dimanche 2 avril 2017

L'ILE SONNANTE N° 5 - 5 MARS 1910

L'ILE SONNANTE
N° 5 (5 mars 1910)
[Date de publication : 5 mars 1910 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (L'Art libreLes Bandeaux d'or, Le Beffroi, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, La Grande Revue, Les Guêpes, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue française, Pan, La Phalange, La Rénovation esthétique, La Revue du Temps présent, Les Rubriques nouvellesVers et Prose- Bas de Page 152 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Louis Haugmard : A la mémoire d'une servante, poème (p. [121]-123)
Louis Pergaud : La fin de Fuseline, conte (p. [124]-132)
Fernand Divoire : Ballade du Progrès, poème (p. [133]-134)
George Tournefeuille Pages de la solitude : L'arrachement (p. [135]) ; Tristesse des villages (p. 136), poèmes en prose (p. [135]-136)
Roger Frène L'épervier, poème (p. [137]-138)
Maurice Morel : Veuvage, poème (p. [139])
Charles Callet : Littérature, comptes rendus [René Ghil : De la Poésie scientifique - (p. [140]-141) ; Florian-Parmentier : L'Art et l’Époque - (p. 141-142) ; Timothéon : Non credo ; Han Ryner : Le subjectivisme - (p. 142) ; M.-C. Poinsot : Le Temple qu'on rebâtit - (p. 142-144) ; Marguerite Berthet : La poésie féminine française à l'étranger - (p. 144) ; Marie Delétang : Les mains tendues - (p. 144-145)] (p. [140]-145)
Louis Pergaud : Les Revues [Il est devenu de bon ton dans un assez grand nombre de milieux littéraires et dans quelques revues de tomber, si j'ose dire, à plumes raccourcies sur Anatole France. Après avoir dégagé la part de snobisme inhérente à ce mouvement on peut se demander, en lisant les revues qui font chorus, si cette phobie n'aurait point par hasard des origines extra-littéraires. Ce sont, en effet, uniquement des revues à tendances nettement catholiques ou plus ou moins conservatrices qui se sont acharnées sur celui qu'elles appellent, en découvrant le bout de l'oreille : Anatole le Démolisseur ou Anatole Prusse. [...] Si j'étais nationaliste d'ailleurs, il me semble que, comme le fit M. Pierre Lasserre dans un ancien numéro de l'Action française, je ne traiterais pas Anatole France avec la désinvolture de Nicolas Beauduin. [...] Je ne complimenterai pas la revue Les Rubriques nouvelles sur l'esprit de son directeur Nicolas Beauduin qui aiguise l'épigramme avec des grâces de rémouleur... ; M. Jean-Marc Bernard l'a bien mieux compris dans Les Guêpes et je me plais à lui en rendre témoignage. Les mêmes Guêpes viennent par ailleurs de faire une sérieuse recrue et d'annexer au nationalisme intégral un mort illustre : Voltaire ; voui, lui-même, vient d'être sacré camelot du roi... honoraire... ; Le Penseur nous apprend que M. Lemercier d'Erm veut dresser de son amour pour M. Emile Blémont : un divin reposoir / Où vous puissiez près d'Hugo même vous asseoir... ; Les poètes qui ont lu le dernier numéro des Marges ont pu se mettre en colère en lisant telle lettre de M. Marc Lafargue à un ami lui disant qu'il n'avait pas lu depuis son départ un seul poème intéressant... ; La Nouvelle Revue française qui est certainement une des meilleures revues d'aujourd'hui a donné dans ses n° de janvier et de février la dernière oeuvre de Ch.