mercredi 29 mars 2017

L'ILE SONNANTE N° 3 - 5 JANVIER 1910

L'ILE SONNANTE
N° 3 (5 janvier 1910)
[Date de publication : 5 janvier 1910 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (L'Art libre, Les Bandeaux d'or, Le Beffroi, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, La Grande Revue, Les Guêpes, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue française, Pan, La Phalange, La Rénovation esthétique, La Revue du Temps présent, Les Rubriques nouvelles, Vers et Prose- Bas de Page [88] : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Roger Frène : Les Nymphes (Rubens et Giogione), poème (p. [57]-61)
Jean Metzinger : Les trois visages, poème en prose (p. [62]-63)
Louis Mandin : Les Couples : Une erreur de la nature (p. [64]) ; Le cœur et les lèvres (p. [64]-65) ; Les yeux (p. 65), poèmes [note à propos du deuxième poème : "Ce poème et le suivant, modifiés ici, ont paru, mais seulement en ébauche, dans le recueil Ombres Voluptueuses, publié en 1907."] (p. [64]-65)
Albert Vidal Épines et Roses : A la fiancée (p. [66]-67) ; A la bien-aimée (p. 67-68), lettres fictives (p. [66]-68)
Jules Mouquet Deux Madrigaux : I. Nigra, sed formosa (p. [69]) ; II. Le bain (p. 70), poèmes (p. [69]-70)
Francis Carco : Mâme Michu, récit (p. [71]-72)
Michel Puy : Venise pour Venise, récit de voyage [à suivre] (p. [73]-76)
André Lafon : Le Convive, poème [A Mlle Suzanne H...] (p. [77]-78)
Roger Frène : Esquisse d'une situation poétique - Quelques poètes, étude [à propos de : Les Féeries d'André Salmon (p. 81-84) ; Du Livre de la Mort de Guy Lavaud (p. 84) ; La Pâque des Roses de Touny-Lérys (p. 84)] (p. [79]-84)
Louis Pergaud : Les Revues [A la vérité, il m'arrivera beaucoup moins ici de parler des revues que de discuter quelques-unes des idées intéressantes qui y seront exposées... ; La question de la réforme de l'orthographe, controversée depuis si longtemps paraît entrer dans une nouvelle phase. Après s'être, semble-t-il, tâté les muscles et avoir échangé les aménités de circonstance, les adversaires en présence sont maintenant aux prises et, dans le champ clos de la Phalange, deux champions redoutables, M. Robert de Souza, d'une part, et M. Ferdinand Brunot, d'autre part, viennent de rompre quelques plumes. [...] Je souris encore en pensant qu'en 1903, je crois, lorsque le Beffroi prit l'initiative d'un manifeste de protestation contre la Réforme de l'orthographe, M. Charles Beauquier, dans son journal Le Flambeau nous trait tous d'affreux réactionnaires... ; Dans l'avant-dernier numéro de Pan, Ch. Vildrac et Georges Duhamel publient quelques notes sur le vers libre... ; Si j'en crois les rumeurs et les revues, l'article de Louis Mandin dans un dernier numéro d'Isis a fait quelque bruit... ; Nous sommes, par ailleurs, heureux d'apprendre, - c'est M. Jean-Marc Bernard qui nous l'affirme, - que le roi seul nous donnera la tranquillité nécessaire pour accoucher des chefs-d'oeuvre que nous portons tous -, et les rentes aussi sans doute. [...] M. H. Clouard est un grand conquérant. Sans doute, et il en a le droit, il considère sa Revue comme la première et la plus importante, mais il a une façon charmante de s'annexer (voir p. 139, en bas) le Mercure de France et la Phalange, et il fait d'Akademos, une colonie des Guêpes... ; Le Divan qui paraîtra désormais mensuellement contient, avec l'étude toujours consciencieuse d'Henri Martineau, deux beaux poèmes de Guy Lavaud et de Théo Varlet... ; M. Louis Nazzi, dans son cahier mensuel Sincérité, publie des choses bien inégales... ; A propos de mots en isme, nous avons reçu Poésia, la luxueuse revue de M. F. Marinetti, la proclamation de guerre en réponse aux insultes dont la "vieille Europe a gratifié le Futurisme triomphant !" Eh bien, je n'insulterai pas le Futurisme !], chronique (p. [85]-87)
Léo Loups : Anthologie : Les Lévriers - La Course, poème [extrait de Les Lévriers, éditions de la Phalange. - En note : "Sous ce titre [Anthologie] nous publierons de temps à autre des poèmes pris dans les revues ou dans les livres récemment publiés, et qui nous auront paru particulièrement dignes d'être retenus."] (p. [88])

