lundi 4 août 2014

L’ÉVENTAIL N° 12 - 15 DÉCEMBRE 1918

N° 12 (15 Décembre 1918)
[Date de publication : 15 décembre 1918 - Couverture : Imprimée en noir sur papier ivoire (Numéro, Titre, Date, Dessin de Maurice Barraud, Sous-Titre, Lieu de publication) - 2e de couverture : Titre, Directeur, Lieu de publication, Périodicité, Secrétaire de rédaction, Adresse, Abonnements, Prix du Numéro, Tirage de luxe, Éditeur et dépositaire pour la vente, Dépositaire pour la France, Sommaire - 3e de couverture : Présentation (voir document ici- 4e de couverture : Titre, Sous-Titre, Lieu de publication, Collaborateurs, Illustrateurs, Reproductions d’œuvres de, Abonnements, Prix du Numéro, Tirage de luxe, Éditeur et dépositaire pour la vente, Dépositaire pour la France, Imprimeur, Prix 4 pages vertes en tête et 6 pages vertes en fin de numéro : Page [a] (Page publicitaire pour "Galerie Moos" [dessin de Maurice Barraud]) ; Page [b] (Page publicitaire pour les "Éditions de la Société Littéraire de France" [extrait du catalogue]) ; Page [c] (Page publicitaire pour "Grands vins du Valais / Orsat frères") ; Page [d] (Page publicitaire pour "Kundig / Livres d'art anciens & modernes gravures [dessin de Maurice Barraud]") ; Page [e] (Page publicitaire pour "E. Martin / Robes" [dessin de M. Barraud]) ; Page [f] (Encarts publicitaires pour "Ameublements en tous genres / Maison Ch. Petit-Bon" ; "Librairie L. Prior" ; "A. Vidoudez / luthier du conservatoire" ; "Encadrements en tous genres / Marc Bertossa") ; Page [g] (Page publicitaire pour "Fourrures / Paul Rückmar") ; Page [h] (Encarts publicitaires pour "Le Courrier de la Presse" ; "A.MO.R. / les meilleurs clichés. Les moins chers. Livrés le plus rapidement." ; "Biscuits Chollet") ; Page [i] ("Les Écrits Nouveaux / paraissant chaque mois...") ; Page [j] (Editions de L’ÉVENTAIL / Claude Misery : Douze nuits, poèmes en prose et huit dessins de Gustave Buchet (il reste 8 exemplaires à 5 fr.) / William Vogt : Carriès (souvenirs sur), avec un portrait de William Vogt dessiné par Félix Appenzeller. 4 fr. / Félix Appenzeller : Douze estampes, bois détruits. Tirage à 100 exemplaires. 14 fr. / Maurice Barraud : Hélène, buste en plâtre, tiré à 12 exemplaires, épuisé. / COLLECTION DES MAÎTRES ET JEUNES D'AUJOURD'HUI / Francis Carco : Au coin des rues, contes ornés de dessins par Maurice Barraud. / A paraître : / Pierre-Louis Matthey : Semaines de passion, poèmes. / André Salmon : Mœurs de la famille Poivre, roman.) Pagination : 32 pages + 10 pages vertes publicitaires]
Sommaire
André Gide : Rencontres, récit [à Jean-Paul Allégret - dessins de Hans Berger en marge (p. [452] ; 455)] (p. [451]-[456])
Pierre-Louis Matthey : Deux semaines de passion : I. La Fin d'un soupir (p. [457]-[459]) ; II. Dialogue de la nouvelle aurore (p. [459]-[462]), poèmes [dessin de Hans Berger en marge de la p. ([460])] (p. [457]-[462])
Georges Pierredon : Les Paroles du Meknassi, récit et aphorismes [dessins de Hans Berger en hors texte (p. [465]) et en marge de la (p. [468])] (p. 463-[469])
René-Marie Hermant : Luxure, récit (p. 470-[472])
CHRONIQUES
Georges Hoffmann : Les Livres [Edouard Schneider : L'Immaculée, Albin Michel, Paris 1918 - (p. 473-[475]) ; Jean Galmot : Quelle étrange histoire..., Editions et Librairie, Paris 1918 ; Charles Le Goffic : Le pirate de l'île Lern, Pierre Lafitte, Paris 1918 - (p. [475]) ; Lucie Paul-Margueritte : Le Singe et son violon, roman, Albin Michel, Paris 1918 ; Francis Carco : Les malheurs de Fernande, l'Edition, Paris 1918 ; Willy et Jeanne Marais :La Virginité de Mlle Thulette, Albin Michel, Paris 1918 ; Madeleine de Swarte : Les caprices d'Odette, Albin Michel, Paris 1918 - (p. 476) ; Charles de Saint-Cyr et Béatrix : Jojo et son amie, Renaissance du livre, Paris 1918 - (p. 476-[477]) ; André Billy : Scènes de la vie littéraire à Paris, Renaissance du livre, Paris 1918 - (p. [477]) - dessin de Hans Berger en marge (p. [475])], comptes rendus (p. 473-[477])
François Laya : Les Expositions [La Galerie Moos vient de nous ouvrir une de ses plus belles expositions : toutes les richesses de l'art moderne, de Fantin Latour à Matisse, s'y trouvent assemblées... ; L'exposition d'Otto Vautier fils n'est pas rétrospective... ; Très belle collection d'aquarelles de Signac à la nouvelle Galerie du Rhône et nous l'admirerions d'un cœur plus tranquille si elle ne servait point de paravent à des manifestations fort désagréables...], comptes rendus (p. 478-[479])
F[rançois]. L[aya]. : Otto, essai [sur Otto Vautier fils] (p. 480-[481])
L’Éventail : Notes et Notules, notes [Au seuil de la seconde année de cette revue, la rédaction de l'Éventail remercie ses amis et ses collaborateurs... ; La crise que traverse l'imprimerie, notre nouveau programme de numéros spéciaux nous obligent à porter le prix de notre abonnement à 15 fr. pour notre pays et 18 fr. pour la France... ; De cent francs la série, notre abonnement sur Japon impérial sera élevé à cent cinquante... ; Aujourd'hui se réalise un projet longuement médité. Avec le Au coin des rues de Francis Carco qui paraîtra fin décembre débute notre collection des Maîtres et Jeunes d'aujourd'hui. Des volumes de Pierre-Louis Matthey, André Salmon, Pierre Mac Orlan suivront... ; La première exposition organisée par L’Éventail s'ouvre le 18 décembre chez notre ami Kundig, Passage des Lions. Elle comprend une centaine de dessins de nos collaborateurs réguliers. ; Notre fascicule de janvier contiendra une étude du statuaire Emile-Antoine Bourdelle sur Auguste Rodin et nous espérons réunir bientôt quelques opinions de musiciens jeunes sur Claude Debussy. ; Le numéro spécial que nous consacrons à William Muller est renvoyé en février, date de son expositions rétrospective.] (p. [482])