-L. Philippe, Ch. Blanchard... ; La Phalange publie "Sapho" un fort beau poème de Francis Vielé-Griffin... ; Paris Coulisses a la bonne fortune de s'ouvrir par une lettre de Paul Adam. La Flamme ne brille pas extraordinairement malgré quelques étincelles et des aménités auxquelles je préfère les coups de batte d'Arlequin à son premier numéro. Chloé est également une jeune revue qui débute par un poème d'Emile Verhaeren et qui contient en outre une sympathique étude sur Louis Thomas au cours de laquelle Clitandre qui la signe nous rappelle que ledit Thomas a composé des poèmes... ; Les revues belges n'ont pas l'air de s'entendre beaucoup ; Le Thyrse égratigne un peu Les Visages de la Vie qui n'en sont pas pour autant moins intéressants avec un poème d'Henri Vandeputte et un article de Louis Piérard sur les derniers faits et gestes de Verhaeren. Il y a encore Le Florilège artistique et littéraire avec de bons vers d'Arthur Baland. ; Nous avons reçu aussi : L'Hermine, La Voile latine, La Revue mensuelle des lettres et des arts, L'art libre, La Revue du Temps présent qui continue le petit jeu des chapeaux avec Ch. de Pomairols. Pan, avec d'heureuses transformations et Le Divan avec les chroniques d'Henri Martineau. ; La Rénovation esthétique que je viens de recevoir publie des vers de plusieurs poètes ; j'ai particulièrement apprécié ceux de B. Reynold. ; Note. - J'aurai à revenir dans ma prochaine chronique sur les conférences du Salon d'automne au sujet desquelles j'avais été comme beaucoup trompé par des entrefilets tendancieux et malveillants.], chronique (p. [146]-149)
*** : Notes, notes [Le chœur des crapauds. Enquête sur Chantecler à l'Opinion, concours d'épigrammes sur Chantecler à Paris-Journal ! M. Rostand a pris soin d'avance de discréditer ses détracteurs. Il les a fait entrer dans sa pièce : c'est le chœur des crapauds qui bavent, qui raillent Chantecler, et qui ne peuvent supporter le chant des rossignols... ; M. Rostand pense que seuls les envieux échappent au charme de ses vers. M. Louis Thomas croit qu'on ne peut critiquer ses œuvres sans avoir contre lui des griefs personnels. Il nous écrit la lettre suivante... ; Puisqu'il vient d'être question du droit de réponse, nous en profiterons pour dire qu'il n'existe nullement dans le sens où l'entend M. Louis Thomas. Ce n'est que par un usage de courtoisie que les revues insèrent des lettres de protestation ayant trait à des opinions, non à des faits... ; Est-ce encore de Chantecler qu'il s'agit ? Nous recevons ce quatrain... ; Nous avons enfin un Journal à un sou qui est lisible. Il est vrai que déjà l'Intransigeant nous offrait chaque jour, en même temps que des articles souvent intéressants, des échos fort bien faits. Mais c'est un journal du soir. Paris-Journal est un journal du matin : il nous tient au courant de la vie artistique, nous donne des échos amusants, et a pour collaborateurs des écrivains comme Paul Adam, Jean Moréas, Remy de Gourmont, John-Antoine Nau, Francis Jammes, Charles Morice... ; Nous parvenons à mettre la main sur le numéro de Psyché dont il a été question plus haut. Voici le passage dont il s'agit : Charles Callet. Myrrhine, roman grec (Flammarion). - J'ai ouvert ce volume. J'ai lu : "Un gros homme, le propre esclave de Philippide, libre enfin pour une journée, était assis à terre ; il serrait contre son cœur une outre pleine et répétait tendrement : 'Mon Bacchos ! mon petit Bacchos !'" J'ai fermé le volume. - L. T. / Ce n'est pas nous qui aurons dit que M. Louis Thomas éreintait les livres de ses confrères, mais qu'il ne les lisait pas.] (p. [150]-152)

samedi 1 avril 2017

L'ILE SONNANTE N° 4 - 5 FÉVRIER 1910

L'ILE SONNANTE
N° 4 (5 février 1910)
[Date de publication : 5 février 1910 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (L'Art libreLes Bandeaux d'or, Le Beffroi, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, La Grande Revue, Les Guêpes, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue française, Pan, La Phalange, La Rénovation esthétique, La Revue du Temps présent, Les Rubriques nouvellesVers et Prose- Bas de Page 110 : "Lire tous les jours dans L'Intransigeant le COIN DU LIBRAIRE" - Bas de Page 120 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
André Salmon : Poèmes : I. Le Nocturne Bienfait (p. [89]-90) ; II. Quatorze juillet 1909 [Pour Jeanne] (p. 90-91), poèmes (p. [89]-91)
