profonde du Symbolisme. / Voici l'intéressante lettre de M. T. DE VISAN :"] (p. 53-57)
O[livier]. H[ourcade]. :
Revue des Revues [Revues de Décembre : Nouvelle Revue française
(1er décembre). - Propositions par André Gide... ; Mercure de France
(16 décembre). - Renaissance du Théâtre breton par G. Cohen. - Elemir Bourges par Rouveyre. Chant V des admirables Georgiques chrétiennes
de Francis Jammes... ; Les Marches de l'Est
(15 Xbre) ; La Revue de Paris
; Revue indépendante
; Arts et Lettres
renaît, organe du salon de Toulouse... ; La Revue Critique
(25 Xbre) ; La Grande Revue
; La Phalange
(20 Xbre) ; La Revue Hebdomadaire
; La Revue d'Europe et d'Amérique
(1er Xbre) ; La même
(15 Xbre) ; L'Indépendance
(1er novembre) ; Nouvelle Revue
; L'Ile Sonnante se maintient au rang de nos meilleures revues... ; La Poétique
; Le Beffroi
; Les Bandeaux d'or ont repris sous l'intelligente direction du poète Paul Castiaux leur place militante. Trois beaux poèmes de Verhaeren, Castiaux et Jouve. Parmi les chroniques deux sont à lire : celle de P. Jouve sur Jammes et celle de Duhamel sur la mort de quelqu'un
. ; Le Divan
; L'Ami de Paris
qui vous imprimera sauf une rétribution de 1 fr. 70 par 10 exemplaires que vous achèterez... ; La Société Nouvelle, Wallonia, Tekné, Cave Canem, La Bretagne Française, Le Masque, Le Thyrse, Durendal, La Belgique littéraire et artistique, L'Anti-Flamingant, Belgique-Athénée, Le Catholique, La Revue de Belgique, La Plume
(de Bruxelles), Le Passant, L'Opportun, Joyeuse, La Jeune Wallonie, Le Florilège A et L,
etc. dont nous reparlerons, sont à divers titres des revues intéressantes ; Le Rythme (le n° de décembre est consacré à Maeterlinck) ; Prométhée
dont nous saluons la renaissance... ; Propos
; Les Hommes du Jour
; La Renaissance contemporaine
; Les Cahiers du Centre, Le Pays d'Ouest, Les Feuillets, Le Spectateur, Pan, Les Guêpes
(n° consacré à Willy. Avec justice, J.-M. Bernard rend hommage au parfait romancier), La Monarchie française, Le Parthénon, La Cigalo lengadouciano, Vivo Provenço,
Les Loups de Belval, la Vie bordelaise, Le Mondain, La Lecture, La Voix du Terroir
; L'Edelveiss, L'Effort
d'un romancier unanimiste de talent : Jean-Richard, Les Rubriques
de Beauduin, L'Unita, La Voce, Les Marges, L'Heure qui sonne, La Revue du Temps présent,
les excellentes Facettes
de Léon Vérane ; Nous sommes heureux de noter la naissance des Marches de Provence
(Coullanges, Myrriam), du Double Bouquet
qui publie des vers admirables de Grolleau et des Cahiers de l'Amitié de France (
Lafon, Mauriac, Valery-Radot), de Comme il vous plaira
où Manoël Darius a su grouper de jeunes talents.] (p. 58-61)
*** : Échos [Oscar Wilde et H. de Groux ; Paul Mariéton (p. 62) ; Prix littéraires ; Nécrologie ; Public de première (p. 63) ; Salon des Musiciens Française (p. 63-64) ; A propos de Verlaine (p. 64)] (p. 62-64)
Document
Cette Revue, présentation
Comme nous préparions sous la lampe le numéro de janvier des "Marches du Sud-Ouest" et de "la Revue du Sud", un "monsieur" qui s'était fait annoncer par un mot se présenta et nous dit :
- Votre action dans le Sud-Ouest a été manifeste et remarquable. Je veux fonder les "Marches du Nord" et les "Marches de l'Ouest" dont je suis. Voulez-vous en assumer la direction ?
La tâche se préparait lourde si nous voulions consciencieusement l'accomplir. Et puis il y a déjà l'"Ame Normande" de Hébertot, le "Beffroi" de Bocquet, l'excellente revue de Ducrocq, et "Durendal", et le "Thyrse" et les autres périodiques que nous estimons.
Comme nous répondions ces paroles, notre enthousiaste ami répliqua :
- Il y a actuellement place en Bretagne, en Normandie, dans tout le nord de la France, et dans cette autre France qui s'appelle la Belgique, pour une revue de combat littéraire, artistique et économique. Je sais que vous avez de nombreuses sympathies dans nos pays du nord et chez nos bardes, et notre ami Dufour n'est pas oublié à Bruxelles où il fut secrétaire général d'un grand quotidien et directeur de la revue "Le Glaneur". Vous ne refuserez pas. Vous devez votre aide active à tous les amis de la France et des lettres françaises.
Peut-être un peu de gloriole ancestrale se mêla-t-elle à notre foi ? Nous acceptâmes la direction des "Marches du Nord" et des "Marches de l'Ouest".
*
* *
Il y a une griserie au début de toutes les batailles. Toutes ces forces disséminées qui affluaient vers nous, nous n'avons pas voulu les laisser se perdre ; nous les avons rassemblées autour de la "Revue de France et des Pays français". Et nous voilà à la naissance de 1912, prêts à soutenir les efforts de tous les amis de notre Patrie intellectuelle et morale, faite de nos petites patries.
Régionalistes nous sommes, et nous l'avons prouvé. Peut-être ne concevons-nous pas cependant la décentralisation comme ces jeunes faces bleues ou ces vieux crânes roses qui ne voient dans ce mot que prétextes à conférences dans tel salon parisien ou telle "Université boulevardière" sur la simplicité des mœurs rustiques de leur province natale, qu'ils vantent mais qu'ils ne suivent pas.
Notre but sera de réveiller dans chaque région, dans chaque ville, et si nous en avons la force dans chaque bourgade, la vie intellectuelle, morale et économique originale qui y sommeille.
Faire connaître à chaque coin de France ses écrivains, ses artistes, ses savants, ses industriels même et lui apprendre les ressources parallèles, mais de qualité différente, des autres parties de la Patrie et les efforts de ceux qui travaillent pour nous, notre influence et notre gloire à l'étranger, voilà dans sa fière simplicité le but premier que se propose notre Revue et qu'elle atteindra, car les amitiés ne lui manqueront point.
*
* *
La Revue de France et des Pays français sera mensuelle.
Elle organisera dans les divers centres français et étrangers, suivant l'exemple donné par les "Marches du Sud-Ouest" cet automne à Bordeaux, des conférences, des expositions, des festivals artistiques et littéraires afin de parfaire son œuvre.
Elle éditera, dans ses diverses collections, les œuvres qui, soumises à son comité de lecture, auront été acceptées par lui.
Nous rappelons : 1° que la reproduction et la traduction des articles publiés par la Revue sont autorisées, mais seulement si elles portent indication de source ; 2° que les articles publiés par la Revue sont placés sous la seule responsabilité des auteurs et ne sauraient nullement engager la direction.