dimanche 26 mars 2017

L'ILE SONNANTE N° 2 - 5 DÉCEMBRE 1909

L'ILE SONNANTE
N° 2 (5 décembre 1909)
[Date de publication : 5 décembre 1909 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : muette - Bas de Page 56 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 24 pages]
Sommaire
Louis Pergaud : Poèmes : Chant d'aube (p. [33]-34); Nocturne (p. 34-35), poèmes (p. [33]-35)
Charles Callet : Le Néo-Hellénisme, étude (p. [36]-39)
Jean-Marc Bernard : Au soir tombant, poème (p. [40]-41)
Francis Carco Décors, poème en prose [Au bon poète Maurice Morel] (p. [42]-43)
Michel Puy Venise pour Venise, récit de voyage [A suivre] (p. [44]-47)
Henri Bourjade : L'Auberge, poème [A Roger Frène...] (p. [48]-52)
Jean-Paul Lafitte : L'Art contemporain au Salon d'Automne, étude (p. [53]-56)

samedi 25 mars 2017

L'ILE SONNANTE N° 1 - 5 NOVEMBRE 1909

[Titre : L'ILE SONNANTE - Sous-titre : Petite Revue des Lettres - Dates de publication : 5 novembre 1909 (n° 1) à décembre 1913 (n° 32) - Devenir : Est absorbée, en janvier 1914, par le Gay Sçavoir - Périodicité : mensuelle (= 10 numéros ; ne paraît pas en août et septembre) puis bimestrielle à partir de mai 1911 (n° 17) - Lieu de publication Paris - Format : 143 x 226 mm - Couverture : imprimée en rouge (titre) et noir sur couverture crème - Pagination :  entre 24 et 48 pages ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro = quarante centimes, puis soixante centimes à partir de mai 1911, puis soixante-quinze centimes à partir de février 1913 ; Abonnement (La série de 10 numéros) = 3 francs ; puis à partir de février 1913 (6 numéros annuels) = 4 francs (France et Étranger) - Directeur-Gérant : Michel Puy - Direction (à partir de février 1913) :  Tristan Derême, Roger Frêne, Michel Puy - Comité de rédaction : Charles Callet, Francis Carco (jusqu'en février 1913), Tristan Derême (à partir du 5 mai 1910), Léon Deubel, Roger Frène, Édouard Gazanion (à partir du 5 octobre 1910), Jean-Paul Lafitte (jusqu'au 5 mai 1910), Louis Mandin, Marcel Martinet (à partir de juillet 1911), Louis Pergaud, Michel Puy, Daniel Thaly (à partir du 5 mai 1910), Albert Vidal, Paul Vimereu (à partir du 5 octobre 1910) - Collaborateurs [liste exhaustive] : Albert-Jean, René d'Avril, Jean-Marc Bernard, Paul-Hippolyte Bernier, Victor Bonnans, Henri Bourjade, Jean Bruant, Auguste Callet, Charles Callet, Francis Carco, J. Roger Charbonnel, Lucien Christophe, Claudien, Émile Cottinet, Joseph Dalby, Henri Delisle, Tristan Derême, Henry Dérieux, Léon Deubel, Fernand Divoire, Georges Duhamel, Joël Dumas, Richard Dupierreux, Francis Eon, Serge Evans, Jean Fabre, Honoré Féa, Maurice de Faramond, Jacques Ferrier, Jean Ferval, Albert Fleury, Pierre Fons, André Foulon de Vaulx, Gabriel-Tristan Franconi, Roger Frène, Édouard Gazanion, A.-M. Gossez, Gabriel-Joseph Gros, Gaston Guilleré, Louis Haugmard, Jean-Paul Lafitte, André Lafon, Roger Lalli, Guy Lavaud, Paul Lœwengard, Léo Loups, Louis Mandin, Marius Martin, Marcel Martinet, Henri Martineau, George-Merize, Jean Metzinger, Marcel Millet, Eugène Montfort, Maurice Morel, Jules Mouquet, Henry Muchart, Julien Ochsé, Louis Payen, Cécile Périn, Louis Pergaud, Edmond Pilon, Marcel Prouille, Michel Puy, Lucien Rolmer, Georges Rouault, Han Ryner, André Salmon, René Schmickrath, A.-R. Schneeberger, Jacques Sermaize, Pol Simonnet, Marc Stéphane, Henri Strentz, Daniel Thaly, Louis Thêne, Toto chat [pseud. de Louis Pergaud], Georges Tournefeuille, Théo Varlet, Léon Vérane, Eugène Viala, Albert Vidal, Charles Vildrac, Paul Vimereu, Tancrède de Visan, Émile Zavie - Adresse (direction) : 21, Rue Rousselet, Paris - Administration (adresse à partir de février 1913) : G. Crès et Cie, Éditeurs, 3, place de la Sorbonne, Paris - Gérant : Michel Puy - Imprimeur : Imprimerie Carrère (Rodez) ; puis à partir du n° 7 (5 mai 1910) : Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Nouvelle G. Clouzot (Niort)]
L'ILE SONNANTE
N° 1 (5 novembre 1909)
[Date de publication : 5 novembre 1909 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : muette - Bas de Page 248 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
M[ichel]. P[uy]., R[oger]. F[rène]. : L'Île Sonnante, manifeste (p. [1]-5)
Léon Deubel : Mélodie vespérale, poème (p. [6])
Louis Pergaud : L'Horrible Délivrance, conte (p. [7]-12)
Charles Callet Les Princes des Hommes, aphorismes (p. [13]-15)