Paul-Hippolyte Bernier : Le Calepin de Paul-Hippolyte Bernier, Poète-Cocher, notes [sur l'actualité littéraire] (p. [92]-94)
Marcel Martinet : Les Brumes du Matin, sonnet (p. [95])
Serge Evans La Cité de l'Automne, récit de voyage [à Bruges] (p. [96]-101)
Louis Payen Au Jardin, poème dialogué [A Madame G. Grovlez] (p. [102]-106)
Michel Puy : Venise pour Venise, récit de voyage (p. [107]-110)
Charles Callet : Vers libre et Littérature, comptes rendus [Georges Duhamel et Charles Vildrac : Notes sur la technique poétique - (p. [111]-113) ; Louis Mandin : Étude sur les "Ballades françaises" - (p. 113-114) ; Pierre Lasserre : Henri de Sauvelade - (p. 114-115) ; José de Bérys : Un jeune homme sensible - (p. 115) ; Henri Martineau : Francis Eon - (p. 115-116), Pierre Fons, Louis Thomas - (p. 116)] (p. [111]-116)
Louis Pergaud : Les Revues [Il est des gens qui ne croient pas à l'utilité des enquêtes. J'en étais, mais réellement, à moins d'avoir sur les yeux un triple bandeau imbibé d'encre, il faut se rendre à l'évidence. Les enquêtes sont utiles, très utiles même. [...] Si vous en doutez, ouvrez la Revue du Temps présent et voyez les petites chapeaux qui précèdent les réponses à une enquête sur un musicien contemporain... ; Après les enquêtes, il y a aussi les conférences, j'avoue que je n'en suis pas extrêmement féru, car s'il en est qui restent d'une belle dignité comme celle de Robert de Souza au Salon d'Automne sur la Pensée lyrique et que vient de publier la Phalange, il en est d'autres malheureusement qui par leur caractère bassement intéressé, par leur étroitesse de coterie sont bien faites pour dégoûter les sincères de toute tentative de ce genre. Un entrefilet de Maurice Robin dans Les Hommes du Jour sévère à juste titre, mais un peu trop entier, nous a appris que c'était le cas des organisateurs du Salon d'automne qui venaient de débarquer la section littéraire... ; Et puis Les Guêpes se transforment, vous savez ! Oui, maintenant ce seront des frelons... à moins qu'elles ne restent bourdons comme devant... ; Si les poèmes sont bannis du royaume des Guêpes, il est, heureusement, d'autres revues moins tristement politiques qui en honorent leurs colonnes. C'est Vers et Prose avec les pages de fraîcheur de Paul Fort... ; Dans Isis, les Balcons, un très beau poème d'André Salmon ; dans Le Beffroi "Eugénie de Guérin" d'André Lafon... ; Dans La Phalange des poèmes d'une émotion directe et intense de Charles Vildrac et enfin dans diverses revues, extraits de son recueil L'Homme en tête, le plus beau que j'aie lu ces derniers temps, des poèmes larges et vivants de Georges Duhamel. ; L'Art libre renferme un original article de Fabrice Didier que j'aurais eu plaisir à discuter ici, et d'intéressantes pages de M. Joseph Billiet ; les Rubriques Nouvelles, un point trop méchant article de Nicolas Beauduin sur Octave Mirbeau... ; Pan qui débute par un beau poème de Swinburne contient en outre une belle prose très musicale et d'une noble allure nietzchéenne... ; La Revue des lettres et des arts publie "Un procès de Mirabeau à Grasse", curieuse étude documentaire de M. Henri Moris ; Les Entretiens Idéalistes, avec un très intéressant article de Paul Vulliaud sur Paracelse et des vers de Philéas Lebesgue et de Pierre Vierge. Nous avons encore reçu La chronique des lettres françaises, Le Penseur qui souhaite la bienvenue à l'Île Sonnante ; La Rénovation esthétique où Charles Callet se moque spirituellement des fabricants de systèmes en "isme" ; Poésie qui nous fera grâce du reliquat des réponses au primitivisme ; La Province avec un bon poème de Marcel Martinet ; La Revue mensuelle des lettres et des arts qui nous apprend que M. Robert Chasseriau publie dans Schéhérazade un poème "Le Peuplier", ressemblant comme un frère jumeau à "L'écritoire" publié