EXPRESSIONS N° 1 - JUILLET 1934

[Titre : EXPRESSIONS - Sous-Titre : Revue littéraire - Dates de publication : Juillet 1934 (n° 1) - Périodicité : Paraît quatre fois par an - Lieu de publication : Paris - Format : 190 x 140 mm - Couverture : imprimée en noir sur papier vert - Pagination : 48 pages - Abonnements : France = 15 frs ; Etranger = 20 frs - Comité de direction : Francisco Amunategui, Pierre d'Exideuil, Jean-François Primo, Marcel Zahar, Manuel Lelis - Collaborateurs : Francisco Amunategui, Gabriel Audisio, Luis Cernuda, Norman Douglas, Pierre d'Exideuil, Jean François-Primo, Ivan Goll, Jacques Lassaigne, Manuel Lelis, André Lesire [traducteur], Francis de Miomandre, Noël Vesper, André Wurmser, Marcel Zahar - Adresse (Éditeur)  : Editions Excelsior, 27, quai de la Tournelle, Paris Gérant :  Manuel Lelis - Imprimeur : Sur les presses de l'imprimerie de la Technique du Livre, 29bis, rue du Moulin-Vert, Paris-14e]
N° 1 (Juillet 1934)
[Date de publication : Juillet 1934 - Couverture : Imprimée en noir sur papier vert (Numéro, Date, Titre, Éditeur et Adresse) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Comité de Direction, Sommaire, Abonnements - 3e de couverture : Editions Excelsior [Extrait du Catalogue] - 4e de couverture : "EXPRESSIONS est en vente chez les Libraires suivants (liste)", Imprimeur - Bas de Page [48] : Imprimeur, Gérant (tampon) - Pagination : 48 pages]
Sommaire
Jean François-Primo : Expressions..., présentation [datée "Juin 1934"] (p. [1])
Francis de Miomandre : Méduse, conte (p. 2-[10])
Ivan Goll : Soleil, poème en vers libres (p. [11])
Pierre d'Exideuil Norman Douglas, essai (p. 12-16)
Norman Douglas : Les sources dans les sables : Mefta et le sort qui l'attend, récit de voyage [Traduction d'André Lesire] (p. 17-[22])
Luis Cernuda : Je suis venu pour voir des visages..., poème [Traduit de l'espagnol par Jacques Lassaigne] (p. 23-[24])
Gabriel Audisio : Les Saints de Marseille, poème en prose (p. 25-26)
Jacques Lassaigne : A l'époque où les hommes meurent..., poème en vers libres (p. [27])
Noël Vesper : Substance de Lourmarin, récit de voyage ["A Henri Pacon, l'architecte de Lourmarin, et à Charlotte Pacon. / N. V."] (p. 28-[36])
CHRONIQUES
André Wurmser : Chronique des livres imaginaires [Histoire des Boches, depuis les origines jusqu'à nos jours, par M. Bravalbert, professeur à l'Université Populaire de Magnitostroï. (Berger-Levrault, éditeurs, 2 vol. in-4°, 1933)], compte rendu fictif (p. 37-40)
Francisco Amunategui : Les Livres [Jules Romains. - Les Hommes de Bonne Volonté. T. V. Les superbes. T. VI. Les Humbles (Flammarion) - (p. 40-43) ; William Faulkner. - Sanctuaire. (N. R. F.) - (p. 43-44)], comptes rendus (p. 40-44)
Manuel Lelis : Les Spectacles [Le printemps, à Paris, est la saison de la musique. [...] Ce fut Mme Ida Rubinstein qui présida à l'ouverture de la véritable saison en nous offrant à l'Opéra, avec la magnificence dont elle est coutumière, trois nouveaux ballets. Mais un seulement, Perséphone, de Gide et Strawinsky, mérite d'être inscrit à l'actif de Mme Rubinstein... ; La Sémiramis de Valéry et Honegger a été une grosse déception... ; Quant à Diane de Poitiers, ce fut un divertissement agréable sur des airs français du XVIe siècle, orchestrés par Jacques Ibert, mais que nous avons peu goûté... ; Nous eûmes ensuite, au Théâtre des Champs-Elysées, les Ballets Russes de Monte-Carlo, qui perpétuent la tradition de Diaghilev... ; Après les russes, les espagnols... ; Quittons l'Europe et abordons l'Asie. Avec Uday Shankar, c'est toutes l'Inde mystérieuse qui nous est présentée... ; Transportons-nous encore plus loin. Voici le Pérou, avec Helba Huara, danseuse étrange qui s'impose indiscutablement malgré la résistance du public... ; A l'Atelier, M. Roger Vitrac, avec Le coup de Trafalgar, nous a fait bien rire à maintes reprises, ce qui est déjà un résultat appréciable. C'est une grosse farce imprégnée de l'esprit dadaïste et surréaliste. Un mélange d'Ubu-Roi et de Chien Andalou... ; A l’Œuvre, Gwen et sa meute, de l'allemand Winterstein, est une délicieuse comédie fantaisiste, pleine d'humour, de fraîcheur et de jeunesse, où le sentimentalisme est légèrement blagué sans lourdeur, ni excès... ; A l'écran, plusieurs films nous ont procuré une réelle satisfaction (New-York Miami [Frank Capra] ; La folle semaine [Archie Mayo] ; Bottoms up [David Butler] ; Sa douce maison [Robert Florey] ; Tessa [Basil Dean] ; Lac-aux-Dames [Marc Allégret] ; Tonnerre sur le Mexique [Eisenstein] ; Honte ; La Grande Expérience)], comptes rendus (p. 44-47)
Marcel Zahar : Les Arts (sous le signe de Freud) [C'est à propos de l'exposition de Gonzalez Bernal que je tiens à parler d'une école qui jaillit du corps étonnant, déglingué, anarchiste, du surréalisme à la manière d'une pustule qui grossit à vue d’œil - d'une pustule qui devient abcès, qui tient à porter à faux et qui ne crève pas. Les partisans d'une telle doctrine sont venus par des détours obscurs à la notion d'humanité. Ils s'accrochent à l'homme avec ténacité, et s'acharnent à dénoncer ses faiblesses et ses tares. Les solutions maudites leur plaisent particulièrement. Ce sont d'étranges pamphlétaires, des philosophes pessimistes, des rêveurs obsédés, des observateurs de paroxysmes. La vie leur brûle le cœur. Ils sublimisent leurs inquiétudes dans des descriptions picturales, et je vous assure que celles-ci vous font passer le petit frisson. [...] M. Pierre Roy ouvrit le chemin de l'impossible. Mais il le fit sur des motifs gracieux... ; Le mélodrame intervient avec Salvador Dali qui groupe autour de lui le petit contingent de peintres hallucinés. M. Salvador Dali a du talent, et le talent permet de mettre en lumière une œuvre, fût-elle stupide dans son essence...], compte rendu (p. 47-[48])
Document
"Expressions..."
Quand nous étions ensemble - Amunategui, d'Exideuil, Lelis, et Zahar - nous n'avons pas su, du premier coup, pourquoi ce titre nous plaisait. Comme j'en suis un peu responsable, ils m'ont, en manière de punition, demandé de l'expliquer.
Autant capter la brise, un coup d'aile, un regard. A l'époque où l'air en apparence le plus immobile est traversé d'ondes artificielles qu'y jettent, par poignées, l'ingéniosité des hommes et leur appétit d'un nouveau plaisir, où le visage du monde plein de frémissements, change, de seconde en seconde, peut-on définir le sens d'une entreprise qui ne prétend à rien d'autre qu'à fixer, au passage, quelques aspects des choses et des êtres ?
Peut-être, voulons-nous simplement donner, à ces pages, l'éternel et le fugitif du miroir et jouer - oiseleurs attardés - à saisir tous les reflets, qu'ils s'inscrivent sur le sable, l'eau, le disque ou le papier - matières plus fragiles encore - ou se projettent, à la mode du jour, sur l'écran des nuées.
L'homme, à présent, vit d'heure en heure. Ses traditions lui servent de béquilles. Il est sans doute plus émouvant ainsi, clopinant, d'arbre en arbre dans la sylve des vieilles idées, que dans la sérénité des certitudes faciles.
Ce sont ses grimaces, ses sourires, un peu de ses larmes et aussi sa gaieté que nous voulons mettre dans ces pages. Comme toute la terre semble s'accommoder à son caprice nous n'éviterons ni la douceur d'un paysage, ni les orages redoutés que le poète espère.
Peut-être, en route, retrouverons-nous quelques amis que, depuis longtemps, nous attendions sans les connaître. C'est vers eux que nous sommes partis si, vraiment, la tête penchée, au sommet d'une tour de miracles et de misères, ils guettent...
... Vers eux : à la recherche d'images perdues, à la poursuite de la beauté, à la découverte de nous-mêmes.
Juin 1934.
JEAN FRANÇOIS-PRIMO.

