mercredi 16 février 2011

LES CAHIERS N°4 - SEPTEMBRE 1918

LES CAHIERS DE SEPTEMBRE
N°4 (Septembre 1918)
[Date de publication : Septembre 1918 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Année, Numéro, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce Numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G. N°1312, du 2 Septembre 1918", Avis ("La hausse du papier et la cherté de l'impression nous ont contraints à modifier comme suit le prix des abonnements : Abonnement ordinaire, 12 fr. ; Abonnement militaire (officiers non compris), 6 francs. L'abonnement d'estime reste fixé à 20 francs. Le numéro se vendra désormais 1,25 fr.") - 3e de couverture : Ouvrages récents (liste de titres de Léon Bloy, Camille Latreille, Edgar Poe, Marguerite Henry-Rozier, Eugène Montfort, Yves Pascal, J.-B. Rosny Aîné, André Salmon, J. Schurmann et Guillot de Saix, Georges Bannerot), Les Revues (Memento. - Ariste. Le Carnet Critique, Les Chants de l'Aube, Le Claque à fond, Les Fleurs d'Or, Les Humbles, Les Lettres Parisiennes, Les Marges, Le Mercure de France, La Nouvelle Revue Wallonne, Le Scarabée, Soi-Même, Le Petit Messager des Arts et des Artistes, La Veilleuse)  - 4e de couverture : Titre, Rédaction, Secrétaire, "LES CAHIERS ont publié des Pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), "Nos colonnes sont ouvertes à tous. - Les articles n'engagent que leur signataire. - Il sera rendu compte de tout ouvrage envoyé", Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, L'Administration à L. J. Herbos. Z. 154, Armée Belge" - Pagination : 36 pages]
Sommaire
André Fontainas : Forêt, la Nuit, poème [en épigraphe, citation de Fr. Petrarca : "Nostra vita, ch'è si bella in vista..." - A Mme A. de Holstein] (p.1-3)
Philéas Lebesgue : Pâques, poème [A Lucien Christophe - daté "1918"] (p. 4-7)

Fernand Divoire : La Prière de Faust, poème (p. 8-10)

Henry Dérieux : Un Départ, poème (p. 11)

Florent Fels : Jeux, nouvelle (p. 12-15)
[CHRONIQUES]
Georges Antoine  : Entre les croassements de Hugin et les vocalises de Scaramouche ["La musique française pervertie par l'italianisme ! Vous avez osé écrire cela, Monsieur ? me dit un esthète rencontré au hasard de mon errante vie de soldat..."] (p. 16-22)
Marcel Paquot : Les Poèmes [M. Cammaerts : A ma Patrie : enchaînée. Les Cahiers Belges ; Van Oest & Cie ; G. P. Guinegault illustre Deux Poèmes en prose (Les Humbles)... ; M. Jean Gui publie à la Maison Française d'Art et d'Édition des Mélancolies Harmonieuses... ; Sous un simple titre : En Passant (Soi-Même) M. Joseph Rivière entremêle, d'une plume facile, la prose et les vers...] (p. 23-27)
Louis Boumal : Les Romans [Henri Clouard : Balzac, Pages sociales et politiques, Nouvelle Librairie Nationale (p. 28-32) ; Jean Meusieu : Turlurette, piotte de l'Yser, Contes et croquis par Jean Meusieu, fantassin, avec dessins de Victor Bodsy, grenadier, Jouve (p. 32-33)] (p. 28-33)
Ignace : Propos d'un Tondeur [L'Ours et son Cornac. - Voici comment un éditeur avisé vante les derniers produits de sa maison... ; La chronique d'Yonville au Mercure. - Ces phrases que nous cueillons dans la chronique belge que M. Gustave Fuss-Amoré publie au Mercure, n'auraient-elles pas fait la joie de Flaubert... ; Ainsi chantait-elle ou De la rue à la cave. - Les extravagances de la grosse Bertha ont eu pour effet imprévu de conférer aux gens de lettres parisiens un droit que les écrivains du front - ou de sa banlieue - revendiquaient pour eux seuls... ; Bixchoote aller et retour. - M. Lucien Descaves dans le Journal rend compte en ces termes du dernier livre de Pierre Nothomb...] (p. 32-36)