par M. Alfred Ruffin il y a seulement dix-sept ans ; Les Actes des Poètes, Le Florilège, L'Hermine, L'Œuvre avec une solide prose de Maurice de Faramond ; la Voile latine, la Revue de la paix, le Romanul litterar et Poesia toujours luxueuse et nourrie. ; Pour terminer, je me permettrai d'ajouter qu'un de nos collaborateurs qui avait d'abord décidé de rejoindre M. René Arcos pour conférencier concurremment et contradictoirement avec lui sur les maîtres que s'obstine à ignorer l'Université, sur les jeunes qui ont suivi ces maîtres et ceux que la faible mémoire de M. René Arcos pourrait lui faire oublier (oh ! bien involontairement !) à Mulhouse, Strasbourg, Metz, Colmar, Luxembourg, Cologne, Mayence, Darmstadt, [...] notre collaborateur, dis-je, vient de réaliser un autre projet qu'il caressait d'ailleurs depuis fort longtemps, savoir partir en Amérique chez les Hurons, Sioux, Comanches, Apaches, etc., y donner les conférences préparées et projetées, ainsi que je l'ai dit précédemment, et fumer avec ces tribus le calumet de la paix... ; Note. - Dans ma dernière chronique j'écrivais...], chronique (p. [117]-120)

mercredi 29 mars 2017

L'ILE SONNANTE N° 3 - 5 JANVIER 1910

L'ILE SONNANTE
N° 3 (5 janvier 1910)
[Date de publication : 5 janvier 1910 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (L'Art libre, Les Bandeaux d'or, Le Beffroi, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, La Grande Revue, Les Guêpes, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue française, Pan, La Phalange, La Rénovation esthétique, La Revue du Temps présent, Les Rubriques nouvelles, Vers et Prose- Bas de Page [88] : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Roger Frène : Les Nymphes (Rubens et Giogione), poème (p. [57]-61)
Jean Metzinger : Les trois visages, poème en prose (p. [62]-63)
Louis Mandin : Les Couples : Une erreur de la nature (p. [64]) ; Le cœur et les lèvres (p. [64]-65) ; Les yeux (p. 65), poèmes [note à propos du deuxième poème : "Ce poème et le suivant, modifiés ici, ont paru, mais seulement en ébauche, dans le recueil Ombres Voluptueuses, publié en 1907."] (p. [64]-65)
Albert Vidal Épines et Roses : A la fiancée (p. [66]-67) ; A la bien-aimée (p. 67-68), lettres fictives (p. [66]-68)
Jules Mouquet Deux Madrigaux : I. Nigra, sed formosa (p. [69]) ; II. Le bain (p. 70), poèmes (p. [69]-70)
Francis Carco : Mâme Michu, récit (p. [71]-72)
Michel Puy : Venise pour Venise, récit de voyage [à suivre] (p. [73]-76)
André Lafon : Le Convive, poème [A Mlle Suzanne H...] (p. [77]-78)
Roger Frène : Esquisse d'une situation poétique - Quelques poètes, étude [à propos de : Les Féeries d'André Salmon (p. 81-84) ; Du Livre de la Mort de Guy Lavaud (p. 84) ; La Pâque des Roses de Touny-Lérys (p. 84)] (p. [79]-84)
Louis Pergaud : Les Revues [A la vérité, il m'arrivera beaucoup moins ici de parler des revues que de discuter quelques-unes des idées intéressantes qui y seront exposées... ; La question de la réforme de l'orthographe, controversée depuis si longtemps paraît entrer dans une nouvelle phase. Après s'être, semble-t-il, tâté les muscles et avoir échangé les aménités de circonstance, les adversaires en présence sont maintenant aux prises et, dans le champ clos de la Phalange, deux champions redoutables, M. Robert de Souza, d'une part, et M. Ferdinand Brunot, d'autre part, viennent de rompre quelques plumes. [...] Je souris encore en pensant qu'en 1903, je crois, lorsque le Beffroi prit l'initiative d'un manifeste de protestation contre la Réforme de l'orthographe, M. Charles Beauquier, dans son journal Le Flambeau nous trait tous d'affreux réactionnaires... ; Dans l'avant-dernier numéro de Pan, Ch. Vildrac et Georges Duhamel publient quelques notes sur le vers libre... ; Si j'en crois les rumeurs et les revues, l'article