mercredi 30 juillet 2014

LES PARTISANS N° 7 - 5 FÉVRIER 1901

LES PARTISANS
N° 7 (5 Février 1901)
[Date de publication : 5 février 1901 - Couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Directeurs, Éditeur ("La Maison d'Art"), Adresse, Date, Numéro, Prix, Couverture illustrée par Jean Tild - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Croquis de Jean Tild, Devise ("Fais bien et espère mieux"), Mention ("Les Partisans paraissent tous les quinze jours avec une couverture nouvelle"), Imprimeur - 4 pages saumon non paginées et 4 pages beiges intercalées en tête de numéro : Page [I] (Titre, Sous-Titre, Périodicité [Bi-mensuelle illustrée], Directeurs, Secrétaire de la Rédaction, Abonnements, Administration et Rédaction [adresse : à "La Maison d'Art" / 23 - Rue de Vaugirard - 23 / Paris (VI Arrondt) / Le mercredi et le samedi de 4 heures à 6 heures] / "On s'abonne sans frais dans tous les Bureaux de Poste / La Revue se trouve aux Bibliothèques des Gares et chez tous les Libraires de France et de l’Étranger", "Spécimen contre l'envoi de 0,60 centimes en timbre-poste", Gérant) ; Page [II] (Titre, Sous-Titre, Rubriques courantes, Bulletin d'Abonnement) ; Page [III-IV-V-VI] (Page [III] : Titre, Sous-Titre, Sommaire du n° 7, "Echos et Communications : Le Catalogue de Journaux publié par le Courrier de la Presse... ; Le Mouvement Psychique, revue scientifique, mensuelle, traitant des questions d'hypnotisme, de magnétisme et en général de tous les phénomènes de psychisme expérimental... ; Notre confrère, M. Alexandre S. Patrickios, le directeur de la Revue Phocéenne et de la Revue Impressionniste nous prie de vouloir bien informer ses lecteurs, qu'obligé de se rendre au milieu de sa famille, il a cessé l'apparition des susdites revues et fonde à Athènes, en collaboration avec les principaux écrivains français et hellènes la Revue "Pallas" franco-hellénique, illustrée, littéraire, artistique, sociale et scientifique." ; Page [IV] : Encart publicitaire pour "Les Cuirs, les reliures, les coussins, les étoffes d'art de Louis Payret-Dortail..." ; "[Echos et Communications (suite) :] Qu'est-ce que l'Occultisme ? par le Dr Papus, Directeur de l'Ecole Supérieure libre des Sciences Hermétiques, officier de l'Instruction Publique... ; Notre ami et collaborateur Laurent Tailhade est en pleine lune de miel, ce qui nous prive de son habituelle chronique "Les Kalendes et les Ides". ; Les Partisans qui fréquentent Henri Boutet, se sont réunis, hier, 4 février 1901, chez Jolliveau, cabaretier de la rue de Fleurus, pour fêter leur vieux camarade et ami, Charles Chincholle, nommé tout récemment chevalier de la Légion d'honneur..." ; Page [V-VI] : [suite de l'écho précédent - reproduction de la Carte d'Invitation au dîner dessiné par Paul Guignebault] ; Les Éditions de la Maison d'Art et la Presse [revue de presse autour de Je m'accuse, par Léon Bloy, L'Inde, par M. Paul Ferniot, La Bagatelle de M. Alexandre Meunier, Après la faillite de Gustave Babin] ; Bas de Page [VI] : Nos Nouveautés (Vient de paraître : Aux Tournants de la Route, poèmes, par Paul-Hubert / La plus laide fille du monde..., Comédie en deux actes en prose, par Alexandre Meunier ; Je m'accuse, par Léon Bloy), Gérant) ; Page [VII] (Rubriques courantes (suite)) ; Page [VIII] (Encarts publicitaires pour "Librairie H. Floury" ; "The Artist" ; "Le Courrier de la Presse" ; "Taverne du Panthéon"- Pagination : 48 pages + 8 pages saumon et beiges en tête de numéro]
Sommaire
Jules de Marthold : Jean Tild, essai [dessins de Jean Tild en marge (p. [301], "Etude de Nu" p. 302, "Au coin du feu" p. 304, 306, "Têtes d'homme" p. 308) et hors texte ("Clair-obscur" p. [303], "Jeune fille au boa" p. [305], "Sur le quai" p. [307])] (p. [301]-308)
Jean Tild : Sous le Pont-Neuf, dessin (p. [309])
Alpha et Oméga : Les Controverses d'Alpha & Oméga : Diplomatie = Duplicité, lettres fictives [d'Alpha à Omega (20 janvier 1901) ; d'Omega à Alpha (25 janvier 1901) - dessins de Jean Tild en tête et pied d'article] (p. [310]-311)
Léon Durocher : Légendes occidentistes : La Vache Enragée, conte (p. [312]-315)
Miss Tea : La Vie Mondaine : Préambule [dessin de Jean Tild en tête] (p. [316])
Han Ryner : Les Proses [Dix années de philosophie, études critiques sur les principaux travaux publiés de 1891 à 1900, par Lucien Arréat (Félix Alcan, éditeur) - (p. [317]-318) ; L'esclavage moderne, par Léon Tolstoï, traduction d'Adrien Souberbielle (Editions de la "Revue blanche") - (p. 318-319) ; L'éducation et la liberté, par Manuel Devaldès (Bibliothèque de "La Critique") - (p. 319-320) ; En regardant la vie, par Alice Canova (Bibliothèque de "La Critique") - (p. 321) ; Un homme d'affaires, par Paul Bourget (Librairie Plon) - (p. 321-322) dessins de Jean Tild en tête, en pied de chronique, et en marge (p. 320)], comptes rendus (p. [317]-322)
Jacques Brieu Philosophie [Unité, attraction, progrès, par M. Gayvallet (Société d'Editions scientifiques) - dessin de Jean Tild en tête et pied de chronique], compte rendu (p. [323]-326)
Henry Eon : L'Art Moderne [Exposition Pissaro (Galeries Durand-Ruel) - (p. [327]) ; Exposition Paul Jobert (Galeries des Artistes Modernes, rue Caumartin) - (p. [327]-328) ; Cercle Volney ; Exposition Cézanne (Galerie Vollard) - (p. 328) - dessins de Jean Tild en tête et pied de chronique], comptes rendus (p. [327]-328)
Paul Ferniot : Critique Dramatique [La Petite Paroisse, pièce en quatre actes et six tableaux de MM. Alphonse Daudet et Léon Hennique (Théâtre Antoine) - (p. [329]-330) ; Les Rouges et les Blancs, drame en 5 actes et 6 tableaux par Georges Ohnet (Théâtre de la porte Saint-Martin) ; Le Bossu ou le Petit Parisien, drame à grand spectacle en cinq actes et dix tableaux, par Anicet Bourgeois et Paul Féval (Comédie-Populaire) - (p. 331) - dessin de Jean Tild en marge (p. 330)], comptes rendus (p. [329]-331)
Jean Tild : La Sieste, dessin (p. [332])
Jean Tild : Femme au Manchon, dessin (p. [333])
Noël : Lettre d'Allemagne : Carnet Saxon [Romance de l'Elbe - datée "Terrasse de Brühl, 1er janvier 1901" - dessins de Jean Tild en tête et pied ("Nourrice") de chronique], poème en prose (p. [334]-335)
Paul-Redonnel : L’Échelle d'Amour, roman historique & d'aventures [IV. Un hôte autoritaire (suite) ; V. La terreur d'un paysan ; VI. Antonio - à suivre] (p. [336]-348)
Document iconographique
"Clair-Obscur"
Dessin de Jean Tild
 Références à consulter
"Les Partisans sur le blog Han Ryner"