LES CAHIERS N°3 - AOÛT 1918

[Titre : LES CAHIERS - Sous-Titre : Revue mensuelle de Littérature et d'Art - Titre complet : LES CAHIERS (suivi du mois de parution) Publiés au Front pour la Défense et l'Illustration de la Langue Française en Belgique, puis à partir de 1919, Fondés au Front pour la Défense... - Dates de publication : Juin 1918 (n° 1) à juillet 1920 (n° 22-24) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : La Panne, puis Liège (à partir de 1919) - Format : 135 x 192 mm - Couverture : imprimée en rouge (titre et année, puis sommaire à partir du n° 8) et noir sur couverture beige ou blanche - Pagination :  variable - Prix et abonnements : Le numéro = 1 franc puis 1,25 franc (à partir du n°4), le n° 19-21 d'avril 1920 se vend à 2,50 francs, le n° 22-24 de juillet à 2 francs ; Abonnement (12 numéros) : d'estime = 20 francs ; ordinaire = 10 francs puis 12 francs (à partir du n°4) ; militaire = 5 francs puis 6 francs (à partir du n°4 ; l'abonnement militaire disparaît à partir du n° 11) - Rédaction : Louis Boumal, Lucien Christophe, Marcel Paquot - Secrétaire : Léon-Jean Herbos - Collaborateurs (liste non exhaustive) : Marius André, Franz Ansel, Georges Antoine, Julien Antoine, Claude Armel, Maurice Beerblock, Jean-Marc Bernard, Albert de Bersaucourt, Maria Biermé, Léon Bocquet, Emile de Bongnie, Saint-Georges de Bouhélier, Louis Boumal, Thomas Braun, Édouard Buisseret, Maurice Butaye, Albert Calay, Arthur Cantillon, Philippe Chabaneix, Lucien Christophe, Armand Colard, Emile Collinet, Charles Delchevalerie, Henri Dalby, Philippe Davesnes, Tristan Derème, Charles Derennes, Henri Dérieux, Fernand Divoire, Jean Dominique, Jean Dorsenne, Alfred Dubois, Maurice Dubois, Georges Duhamel, Richard Dupierreux, Georges Duquesnoy, Luc Durtain, Maurice Fabry, Florent Fels, André Fontainas, Paul Fort, André Foulon de Vaulx, Herman Frenay-Cid, Joachim Gasquet, Henry Gauthier-Villars, Louis de Gonzague Frick, Fernand Gregh, Harlette-Fernand Gregh, Herman Grégoire, Charles-André Grouas, Léon-Jean Herbos, Jean Hubaux, Ignace [pseud.], Gustave Kahn, E. Lacoste, Léo Larguier, Philéas Lebesgue, F. Hugues Lecocq, Legrand-Chabrier, Fernand Leprette, Octave Lohest, Marcel Loumaye, Xavier de Magallon, Elie Marcuse, Georges Marlow, Camille Mauclair, Fernand Mazade, Alphonse Métérié, Marcel Millet, Albert Mockel, Jean Panisel, Marcel Paquot, Cécile Périn, Georges Périn, Raymond Poincaré, Georges Poncelet, André-M. de Poncheville, Henri de Régnier, Joseph Rivière, L.-M. Robichon, Prosper Roidot, Jules Romains, Fernand Severin, Frans Smits, Marcel Thiry, Lucien-Paul Thomas, Jean Valschaerts, Charles Van Lerberghe, Léon Vérane, Francis Vielé-Griffin, Charles Vildrac, Robert Vivier, Maurice Wullens - Adresse (direction) : Z. 154, Armée Belge, puis à partir du n° 11, 34, rue Darchis, Liège - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Paul Michel, Dunkerque, puis sur les presses de l'Imprimerie Bénard, s. a., Liège]
LES CAHIERS D'AOÛT
N°3 (Août 1918)
[Date de publication : Août 1918 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Année, Numéro, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce Numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G. N°1152, du 6 Août 1918" - 3e de couverture : Ouvrages récents (liste de titres de Luc Durtain, Pierre Papillaud, Jean Gui, Roger de Nereys, Frédéric Boutet, Henri Ardel, Gyp, Très plaisante et récréative Histoire du très preulx et vaillant Chevalier Perceval, de Henry Bataille, Lysis, Jules Destrée, Pierre Daye, G.-V. Devas, Henry Marguy, Petit Annuaire des Écrivains, 5000 Noms et Adresses)  - 4e de couverture : Titre, Rédaction, Secrétaire, Chroniques mensuelles (Les Poèmes : Marcel Paquot ; Les Romans : Louis Boumal ; Le Théâtre, la Critique : Lucien Christophe ; Les Arts : L.-J. Herbos ; La Musique : Georges Antoine ; Les Lettres Néerlandaises : Frans Smits ; La Revue des Revues : Émile de Bongnie ; La Vie Humoristique : Ernest Genval), Abonnements - Pages [39-40] : muettes - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Fernand Severin : La Jeunesse du Poète, poème [en épigraphe, citation de Platon : "Kouphon kai pteveon ti..."] (p.1)
Charles Vildrac : Chant du Désespéré, poème [daté "1918"] (p. 2-3)