de Louis Mandin dans un dernier numéro d'Isis a fait quelque bruit... ; Nous sommes, par ailleurs, heureux d'apprendre, - c'est M. Jean-Marc Bernard qui nous l'affirme, - que le roi seul nous donnera la tranquillité nécessaire pour accoucher des chefs-d'oeuvre que nous portons tous -, et les rentes aussi sans doute. [...] M. H. Clouard est un grand conquérant. Sans doute, et il en a le droit, il considère sa Revue comme la première et la plus importante, mais il a une façon charmante de s'annexer (voir p. 139, en bas) le Mercure de France et la Phalange, et il fait d'Akademos, une colonie des Guêpes... ; Le Divan qui paraîtra désormais mensuellement contient, avec l'étude toujours consciencieuse d'Henri Martineau, deux beaux poèmes de Guy Lavaud et de Théo Varlet... ; M. Louis Nazzi, dans son cahier mensuel Sincérité, publie des choses bien inégales... ; A propos de mots en isme, nous avons reçu Poésia, la luxueuse revue de M. F. Marinetti, la proclamation de guerre en réponse aux insultes dont la "vieille Europe a gratifié le Futurisme triomphant !" Eh bien, je n'insulterai pas le Futurisme !], chronique (p. [85]-87)
Léo Loups : Anthologie : Les Lévriers - La Course, poème [extrait de Les Lévriers, éditions de la Phalange. - En note : "Sous ce titre [Anthologie] nous publierons de temps à autre des poèmes pris dans les revues ou dans les livres récemment publiés, et qui nous auront paru particulièrement dignes d'être retenus."] (p. [88])

dimanche 26 mars 2017

L'ILE SONNANTE N° 2 - 5 DÉCEMBRE 1909

L'ILE SONNANTE
N° 2 (5 décembre 1909)
[Date de publication : 5 décembre 1909 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : muette - Bas de Page 56 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 24 pages]
Sommaire
Louis Pergaud : Poèmes : Chant d'aube (p. [33]-34); Nocturne (p. 34-35), poèmes (p. [33]-35)
Charles Callet : Le Néo-Hellénisme, étude (p. [36]-39)
Jean-Marc Bernard : Au soir tombant, poème (p. [40]-41)
Francis Carco Décors, poème en prose [Au bon poète Maurice Morel] (p. [42]-43)
Michel Puy Venise pour Venise, récit de voyage [A suivre] (p. [44]-47)
Henri Bourjade : L'Auberge, poème [A Roger Frène...] (p. [48]-52)
Jean-Paul Lafitte : L'Art contemporain au Salon d'Automne, étude (p. [53]-56)

samedi 25 mars 2017

L'ILE SONNANTE N° 1 - 5 NOVEMBRE 1909

[Titre : L'ILE SONNANTE - Sous-titre : Petite Revue des Lettres - Dates de publication : 5 novembre 1909 (n° 1) à décembre 1913 (n° 32) - Devenir : Est absorbée, en janvier 1914, par le Gay Sçavoir - Périodicité : mensuelle (= 10 numéros ; ne paraît pas en août et septembre) puis bimestrielle à partir de mai 1911 (n° 17) - Lieu de publication Paris - Format : 143 x 226 mm - Couverture : imprimée en rouge (titre) et noir sur couverture crème - Pagination :  entre 24 et 48 pages ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro = quarante centimes, puis soixante centimes à partir de mai 1911, puis soixante-quinze centimes à partir de février 1913 ; Abonnement (La série de 10 numéros) = 3 francs ; puis à partir de février 1913 (6 numéros annuels) = 4 francs (France et Étranger) - Directeur-Gérant : Michel Puy - Direction (à partir de février 1913) :  Tristan Derême, Roger Frêne, Michel Puy - Comité de rédaction : Charles Callet, Francis Carco (jusqu'en février 1913), Tristan Derême (à partir du 5 mai 1910), Léon Deubel, Roger Frène, Édouard Gazanion (à partir du 5 octobre 1910), Jean-Paul Lafitte (jusqu'au 5 mai 1910), Louis Mandin, Marcel Martinet (à partir de juillet 1911), Louis Pergaud, Michel Puy, Daniel Thaly (à partir du 5 mai 1910), Albert Vidal, Paul Vimereu (à partir du 5 octobre 1910) - Collaborateurs [liste exhaustive] : Albert-Jean, René d'Avril, Jean-Marc Bernard, Paul-Hippolyte Bernier, Victor Bonnans, Henri Bourjade, Jean Bruant, Auguste Callet, Charles Callet, Francis Carco, J. Roger Charbonnel, Lucien Christophe, Claudien, Émile Cottinet, Joseph Dalby, Henri Delisle, Tristan Derême, Henry Dérieux, Léon Deubel, Fernand Divoire, Georges Duhamel, Joël Dumas, Richard Dupierreux, Francis Eon, Serge Evans, Jean Fabre, Honoré Féa, Maurice de Faramond, Jacques Ferrier, Jean Ferval, Albert Fleury, Pierre Fons, André Foulon de Vaulx, Gabriel-Tristan Franconi, Roger Frène, Édouard Gazanion, A.