vendredi 4 mars 2011

LES GUÊPES N°7 - JUILLET 1909

LES GUÊPES
N°7 (Juillet 1909)
[Date de publication : Juillet 1909 - Couverture : imprimée en noir sur papier vert, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Date, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité, "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs et Rédacteurs, Collaborateurs, "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", "Il sera rendu compte de tout volume adressé à l'un ou l'autre des chroniqueurs désignés ci-dessous : (La Littérature ... Henri Clouard, 3, rue Fustel-de-Coulanges (Ve), Paris. / La Poésie ... Armand Praviel, 9, rue du Sénéchal, Toulouse. / Les Romans ... L. du Charmeil, 1, place Saint-Jean, Valence. / La Politique ... Raoul Monier, 28, rue Notre-Dame, Valence. / Les Revues ... J.-M. Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme)), Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser toutes les communications : Administration  (M. Louis du Charmeil, Place Saint-Jean, Valence (Drôme)), Rédaction (M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme)). Pour Paris, secrétariat des "Guêpes" : M. Henri Clouard, 3, rue Fustel-de-Coulanges (Ve), le mardi, de 2 à 6 h."   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Grand Café Glacier, Rich Tavern / Société d'assurances mutuelles contre l'incendie de la Seine et de Seine-et-Oise / La Bicyclette parfaite est signée Terrot / Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Grand Café de Valence et des Voyageurs / La France, compagnie d'assurances contre l'incendie... / Alimentation Générale ... / Le Courrier de la Presse / Gérance d'Immeubles) ; Hors Commerce / Pour paraître en novembre 1909, aux éditions des "GUÊPES" / INSTINCTS / Précédés de Danses et de Villes / Poèmes en prose de Francis Carco / Il sera tiré 10 volumes de luxe sur Hollande numérotés de 1 à 10 et paraphés par l'auteur au prix de Cent sous, / 30 volumes sur vélin extra numérotés de 11 à 30 au prix de 2 fr. 50. / Adresser le montant de la souscription à M. Jean-Marc BERNARD, directeur des Guêpes, à St-Rambert-d'Albon (Drôme) ; Les Guêpes sont en vente : A Valence : Librairie Monchaud ; A Paris : M. Blanchard, 4, boulevard Saint-André (6e), M. Bernard, 11, Galerie de l'Odéon (6e), et M. Rey, 8, boulevard des Italiens ; A Grenoble : M. de Vallée, place Victor Hugo. - Pagination : 16 pages]
Sommaire
Édouard Ducoté : La Fin de Lilliput, apologue [daté "1899"] (p. 105)
Francis Carco : Impressions, poème [A Mademoiselle Pétra Marchi - daté "Briançon, mars-avril 1909"] (p. 106-107)

Louis Thomas : Littérature (p. 107-108)

Abel Léger : Sonnet, poème (p. 109)

Jean-Marc Bernard : Mise au Point [en note : "A propos des articles de MM. Vielé-Griffin, Gide et Ghéon, Swinburne, Nationalisme et Littérature, Le classicisme et M. Moréas, parus dans la "Nouvelle Revue Française" des mois de juin et de juillet, - et de celui de M. Mithouard : La démolition de la cathédrale, publié par "L'Occident" de juin"] (p. 110-111)
Charles Callet : La Crypte (p. 112)

Francis Carco : Francis Eon [A propos du recueil Trois Années, poésies, 1905-1908. Édition du Divan] (p. 113-114)
Henri Clouard : La Littérature [Voici quelques lauriers cueillis pour des poètes. Ils nous sont envoyés par MM. Henri Martineau, A. de Bersaucourt, Armand Praviel et J.-R. de Brousse. [...] M. Martineau nous donne une analyse fort délicate du talent de son ami Francis Eon. [...] M. de Bersaucourt, qui nous envoie sa conférence sur Louis Le Cardonnel, se plait à réunir depuis quelque temps les bonnes raisons qu'il a d'aimer certains poètes vivants. [...] Dans leur Anthologie du Félibrige, Armand Praviel et J.-R. de Brousse ont groupé les morceaux choisis des grands poètes de la Renaissance méridionale au XIXe siècle. [...] La délicieuse plaquette [que Tancrède de Visan] vient de faire paraître à la bibliothèque de L'Occident, Colette et Bérénice, est un éloge subtil de la Sensibilité ! [...] Je dédierais volontiers ces réflexions à M. Jules Romains...] (p. 115-116)
J[ean].-M[arc]. B[ernard]., H[enri]. C[louard]., S.  : Notes [Dans notre prochain numéro, qui paraîtra le 15 octobre, nous donnerons un article de notre ami Eugène Marsan... ; Lire à la quatrième page de la couverture du présent numéro... ; Nous publierons dans nos prochains numéros des vers de MM. Jean Dorsal, Louis Thomas, Henri Bouvelet. Nous continuerons : Cailloux et Pralines, de Louis Lormel ; nous donnerons : La lettre d'Italie, de Frangipani ; une épigramme de N. Boileau-Despréaux ; Les Beuglants et Caboulots, de Francis Carco et les Dialogues des Armateurs, de Raymond de Gourmy ;  "Le bonhomme Chrysale", dans Les Annales du 30 mai, consacre à Meredith, une chronique de 189 lignes, dont 60 environ sont originales, 9 adaptées et 120 textuellement copiées dans Spicilège de Marcel Schwob... ; René Dumaine, feuilletant le livre dormitif de M. A. Belval-Delahaye : La Chanson du bronze, tombe en arrêt devant ce vers... ; Pour paraître le 1er septembre 1909, à Lyon, chez A. Rey, 4, rue Gentil, EΠΟΣ, pages d'art, de littérature et de critique, rédacteur en chef, M. G.-J. Gros ; Le concours des "GUÊPES". Les lecteurs et abonnés désirant prendre part au concours devront se procurer le livre de M. Louis Dumont : De l'Ombre et de la Solitude, édité par "le Beffroi". Au fur et à mesure qu'ils liront ces 72 sonnets, ils devront souligner les 100 substantifs suivants (...). Le vainqueur recevra la somme de 445 centimes et les œuvres complètes de Jean Royère et Jean Aicard, nos deux Jean-Jean nationaux ; A propos de la Bourse nationale de voyage littéraire : Nous apprenons avec plaisir que le livre de notre ami T. de Visan : Lettres à l'Élue, "a été compris parmi ceux qui ont été retenus, après première lecture, sur les conclusions des rapporteurs" - signés J.-M. B (p. 117-118) ; Les chemises d'une doctrine. - Nous recommandons aux curieux la petite revue des Entretiens Idéalistes. Chacun de ses cahiers mensuels peut être lu comme un manuel d'anarchie... - signé H. C. (p. 119) ; Après la conférence que M. Julien Ochsé tint cet hiver, au Théâtre des Arts, l'un de nos amis déclara dans un cercle : - Je l'ai enfin vu ce Royère. Il était là, l'épaule bien bourrée pour paraître bel homme et le cheveu long sur la nuque, autour du crâne chauve. Solennel. Grotesque de la tête aux pieds. Vous ne l'avez pas bien regardé : c'est un chinois. Quand il est assis, son veston prend même un air de robe : il est inconsistant (je parle du veston), il flotte et bâille autour du cou. - Un peu d'équité, messieurs, s'il vous plaît, interrompit quelqu'un. Quand on est le veston de M. Royère, on peut bien bâiller. - signé S. (p. 119)] (p. 117-119)
René Dumaine : Clowneries, épigrammes [dédiées "A toi, Willy" - 1 : Sur Bocquet et Gide ; 2 : Sur L'Échelle de Poinsot et Normandy] (p. [120])
Document
"Mise au Point"
Assez ! Assez ! Quand donc nos adversaires auront-ils fini de traduire par imitation des Anciens notre désir de discipline ?

Qu'un Jean Royère, par exemple, s'imagine, lorsqu'il nous entend parler de classicisme, que nous demandons des pastiches de Virgile ou de Racine, rien de plus naturel ! Mais que MM. Ghéon, Gide ou Griffin se permettent pareille affirmation, qu'en faut-il conclure ? Rien - sinon qu'ils ferment les yeux pour ne pas voir.