L’ÉVENTAIL N° 9 - 15 JUILLET 1918

N° 9 (15 Juillet 1918)
[Date de publication : 15 juillet 1918 - Couverture : Imprimée en noir sur papier ivoire (Numéro, Titre, Date, Dessin de Maurice Barraud, Sous-Titre, Lieu de publication) - 2e de couverture : Titre, Directeur, Lieu de publication, Périodicité, Secrétaire de rédaction, Adresse, Abonnements, Prix du Numéro, Tirage de luxe, Éditeur et dépositaire pour la vente, Dépositaire pour la France, Sommaire - 3e de couverture : Présentation (voir document ici- 4e de couverture : Imprimeur, Prix 4 pages vertes en tête et 4 pages vertes en fin de numéro : Page [a] (Page publicitaire pour "Galerie Moos" [reproduction collée d'un dessin de Ferdinand Hodler]) ; Page [b] (Page publicitaire pour les "Éditions de la Société Littéraire de France" [extrait du catalogue]) ; Page [c] (Page publicitaire pour "Les Écrits Nouveaux") ; Page [d] (Page publicitaire pour "Kundig / Livres d'art anciens & modernes gravures [dessin de Maurice Barraud]") ; Page [e] (Page publicitaire pour "Grands vins du Valais / Orsat frères" [dessin de E. Bressler]) ; Page [f] (Encarts publicitaires pour "Ameublements en tous genres / Maison Ch. Petit-Bon" ; "Librairie L. Prior" ; "A. Vidoudez / luthier du conservatoire" ; "Encadrements en tous genres / Marc Bertossa") ; Page [g] (Page publicitaire pour "Fourrures / Paul Rückmar") ; Page [h] (Encarts publicitaires pour "Le Courrier de la Presse" ; "A.MO.R. / les meilleurs clichés. Les moins chers. Livrés le plus rapidement." ; "Biscuits Chollet / Genève") - Page [311] : muette - Pagination : 36 pages + 8 pages vertes publicitaires]
Sommaire
Paul Barth : [sans titre], dessin [gravure] (p. [312])
Walt Whitman : Chant de moi-même, poème en vers libres [en note : "Paragraphe 24 - du Chant de moi-même - poème en 52 parties." - traduction inédite d'André Gide - dessins d'Ernest Egger en marge (p. [315] ; [320])] (p. 313-[320])
Conrad Moricand : La Nuit... (p. [321]-[322]) ; Carnaval (p. [322]) ; Neptune (p. [323]) ; Mousselines... ; Rupture (p. [324]) ; Riviera ; Terrasse (p. [325]), poèmes [dessin de Paul Barth en marge (p. [323])] (p. [321]-[325])
Paul Reboux : Un Enlisement, récit de voyage [en note : "Extrait de Blancs et Noirs, un volume en préparation." - dessins d'Ernest Egger en marge (p. [327]) et de Paul Barth en marge (p. [329])] (p. 326-[329])
Mathias Morhardt : Le Conseil de la Solitude, poème [daté "Mai 1918"] (p. [330]-[331])
Hans Graber : Paul Barth, essai [reproductions photographiques collées d’œuvres de Paul Bart : La Plage, coll. Wassmer (p. [333]) et Paul Barth par lui-même (p. [335]) - dessin de Paul Barth en marge (p. [332])] (p. [332]-[336])
CHRONIQUES
Georges Hoffmann : Les Romans [Octave Mirbeau : La Pipe de Cidre, Flammarion, Paris 1918 - (p. 337-338) ; Pierre Mac Orlan : Le Chant de l’Équipage. L'Edition française illustrée, Paris 1918 - (p. 338-339) ; Francis Carco et Pierre Mac Orlan : Les Mystères de la Morgue, La Renaissance du Livre, Paris 1918 - (p. 339) ; André Delemer : Le Pèlerin mutilé, Edition de la Revue Vivre, Paris 1917 - (p. 339-[340]) ; Edith Warton : Plein été, Plon-Nourrit, Paris 1918 ; Claude Frémy : Plus près de toi. L'Edition française illustrée, Paris 1918 - (p. [340]) - dessin de Paul Barth en marge (p. [340])], comptes rendus (p. 337-[340])
François Laya : Les Revues [Le numéro de Juillet des Écrits nouveaux s'ouvre sur une nouvelle, Geneviève Tailleux, femme de lettres. Jacques-Emile Blanche trace ici le portrait subtil d'une figure que nous avons tous rencontrée... ; Les Journées de MCMXVIII s'annoncent ainsi : Cette revue est libre quant à ses directions. / Nos tendances sont modernes. / Simplement ceci : quelques écrivains, jeunes, naïfs et désintéressés désirent s'arracher pour un moment au tumulte, à l'angoisse et aux devoirs de ce temps... / Cette revue compte parmi ses principaux collaborateurs Francis Carco, Vildrac, Divoire et Duhamel... ; Nord-Sud, revue littéraire, compte parmi les jeunes revues qui, sans faire de politique, frayent à l'art et aux lettres des voies nouvelles. La collaboration régulière de Guillaume Apollinaire et de Max Jacob donne le ton ; si j'en aime les tentatives, je me dois d'avouer combien je perds pied devant les dessins géométriques de Fernand Léger... ; Après avoir échappé aux requins littéraires et à leur dandysme de "gendelettreux" provinciaux, la Revue des Débuts est revenue vers une activité plus saine. Elle consacre son numéro de juin au poète Jean Braud... ; Le numéro de juin de la Revue de Hollande est particulièrement captivant... ; Le bombardement de Paris inspire une jolie page à M. Joseph Rivière et son dernier Soi-Même en contient encore plusieurs autres... ; Nous avons encore reçu les revues suivantes : Ariste, La Clameur, l'Hexagramme, L'Instant, Lutetia, Pages d'art, Les Pionniers de Normandie, Schweizerland, le Verbe.], comptes rendus (p. [341]-[342])
François Laya : Les Expositions à Genève [Avec l'Exposition des peintres français du dix-neuvième siècle, celle de Ferdinand Hodler fut le grand événement artistique de ces deux derniers mois. Nous aurons vu aux cimaises de la Galerie Moos presque tout ce que Genève possédait des toiles de Hodler... ; Sous l'enseigne de La Maison des Artistes, une nouvelle galerie d'art vient de s'ouvrir au Passage des Lions. Elle réunit aujourd'hui trois peintres, et c'est bien la plus plaisante des associations. M. G. de Beaumont, dont la vision, au gré d'un commentateur bénévole, demeure "sereine et apaisante", fut un élève de Gérome... ; Si M. de Beaumont est d'une sentimentalité excessive, Th. Bosshard nous apporte le témoignage d'un art essentiellement cérébral et presque aussi loin de la vie... ; D'un voyage en Espagne, M. John Graz a rapporté une série de paysages sévères qui nous forcent à reconnaître que cet artiste est avant tout un dessinateur... ; On visitera, non sans plaisir, l'exposition de M. Marcel d'Eternod au Salon d'art... ; Passage des Lions, notre éditeur et ami Kundig, expose des affiches de guerre... ; Salle de l'Athénée, exposition de peintres yougoslaves...], comptes rendus (p. 343-[344])
*** : Editions de L’Éventail, annonce [Hélène, par Maurice Barraud / Buste en plâtre, hauteur 40 cm. Tirage unique, douze exemplaires numérotés, retouchés et signés par l'artiste et quelques exemplaires hors commerce. / Prix : Cent cinquante francs. - reproduction photographique de l'oeuvre collée sur la page] (p. [345])
L’Éventail : Notules, notes [L'édition de luxe du présent numéro contient sur Japon impérial une eau-forte de Félix Appenzeller ; dix de ces eaux-fortes sont mises dans le commerce au prix de 20 francs l'exemplaire. ; Sur les vingt que nous avons tirés, un seul exemplaire de notre édition sur Japon Impérial n'a pas encore été souscrit... ; La souscription de notre album Douze Estampes, est close ; cette suite de bois est offerte à 14 francs sur Vélin, et 35 francs sur Chine... ; L'article de M. Hans Graber sur notre collaborateur Paul Barth, a été extrait et traduit d'un livre récemment paru, Jüngere Schweizer Künstler... ; Si les autorités fédérales qui nous menacent d'une suspension veulent bien condescendre à nous laisser nos 65 kilogs mensuels, la grande presse genevoise dépense 300.000 kilogs de papier par mois, nous consacrerons le prochain numéro de notre revue à Auguste Rodin, dont une grande exposition se prépare à Genève... ; Le numéro 8 de L'Éventail et plusieurs de nos premiers fascicules (N° 1, 2, 3) étant presque épuisés, nous décidons de ne plus les vendre séparément, mais de les réserver pour nos futurs abonnés. A ce sujet, nous prions nos amis de s'ingénier pour nous recruter de nouvelles et actives sympathies. Le prix de notre abonnement ne sera pas changé ; par contre, dès celui-ci, nos prochains fascicules seront vendus 1 fr. 50 au lieu de 1 fr. 25. ; Au moment de serrer cette forme, nous constatons que sur les douze exemplaires édités par nous, il ne reste plus qu'une Hélène de Maurice Barraud ; ce dernier buste sera fourni au premier souscripteur après la parution de ce numéro. ; Nous avons le chagrin d'annoncer la mort de notre ami William Vogt, décédé le 17 juillet à Vandoeuvres...] (p. [346])
Document
"[Sans titre]"
Gravure de Paul Barth