Francis Carco Eau-Forte, poème (p. [16])
Roger Frène : L'épisode métaphysique, poème (p. [17]-20)
Michel Puy : Littérature et Protestantisme, essai [à propos de La Porte étroite d'André Gide] (p. [21]-27)
Auguste Callet : Notes et Souvenirs, notes [en note : "Ces notes curieuses datent de 1827, elles dormaient enfouies dans les papiers d'un écrivain du siècle dernier, Auguste Callet, dont j'ai rappelé la vie en une récente plaquette : Un oublié du XIXe siècle. / Aug. Callet collaborait alors à la Gazette de France ; M. de Genoude, directeur de ce journal, était l'un des chefs les plus en vue du partie légitimiste et son jeune collaborateur se trouvait particulièrement bien placé pour connaître les dessous de bien des questions, les petitesses de bien des hommes. / Ch[arles]. C[allet]."] (p. [28]-32)
Document
"L'Île Sonnante"
Il y a des livres si vastes qu’ils ont fourni d’exemples et d’idées des générations de prêtres, de penseurs et de savants, et leur ont permis d’assurer les fondations des doctrines les plus contradictoires, des systèmes les plus inconciliables. Depuis des siècles, la Bible alimente les religions et les morales des peuples très différents par leurs mœurs et par leurs croyances. Dante, avec ses allures prophétiques et l’obscurité de ses formules, en fût devenu le prolongement, si l’origine de sa Divine Comédie s’était perdue dans l’histoire et que les hommes l’eussent placée dans les âges légendaires. Plus près de nous, l’aventurier Casanova, si des cataclysmes révolutionnaient l’existence de l’humanité, et qu’après des époques d’oubli, son livre surnageât, apparaîtrait comme le Messie ou le demi-dieu d’un nouveau paganisme, et plus tard, des philosophes, le suivant dans ses voyages, s’appliqueraient à y retrouver les phases du soleil.
Rabelais, par ce qu’il a d’étonnant, d’outrancier et de colossal, agit violemment sur les imaginations. Il est capable, comme la nature elle-même, d’inspirer les productions artistiques les plus variées et il n’est pas d’ouvrage qu’il ne puisse enrichir à la rigueur d’une préface ou d’une épigraphe. Puisque des journaux ont trouvé leur nom chez Lesage ou chez Beaumarchais, ce ne sera pas outrepasser nos droits que de demander à l’auteur du Pantagruel le titre de cette revue.
Il est vrai que chez lui l’Île Sonnante figure l’Église catholique. Mais le « monde des lettres » peut être comparé à une Église, et ce n’est pas par un simple hasard verbal qu’on lui attribue des pontifes, des donneurs d’encens et des petites chapelles. La foi artistique y prend toutes les formes d’une religion, qui a sa doctrine, ses hérésies et ses schismes. Sans doute, ses grands prêtres ne s’entendent pas sur le nom d’un papegaut, mais c’est que chacun d’eux veut conserver pour lui-même le droit d’excommunier tous les autres. Église qui s’isole, elle aussi, splendidement comme une île au milieu des mers : de toutes ses tours, ses clochers et ses beffrois, s’épanche le vacarme des bourdons que des sonneurs attaquent sans lassitude pour annoncer la gloire de leurs confréries. Bruit formidable, bruit terrifiant, bruit vain qui n’a pour résultat que d’assourdir ceux qui le mènent ; car dans chaque sanctuaire les cloches s’agitent avec tant de fracas que les sonneries des sanctuaires voisins n’y arrivent pas, et l’Île est si souvent bloquée par le brouillard qu’il est bien rare que, par un jour éclatant d’été, dans la durée d’une éclaircie, quelques sons perdus en parviennent jusqu’aux rivages des continents engoués d’affaires, de préséances et de profits.
Nous assistons dans notre petit assortiment de revues littéraires à des scènes amusantes d’exclusivisme. Les groupes y sont d’une solidarité, d’une défense effroyables. Nulle compromission hors de la nef ; fidélité à la paroisse, lutte à l’hérésie ! Un indépendant, un libre-penseur est ici un être faible par définition, et quand une revue se fait éclectique elle perd couleur et accent, – raisons vitales. Nous nous garderons de cet écueil, par convenances, d’abord, car la lutte est de mise et il faut déployer un drapeau, – non une bannière. Il nous arrivera de porter aussi nos icônes sans sourire. Mais alors que va-t-il être de notre petite Île et comment la gouverner ? Nous laisserons fléchir peu à peu ce souci pressant des principes ; ô poètes, il faudrait essayer de pratiquer tout simplement l’anarchie des théories et des goûts, puisqu’elle réussit généralement assez bien au royaume rebelle des écrits, et plus tard, s’il nous advient d’écrire convenablement une page, nous ne chercherons pas à établir pour des confrères les lois qui les conduiraient à une bonne imitation.