-M. Gossez, Gabriel-Joseph Gros, Gaston Guilleré, Louis Haugmard, Jean-Paul Lafitte, André Lafon, Roger Lalli, Guy Lavaud, Paul Lœwengard, Léo Loups, Louis Mandin, Marius Martin, Marcel Martinet, Henri Martineau, George-Merize, Jean Metzinger, Marcel Millet, Eugène Montfort, Maurice Morel, Jules Mouquet, Henry Muchart, Julien Ochsé, Louis Payen, Cécile Périn, Louis Pergaud, Edmond Pilon, Marcel Prouille, Michel Puy, Lucien Rolmer, Georges Rouault, Han Ryner, André Salmon, René Schmickrath, A.-R. Schneeberger, Jacques Sermaize, Pol Simonnet, Marc Stéphane, Henri Strentz, Daniel Thaly, Louis Thêne, Toto chat [pseud. de Louis Pergaud], Georges Tournefeuille, Théo Varlet, Léon Vérane, Eugène Viala, Albert Vidal, Charles Vildrac, Paul Vimereu, Tancrède de Visan, Émile Zavie - Adresse (direction) : 21, Rue Rousselet, Paris - Administration (adresse à partir de février 1913) : G. Crès et Cie, Éditeurs, 3, place de la Sorbonne, Paris - Gérant : Michel Puy - Imprimeur : Imprimerie Carrère (Rodez) ; puis à partir du n° 7 (5 mai 1910) : Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Nouvelle G. Clouzot (Niort)]
L'ILE SONNANTE
N° 1 (5 novembre 1909)
[Date de publication : 5 novembre 1909 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : muette - Bas de Page 248 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
M[ichel]. P[uy]., R[oger]. F[rène]. : L'Île Sonnante, manifeste (p. [1]-5)
Léon Deubel : Mélodie vespérale, poème (p. [6])
Louis Pergaud : L'Horrible Délivrance, conte (p. [7]-12)
Charles Callet Les Princes des Hommes, aphorismes (p. [13]-15)
Francis Carco Eau-Forte, poème (p. [16])
Roger Frène : L'épisode métaphysique, poème (p. [17]-20)
Michel Puy : Littérature et Protestantisme, essai [à propos de La Porte étroite d'André Gide] (p. [21]-27)
Auguste Callet : Notes et Souvenirs, notes [en note : "Ces notes curieuses datent de 1827, elles dormaient enfouies dans les papiers d'un écrivain du siècle dernier, Auguste Callet, dont j'ai rappelé la vie en une récente plaquette : Un oublié du XIXe siècle. / Aug. Callet collaborait alors à la Gazette de France ; M. de Genoude, directeur de ce journal, était l'un des chefs les plus en vue du partie légitimiste et son jeune collaborateur se trouvait particulièrement bien placé pour connaître les dessous de bien des questions, les petitesses de bien des hommes. / Ch[arles]. C[allet]."] (p. [28]-32)
Document
"L'Île Sonnante"
Il y a des livres si vastes qu’ils ont fourni d’exemples et d’idées des générations de prêtres, de penseurs et de savants, et leur ont permis d’assurer les fondations des doctrines les plus contradictoires, des systèmes les plus inconciliables. Depuis des siècles, la Bible alimente les religions et les morales des peuples très différents par leurs mœurs et par leurs croyances. Dante, avec ses allures prophétiques et l’obscurité de ses formules, en fût devenu le prolongement, si l’origine de sa Divine Comédie s’était perdue dans l’histoire et que les hommes l’eussent placée dans les âges légendaires. Plus près de nous, l’aventurier Casanova, si des cataclysmes révolutionnaient l’existence de l’humanité, et qu’après des époques d’oubli, son livre surnageât, apparaîtrait comme le Messie ou le demi-dieu d’un nouveau paganisme, et plus tard, des philosophes, le suivant dans ses voyages, s’appliqueraient à y retrouver les phases du soleil.