Nous entendons par classicisme : l'adoption nécessaire d'une méthode de penser et de travailler, capable de soutenir, diriger et universaliser notre personnalité et nos instincts. Que diable ! il n'y a pas là imitation ! L'individualiste, d'ailleurs, n'imite-t-il donc rien, lui qui ne veut son œuvre que conforme à lui-même ? Or, s'il est dispensé de toute culture, dépouillé de toute tradition, afin de retourner au vague état d'innocence et de barbarie indispensable à l'intégrité de son individualisme, il ne pourra, dans son œuvre, exprimer autre chose que le chaos et le néant.

Vous nous direz : - Avant d'édifier son livre, l'individu doit, par l'étude, la comparaison des maîtres et l'apprentissage de la vie (c'est-à-dire la culture et l'expérience), se composer une matière littéraire. Mais alors il n'est déjà plus lui-même ; cherchant à se hausser jusqu'à une individualité idéale, représentative, il devient forcément un "type humain". En se prenant pour modèle, il crée, malgré lui, quelque chose de classique. A cette seule condition, nous semble-t-il, on peut cesser de faire une œuvre objective et se permettre de chercher à réaliser un lyrisme subjectif.

Mais si nous reconnaissons avec M. Ghéon - et nous y sommes bien obligés - que "l'art littéraire a pu réaliser son maximum de perfection et d'équilibre sous Louis XIV", nous devons conclure que le classicisme est le sommet de nos Lettres françaises. Une seconde conclusion, fatale celle-là, s'impose : c'est qu'il n'y a pas deux points littéraires de la même hauteur dans l'histoire d'une langue. Nous sommes donc condamnés à ne plus pouvoir dépasser le XVIIe siècle. Nous n'écrirons plus désormais que quelques belles pièces d'anthologie. A une autre littérature de devenir classique, de reprendre, de poursuivre et développer l'œuvre d'Athènes.

Sachons alors mourir dignement. Que nos derniers ouvrages aient au moins l'apparence de la solidité et de la proportion. Pour cela, avant de nous mettre à construire, retournons un instant nous retremper dans nos sources, qui sont grecques et latines. Personne ne le nie : pas plus M. Griffin que M. Gide ou M. Ghéon. M. Mithouard, lui-même, reconnaît que cet humanisme : "ce fut la condition de notre pensée moderne". Toutefois, il aimerait nous persuader que cette notion, une fois acquise, "nous nous sommes bien gardés de nous en dessaisir". Il semble vraiment oublier que l'ouragan romantique a déraciné cette conception dans les cerveaux les plus résistants. Qu'il nous permette donc de la replanter.

Disons-le, une fois pour toutes : nous ne voulons pas plus démolir la cathédrale que disperser au vent les cendres de Wagner. Cette besogne sacrilège et ridicule, laissons-la aux futuristes ! Nous ne prétendons rien abandonner du classicisme ni du romantisme. L'un et l'autre, nous les avons dans la peau, dans le sang. Mais nous les voulons à leur place. Le romantisme n'est pas autre chose qu'un élément littéraire, le classicisme est un principe.

Ah ! ça, mais ne serions-nous pas d'accord ?
JEAN-MARC BERNARD.

jeudi 3 mars 2011

LES GUÊPES N°6 - JUIN 1909

LES GUÊPES
N°6 (Juin 1909)
[Date de publication : Juin 1909 - Couverture : imprimée en noir sur papier rose, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Date, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité, "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs et Rédacteurs, Collaborateurs, "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", "Il sera rendu compte de tout volume adressé à l'un ou l'autre des chroniqueurs désignés ci-dessous : (La Littérature ... Henri Clouard, 3, rue Fustel-de-Coulanges (Ve), Paris. / La Poésie ... Armand Praviel, 9, rue du Sénéchal, Toulouse. / Les Romans ... L. du Charmeil, 1, place Saint-Jean, Valence. / La Politique ... Raoul Monier, 28, rue Notre-Dame, Valence. / Les Revues ... J.-M. Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme)", Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser toutes les communications : Administration  (M. Louis du Charmeil, Place Saint-Jean, Valence (Drôme)), Rédaction (M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme)). Pour Paris, secrétariat des "Guêpes" : M. Henri Clouard, 3, rue Fustel-de-Coulanges (Ve), le mardi, de 2 à 6 h."   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Grand Café Glacier, Rich Tavern / Société d'assurances mutuelles contre l'incendie de la Seine et de Seine-et-Oise / La Bicyclette parfaite est signée Terrot / Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Grand Café de Valence et des Voyageurs / La France, compagnie d'assurances contre l'incendie... / Alimentation Générale ... / Le Courrier de la Presse / Gérance d'Immeubles) ; Les Guêpes sont en vente : A Valence : Librairies Monchaud ; A Paris : M. Blanchard, 4, boulevard Saint-André (6e), M. Bernard, 11, Galerie de l'Odéon (6e), et M. Rey, 8, boulevard des Italiens ; A Grenoble : M. de Vallée, place Victor Hugo. - Pagination : 16 pages]
Sommaire
Jean-Marc Bernard : Satire II - Le Banquet ridicule, poème ["Aux mânes d'Horace, de Régnier et de Boileau" - sur le banquet de La Phalange] (p. 89-94)
Henri Clouard : A blague, blague et demie ["Dans le même numéro de l'Occident, où paraissait "L'oiseau rouge" de M. Adrien Mithouard, délicatement émouvant et si nuancé, nous avons lu avec peine le plus brutal des articles..."] (p. 95)

Tancrède de Visan : Tristesse du Modernisme - III. Le Sillon [en note : "Voir Les Guêpes, pages 37 et 60"] (p. 96-99)

A. de Bersaucourt : Notules (p. 99)

Armand Praviel : La Poésie [Olivier de La Fayette] (p. 100-101)
Francis Carco : Beuglants, Caboulots, etc... [Vers de Verlaine en épigraphe : "Non ! fou, braque, orgiaque, / En apache, en canaque, / Ivre de tafia : / Nous ne sommes pas l'homme / Pour la docte Sodome / Quand la femme il y a" - IV : La danseuse nue - V : Caboulot - VI : La rue] (p. 102-103)

Green [Pierre Saint-Lanne] : Pages détachées d'un block-notes [XXV] (p. 103-[104])
Pierre Bénite  : Sur le départ de Julien Ochsé, épigramme (p. [104])
Document
"Sur le départ de Julien Ochsé*"
I
Ochsé au nom de bœuf, Royère aux yeux de veau,
Comme il était prévu, décodirectorisent.
L'un oublie son français pour un parler plus beau ;
Mais l'autre, dégoûté des langues circoncises,
Dans la nôtre, dit-on, a composé des vers
Et la veut même apprendre aux soirs perdus d'hiver.
II
Son doux mufle germain humant un air meilleur,
Il s'aperçoit soudain que le vent vient d'ailleurs
Et quitte La Phalange, au Métèque asservie,
Pour prêcher le français sous un titre nouveau.
De diriger, hélas ! il en a bien l'envie ;
Mais il lui faut quelqu'un pour lui souffler les mots :
Julien Ochsé est un co-directeur à vie.
Pierre BÉNITE.
[* Julien Ochsé, co-directeur de La Phalange, avait abandonné en juin la revue de Jean Royère, ce dernier bête noire des Guêpes, pour fonder et diriger avec Louis Thomas, l'éphémère Noir et Blanc. (note du rédacteur du blog)]

LES GUÊPES N°5 - MAI 1909

LES GUÊPES
N°5 (Mai 1909)
[Date de publication : Mai 1909 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Date, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité, "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs et Rédacteurs, Collaborateurs, "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", "Il sera rendu compte de tout volume adressé à l'un ou l'autre des chroniqueurs désignés ci-dessous : (La Littérature ... Henri Clouard, 3, rue Fustel-de-Coulanges (Ve), Paris. / La Poésie ... Armand Praviel, 9, rue du Sénéchal, Toulouse. / Les Romans ... L. du Charmeil, 1, place Saint-Jean, Valence. / La Politique ... Raoul Monier, 28, rue Notre-Dame, Valence. / Les Revues ... J.-M. Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme)", Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser toutes les communications : Administration  (M. Louis du Charmeil, Place Saint-Jean, Valence (Drôme)), Rédaction (M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme)). Pour Paris, secrétariat des "Guêpes" : M. Henri Clouard, 3, rue Fustel-de-Coulanges (Ve), le mardi, de 2 à 6 h."   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Grand Café Glacier, Rich Tavern / Société d'assurances mutuelles contre l'incendie de la Seine et de Seine-et-Oise / La Bicyclette parfaite est signée Terrot / Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Grand Café de Valence et des Voyageurs / La France, compagnie d'assurances contre l'incendie... / Alimentation Générale ... / Le Courrier de la Presse / Gérance d'Immeubles) ; Les Guêpes sont en vente : A Valence : Librairies Monchaud ; A Paris : M. Blanchard, 4, boulevard Saint-André (6e), M. Bernard, 11, Galerie de l'Odéon (6e), et M. Rey, 8, boulevard des Italiens ; A Grenoble : M. de Vallée, place Victor Hugo. - Pagination : 16 pages]
Sommaire
Eugène Marsan : La Feuille à l'envers [à propos d'une "revue" de Laurent Tailhade] (p. 73-75)
Francis Carco : Vers (p. 76)