Luc Durtain : Le Père, poème (p. 3-4) ; Novembre, poème (p. 4)

Emile de Bongnie : Nonchaloirs, poèmes [numérotés I, II, III, IV] (p. 5-7)

Joseph Rivière : Il fait beau, poème (p. 8)
Maurice Butaye : L'Arbre, poème (p. 9), Quand je serai mort, poème (p. 10)

Marcel Thiry : Métaphysique, poème (p. 11)
[CHRONIQUES]
Georges Antoine  : Des formes musicales ["Au cours d'un récent commentaire de l'œuvre de Claude Debussy, nous nous sommes demandés dans quelle mesure ce novateur avait pu être amené à créer ou ébaucher de nouvelles formes musicales..." - daté "20 Juin 1918"] (p. 12-17)
Marcel Paquot : Les Poèmes [Luc Durtain : Lise. Crès. Paris] (p. 18-20)
Louis Boumal : Les Romans [Horace Van Offel : Le Tatouage Bleu, Albin Michel. Paris (p. 20-23) ; P. J. Toulet : Mon Amie Nane, édition du "Mercure de France". Paris (p. 24-25)] (p. 20-25)
Lucien ChristopheLe Théâtre et la Critique [Marthe Borely : La femme et l'amour dans l'œuvre d'Anatole France. Crès & Cie, Paris. (p. 26-28) ; Roger Allard : Baudelaire et l'esprit nouveau. Édition du Carnet Critique, Paris. (p. 29-31)] (p. 26-31)
Ignace : Propos d'un Tondeur [Le Théâtre au Front. - Un événement, mais énorme, dans les annales de ce théâtre est sur le point de se produire : on exécutera des œuvres flamandes ou françaises d'écrivains de chez nous... ; Oscar-Paul Gilbert et Yanilde (dialogue) ; Littérature "bolchevik". D'un journal wallon, ce savoureux poème : A CHABESKA / Danseuse des ballets russes, pour ce qu'elle a dansé "La Petite Fille Américaine" dans PARADE. / Chabelska, Chabelska, Chabelska, / O petite dactylo chauffeuse, / Muscles sportifs en danse bluffeuse, / 1, 2, 3, clic clic clac, kékseksa ?... ; Monsieur Maurice des Ombiaux n'est pas content... ; Monsieur Cammaerts n'a pas eu "la gloire de dater ses œuvres des tranchées de première ligne" et les visites qu'il a faites au front sont trop rapides pour qu'il puisse "chanter la guerre dans toute son horreur grandiose et sacrée"...] (p. 32-36)
*** : Le Mouvement intellectuel et artistique [Les Revues (liste de titres) ; Conférences : Tous les Vendredis à 17 heures 1/2, Conférence organisée par l'Art au Front dans les locaux de la Bibliothèque Militaire, Place du Marché, à La Panne ; Bibliothèques ; "Cercle Artistique et Littéraire de l'Armée de Campagne (local "In de Klok", La Panne). Le local est accessible aux membres depuis le 25 Août."] (p. 37-38)