Rabelais, par ce qu’il a d’étonnant, d’outrancier et de colossal, agit violemment sur les imaginations. Il est capable, comme la nature elle-même, d’inspirer les productions artistiques les plus variées et il n’est pas d’ouvrage qu’il ne puisse enrichir à la rigueur d’une préface ou d’une épigraphe. Puisque des journaux ont trouvé leur nom chez Lesage ou chez Beaumarchais, ce ne sera pas outrepasser nos droits que de demander à l’auteur du Pantagruel le titre de cette revue.
Il est vrai que chez lui l’Île Sonnante figure l’Église catholique. Mais le « monde des lettres » peut être comparé à une Église, et ce n’est pas par un simple hasard verbal qu’on lui attribue des pontifes, des donneurs d’encens et des petites chapelles. La foi artistique y prend toutes les formes d’une religion, qui a sa doctrine, ses hérésies et ses schismes. Sans doute, ses grands prêtres ne s’entendent pas sur le nom d’un papegaut, mais c’est que chacun d’eux veut conserver pour lui-même le droit d’excommunier tous les autres. Église qui s’isole, elle aussi, splendidement comme une île au milieu des mers : de toutes ses tours, ses clochers et ses beffrois, s’épanche le vacarme des bourdons que des sonneurs attaquent sans lassitude pour annoncer la gloire de leurs confréries. Bruit formidable, bruit terrifiant, bruit vain qui n’a pour résultat que d’assourdir ceux qui le mènent ; car dans chaque sanctuaire les cloches s’agitent avec tant de fracas que les sonneries des sanctuaires voisins n’y arrivent pas, et l’Île est si souvent bloquée par le brouillard qu’il est bien rare que, par un jour éclatant d’été, dans la durée d’une éclaircie, quelques sons perdus en parviennent jusqu’aux rivages des continents engoués d’affaires, de préséances et de profits.
Nous assistons dans notre petit assortiment de revues littéraires à des scènes amusantes d’exclusivisme. Les groupes y sont d’une solidarité, d’une défense effroyables. Nulle compromission hors de la nef ; fidélité à la paroisse, lutte à l’hérésie ! Un indépendant, un libre-penseur est ici un être faible par définition, et quand une revue se fait éclectique elle perd couleur et accent, – raisons vitales. Nous nous garderons de cet écueil, par convenances, d’abord, car la lutte est de mise et il faut déployer un drapeau, – non une bannière. Il nous arrivera de porter aussi nos icônes sans sourire. Mais alors que va-t-il être de notre petite Île et comment la gouverner ? Nous laisserons fléchir peu à peu ce souci pressant des principes ; ô poètes, il faudrait essayer de pratiquer tout simplement l’anarchie des théories et des goûts, puisqu’elle réussit généralement assez bien au royaume rebelle des écrits, et plus tard, s’il nous advient d’écrire convenablement une page, nous ne chercherons pas à établir pour des confrères les lois qui les conduiraient à une bonne imitation.