Fagus : Paysages héroïques et dolents (p. 76-78)

Henri Bouvelet : Féerie, sonnet (p. 79)

Louis Lormel : Cailloux et Pralines (p. 79-80)
Henri Clouard : Littérature [... Le 29 de ce mois, vingtième anniversaire de sa mort, nous songerons donc ensemble au génie de Jules Tellier...] (p. 81-82)

Green [Pierre Saint-Lanne] : Pages détachées d'un block-notes [XXIV - en note : "Lire les 23 premières pages détachées dans les n°s 1, 2, 3, 4 et 5, de la revue de littérature Hélios que nos abonnés, sur leur demande, recevront gratuitement." - A suivre] (p. 82-83)
Francis Carco  : Les Beuglants ["Il n'y a pas de promenoir..." ; Madame Carmen ; Ody Drassati (citation de Stéphane Mallarmé en épigraphe : "Aimai-je un rêve ?")] (p. 84-85)
A. Nau : Épigramme : Sur Lemercier d'Erm [entre parenthèses, à droite de la signature : (Nîmes-Gard) - en note : "Voir au sujet de ce collaborateur la note 2 de la page 30, des Guêpes de février"] (p. 86)
Les Guêpes : Nécrologie [Charles Doury vient de mourir dans sa vingt-huitième année...] (p. 86-87)
Les Guêpes : Notes [MM. Pierre Saint-Lanne et Francis Carco, se trouvant dans l'obligation de suspendre, jusqu'en 1910, la publication des revues : Hélios et Les Petites feuilles, nous sommes heureux de pouvoir leur offrir l'hospitalité... ; Nous publierons, dans nos prochains numéros, des vers de MM. Bouvelet, Carco, Dorsal et Thomas... ; Vient de paraître à "La Nouvelle Librairie Nationale" l'Anthologie du Félibrige de notre ami et collaborateur Armand Praviel (en collaboration avec M. J.-R. de Brousse)... ; Au dernier banquet du Vendredi-Saint organisé par la Libre-Pensée de Paris, un sieur Georges Russacq a conférencié sur ce sujet : Jésus-Christ a-t-il existé ?... ; Extrait du Catalogue de la librairie "Sansot" : - Pierre Louit : Quarante bêtes. (Ouvrage couronné par l'Académie Française.) - !!! On peut vérifier ; nous ne blaguons pas. ; Pour Marinetti : / Elle : "Le Roi Bombance" ! Quel désastre ! / Lui : Que voulez-vous, il fallait un four pour cette pièce culinaire.] (p. [88])

mercredi 2 mars 2011

LES GUÊPES N°2 - FÉVRIER 1909

[Titre : LES GUÊPES - Sous-Titre : Revue mensuelle - Dates de publication : Janvier 1909 (n°1) à août-novembre 1912 (n°34) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Valence - Format : 142 x 220 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture beige ou colorée (selon les numéros) - Pagination :  16 ou 32 pages (sauf numéros spéciaux) ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro = 0,50 franc ; Abonnement (Un an) = 6 francs ; Abonnement (six mois) = 3,50 francs - Fondateurs : Jean-Marc Bernard, Louis du Charmeil, René Dumaine, Raoul Monier - Directeurs (à partir du n°10) : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay - Administration : Louis de Charmeil (jusqu'au n°7 compris) puis Jean-Marc Bernard - Rédaction : Jean-Marc Bernard  (jusqu'au n°9 compris) puis Maurice de Noisay (à partir du n°10) - Secrétariat : Henri Clouard - Collaborateurs : Jacques Bainville, Maurice Barrès, Georges Batault, René Bazin, Marcel Bechetoille, Pierre Bénite (pseud. de Raoul Monier ?), Émile Bernard, Jean-Marc Bernard, A. de Bersaucourt, [Karl Boès], Gabriel Boissy, Sylvain Bonmariage, Henry Bordeaux, Marcel Boulenger, Paul Bourdin, Henri Bouvelet, René Boylesve, J.-R. de Brousse, C.-Francis Caillard, Charles Callet, Ricciotto Canudo, Francis Carco, Louis de Charmeil, Paul Claudel, Henri Clouard, Lucien Corpechot, Henri Dagan, Raymonde Delaunois, Henry Dérieux, Louis Dimier, Jean Dorsal, Édouard Ducoté, René Dumaine (pseud. de Raoul Monier), Georges Dumesnil, Francis Eon, Espartignac (pseud. ?), Félicien Fagus, René Fernandat, J.-C.-N. Forestier, Édouard Franchetti, Roger Frène, André du Fresnois, Henry Gauthier-Villars, Émile Godefroy, Charles Le Goffic, Green (pseud. de Pierre Saint-Lanne), Léon Guillot, Marc Lafargue, André Lafon, Pierre Lasserre, François Lattard, [Paul Léautaud], Georges et Louis Le Cardonnel, René Leduc, Abel Léger, Jules Lemaître, Suzy Leparc, Henri Liebrecht, Louis Lormel,  Maurice Luquet de Saint-Germain, Lysis (pseud.), Eugène Marsan, Henri Martineau, André Mary, Charles Maurras, Fernand Mazade, Myriam Mester (pseud. de Gaston Picard), Alphonse Michet (probable pseud.), Jane Michet-Lys (probable pseud.) Raoul Monier, Maurice Morel, Charles Moulié, A. Nau (pseud.), Comtesse de Noailles, Maurice de Noisay, Pierre de Nolhac, Gaston Picard, Edmond Pilon, Charles de Pomairols, André de Poncheville, Armand Praviel, Maurice Pujo, René Quinton, Henri de Régnier, J.-Ch.-E. Rey, Jules Romains, Louis Royer, Han Ryner, Étienne Salucres, Émile Sicard, André Sonal, Jean Tenant, Jérôme et Jean Tharaud, Jean Thogorma, Louis Thomas, Paul-Jean Toulet, André Vera, Tancrède de Visan, Émile Zavie, Willy (Henry Gauthier-Villars) - Gérant : Jean puis Jean-Marc Bernard - Adresse (administration) : 1, Place Saint-Jean, Valence (Drôme) puis St-Rambert-d'Albon (Drôme) - Adresse (Rédaction) : 7, rue Paul-Saunière, Paris - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Valentinoise]
LES GUÊPES
N°2 (Février 1909)
[Date de publication : Février 1909 - Couverture : 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Date, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité, "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs et Rédacteurs, Collaborateurs, "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", "Adresser toutes les communications concernant l'administration et la rédaction de la Revue, à M. Louis du Charmeil, 1, place Saint-Jean Valence (Drôme)", "Il sera rendu compte de tout volume adressé à l'un ou l'autre des chroniqueurs désignés ci-dessous : (La Littérature ... Henri Clouard, 22, rue d'Athènes, Paris. / La Poésie ... Armand Praviel, 9, rue du Sénéchal, Toulouse. / Les Romans ... L. du Charmeil, 1, place Saint-Jean, Valence. / La Politique ... Raoul Monier, 28, rue Notre-Dame, Valence. / Les Revues ... J.-M. Bernard, 8, rue de Faventines, Valence)", Avis très important (La Direction ne reculant devant aucun sacrifice pour satisfaire ses lecteurs et abonnés peut affirmer dès aujourd'hui que Les Guêpes se sont réservé l'exclusif privilège de ne jamais publier d'articles ni de vers de M. Jules Bois !), Titre et Adresse (encadrés de part et d'autre par "445")   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Grand Café Glacier, Rich Tavern / Société d'assurances mutuelles contre l'incendie de la Seine et de Seine-et-Oise / La Bicyclette parfaite est signée Terrot / Grand Café de Valence et des Voyageurs / La France, compagnie d'assurances contre l'incendie... / Alimentation Générale ...), "Paraîtra le 1er Mai exactement, aux éditions de "VERS ET PROSE", le Premier Livre de Prières de Jules Romains, Ces poèmes, d'un caractère ésotérique, n'auront qu'un tirage très restreint, et sur papier de luxe. 83 ex. sur Hollande Van Gelder Zonen à 10 fr., 2 ex. sur Japon à 20 fr. Il ne sera fait aucun service de cet ouvrage, et aucune nouvelle édition avant 1912. Le prix des exemplaires non souscrits au 30 Avril sera doublé. S'adresser à la Revue Les Guêpes, Valence, ou à Vers et Prose, 18, rue Boissonade, Paris (14e)" ; Les Guêpes sont en vente : A Valence : Librairies Gaucherand et Monchaud, A Paris : M. Blanchard, 4, boulevard Saint-André (6e), et M. Bernard, 11, Galerie de l'Odéon (6e) - Pagination : 16 pages]
Sommaire
Roger Frène : La Muse Sombre, poème (p. 17-18)
Henri Clouard : Nos chances [en note : "Les auteurs sont seuls responsables des opinions qu'ils émettent. J[ean].-M[arc]. B[ernard].] (p. 19-21)