L'ÉVENTAIL N° 5 - 15 MARS 1918

N° 5 (15 Mars 1918)
[Date de publication : 15 mars 1918 - Couverture : Imprimée en noir sur papier ivoire (Numéro, Titre, Date, Dessin de Maurice Barraud, Sous-Titre, Lieu de publication) - 2e de couverture : Titre, Directeur, Lieu de publication, Périodicité, Secrétaire de rédaction, Adresse, Abonnements, Prix du Numéro, Tirage de luxe, Éditeur et dépositaire pour la vente, Dépositaire pour la France, Sommaire- 3e de couverture : Présentation (voir document ici- 4e de couverture : Imprimeur, Prix 4 pages vertes en tête et 6 pages vertes en fin de numéro : Page [a] (Page publicitaire pour "Galerie Moos" [dessin de Maurice Barraud]) ; Page [b] (Page publicitaire pour "Éditions de la Société Littéraire de France" [extrait du catalogue]) ; Page [c] (Page publicitaire pour "La Motosacoche" [dessin de Otto Vautier fils]) ; Page [d] (Page publicitaire pour "Kundig / Livres d'art anciens & modernes gravures") ; Page [e] (Page publicitaire pour "Alex. Huning / Manufacture d'horlogerie") ; Page [f] (Encarts publicitaires pour les "Ameublements en tous genre / Maison Ch. Petit-Bon" ; "Librairie L. Prior" ; "A. Vidoudez / luthier du conservatoire" ; "Encadrements en tous genres / Marc Bertossa") ; Page [g] (Page publicitaire pour "Grands Vins du Valais / Orsat frères" [dessin de E. Bressler]) ; Page [h] (Page publicitaire pour "Fourrures / Paul Rückmar") ; Page [i] (Page publicitaire pour "Schweizerland / Cahier mensuel de littérature, d'art et d'industrie suisse") ; Page [j] (Encarts publicitaires pour "Le Courrier de la presse" ; "A.MO.R / les meilleurs clichés. Les moins chers. Livrés le plus rapidement." ; "Biscuits Chollet / Genève") - Page [143] : muette - Pagination : 32 pages + 10 pages vertes publicitaires]
Sommaire
Julien Prina : [sans titre], dessin [gravure originale] (p. [144])
Francis de Miomandre : Journal d'une serine blanche, récit [A Madame la baronne A. de Brémont - dessins de Julien Prina en marge (p. [147]), d'Ulysse Dutoit en marge (p. 149) et (p. 150)] (p. 145-[151])
Guillaume Apollinaire : La Jolie Rousse, poème en vers libres (p. [152]-[153])
Paul Budry La Visite à Zadkine, récit et critique d'art [dessins d'Ulysse Dutoit en marge (p. [155]) et de Julien Prina en marge (p. [157])] (p. 154-[157])
Paul Géraldy : L'Amoureuse, poème (p. [158])
Claude Misery : Aphorismes, pensées [dessin de Julien Prina en marge (p. [161])] (p. 159-[161])
Jean Braud Vie (p. [162]) ; Désir dominical (p. [163]) ; La Dame au chien (p. [164]), poèmes (p. [162]-[164])
CHRONIQUES
G[eorges]. Hoffmann : Les Romans [H.-R. Lenormand : Trois drames : Les Possédés, Terres chaudes, Les Ratés, Crès, Paris, 1918 - (p. [165]-[166]) ; Jean Aicard : Arlette des Mayons (roman). Flammarion, Paris, 1918 - (p. 166) ; Colette : Les heures longues (1914-1917). Arthème Fayard & Cie, Paris 1917 - (p. 166-[167]) ; Paul Desanges : Octave Mirbeau. Edition de la ghilde Les Forgerons, Paris. ; Ludovic Fortolis : Le Bonheur sans domestiques, préface de Louis Forest. Lethielleux, Paris 1918. ; Gabriel Belot : Le Bonheur d'aimer, six proses décorées de 29 bois originaux ; préface de Han Ryner. Edition de la ghilde Les Forgerons, Paris 1918. - (p. [167]) - dessin de Alexandre Cingria en marge (p. [165])], comptes rendus (p. [165]-[167])
F[rançois]. Laya : Les Expositions à Genève [Gustave François est un homme réfléchi, calme et sérieux... - (p. 168) ; Armand Apol qui expose à la Galerie Moos simultanément avec M. Gustave François, est l'antithèse absolue du peintre genevois... ; Dans les salles modestes, mais accueillantes, du Salon d'Art, M. Ed.-G. Castres présente une série de ses récentes toiles. Ce sont des groupes d'arbres, de larges panoramas champêtres aux tons roux et chauds, d'humbles maisonnettes et des ciels fuyants... - (p. [169]) - dessin de Julien Prina en marge (p. 168)], comptes rendus (p. 168-[169])
F[rançois]. Laya : Les Poèmes [Frédéric Lefèvre : La jeune poésie française. Hommes et tendances. Editeurs, Rouart & Cie. Fribourg 1917. - (p. 170-[171]) ; Pierre Drieu de La Rochelle : Interrogation, poèmes. Editions de la Nouvelle Revue Française, Paris 1917 - (p. [171]-172) - dessin de Alexandre Cingria en marge (p. [171])], comptes rendus (p. 170-172)
F[rançois]. Laya : Livres d'art [Edouard Vallet : Catalogue complet de ses eaux-fortes, avec reproduction de toutes ses planches, publié sous la direction de M. Hans Graber. Editions Benno Schwabe et Cie, Bâle, 1917. - (p. 172-173) ; Alexandre Cingria : La décadence de l'art sacré. Editions des Cahiers Vaudois, Lausanne 1917. - (p. 173-[174])], comptes rendus (p. 172-[174])
L’Éventail : Notules, notes [La première plaquette des Editions de L’Éventail, Douze nuits, proses de Claude Misery et dessins de Gustave Buchet, va sortir de presse. Nos amis nnous ont fait confiance ; la souscription est excellente et presque la moitié de ce tirage est enlevée. Nous continuerons ces éditions en publiant prochainement une pittoresque suite de souvenirs sur le sculpteur Joseph Carriez, de notre collaborateur William Vogt. / Le numéro sur Japon du présent numéro contient, encartées, deux gravures originales de Julien Prina et signées par l'artiste.] (p. [174])
Documents
"[sans titre]"
Gravure originale de Julien Prina