Cette revue qui s’appelle l’Île Sonnante aurait pu tout aussi bien s’appeler le Sentiment. La plupart de ses rédacteurs ne croient très fermement à aucune théorie. C’est moins, en effet, l’enveloppe extérieure – vers libre, libéré ou régulier – qui compte et peut servir à définir un poète que sa matière poétique. Il ne s’agit pas de voir si son vers se classe dans tel genre, s’emboîte dans telle formule, mais comment il s’assouplit et se modèle sur la pensée et l’habille avec fidélité pour la présenter, toute neuve et naturelle, dans son caractère original. On a vite fait d’acquérir une réputation de novateur en adoptant, sans critique et sans choix, les formes d’art les plus récentes. Mais, dans tous les arts, les formes extérieures ne sont que les signes, souvent mensongers, de la personnalité. Les accords de sons et de couleurs en apparence les plus inédits ne couvrent parfois que la substance la plus inerte, ou déguisent une banalité de pensée irrémédiable. Quelle émouvante surprise pour le dilettante quand cette enveloppe extérieure qui, d’abord, ne retenait pas l’esprit prend peu à peu figure devant lui et révèle cette essence de la beauté qui dépasse les formules, ce quelque chose qui ne peut être ni classé ni défini et par lequel l’œuvre d’art, sortant des limites d’une technique habile, réveille les possibilités les plus ignorées de la sensibilité, ce quelque chose qui échappe au raisonnement et que le maître n’enseigne point au disciple, en un mot le SENTIMENT.
Les formules d’ailleurs se renouvellent tous les jours, et chacun y aide selon ses moyens, à moins qu’un grand poète n’édicte tout à coup des tables nouvelles, ce qui ne semble pas devoir se produire de nos jours. Le talent foisonne, dit-on. Est-ce bien sûr ? En ce cas, contentons-nous du talent. Ou plutôt mettons tous nos soins à réaliser notre œuvre et ne prétendons pas au génie. Car qui pourrait dire exactement quel est le jour où le génie d’un Verlaine ou d’un Mallarmé commence à s’éclairer devant la jeunesse fervente de poésie ? Les poètes de leur âge ne les ont point reconnus. Mais un beau poème, comme un parfum choisi, a de lointains arômes et de vigoureux prolongements.
On sait le rôle prépondérant des petites revues dans le mouvement littéraire de ces dernières années ; on peut dire qu’elles constituent, quoique souvent bien mélangées, ce mouvement lui-même dans ce qu’il a de désintéressé, de rare et de valable. L’Île Sonnante, après tant d’autres, n’a que le désir de manifester les rythmes d’un groupe lié d’amitié, apte à s’élargir et chez lequel la diversité des formes n’est pas une raison d’exclusivisme.
Ce groupe n’est pas composé de débutants ; non plus de vétérans de lettres. À quelque exception près, ceux de ses membres, qui n’ont pas dépassé la trentaine, sont sur le point de l’atteindre. C’est l’âge de l’activité et – pourquoi ne pas le dire ? – de la possession de soi-même. Nous ne prétendons pas que cette fragile revue le démontrera de façon péremptoire. Nous l’avons voulue brève, mais, autant que possible, significative, sachant bien que les meilleurs fascicules de revues ne sont pas nécessairement les plus gros. Il semble qu’au contraire la presque totalité des revues importantes de l’heure actuelle soient faites pour dégoûter un ami des lettres. Presque aucune œuvre originale n’y est publiée ; ce sont de misérables romans ou d’ennuyeuses critiques, des vers commandés à un versificateur en renom ou les bégaiements rythmiques du nouveau venu qu’on veut pousser. On trouvera ici, comme dans toutes les revues dites jeunes, des œuvres, inégales peut-être, mais très franches dans les moyens et dans le but qu’elles avouent : nous sommes des poètes et des esthéticiens, et si nous écrivons, c’est moins dans la pensée d’atteindre un public dont nous respectons l’indifférence, que pour nous procurer, les uns par les autres, cette émulation qui s’accompagne toujours de cordiale et nécessaire critique, et pour provoquer ce rapprochement joyeux des esprits qui est un des plus nobles plaisirs de la vie intellectuelle.
M. P., R. F.