Fagus : Sur le chemin de Versailles, poème [daté "21 janvier"] (p. 21-22)

Armand Praviel : La Poésie [Sur Henry Muchart et Antonin Perbosc] (p. 22-25)

René Leduc : Commentaires [A propos du FOYER (de Mirbeau et Natanson)] (p. 25-27)
Henri Clouard : Littérature [M. de Bersaucourt est un homme délicieux...] (p. 27)

Louis Thomas : Romans à clef [Je ne sais si MM. Hermant, Louis de la Salle et Albert Erlande ont l'intention d'écrire des romans à clef...] (p. 28)
René Dumaine, Alphonse Michet  : Piqûres de Guêpes [épigrammes : "Sur Fernand Gregh" signé René Dumaine ; "Sur Ernest-Charles", "Sur Jules Bois" signés Alphonse Michet] (p. 29)
PAN ! SUR LA TÊTE A JEAN !
Les Guêpes : A peine avions-nous annoncé, dans le premier fascicule de cette revue (p. 13), notre intention de créer une nouvelle rubrique tout entière consacrée au fumeux [en note : Typo, ne va pas écrire "fameux" !] directeur de "La Phalange" que, de toutes parts, la copie se mit à affluer jusqu'à nous... (p. 30)
A. Nau : Sur un poète qui eut des cheveux et noirs, épigramme [entre parenthèses, à droite de la signature : (Nîmes-Gard) - en note : "Nous tenons à préciser l'adresse de notre distingué collaborateur, afin qu'on ne le puisse confondre avec son homonyme : John-A. Nau (San Francisco, Californie)] (p. 30)
Paul LéautaudD'une Enquête [en note : Réponse de M. Léautaud à l'enquête sur les "Poètes" faite par M. Louis Dumur (Dépêche de Toulouse, 4 janvier 1908)] (p. 31)
Georges Batault : Moralité, épigramme [Ce dernier éreintement de Jean Royère est suivi d'un (A suivre)] (p. 31-[32])
Les Guêpes : Notes de la Rédaction [Les Revues Nouvelles : Nous sommes obligés de remettre au mois de mars notre revue des revues ; mais nous tenons cependant à signaler au moins les périodiques les plus récents : Le Divan qui réunit les rédacteurs des anciens "Essais" ; la luxueuse Akademos ; La Nouvelle Revue Française (mort-née) ; Les Marges (nouvelle série) ; La Revue du Dauphiné et du Vivarais (avec, dans son n° de décembre, de beaux vers de Louis Le Cardonnel) ; Attention ! Attention !! Afin de joindre l'utile à l'agréable, et pour satisfaire les ménagères excellentes que sont nos chères lectrices et abonnées, l'administration des Guêpes, ne reculant devant aucun sacrifice, vient de conclure un important marché avec "The O. et W. Thum C° (Grand rapids, Mich. U.S.A.). Dès aujourd'hui nos commandes sont faites et nos lectrices peuvent être assurées que les fascicules de juillet et août de notre revue seront tirés sur l'admirable papier "Tanglefoot", the best fly destroyer.] (p. [32])
Document iconographique
"445"

vendredi 18 février 2011

LES CAHIERS N°7 - DÉCEMBRE 1918

LES CAHIERS DE DÉCEMBRE
N°7 (Décembre 1918)
[Date de publication : Décembre 1918 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Année, Numéro, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce Numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G. N°1623, du 5 Novembre 1918", "Nos Abonnés sont priés de nous faire connaître leur adresse en Belgique.") - 3e de couverture : Sur la mort de quelques Amis (voir sommaire)  - 4e de couverture : Titre, Rédaction, Secrétaire, "LES CAHIERS ont publié des Pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), "Nos colonnes sont ouvertes à tous. - Les articles n'engagent que leur signataire. - Il sera rendu compte de tout ouvrage envoyé", Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, L'Administration à L. J. Herbos. Z. 154, Armée Belge" - Pagination : 36 pages + 3e de couverture]

Sommaire
Les Cahiers : In Memoriam [Louis Boumal (p. 1-2) et Georges Antoine (p. 3-4)] (p. 1-4)
Léon Bocquet : Automne, poème (p. 5)

Georges Périn : Ce qui survint, poème (p. 6-7)

Maurice Wullens : Le Canon tonne, ce matin frais..., poème (p. 8-9)

Julien Antoine : Paysage, poème [A mon Frère] (p. 10-11)
Charles Delchevalerie : Le Parfum du Souvenir (p. 12-13)

Louis Boumal : Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, théâtre [Un acte en prose - "Voir les Cahiers d'Octobre" - fin - daté "Janvier-Avril 1918"] (p. 14-27)
[CHRONIQUES]
Lucien Christophe  : Littérature [René Vivien par André Germain (Un volume aux éditions Georges Crès et Cie. Paris)] (p. 28-34)
Ignace : Propos d'un Tondeur [Zoologie et Littérature. - Voilà que les fourmis se mettent à parler. Du moins des savants l'affirment... ; Vers et Prose. - M. Louis Forest ne se borne pas à montrer aux lecteurs du "Matin", les voies du bon sens et les avantages de la marmite norvégienne, c'est un ami des lettres... ; V. V. Martial et l'humour belge. - On s'imagine à tort que l'Indépendance Belge est devenue une gazette ennuyeuse où de mauvais plaisants s'acharnent en vain à offrir à quelques lecteurs podagres mais têtus qui refusent obstinément de se laisser faire les derniers exemplaires des "Belges en Exil" de M. Armand Varlez...] (p. 35-36)
Les Cahiers : Sur la mort de quelques amis [Léon Christophe. - Les lettres ont perdu en lui un humoriste charmant... ; Paul Magnette. - Celui qui a rencontré une seule fois cet ami sympathique à la vive intelligence, à l'accueil si simple n'a pu l'oublier... ; Léo Someraushen. - Jeune, alerte, et si vivant ! Sa foi littéraire n'était point la nôtre mais sa juvénile ardeur forçait la sympathie...] (3e de couverture)

mercredi 16 février 2011

LES CAHIERS N°5 - OCTOBRE 1918

LES CAHIERS D'OCTOBRE
N°5 (Octobre 1918)
[Date de publication : Octobre 1918 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Année, Numéro, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce Numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G. N°1498, du 4 Octobre 1918", Avis ("Les Militaires abonnés aux CAHIERS sont priés de nous faire connaître leur adresse civile.") - 3e de couverture : Ouvrages récents (liste de titres de Gonzague Truc, Charles Derennes, J. Mortane et J. Daçay, Adolphe Retté, Drs Louis Huot et Paul Voivenel, Émile Pignot, Pierre Daye, E. L. Bouvier, L'Organisation de la Société des Nations), Les Revues (Memento. - Ariste. Le Carnet Critique, Les Chants de l'Aube, Le Claque à fond, Les Fleurs d'Or, Les Humbles, Les Lettres Parisiennes, Les Marges, Le Mercure de France, La Nouvelle Revue Wallonne, Le Scarabée, Soi-Même, Le Petit Messager des Arts et des Artistes, La Veilleuse)  - 4e de couverture : Titre, Rédaction, Secrétaire, "LES CAHIERS ont publié des Pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), "Nos colonnes sont ouvertes à tous. - Les articles n'engagent que leur signataire. - Il sera rendu compte de tout ouvrage envoyé", Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, L'Administration à L. J. Herbos. Z. 154, Armée Belge" - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Gustave Kahn : Instant, poème (p. 1) ; Phrase, poème (p.2)
Léo Larguier : L'Ile des Morts, poème (p. 3-4)