lundi 14 février 2011

CENDRARS, COCTEAU, REVERDY, ROYÈRE, SUPERVIELLE, VALÉRY, VIELÉ-GRIFFIN : QUELQUES RÉPONSES A L'ENQUÊTE DU BUCCIN SUR L'UTILITÉ DE L'ART

[Puisqu'on a voulu lire quelques-unes des réponses à l'enquête reproduite dans le Cahier 7 du BUCCIN, c'est bien volontiers, d'autant que c'est un peu l'objet de ce blog que de susciter la curiosité des visiteurs & lecteurs, que je m'exécute :]

M. Blaise CENDRARS
Il n'y a pas d'art pour l'art. La politique et l'art, la morale et l'art sont des domaines nettement séparés. Mais l'œuvre d'art vivante est toujours en plein et dans la politique et dans la morale, puisqu'elle est située dans la vie, où elle explose sous forme du Beau, crée du vide autour de soi, renverse d'anciennes barrières avant d'élever l'Esprit à sa hauteur. Moralement, religieusement, politiquement, socialement, esthétiquement, l'important, c'est que l'esprit s'élève. Et c'est la fonction et la seule utilité de l'art.
Blaise CENDRARS.
M. Jean COCTEAU
L'utile et l'inutile en art se jugent d'un coup d'œil. C'est le poids d'un livre, une sorte d'odeur que l'esprit reconnaît.
Plus un artiste s'exprime et cherche la solitude, plus il "sert". D'autres se vulgarisent et atteignent la masse.
Jean COCTEAU.
19 juillet 1919.
M. Pierre REVERDY
Il me faut, pour répondre à votre questionnaire, répéter ce que j'ai déjà et toujours écrit et dit. Pour être pur et aujourd'hui neuf, l'art doit se dégager de tout ce qui risque d'en faire une imitation. Il tend à produire des œuvres qui sont une création. Ce n'est d'ailleurs au fond qu'une plus saine et catégorique manière de juger le but qu'on veut atteindre. On n'a jamais pu imiter, à peine suggérer par des moyens plus ou moins francs.
L'utilité de l'art est dans son domaine, bien entendu. L'Art pour l'Art n'est dangereux, mais non pas seul, que pour certains esprits qui n'ont aucun sens de la réalité tout court, celle qui pourtant nous heurte dans la vie. Mais il y a des illuminés de tous âges et de tous métiers ; des étudiants prétentieux qui boivent l'azur et d'autres leurs produits pharmaceutiques. Ils en meurent parfois et ceux qui restent prennent une haute idée de leur compétence et de leur génie poétique.
Ce n'est pas là qu'on peut bien discerner l'utilité de l'art.
Pierre REVERDY.
M. Jean ROYÈRE
Je reçois votre intéressant questionnaire à Tréboul, dans la maison où John-Antoine Nau est mort, et je ne puis m'empêcher de penser que la vie de ce grand poète est une réponse éloquente à votre enquête, car la vie de John-Antoine Nau ne saurait être distinguée de son œuvre : il fut l'artiste absolu et pour lui l'art n'était pas seulement la principale raison que nous ayons de vivre, mais le terme même de l'existence.
Comme lui, je ne pourrais comprendre que l'art fut asservi ni subordonné à une autre foi. Certes, après la plus effroyable des guerres et qui a mis au plan de la douleur la solidarité, l'amour de Dieu et l'amour des hommes sont forts. Mais l'illusion de "l'art catholique" et celle de "l'art social" doivent cependant être évitées. Ce n'est pas qu'on ne trouve souvent dans l'inspiration catholique matière à des chefs-d'œuvre, mais à condition de ne pas sacrifier un idéal à un autre. Ce sont là des vérités évidentes et que de grands catholiques, Huysmans et Nau entre autres, ont mises en pratique.