mardi 29 juillet 2014

JEUX N° 10 - OCTOBRE 1935

[Titre : JEUX - Sous-Titre : Cahiers à peu près mensuels puis, à partir du n° 17 d'octobre 1936, Cahiers Georges Ardiot - Dates de publication : De mars 1934 (n° 1) à novembre-décembre 1937 (n° 25) - Périodicité : [à peu près] Mensuelle - Lieu de publication Roubaix, puis, à partir du n° 17 d'octobre 1936, Melun - Format : 210 x 140 mm - Couverture : imprimée en noir et rouge sur papier gris - Pagination : 16 pages à 52 pages ; pagination non numérotée - Prix et abonnements : Le numéro = 2 fr (le n° 16 est mis en vente exceptionnellement à 3 fr.)., puis, à partir du n° 25 (novembre-décembre 1937), 3 fr. ; Abonnement de soutien moral = 10 fr. ou un carnet de timbres-poste, pour la première année, puis 15 fr. à partir du n° 24 (septembre-octobre 1937) ; Abonnement (Etranger), à partir du n° 18 (novembre-décembre 1936) = 15 fr., puis 20 fr. à partir du n° 24 (septembre-octobre 1937) - Directeur : Georges Ardiot, puis, à partir du n° 17 (octobre 1936), Louis Ardiot - Secrétaire de rédaction : G. Paul-Henri [pseud. de Georges Ardiot], puis, à partir du n° 17 (octobre 1936), Louis Van Dhieer - Comité de rédaction : Georges Ardiot (jusqu'au n° 16 de juillet 1936 compris), Louis Ardiot (à partir du n° 17 d'octobre 1936), Pierre Burgal (à partir du n° 15 de mai-juin 1936), C. Coudray (jusqu'au n° 10 d'octobre 1935 compris), Raoul Dubois (à partir du n° 11 de novembre-décembre 1935), Henri Ducorbier, J. Lamuz (jusqu'au n° 10 d'octobre 1935 compris), G. Paul-Henri (jusqu'au n° 16 de juillet 1936 compris), Maurice Peyssou, Louis Van Dhieer - Collaborateurs : Georges Ardiot, M. Babeau, Marcel Béalu, Jacques Béchot, Jacques Bédé, Jacques Béridot, Lucien Bertrand, Pierre Burgal, Pierre Chartier, Jean Cochy, Yves Demailly, Pierre Deudon, Raoul Dubois, Henri Ducorbier, Marcel Fautrad, Maurice Fombeure, Paul-Marie Fontaine, E. Gavelle, Louis de Gonzague Frick, Jean Groffier, Maurice Guigoz, C. H., Roger Hallot, Hans, Georges Hyvernaud, Youssef Khalil, Jeanne Lamuz, Maurice-Edgard Longuet, Marcelle, Jean Mardigny, Jean Meuris, G. Paul-Henri, Jacques Péridot, Maurice Peyssou, Paul Rhine, Michel Servais, Jean Soor, Louis Van Dhieer, Daniel Wallard  - Illustrateurs : Jacques Grégoire, J. Lefèvre, Luc Lepetit, J.-C. Rousseau - Adresse : 70, boulevard Montesquieu, Roubaix, puis, à partir du n° 17 (octobre 1936), 67, rue du Palais-de-Justice, Melun (Seine-et-Marne) Dépositaire : Librairie René Debresse (38, rue de l'Université, Paris VIIe) à partir du n° 11 de novembre-décembre 1935, et, à partir du n° 17 (octobre 1936), Librairie du Furet du Nord (9, rue de la Vieille Comédie, Lille), et, à partir du n° 18 (novembre-décembre 1936), Librairie Henri Cauvet (10, rue Saint-Aubert, Arras), Librairie Feret & Fils (9, rue de Grassi, Bordeaux), et, à partir du n° 25 (novembre-décembre 1937), Librairie Béalu (Rue Dorée, Montagis) - Gérant : Georges Ardiot, puis, à partir du n° 17 (octobre 1936), Louis Ardiot - Imprimeur : Georges Ardiot, 70, boulevard Montesquieu (Roubaix), jusqu'au n° 10 d'octobre 1935 compris, puis, Sur les presses de l'imprimerie C. Nivelle, 75 rue d'Arras à Lille, puis, à partir du n° 25 (novembre-décembre 1937), imprimerie F. Nivelon à Melun]
N° 10 (Octobre 1935)
[Date de publication : Octobre 1935 - Couverture : Imprimée en noir et rouge sur papier gris (Numéro, Date, Titre [en rouge], Adresse) - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Directeur-Gérant Page [1] : Page de titre (Titre, Sous-Titre, Directeur, Comité de Rédaction, Secrétaire de Rédaction, Sommaire) - Page [2] : Abonnement - Page [3] : En-Tête (Date, Numéro) - Page [13] : muette - Page [37] : Editions des Cahiers "Jeux" (vient de paraître / L'ASILE DE NUIT par Henri Ducorbier / frontispice de Jacques Grégoire / sous presse : / "RIENS" par Lamuz / SUR MON TERROIR par Raoul Dubois / en préparation : / NATURES MORTES par G. Paul-Henri / CITÉS par Henri Ducorbier / chaque plaquette / prix de soutien moral : 5 fr.) - Page [38] : Encart publicitaire pour "L'Argus de la Presse" ; Imprimeur - Pagination : 38 pages]
Sommaire
Georges Ardiot : Profession de Foi, manifeste [en épigraphe, citation de Jean Guéhenno : "... la grandeur qu'il peut y avoir dans les rêves des gens de rien."] (p. [3]-[11])
Jean Cochy : [Lettre], lettre [daté "Mercredi matin 4 septembre 1935" - introduit par les lignes suivantes : "Nous avons reçu de notre ami Jean Cochy une lettre dont nous extrayons le passage suivant :" - sur la mort d'Aldebert] (p. [12])
Jacques Grégoire : [Linogravure], dessin [en regard du poème suivant qu'il illustre] (p. [14])
Marcelle : La Veillée (Poème d'une petite fille), poème en vers libres (p. [15])
[Jeanne] Lamuz : Chapitre premier et dernier, récit [daté "Mars 1935"] (p. [16]-[19])
G. Paul-Henri : Le Poète suicidé (A propos de la mort de René Crevel), poème en vers libres (p. [20]-[22])
Raoul Dubois : Baptême Païen, poème en vers libres [A mon Edda - daté "Pâques 35"] (p. [23]-[31])
M[aurice]. P[eyssou]., G[eorges]. A[rdiot]. : Signaux [Aux Escales du Rêve par Madeleine Champion (L'Action Intellectuelle, Poitiers). - (p. [32]) ; La Malle-Poste d'Amour par Etienne Gril (Marie Marcou, Alfort (Seine).) ; Gant de Crin par Jeanne Cartault d'Olive, suivi de La sentimentale exaspérée (Bernard Grasset). - signé M. P. - (p. [33]) ; Instants d'affluence, par Fernand Lot (Ed. René Debresse, Paris). - (p. [34]) ; Transfiguration du Furieux, par Pierre-Louis Flouquet (Edit. "Les Cahiers du Journal des Poètes".) - (p. [34]-[35]) ; Courrier de la Solitude, par Pierre Bonnet Dupeyron (coll. "Les Cahiers de Barbarie". Edit. de Mirages, Tunis.) - signé G. A. - (p. [35]-[36]) ; Nous avons reçu : Le Bon Plaisir de Toulouse, Eurydice de Paris, Le Journal des Poètes de Bruxelles, Anthologie de Liège. - (p. [36]).], comptes rendus (p. [32]-[36])
Documents
"Profession de Foi"
"... la grandeur qu'il peut y avoir
dans les rêves des gens de rien."
Jean GUÉHENNO. 
Un jour de l'autre année, nous étions plusieurs à converser. De quoi parler sinon de nous-mêmes, de nos positions devant le monde, de nos réactions devant lui, de nos valeurs et de l'ordre de ces valeurs. L'idée nous vint de donner à ces échanges une forme, d'en laisser une trace. Nous pensions y gagner pour nous-mêmes, pour notre âme, notre cœur, notre esprit, autant par l'effort plus sérieux, plus réel que cela devait naturellement nécessiter que par la possibilité de voir derrière nous le chemin foulé, l'escalier construit à mesure que nous nous élèverions, si toutefois il nous était donné de nous élever.