Charles-André Grouas : Épitaphe de Mylitté, poème (p. 5-6)

Léon Vérane : Bar, poème [daté "Août 1918"] (p. 7-8)

Jean Panisel : L'Inutile Chanson, poème (p. 9)
Fernand Leprette : Sketch, poème [Pour SIM] (p. 10)

Louis Boumal : Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, théâtre [Un acte en prose - A ma Femme - A suivre] (p. 11-23)

Herman Frenay-Cid : Phrases ["Je vous dis moi, que ces moments de guerre ne sont pas uniquement néfastes, confus, désastreux. Ils sont féconds aussi. A côté de morts irrémédiables, dont certaines n'ont pas droit aux regrets, mais sont un bien, une délivrance, il y a de prestigieux avènements..."] (p. 24-27)
[CHRONIQUES]
Frans Smits  : Lettres Néerlandaises [Sur Maurice Sabbe, Cyriel Buysse, Fritz Francken, Daan F. Bœns, Hilarion Thans, Franz De Backer] (p. 28-31)
Ignace : Propos d'un Tondeur [M. Léon Souguenet publie dans la Nation Belge de bien attachants "Souvenirs d'un homme de lettres" et comme tout bon homme de lettres qui n'en fait pas, cite des vers... ; M. Louis Barthou, à qui la politique laisse des loisirs, publie dans la Revue de Paris, sous le titre : "Les Amours d'un poète" des documents inédits sur Victor Hugo et Juliette Drouet...] (p. 32)

LES CAHIERS N°4 - SEPTEMBRE 1918

LES CAHIERS DE SEPTEMBRE
N°4 (Septembre 1918)
[Date de publication : Septembre 1918 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Année, Numéro, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce Numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G. N°1312, du 2 Septembre 1918", Avis ("La hausse du papier et la cherté de l'impression nous ont contraints à modifier comme suit le prix des abonnements : Abonnement ordinaire, 12 fr. ; Abonnement militaire (officiers non compris), 6 francs. L'abonnement d'estime reste fixé à 20 francs. Le numéro se vendra désormais 1,25 fr.") - 3e de couverture : Ouvrages récents (liste de titres de Léon Bloy, Camille Latreille, Edgar Poe, Marguerite Henry-Rozier, Eugène Montfort, Yves Pascal, J.-B. Rosny Aîné, André Salmon, J. Schurmann et Guillot de Saix, Georges Bannerot), Les Revues (Memento. - Ariste. Le Carnet Critique, Les Chants de l'Aube, Le Claque à fond, Les Fleurs d'Or, Les Humbles, Les Lettres Parisiennes, Les Marges, Le Mercure de France, La Nouvelle Revue Wallonne, Le Scarabée, Soi-Même, Le Petit Messager des Arts et des Artistes, La Veilleuse)  - 4e de couverture : Titre, Rédaction, Secrétaire, "LES CAHIERS ont publié des Pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), "Nos colonnes sont ouvertes à tous. - Les articles n'engagent que leur signataire. - Il sera rendu compte de tout ouvrage envoyé", Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, L'Administration à L. J. Herbos. Z. 154, Armée Belge" - Pagination : 36 pages]
Sommaire
André Fontainas : Forêt, la Nuit, poème [en épigraphe, citation de Fr. Petrarca : "Nostra vita, ch'è si bella in vista..." - A Mme A. de Holstein] (p.1-3)
Philéas Lebesgue : Pâques, poème [A Lucien Christophe - daté "1918"] (p. 4-7)

Fernand Divoire : La Prière de Faust, poème (p. 8-10)

Henry Dérieux : Un Départ, poème (p. 11)

Florent Fels : Jeux, nouvelle (p. 12-15)
[CHRONIQUES]
Georges Antoine  : Entre les croassements de Hugin et les vocalises de Scaramouche ["La musique française pervertie par l'italianisme ! Vous avez osé écrire cela, Monsieur ? me dit un esthète rencontré au hasard de mon errante vie de soldat..."] (p. 16-22)
Marcel Paquot : Les Poèmes [M. Cammaerts : A ma Patrie : enchaînée. Les Cahiers Belges ; Van Oest & Cie ; G. P. Guinegault illustre Deux Poèmes en prose (Les Humbles)... ; M. Jean Gui publie à la Maison Française d'Art et d'Édition des Mélancolies Harmonieuses... ; Sous un simple titre : En Passant (Soi-Même) M. Joseph Rivière entremêle, d'une plume facile, la prose et les vers...] (p. 23-27)
Louis Boumal : Les Romans [Henri Clouard : Balzac, Pages sociales et politiques, Nouvelle Librairie Nationale (p. 28-32) ; Jean Meusieu : Turlurette, piotte de l'Yser, Contes et croquis par Jean Meusieu, fantassin, avec dessins de Victor Bodsy, grenadier, Jouve (p. 32-33)] (p. 28-33)
Ignace : Propos d'un Tondeur [L'Ours et son Cornac. - Voici comment un éditeur avisé vante les derniers produits de sa maison... ; La chronique d'Yonville au Mercure. - Ces phrases que nous cueillons dans la chronique belge que M. Gustave Fuss-Amoré publie au Mercure, n'auraient-elles pas fait la joie de Flaubert... ; Ainsi chantait-elle ou De la rue à la cave. - Les extravagances de la grosse Bertha ont eu pour effet imprévu de conférer aux gens de lettres parisiens un droit que les écrivains du front - ou de sa banlieue - revendiquaient pour eux seuls... ; Bixchoote aller et retour. - M. Lucien Descaves dans le Journal rend compte en ces termes du dernier livre de Pierre Nothomb...] (p. 32-36)