vendredi 13 janvier 2017

LA BATAILLE LITTÉRAIRE (3e année) n° 3 - 25 MARS 1921

LA BATAILLE LITTÉRAIRE
IIIe année - N° 3 (25 mars 1921)
[Date de publication : 25 mars 1921 - Couverture [imprimée en noir] : Année de publication, Numéro, Année, Date, Titre, Illustration (A. Blandin), Périodicité - 2e de couverture [imprimée en noir] : Titre, Sous-Titre et Périodicité, Abonnements, Directeurs, Secrétaire-Administrateur, Adresse, Mention ("Adresser la correspondance, les manuscrits, livres et revues, au siège de la Revue : Chaussée de Waterloo, 477, Bruxelles."), Sommaire - 3e de couverture [imprimée en noir] : Encarts publicitaires (Vin tonique GRIPEKOVEN ; Sirop GRIPEKOVEN) - 4e de couverture [imprimée en noir] : Encart publicitaire (Institut Philotechnique) ; Abonnements pour 1921, Prix du numéro, Imprimeur  - En-tête Page 49 : Année de publication, Numéro, Année, Date, Titre, Sous-Titre - Pagination : 24 pages] 
Sommaire
Alix Pasquier Les Jeunes Lettres françaises de Belgque (suite), étude  [sur A. t'Serstevens (p. 49-51), Pierre Broodcoorens (p. 51-52), Fernand-Hubert Grimauty, Albert Bailly, Gaston-Denys Périer (p. 52), Franz Hellens (p. 53) - à suivre] (p. 49-53)
Eugène Herdies : L'oasis (p. 54) ; Printemps animal (p. 55) ; Voyage (p. 56-58), poèmes (p. 54-58)
Georges Virrès : Dans la Prison d'Aix-la-Chapelle, récit [extrait "Du Journal de Guerre de Georges Virrès"] (p. 58-63)
Marcello-Fabri : Poème synchronique, poèmes en vers libres (p. 63-64)
Léon Spilliaert : La Femme boit, dessin [extrait de La Femme au Prisme de Franz Hellens] (p. 65)
Albert Gleizes Deck-Chair, poème en prose [daté "New-York, 1917"] (p. 66-67)
D.-J. D['Orbaix]. : Printemps, poème (p. 67)
LE MOIS ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE
D.-J. D['Orbaix]. Echos et Propos [Nous publions un second dessin de Spilliaert, extrait de "La Femme au prisme", poème de Franz Hellens, édités par la Maison d'Art "Sélection"... ; Que nos lecteurs ne s'étonnent pas de ne trouver ici qu'une indication hâtive sur Le Cocu magnifique - et génial. Nous comptions leur offrir l'étude illustrée d'extraits, que notre ami Horace van Offel a promise à la "Bataille littéraire". Malheureusement, Van Offel n'a pu nous la faire tenir à temps. Qu'on se rassure, l'article ne perdra rien de son actualité, justement parce que Van Offel ne fait pas de l'information. Cela dit, essayons, devant l'oeuvre de Crommelynck, de rassembler les impressions que de mauvais critiques ont, en général, si mal ressenties ou si pauvrement coordonnées...], chronique [Bois original de Cantré en bandeau (p. 68)] (p. 68-69)
E[ugène]. H[erdies]. Les Salons [Exposition Claus ; Sélection : Exposition De Smet - (p. 69) ; Au cercle artistique : Henri Thomas - (p. 70)], chronique (p. 69-70)
Albert Bailly : Quelques Livres [Maurice des Ombiaux, Psychologie d'une Capitale : Bruxelles (Librairie Moderne) ; Etienne Gril, Nasuko, Prince des Sinacoquins ; Francis Carco, Les Humoristes (Ollendorff) ; Romain Rolland, Pages choisies (Ollendorff) ; A. Dujet, Gabriel Faure (Sansot, coll. "Les célébrités d'aujourd'hui")], chronique (p. 70)
Jean Laenen : Médaillons : Georges Rency, chronique (p. 71)
*** : Liste des Souscripteurs au Monument P.-H. Devos (2e Liste), p. 72. 