Ainsi naquirent les Cahiers "JEUX".
Comme on cloue une planche à un arbre pour indiquer la bonne direction dans une région mal connue, nous rédigeâmes à la hâte un Essai d'Explication, publié dans notre deuxième cahier, répandu à une douzaine d'exemplaires seulement, ce qui nous autorise à le reproduire ici.
Le voici :
JEUX : détente après le travail, re-création.
effort pour débrouiller l'écheveau de nos esprits, de nos cœurs.
délivrance des contraintes pour retrouver la nature.
jouissance de nos plaisirs, de nos peines, de nos angoisses, de nos émois.
tentatives, car il nous faut nos jeux à nous, conduits par nous, même inspirés.
jeux des mots et du hasard.
accoutumance à la pensée affermie, solidifiée par la page imprimée, être véritable, détaché de son créateur.
comme ceux des enfants, menés sérieusement, ayant en eux-mêmes leur objet, leur fin, parce que vivre, c'est jouer.
recherche de l'équilibre et de la clarté, recherche de Dieu. (1)
(1) Nous avions écrit : "Commerce des Dieux".
Depuis, nous avons vécu. De petits cahiers ont vu le jour, qui sont même allés toucher des cœurs généreux et ouverts et leur ont fait deviner ce qui se cache au fond de nous-mêmes.
Peut-être nous devons-nous maintenant à quelque confidence.
Nous ne sommes ni des savants, ni des érudits, ni des artistes.
Nous sommes de simples hommes comme le dictionnaire en donne la définition, sans plus de ceci ou de cela, sans étoile au front, sans dons privilégiés.
Des hommes, tout court, comme on dit, c'est un cheval, c'est un arbre, c'est une pierre.
Mais en nous, quelque chose veut vivre. Quelque chose sans contour, indéterminé, quelque chose de non localisé veut prendre forme, se mouler, avoir un corps.Mouvement interne, vibration projetant des images, des mots, des pensées, prenant appui sur notre cœur, exaltant tout notre organisme. Un flux nous monte à la gorge. Il faut qu'il sorte, qu'il se traduise, qu'il s'inscrive, s'imprime, qu'il soit.
Car nous voulons être.
Certains peuvent être, se réaliser par eux-mêmes, par le seul jeu de leur organisme. A d'autres, il faut une personne en équilibre à leur personne. Pour nous il nous faut voir notre reflet sur la page blanche, sur la page qui n'est plus nous-mêmes, où quelque parcelle de nous-mêmes inscrite, s'est détachée comme une statue sortie d'un bloc anonyme.
Nous voulons être, et totalement, étendus de tous nos membres sur le sol rugueux.
Nous voulons être,
avec toute la terre,
avec tout le ciel,
avec tout l'enfer.
Nous voulons être, non pas parce que nous nous croyons d'une essence supérieure, d'une autre valeur, d'une certaine valeur,
ni pour en imposer,
ni pour nous mettre en vedette,
ni pour fonder une école,
ni pour la vaine gloire,
ni pour la vraie gloire,
ni pour la postérité.
Nous voulons être tout simplement,
être le plus largement possible,
être le plus profondément possible,
être le plus humainement possible,
être pour chercher notre vérité,
pour chercher notre vérité à nous.
S'il le faut, si les modes du jour se refusent à nos tentatives, nous ne vivrons que de notre seul témoignage, sans jactance, comme sans fausse humilité. Pauvres, nous n'apportons avec nous que notre désir, notre foi, un immense espoir. Pauvres, nous rechercherons, nous regarderons, nous tenterons, dirons, jugerons, chanterons.
Ces cahiers seront un pôle, une pierre d'achoppement. Ils recevront le moins bon et le meilleur. Ils décanteront, feront éclater, dissocieront, ouvriront ou fermeront des routes comme les bras des sémaphores, commanderont le silence, exalteront le poète.
Ces cahiers grouperont ceux qui, jamais las, ignorent la stérile distinction entre la victoire, la réussite, et la défaite, le coup manqué, ceux qui sont toujours en quête, inquiets de la vie, avides d'être, ceux qui ne songent pas à s'asseoir définitivement.
Ce qu'ils recherchent avant tout, avant la pureté du style, avant la justesse des mots, avant la rime riche, c'est  une expression directe et drue, c'est le jus même de la substance qui flotte dans notre poitrine, de cette bulle émotive née en nous d'un choc - pensée, personne ou paysage -
Non pas le facile épanchement, non pas la facilité d'écriture.
Ce qu'ils rechercheront avant tout, c'est l'authenticité :
authenticité de la peine
authenticité de la joie
authenticité du plaisir
authenticité de l'amour
authenticité de la prière.
Nos héros, nos demi-dieux : Hugo, Whitman, Péguy, Claudel, ont brûlé de la flamme sur laquelle ils ont eux-mêmes soufflé. Nous voulons retrouver leur chaleur jusque dans notre existence ordinaire, jusque dans nos plus quotidiennes occupations.
Car il nous faut aussi un art de tous les jours, un art qui ne revête pas des habits de dimanche. Il nous faut un art qui colle à la nature, au monde, aux valeurs, à toutes les valeurs qui se justifient. Il nous faut une adhérence parfaite, une communion vraie, comme celle de deux amants, qui, dans leur étreinte, sont à la fois l'un et l'autre et un seul, dans le même éblouissement charnel.
- Mais JEUX, dites-vous, cela ne fait pas sérieux.
- C'est que vous ne savez pas, c'est que vous n'avez joué sérieusement, emporté entièrement dans une action toute gratuite qui n'a qu'elle même pour but, emporté de toutes vos forces, mentales, morales, spirituelles et physiques, avec une passion profonde, claire et tenace.
A notre tour, nous demandons : "Est-ce bien cela que nous sommes ?" L'image manque de netteté. Mais la netteté ne convient qu'à ce qui est fixé, figé, mort. La vie veut le mouvement, la mobilité.
Au moins, avons-nous allumé quelques repères. Entre les feux des balises, le navigateur façonne sa route. Derrière le contour de notre esquisse, ce que nous n'avons pas dit, l'inexprimé, ce qui se refuse constamment à la prise, et qui pourtant pèse si lourdement sur nous, se projettera pour chacun, sur le riche fond de toile du monde, en images inconsistances d'êtres inachevés. Images différentes, issues d'une même forme originelle. La plus secrètement vraie verra-t-elle quelque jour son épanouissement pour répondre à l'éternelle et inlassable question : "Qui donc es-tu ?"
GEORGES ARDIOT.
"La Veillée"
Linogravure de Jacques Grégoire
"Le Poète suicidé"
(A propos de la mort de René Crevel)