LES CAHIERS N°3 - AOÛT 1918

[Titre : LES CAHIERS - Sous-Titre : Revue mensuelle de Littérature et d'Art - Titre complet : LES CAHIERS (suivi du mois de parution) Publiés au Front pour la Défense et l'Illustration de la Langue Française en Belgique, puis à partir de 1919, Fondés au Front pour la Défense... - Dates de publication : Juin 1918 (n° 1) à juillet 1920 (n° 22-24) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : La Panne, puis Liège (à partir de 1919) - Format : 135 x 192 mm - Couverture : imprimée en rouge (titre et année, puis sommaire à partir du n° 8) et noir sur couverture beige ou blanche - Pagination :  variable - Prix et abonnements : Le numéro = 1 franc puis 1,25 franc (à partir du n°4), le n° 19-21 d'avril 1920 se vend à 2,50 francs, le n° 22-24 de juillet à 2 francs ; Abonnement (12 numéros) : d'estime = 20 francs ; ordinaire = 10 francs puis 12 francs (à partir du n°4) ; militaire = 5 francs puis 6 francs (à partir du n°4 ; l'abonnement militaire disparaît à partir du n° 11) - Rédaction : Louis Boumal, Lucien Christophe, Marcel Paquot - Secrétaire : Léon-Jean Herbos - Collaborateurs (liste non exhaustive) : Marius André, Franz Ansel, Georges Antoine, Julien Antoine, Claude Armel, Maurice Beerblock, Jean-Marc Bernard, Albert de Bersaucourt, Maria Biermé, Léon Bocquet, Emile de Bongnie, Saint-Georges de Bouhélier, Louis Boumal, Thomas Braun, Édouard Buisseret, Maurice Butaye, Albert Calay, Arthur Cantillon, Philippe Chabaneix, Lucien Christophe, Armand Colard, Emile Collinet, Charles Delchevalerie, Henri Dalby, Philippe Davesnes, Tristan Derème, Charles Derennes, Henri Dérieux, Fernand Divoire, Jean Dominique, Jean Dorsenne, Alfred Dubois, Maurice Dubois, Georges Duhamel, Richard Dupierreux, Georges Duquesnoy, Luc Durtain, Maurice Fabry, Florent Fels, André Fontainas, Paul Fort, André Foulon de Vaulx, Herman Frenay-Cid, Joachim Gasquet, Henry Gauthier-Villars, Louis de Gonzague Frick, Fernand Gregh, Harlette-Fernand Gregh, Herman Grégoire, Charles-André Grouas, Léon-Jean Herbos, Jean Hubaux, Ignace [pseud.], Gustave Kahn, E. Lacoste, Léo Larguier, Philéas Lebesgue, F. Hugues Lecocq, Legrand-Chabrier, Fernand Leprette, Octave Lohest, Marcel Loumaye, Xavier de Magallon, Elie Marcuse, Georges Marlow, Camille Mauclair, Fernand Mazade, Alphonse Métérié, Marcel Millet, Albert Mockel, Jean Panisel, Marcel Paquot, Cécile Périn, Georges Périn, Raymond Poincaré, Georges Poncelet, André-M. de Poncheville, Henri de Régnier, Joseph Rivière, L.-M. Robichon, Prosper Roidot, Jules Romains, Fernand Severin, Frans Smits, Marcel Thiry, Lucien-Paul Thomas, Jean Valschaerts, Charles Van Lerberghe, Léon Vérane, Francis Vielé-Griffin, Charles Vildrac, Robert Vivier, Maurice Wullens - Adresse (direction) : Z. 154, Armée Belge, puis à partir du n° 11, 34, rue Darchis, Liège - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Paul Michel, Dunkerque, puis sur les presses de l'Imprimerie Bénard, s. a., Liège]
LES CAHIERS D'AOÛT
N°3 (Août 1918)
[Date de publication : Août 1918 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Année, Numéro, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce Numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G. N°1152, du 6 Août 1918" - 3e de couverture : Ouvrages récents (liste de titres de Luc Durtain, Pierre Papillaud, Jean Gui, Roger de Nereys, Frédéric Boutet, Henri Ardel, Gyp, Très plaisante et récréative Histoire du très preulx et vaillant Chevalier Perceval, de Henry Bataille, Lysis, Jules Destrée, Pierre Daye, G.-V. Devas, Henry Marguy, Petit Annuaire des Écrivains, 5000 Noms et Adresses)  - 4e de couverture : Titre, Rédaction, Secrétaire, Chroniques mensuelles (Les Poèmes : Marcel Paquot ; Les Romans : Louis Boumal ; Le Théâtre, la Critique : Lucien Christophe ; Les Arts : L.-J. Herbos ; La Musique : Georges Antoine ; Les Lettres Néerlandaises : Frans Smits ; La Revue des Revues : Émile de Bongnie ; La Vie Humoristique : Ernest Genval), Abonnements - Pages [39-40] : muettes - Pagination : 40 pages]

Sommaire
Fernand Severin : La Jeunesse du Poète, poème [en épigraphe, citation de Platon : "Kouphon kai pteveon ti..."] (p.1)
Charles Vildrac : Chant du Désespéré, poème [daté "1918"] (p. 2-3)

Luc Durtain : Le Père, poème (p. 3-4) ; Novembre, poème (p. 4)

Emile de Bongnie : Nonchaloirs, poèmes [numérotés I, II, III, IV] (p. 5-7)

Joseph Rivière : Il fait beau, poème (p. 8)
Maurice Butaye : L'Arbre, poème (p. 9), Quand je serai mort, poème (p. 10)

Marcel Thiry : Métaphysique, poème (p. 11)
[CHRONIQUES]
Georges Antoine  : Des formes musicales ["Au cours d'un récent commentaire de l'œuvre de Claude Debussy, nous nous sommes demandés dans quelle mesure ce novateur avait pu être amené à créer ou ébaucher de nouvelles formes musicales..." - daté "20 Juin 1918"] (p. 12-17)
Marcel Paquot : Les Poèmes [Luc Durtain : Lise. Crès. Paris] (p. 18-20)
Louis Boumal : Les Romans [Horace Van Offel : Le Tatouage Bleu, Albin Michel. Paris (p. 20-23) ; P. J. Toulet : Mon Amie Nane, édition du "Mercure de France". Paris (p. 24-25)] (p. 20-25)
Lucien ChristopheLe Théâtre et la Critique [Marthe Borely : La femme et l'amour dans l'œuvre d'Anatole France. Crès & Cie, Paris. (p. 26-28) ; Roger Allard : Baudelaire et l'esprit nouveau. Édition du Carnet Critique, Paris. (p. 29-31)] (p. 26-31)
Ignace : Propos d'un Tondeur [Le Théâtre au Front. - Un événement, mais énorme, dans les annales de ce théâtre est sur le point de se produire : on exécutera des œuvres flamandes ou françaises d'écrivains de chez nous... ; Oscar-Paul Gilbert et Yanilde (dialogue) ; Littérature "bolchevik". D'un journal wallon, ce savoureux poème : A CHABESKA / Danseuse des ballets russes, pour ce qu'elle a dansé "La Petite Fille Américaine" dans PARADE. / Chabelska, Chabelska, Chabelska, / O petite dactylo chauffeuse, / Muscles sportifs en danse bluffeuse, / 1, 2, 3, clic clic clac, kékseksa ?... ; Monsieur Maurice des Ombiaux n'est pas content... ; Monsieur Cammaerts n'a pas eu "la gloire de dater ses œuvres des tranchées de première ligne" et les visites qu'il a faites au front sont trop rapides pour qu'il puisse "chanter la guerre dans toute son horreur grandiose et sacrée"...] (p. 32-36)
*** : Le Mouvement intellectuel et artistique [Les Revues (liste de titres) ; Conférences : Tous les Vendredis à 17 heures 1/2, Conférence organisée par l'Art au Front dans les locaux de la Bibliothèque Militaire, Place du Marché, à La Panne ; Bibliothèques ; "Cercle Artistique et Littéraire de l'Armée de Campagne (local "In de Klok", La Panne). Le local est accessible aux membres depuis le 25 Août."] (p. 37-38)

lundi 14 février 2011

CENDRARS, COCTEAU, REVERDY, ROYÈRE, SUPERVIELLE, VALÉRY, VIELÉ-GRIFFIN : QUELQUES RÉPONSES A L'ENQUÊTE DU BUCCIN SUR L'UTILITÉ DE L'ART

[Puisqu'on a voulu lire quelques-unes des réponses à l'enquête reproduite dans le Cahier 7 du BUCCIN, c'est bien volontiers, d'autant que c'est un peu l'objet de ce blog que de susciter la curiosité des visiteurs & lecteurs, que je m'exécute :]