mercredi 30 novembre 2016

L’HÉMICYCLE (2e année) N° 15-16 - MARS-AVRIL 1901

L'HÉMICYCLE
2e année - N° 15-16 (Mars-Avril 1901)
[Date de publication : Mars-Avril 1901 - Couverture : Imprimée en bleu et rouge sur papier crème (Prix du numéro, Année de publication, Numéro, Date, Illustration d'André des Gachons, Année de publication en chiffres romains, Sous-Titre, Mention ("Ce Fascicule est consacré à des œuvres inédites d'Inspiration Antique"), Année, Éditeur, Lieu de publication, Collaborateurs du numéro, Auteur de l'avant-propos, Illustrateurs, Rédacteurs des chroniques - 2e de couverture : Mention ("Ce Fascicule est consacré à des Œuvres inédites d'inspiration gréco-latine"), Sommaire, Mention ("L’HÉMICYCLE ne reçoit que des textes et des dessins inédits. Rédaction, 3, villa Michon (rue Boissière) Paris XVIe. - Le Mardi matin.") - 3e de couverture : Abonnements, Encarts publicitaires (La Renaissance Politique et Littéraire ; Revue Biblio-Iconographique ; Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire ; Gazette Cartophile), Imprimeur, Gérant - 4e de couverture : Titre, Sous-titre ("Revue mensuelle illustrée de Littérature et d'Art"), Rédacteur en chef, Collaborateurs artistiques, Collaborateurs littéraires - Page [41] : Légende de l'illustration au verso : "Frontispice, par R. Fougeray du Coudray. Poème, de Jean Moréas" - Pagination : 40 pages - Particularité : Exemplaire de luxe sur Arche (J. Perrigot)]
Sommaire
R. Fougeray du CoudrayFrontispice, dessin [sert d'encadrement au poème de Jean Moréas ci-dessous] (p. [42])
Jean Moréas : Stance, poème [encadré par le dessin de Fougeray du Coudray mentionné ci-dessus] (p. [42])
Pierre de Querlon : Avant-propos : Priscus à Tullius Minor, lettre fictive (p. [43])
Henri de Régnier : Le Silence, poème [dessin non signé servant de cul-de-lampe] (p. [44])
Francesco Gaeta : Encore..., poème en prose [traduit de l'italien par Céline Sansot - bandeau de A. Buret] (p. [45])
André des Gachons : Odelette païenne, dessin (p. [46])
Édouard Ducoté : Odelettes païennes : I. Puisqu'il ne doit rester de nous... (p. [47]) ; II. On prétend que les Dieux sont morts... (p. 48), poèmes (p. [47]-48)
André des Gachons : Avril, aquarelle (hors texte)
André Fontainas : Avril, poème en vers libres (p. [49])
Nicolette Hennique : Les Rivales, poème [extrait des Palladiennes - bandeau de A. Buret] (p. [50])
Joachim Gasquet : Cassiopée (fragment), poème (p. [51])