dimanche 27 juillet 2014

JEAN ROYÈRE AU TEMPS DU MANUSCRIT AUTOGRAPHE

Lorsque je présentai cette rubrique des "Documents", je promis en plus des lettres inédites, des photographies, les unes et les autres issues de ma collection. Sans doute était-il temps, après avoir mis en ligne huit lettres, de livrer aux visiteurs du blog un visage. Car, si les protagonistes de ces lieux sont essentiellement les petites revues, il ne faut pas oublier les femmes et les hommes qui surent les animer. Il m'a semblé légitime, alors, de commencer cette galerie de portraits, par l'un de ceux dont le rôle, non négligeable, dans la petite République des Lettres, se joua, avant même que dans ses livres, à la tête de revues. Jean Royère, puisque c'est de lui qu'il s'agit, ne cessa presque jamais d'en diriger. A 34 ans, il ressuscita d'abord les Écrits pour l'Art de René Ghil ; ce fut un galop d'essai. La nouvelle série s'arrêta en février 1906, avec son douzième numéro. Mais, quelques semaines plus tard, Royère lançait La Phalange, qui devait vivre neuf ans et s'affirmer comme l'une des principales revues littéraires de l'avant-guerre, aux côtés du Mercure de France puis de la Nouvelle Revue Française. Après le conflit, il y eut Plume au Vent, qu'il dirigea avec Charles Tillac et André Mora, puis, en 1926, Le Manuscrit Autographe qui devait s'éteindre en 1933. Enfin, Royère fera revivre, avec l'aide d'Armand Godoy, sa Phalange (1935-1939), où se mêleront littérature et politique. Après guerre, bien que gardant des amis fidèles, il entrera progressivement dans l'oubli.
JEAN ROYÈRE
(1871-1956)
AU TEMPS DU MANUSCRIT AUTOGRAPHE
PARIS, 9 Décembre 1931. Monsieur Jean Royère à
qui a été attribué hier le prix Lasserre de littérature.
Comme le laisse deviner la légende, il s'agit d'une photographie de presse, réalisée à l'occasion de l'attribution du Prix Lasserre de Littérature pour 1931 à Jean Royère, prix s'élevant à la somme non négligeable de 10.000 francs. Le cliché a été réalisé par l'agence Rol.

jeudi 24 juillet 2014

CHARLES CALLET SE SOUVIENT DE L’ÎLE SONNANTE

Charles Callet, né en 1856, était probablement le plus expérimenté des rédacteurs attitrés de L'Ile Sonnante (1909-1913). Ce n'est pourtant que dans les premières années du siècle qu'il semble entrer en littérature, devenant un collaborateur de revues assez assidu ; on relève notamment son nom aux sommaires d'Akademos, de La Nouvelle Athènes, de Pan, d'Isis, des Guêpes, des Rubriques Nouvelles, etc. J'ai déjà eu l'occasion de parler un peu du personnage ici et d'exhiber deux de ses ouvrages et . C'est sans doute rendre un peu à la lumière un homme qui fut si discret que lorsqu'il fallut répondre à l'enquête de Belles-Lettres sur les revues d'avant-garde, il donna - comme on va le découvrir - la parole à son ami Louis Mandin :
CHARLES CALLET
Han Ryner a eu la complaisance de me faire parvenir votre lettre. Vous voulez bien me demander mon sentiment sur l'Ile Sonnante. Eh quoi ! elle n'est pas encore oubliée ! Le beau poète Louis Mandin lui a consacré un article dans Paris-Journal (19 mars 1914). Voici un passage de cet article pénétrant, mesuré, en pleine harmonie avec ma pensée (je m'excuse de le reproduire sans coupure) :
"L'Ile Sonnante était bien étrange. Les écrivains n'y lançaient pas de religion nouvelle, ils n'y proclamaient pas qu'ils venaient de refaire le soleil, la terre et la lune, ils n'y creusaient pas le plus petit "isme", et jamais aucun d'eux n'a mérité que M.*** lui décernât du génie. Pour tout dire, c'étaient des écrivains dignes d'estime.
"Il y avait Michel Puy, qui était directeur, pas de nom, mais de fait, et dont le solide et judicieux esprit critique est apprécié par tous ceux qui l'ont lu ; Charles Callet, un sage, qui est en même temps un enthousiaste, c'est-à-dire un très pur artiste, auquel on ne rend pas assez justice, parce qu'il ne fait pas ni réclame ni lâchetés pour se la faire rendre ; Roger Frène, un poète qui a deux torts graves : celui d'être retenu par des fonctions dans une province éloignée, loin des chapelles parisiennes, et celui d'être, comme ses camarades de l'Ile Sonnante, tout à fait étranger aux procédés de coterie, d'intrigue et de battage. Cela n'empêche pas - au contraire - qu'il a su mettre dans son recueil, les Sèves Originaires, plus de vraie, sincère et ferme poésie, que n'en contiendront jamais la plupart des petits manifestants, plus grands qu'Hugo et Shakespeare.
"Il y avait aussi Louis Pergaud, dont le prix Goncourt n'a pu gâter l'esprit droit, probe et indépendant ; et puis des poètes encore ; mais puis-je les nommer quand ce seul mot évoque la figure de Léon Deubel ? Car Deubel était de l'Ile Sonnante. Nous l'y avons vu avec son grand orgueil d'artiste, un orgueil susceptible, à la fin aigri et douloureux, qu'un rien blessait. Les jeunes revues ne parlaient guère de lui. On savait qu'on n'avait pas à attendre de sa part des complaisances intéressées(I)..."
Une publication que distingua un tel esprit peut-elle, en nos temps d'arrivisme et d'amoralité, exercer de l'influence ? Non ! oh ! je n'affirmerait point que ses fascicules ne seront jamais feuilletés, et attentivement... plus tard. Des confrères éminents, des lettrés, critiques très durs, ont envoyé à certains collaborateurs de l'Ile Sonnante des témoignages de considération si spontanés, si extraordinaires, que les inconnus auxquels ils s'adressaient peuvent croire, sans trop de folie, à des revanches futures.
(I) Autres collaborateurs : l'âpre et fougueux Marc-Stéphane ; les poètes Tristan Derème et Gazanion ; Marcel Martinet ; Carco ; Vimereu ; et quelquefois, un oublié du siècle dernier, mort en 1883, Auguste Callet, homme d'un talent supérieur et d'une conscience s'élevant jusqu'au symbole. (C. C.)
(p. 128-129)