M. Blaise CENDRARS
Il n'y a pas d'art pour l'art. La politique et l'art, la morale et l'art sont des domaines nettement séparés. Mais l'œuvre d'art vivante est toujours en plein et dans la politique et dans la morale, puisqu'elle est située dans la vie, où elle explose sous forme du Beau, crée du vide autour de soi, renverse d'anciennes barrières avant d'élever l'Esprit à sa hauteur. Moralement, religieusement, politiquement, socialement, esthétiquement, l'important, c'est que l'esprit s'élève. Et c'est la fonction et la seule utilité de l'art.
Blaise CENDRARS.
M. Jean COCTEAU
L'utile et l'inutile en art se jugent d'un coup d'œil. C'est le poids d'un livre, une sorte d'odeur que l'esprit reconnaît.
Plus un artiste s'exprime et cherche la solitude, plus il "sert". D'autres se vulgarisent et atteignent la masse.
Jean COCTEAU.
19 juillet 1919.
M. Pierre REVERDY
Il me faut, pour répondre à votre questionnaire, répéter ce que j'ai déjà et toujours écrit et dit. Pour être pur et aujourd'hui neuf, l'art doit se dégager de tout ce qui risque d'en faire une imitation. Il tend à produire des œuvres qui sont une création. Ce n'est d'ailleurs au fond qu'une plus saine et catégorique manière de juger le but qu'on veut atteindre. On n'a jamais pu imiter, à peine suggérer par des moyens plus ou moins francs.
L'utilité de l'art est dans son domaine, bien entendu. L'Art pour l'Art n'est dangereux, mais non pas seul, que pour certains esprits qui n'ont aucun sens de la réalité tout court, celle qui pourtant nous heurte dans la vie. Mais il y a des illuminés de tous âges et de tous métiers ; des étudiants prétentieux qui boivent l'azur et d'autres leurs produits pharmaceutiques. Ils en meurent parfois et ceux qui restent prennent une haute idée de leur compétence et de leur génie poétique.
Ce n'est pas là qu'on peut bien discerner l'utilité de l'art.
Pierre REVERDY.
M. Jean ROYÈRE
Je reçois votre intéressant questionnaire à Tréboul, dans la maison où John-Antoine Nau est mort, et je ne puis m'empêcher de penser que la vie de ce grand poète est une réponse éloquente à votre enquête, car la vie de John-Antoine Nau ne saurait être distinguée de son œuvre : il fut l'artiste absolu et pour lui l'art n'était pas seulement la principale raison que nous ayons de vivre, mais le terme même de l'existence.
Comme lui, je ne pourrais comprendre que l'art fut asservi ni subordonné à une autre foi. Certes, après la plus effroyable des guerres et qui a mis au plan de la douleur la solidarité, l'amour de Dieu et l'amour des hommes sont forts. Mais l'illusion de "l'art catholique" et celle de "l'art social" doivent cependant être évitées. Ce n'est pas qu'on ne trouve souvent dans l'inspiration catholique matière à des chefs-d'œuvre, mais à condition de ne pas sacrifier un idéal à un autre. Ce sont là des vérités évidentes et que de grands catholiques, Huysmans et Nau entre autres, ont mises en pratique.
Puisque l'art est un absolu et porte en lui-même son utilité, il est à l'artiste non moins indispensable que l'air ; il peut être aux autres hommes qui ne sont pas des bourgeois d'une égale utilité. L'art est une sorte de physique en ce qu'il contient et révèle un aspect nouveau de la Nature. Les tableaux de Cézanne, les poèmes de Nau sont des vérités amples et profondes et qui font d'abord scandale comme fait toujours une vérité neuve. Ces vérités s'opposent aux vérités académiques et sont les axiomes de demain.
L'art est encore une morale et ses normes s'accordent au plus noble idéal humain. Il est enfin une religion en ce qu'il établit entre les artistes lointains le lien le plus fort et le plus doux.
Je ne veux pas dire que l'art empiète sur la Morale ou sur la Religion. Il n'est pas le devoir, il ne remplace pas Dieu, mais il est une manière de les aimer et cette adoration a quelque chose de la grâce divine.
Mais si l'art est un absolu, c'est parce qu'il est une expression et rien d'autre. Stricto sensu, l'art crée la vérité même qu'il devient et le nominalisme n'est le vrai que dans ce domaine. Il s'ensuit que la formule célèbre de "l'art pour l'art", qui est la vérité même, n'est à tout prendre qu'un beau pléonasme. Telle est l'essence même de l'esthétique et la vraie sauvegarde de notre aristocratisme. L'art est la seule région où l'individu triomphe et où la solitude soit féconde.
C'est pourquoi la vie de John-Antoine Nau ne fut qu'un long éblouissement et c'est ce qui explique qu'un homme qui était tout amour, toute sensibilité, ait vécu comme un goéland, au bord de la mer et loin des hommes.
Jean ROYÈRE.
M. Jules SUPERVIELLE
L'art peut être utile et inutile. J'incline vers l'inutile avec délices mais je comprends fort bien qu'on ne soit pas de mon avis. Ne devons-nous pas des œuvres admirables à l'art social, à l'art catholique et à d'autres arts appliqués ?
Ce n'est point le sujet traité, mais l'auteur qui importe ; on peut composer un chef-d'œuvre en regardant couler une source ou un robinet, voire en leur tournant le dos. Je n'ai pas eu jusqu'ici de préoccupations de moralité dans mes poèmes et si mon subconscient les a connues, j'affirme qu'il n'en a pas référé à
Jules SUPERVIELLE.
M. Paul VALÉRY
Je n'ai pas le loisir d'examiner dans le détail les questions que vous voulez bien me poser : je ne sais même pas si cet examen les laisserait subsister.
Mais je crois bien que M. Montfort est dans le vrai.
Quant à moi, le travail de l'esprit seul m'intéresse ; son objet m'importe assez peu. Littérature, politique, etc... ce sont des applications, suivant le besoin, le jour ou les circonstances...
Paul VALÉRY.
M. Francis VIE-GRIFFIN
On "utilisa" au front des pianos comme combustible ; on a épaulé des terrassements avec des corps pantelants de jeunes hommes ; or, ni l'instrument délicat ne sortit des mains de l'artiste, ni le beau chef-d'œuvre vivant ne sortit des mains du Créateur pour ces fins barbares et bestiales.
Aujourd'hui, il est question d'utiliser, aussi bien l'Art : on chercherait à en façonner je ne sais quel engin de guerre civile. Ne voit-on qu'en occurrence, il perdrait tout principe actif et toute efficacité à être manié, dans un but utilitaire, par des mains impures.
L'Art est rétif aux utilisations basses ; il ne s'accommode ni de politique ni de morale ; il œuvre en beauté pour la Beauté et, quand son labeur s'est affirmé en une œuvre, celle-ci implique, en son équilibre joyeux, cette perfection de la Vie où s'efforcent, semble-t-il, les politiciens et les moralistes de bonne foi.
 Francis VIE-GRIFFIN.

LE BUCCIN N°7 - [DÉCEMBRE ] 1919

[Titre : LE BUCCIN - Sous-titre [d'après la notice de la BNF] : littéraire, artistique et politique - Dates de publication : 15 juin 1918 (n°1) à août 1921 (n°11) [dernier numéro recensé à la BNF] - Périodicité : irrégulière - Lieu de publication : Bordeaux - Format : 135 x 183 mm - Couverture : imprimée en rouge (titre) et noir sur couverture beige - Pagination :  variable - Prix et abonnements : Non précisé sur le numéro en notre possession - Directeur : Gilbert-Charles - Gérant : L. Traillis - Collaborateurs (liste non exhaustive) : François-Paul Alibert, Henri Bouffard, Maxime Brienne, Jean Choski, Henry Cliquennois, Raymond Cortat, Henri Davezac, Gilbert-Charles, René Groos, Émile Henriot, Guy Lavaud, Jean Lebrau, Marcel Loumaye, Hervé Lucas de Peslouan, Paul Recht, Jacques Ritreix, André Thérive, Jean-Louis Vaudoyer - Adresse (direction) : 67, cours Victor Hugo, Bordeaux - Dépositaire : La Maison Française, 37, rue Falguière, Paris (XVe) - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Coopérative, 16, rue Saint-Siméon (Bordeaux)]
LE BUCCIN
2me année - Cahier 7 ([Décembre] 1919)
[Date de publication : [Décembre] 1919 - Couverture : Année, Cahier, Titre (en rouge), Sommaire, Dépôt à Paris - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : Sommaires des deux derniers numéros (15 juillet 1919 et octobre 1919)  - 4e de couverture : Le Buccin publie des Poëmes, Nouvelles, Essais, Chroniques de : Jean Choski, Henry Cliquennois, Raymond Cortat, Henri Davezac, Gilbert-Charles, René Groos, Marcel Loumaye, Hervé Lucas de Peslouan, Jacques Ritreix, etc. - Pages [62,63,64] : muettes - Page [1] : En-tête (Année, Cahier, Titre, Directeur, Adresse) - Pagination : 64 pages]
Sommaire
NOTRE ENQUÊTE
[Ce questionnaire a été adressé à diverses personnalités du monde des Lettres, dont nous publions les réponses : (Texte de l'enquête donné ci-dessous, partie "Documents") - (p. [1]-2)]
Réponses de : Madame Aurel (p. 3), Roger Allard [daté "22 juillet 1919"] (p. 4), Paul Æschimann [daté "27 juillet 1919"] (p. 5-6), Jacques Bainville (p. 6), Henri Barbusse [daté 2"2 juillet 1919"] (p. 6-7), Pierre Billotey (p. 7), André Billy (p. 8), Paul Blanchart (p. 8-12), Sylvain Bonmariage (p. 13-14), Marcel Boulenger (p. 15), René Boylesve [de l'Académie Française] (p. 15-16), Maurice Caillard (p. 16-17), Blaise Cendrars (p. 17), Henry Cliquennois, Jean Cocteau [daté "19 juillet 1919"] (p. 18), Léon Deffoux (p. 19), Tristan Derême (p. 19-25), Charles Derennes (p. 26-27), Louis Dimier (p. 27-28), Henri Duvernois (p. 29), Francis Eon [daté "20 juillet 1919"] (p. 29-30), J. Ernest-Charles (p. 30-31), Jacques Faneuse (p. 31), Jean de Gourmont (p. 31-32), René Groos (p. 32-34), Albert Lantoine [daté "22 juillet 1919"] (p. 34-35), Guy Lavaud (p. 35), Pierre Lièvre (p. 35-36), Eugène Marsan (p. 36-37), Albert du Moulin (p. 37), Jacques Morland [daté "29 juillet 1919"] (p. 37-38), Alphonse Mortier [daté "Bollène, ce 20 juillet 1919"] (p. 39-40), G. de Pawlowski [daté "19 juillet 1919"] (p. 41), M.-C. Poinsot (p. 41-42), Léo Poldès (p. 42-43), Pierre Reverdy (p. 43-44), Jacques Ritreix (p. 44-46), Joseph Rivière (p. 46), Louis Roubaud ["a répondu dans Le Pays"] (p. 47), Jean Royère (p. 48-49), Guillot de Saix (p. 49), Charles Saunier (p. 49-50), Alphonse Séché (p. 51), Edmond Sée, Jules Supervielle (p. 52), Georges Turpin (p. 53-54), Paul Valéry (p. 54), Francis Vielé-Griffin (p. 54-55), Waldemar George (p. 55-57)
Gilbert-Charles : Conclusion [Voir ci-dessous, partie "Documents"] (p. 57-58)
[CHRONIQUES]
G[ilbert].-Ch[arles].  : Les Livres [Marcel Boulenger : Les Trois Grâces, suivies de Mensonge, Société littéraire de France ; Mme Berthe de Nyse : Des Jardins d'Amour aux jardins funéraires, Tanit ; Alphonse Mortier : Le Témoignage de la Génération sanctifiée, Nouvelle Librairie nationale ; Jules Supervielle : Poèmes, Figuière ; Marcelle Berri : Le Velours rouge. Les "Tablettes" de Saint-Raphaël ; Jean Roux : La Lampe devant l'autel. Les "Tablettes" de Saint-Raphaël ; Charles de Guerville : L'Offrande à l'Amour (Revue des Indépendants) ; Charles Dornier : Les Sillons de gloire (La Maison Française) ; Léon Moussinac : L'Écharpe dénouée (La Maison Française) ; Lénine : Les problèmes du pouvoir des Soviets, Cahiers du Carmel, n°4 (Maison Française)] (p. 59-61)
Documents
NOTRE ENQUÊTE (p. [1]-2)
Monsieur et cher Confrère,
J'entends dire un peu partout, je lis dans différentes publications, qu'au lendemain de la guerre, l'art - sous peine de n'être plus - doit être "utile".