E. Sansot-Orland : Églogue, poème en vers libres [à Francesco Gaeta - daté "Pausilippe, Janvier 1901" - dessin de Pierre-Eugène Vibert en tête du poème] (p. [52]-54)
Jules Mouquet : Soir d'automne, sonnet [bandeau de Fernand Maillaud] (p. [55])
Louis Payen : Persée (fragment), poème (p. [56]-57)
André des Gachons : Persée et Andromède, aquarelle (hors texte)
Edmond Blanguernon : Prière, poème (p. 57)
Roger Le Brun : Chant nuptial, poème en prose [dialogue - extrait de Ximenès l'Athénien roman lyrique à paraître - dessin d'André des Gachons en tête de poème] (p. [58]-59)
René d'Avril : Pipeaux, poème (p. [60])
Léon Bocquet : Idylle, poème [dessin de Fernand Maillaud en tête] (p. [61])
Fernand Maillaud : Le vieil Homère, dessin (p. [62])
Ernest Gaubert : A une comédienne, poème (p. [63])
Alfredo Catapano : Sonnet italique, poème [traduit de l'italien par Roger Le Brun] (p. [64])
René L'Esprit : Le temple de Paphos, poème [en tête, dessin de Fernand Maillaud] (p. [65]-66)
Florian Parmentier : A la Beauté, poème [en tête, dessin d'André des Gachons] (p. [67])
Pierre de Querlon : L'amphore, poème en prose [cul-de-lampe de A. Buret] (p. [68])
TABLETTES
Jacques des Gachons : Notes sur le théâtre à Paris [Au-dessus des forces humaines (Bjornstjerne Bjornson) - (p. [69]-71) ; Les Remplaçantes (E. Brieux) - (p. 71) ; Le Domaine (Lucien Besnard) - (p. 71-72) ; Les Amants de Sazy (Romain Coolus) - (p. 72) ; Pour être aimée (Xanroff et Carré) - (p. 72-73) ; Les Travaux d'Hercule (de Flers et de Caillavet) ; Le Liseron (Daniel Riche) - (p. 73) ; Château historique (Alexandre Bisson) - (p. 73-74) ; Misanthropie et Repentir (Kotzebue) ; La Pente douce (Fernand Vanderem) - (p. 74) - daté "20 mars 1901"], chronique (p. [69]-74)
Pierre de Querlon : Les Romanciers [René Boylesve, la Becquée (édition de la Revue Blanche) - (p. [75]) ; Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse (idem) - (p. [75]-76) ; Jacques des Gachons, Mon amie (édition Juven) - (p. 76-77) ; Pierre Custot, Midship (édit. P. Ollendorff) - (p. 77-78)], chronique (p. [75]-78)
Pierre de Querlon : Les Artistes [Exposition des Arts Réunis (Galerie Petit) - (p. 78-79) ; Maxime Maufra (chez Durand-Ruel) ; Fernand Maillaud (Salon de la Plume) - (p. 79) ; Sensations d'art, par Georges Denoinville (Villerelle, éditeur) - (p. 79-80)], chronique (p. 78-80)
Documents iconographiques
Frontispice, par R. Fougeray du Coudray - Stance, de Jean Moréas
Odelette païenne, par André des Gachons
Été, par Pierre-Eugène Vibert
Persée et Andromède, par André des Gachons
Le vieil Homère, par Fernand Maillaud