Cette revue qui s’appelle l’Île Sonnante aurait pu tout aussi bien s’appeler le Sentiment. La plupart de ses rédacteurs ne croient très fermement à aucune théorie. C’est moins, en effet, l’enveloppe extérieure – vers libre, libéré ou régulier – qui compte et peut servir à définir un poète que sa matière poétique. Il ne s’agit pas de voir si son vers se classe dans tel genre, s’emboîte dans telle formule, mais comment il s’assouplit et se modèle sur la pensée et l’habille avec fidélité pour la présenter, toute neuve et naturelle, dans son caractère original. On a vite fait d’acquérir une réputation de novateur en adoptant, sans critique et sans choix, les formes d’art les plus récentes. Mais, dans tous les arts, les formes extérieures ne sont que les signes, souvent mensongers, de la personnalité. Les accords de sons et de couleurs en apparence les plus inédits ne couvrent parfois que la substance la plus inerte, ou déguisent une banalité de pensée irrémédiable. Quelle émouvante surprise pour le dilettante quand cette enveloppe extérieure qui, d’abord, ne retenait pas l’esprit prend peu à peu figure devant lui et révèle cette essence de la beauté qui dépasse les formules, ce quelque chose qui ne peut être ni classé ni défini et par lequel l’œuvre d’art, sortant des limites d’une technique habile, réveille les possibilités les plus ignorées de la sensibilité, ce quelque chose qui échappe au raisonnement et que le maître n’enseigne point au disciple, en un mot le SENTIMENT.
Les formules d’ailleurs se renouvellent tous les jours, et chacun y aide selon ses moyens, à moins qu’un grand poète n’édicte tout à coup des tables nouvelles, ce qui ne semble pas devoir se produire de nos jours. Le talent foisonne, dit-on. Est-ce bien sûr ? En ce cas, contentons-nous du talent. Ou plutôt mettons tous nos soins à réaliser notre œuvre et ne prétendons pas au génie. Car qui pourrait dire exactement quel est le jour où le génie d’un Verlaine ou d’un Mallarmé commence à s’éclairer devant la jeunesse fervente de poésie ? Les poètes de leur âge ne les ont point reconnus. Mais un beau poème, comme un parfum choisi, a de lointains arômes et de vigoureux prolongements.
On sait le rôle prépondérant des petites revues dans le mouvement littéraire de ces dernières années ; on peut dire qu’elles constituent, quoique souvent bien mélangées, ce mouvement lui-même dans ce qu’il a de désintéressé, de rare et de valable. L’Île Sonnante, après tant d’autres, n’a que le désir de manifester les rythmes d’un groupe lié d’amitié, apte à s’élargir et chez lequel la diversité des formes n’est pas une raison d’exclusivisme.
Ce groupe n’est pas composé de débutants ; non plus de vétérans de lettres. À quelque exception près, ceux de ses membres, qui n’ont pas dépassé la trentaine, sont sur le point de l’atteindre. C’est l’âge de l’activité et – pourquoi ne pas le dire ? – de la possession de soi-même. Nous ne prétendons pas que cette fragile revue le démontrera de façon péremptoire. Nous l’avons voulue brève, mais, autant que possible, significative, sachant bien que les meilleurs fascicules de revues ne sont pas nécessairement les plus gros. Il semble qu’au contraire la presque totalité des revues importantes de l’heure actuelle soient faites pour dégoûter un ami des lettres. Presque aucune œuvre originale n’y est publiée ; ce sont de misérables romans ou d’ennuyeuses critiques, des vers commandés à un versificateur en renom ou les bégaiements rythmiques du nouveau venu qu’on veut pousser. On trouvera ici, comme dans toutes les revues dites jeunes, des œuvres, inégales peut-être, mais très franches dans les moyens et dans le but qu’elles avouent : nous sommes des poètes et des esthéticiens, et si nous écrivons, c’est moins dans la pensée d’atteindre un public dont nous respectons l’indifférence, que pour nous procurer, les uns par les autres, cette émulation qui s’accompagne toujours de cordiale et nécessaire critique, et pour provoquer ce rapprochement joyeux des esprits qui est un des plus nobles plaisirs de la vie intellectuelle.
M. P., R. F.