De quelle manière comprenez-vous cette utilité ? Croyez-vous que nous devons faire de l'art social ou de l'art catholique ? Vous ralliez-vous plutôt au point de vue de M. Eugène Montfort, qui écrivait dans les Marges de juillet 1904 : "On veut à présent que la littérature soit utile.

"A la vérité, on ne sait plus ce que c'est que la littérature. Le gros public, ne possédant point de culture littéraire ignore pourquoi il doit lire, comment lire peut lui être bon, et les écrivains, tout le monde l'étant, ignorent pourquoi ils doivent écrire, comment écrire peut être bon. Les uns et les autres ne comprennent plus que toute l'utilité de la littérature est de polir les esprits. Ils ne savent pas que rien n'est plus délicieux qu'un esprit fin, orné et poli, que c'est là le produit le plus cher et le plus rare, et encore qu'une nation n'a de prestige et d'éclat dans le monde qu'autant qu'elle possède beaucoup de ces esprits-là".

Je me permets encore, Monsieur et cher confrère, de vous demander quelle est votre opinion sur l'art pour l'art et ce que vous pensez de l'action politique de l'artiste. Jugez-vous, comme M. Eugène Montfort, que l'artiste se moque complètement de la politique, comme les partisans de l'"art social", que l'artiste doit mettre son œuvre au service de ses convictions, ou comme M. Jacques Rivière (Déclaration de la Nouvelle Revue Française, du 1er juin 1919), que l'artiste, tout en se gardant bien de l'indifférence politique, doit considérer le politique et le littéraire comme des domaines très nettement séparés.

Enfin, croyez-vous que l'artiste doit - dans ses œuvres - se laisser dominer par des préoccupations de moralité ?

On a ouvert des enquêtes similaires avant la guerre, mais nous pensons que maintenant cette consultation peut avoir la valeur d'un coup de sonde.
J'espère, Monsieur et cher Confrère, que vous voudrez bien m'honorer d'une réponse et je vous prie de croire à mes sentiments très distingués.
GILBERT-CHARLES
CONCLUSION (p. 57-58)
I. - Art social, art catholique.
"... l'illusion de "l'art catholique" et celle de l'"art social" doivent cependant être évitées. Ce n'est pas qu'on ne trouve souvent dans l'inspiration catholique matière à des chefs-d'œuvres, mais à condition de ne pas sacrifier un idéal à un autre."
Je souligne. Ainsi parle M. Jean Royère. Il faut aussi signaler que MM. Eugène Marsan, Roger Allard et René Groos - dans de fort belles réponses - s'entendent sur ce point.
Il est assez inutile de dire que je suis de leur avis.
II. - L'Art pour l'Art.
Pas d'art pour l'art. L'art prend racine dans la vie. Il serait vain de le confondre avec elle, encore plus vain et dangereux de les séparer.
M. Tristan Derême a exposé ce point de vue avec une maîtrise que je lui envie.
III. - Art et Politique.
D'abord une rectification. Dans la lettre qui ouvrait l'enquête, j'ai cru pouvoir résumer l'opinion de M. Jacques Rivière. Mais les termes dont je me suis servi sont de moi. Certains ont cru qu'ils étaient de M. Jacques Rivière.
Peut-être m'étais-je mal exprimé. Je prie le directeur de la Nouvelle Revue Française de m'en excuser.
MM. Eugène Marsan et René Groos se sont fort bien expliqués sur les rapports du politique et du littéraire tels qu'on doit les envisager, du moins il me semble.
Il est pauvre de confondre deux actions appartenant à des ordres tout à fait différents. Différents mais non séparés.
Je suppose que l'on me tient quitte de gloses supplémentaires.
IV. - L'Art et la Morale.
"La moralité n'a rien à voir avec l'art, bien entendu ! Le Beau suffit ; le Beau est divin ; le Beau demande toutes les minutes de la vie d'un artiste. Le Bien, par contre, est un idéal populaire ou devrait l'être", écrit M. Marcel Boulenger.
"Se laisser dominer par des préoccupations de moralité ?" Si je songe aux chefs-d'œuvres accomplis par l'humanité, la proposition me fait simplement sourire !" Telle est l'opinion de M. René Boylesve. L'auteur de ce livre charmant : La leçon d'Amour dans un parc, ne pouvait décemment en avoir d'autres. Mais que va-t-on penser de sa réponse à l'Académie, si tant est du moins que les doctes messieurs daignent jeter les yeux sur ces quelques feuilles.
Et M. Henri Duvernois cite Corneille et Balzac. - Corneille : "Dans la poésie, il ne faut pas considérer si les mœurs sont vertueuses, mais si elles sont pareilles à la personne qu'on introduit. Ainsi nous décrit-elle indifféremment les bonnes et les mauvaises actions, sans nous proposer les dernières pour exemple." Ni les premières je suppose !
Tel n'est point l'avis de M. Louis Dimier : "Quant aux égards moraux, il n'y a pas un bon ouvrage qui ne soit tenu de les garder ; puisqu'ils ne diffèrent pas de la vérité de l'existence."
M. Albert du Moulin est du même avis que M. Dimier et nous le fait savoir en deux lignes.
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Il me reste donc à remercier tous mes correspondants de la bonne grâce dont ils ont fait preuve alors que tant d'enquêtes auraient pu les lasser. Je dois aussi m'excuser du retard apporté à la publication de leurs réponses. Qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de mes sentiments reconnaissants.
GILBERT-CHARLES.