Puisque l'art est un absolu et porte en lui-même son utilité, il est à l'artiste non moins indispensable que l'air ; il peut être aux autres hommes qui ne sont pas des bourgeois d'une égale utilité. L'art est une sorte de physique en ce qu'il contient et révèle un aspect nouveau de la Nature. Les tableaux de Cézanne, les poèmes de Nau sont des vérités amples et profondes et qui font d'abord scandale comme fait toujours une vérité neuve. Ces vérités s'opposent aux vérités académiques et sont les axiomes de demain.
L'art est encore une morale et ses normes s'accordent au plus noble idéal humain. Il est enfin une religion en ce qu'il établit entre les artistes lointains le lien le plus fort et le plus doux.
Je ne veux pas dire que l'art empiète sur la Morale ou sur la Religion. Il n'est pas le devoir, il ne remplace pas Dieu, mais il est une manière de les aimer et cette adoration a quelque chose de la grâce divine.
Mais si l'art est un absolu, c'est parce qu'il est une expression et rien d'autre. Stricto sensu, l'art crée la vérité même qu'il devient et le nominalisme n'est le vrai que dans ce domaine. Il s'ensuit que la formule célèbre de "l'art pour l'art", qui est la vérité même, n'est à tout prendre qu'un beau pléonasme. Telle est l'essence même de l'esthétique et la vraie sauvegarde de notre aristocratisme. L'art est la seule région où l'individu triomphe et où la solitude soit féconde.
C'est pourquoi la vie de John-Antoine Nau ne fut qu'un long éblouissement et c'est ce qui explique qu'un homme qui était tout amour, toute sensibilité, ait vécu comme un goéland, au bord de la mer et loin des hommes.
Jean ROYÈRE.
M. Jules SUPERVIELLE
L'art peut être utile et inutile. J'incline vers l'inutile avec délices mais je comprends fort bien qu'on ne soit pas de mon avis. Ne devons-nous pas des œuvres admirables à l'art social, à l'art catholique et à d'autres arts appliqués ?
Ce n'est point le sujet traité, mais l'auteur qui importe ; on peut composer un chef-d'œuvre en regardant couler une source ou un robinet, voire en leur tournant le dos. Je n'ai pas eu jusqu'ici de préoccupations de moralité dans mes poèmes et si mon subconscient les a connues, j'affirme qu'il n'en a pas référé à
Jules SUPERVIELLE.
M. Paul VALÉRY
Je n'ai pas le loisir d'examiner dans le détail les questions que vous voulez bien me poser : je ne sais même pas si cet examen les laisserait subsister.
Mais je crois bien que M. Montfort est dans le vrai.
Quant à moi, le travail de l'esprit seul m'intéresse ; son objet m'importe assez peu. Littérature, politique, etc... ce sont des applications, suivant le besoin, le jour ou les circonstances...
Paul VALÉRY.
M. Francis VIE-GRIFFIN
On "utilisa" au front des pianos comme combustible ; on a épaulé des terrassements avec des corps pantelants de jeunes hommes ; or, ni l'instrument délicat ne sortit des mains de l'artiste, ni le beau chef-d'œuvre vivant ne sortit des mains du Créateur pour ces fins barbares et bestiales.
Aujourd'hui, il est question d'utiliser, aussi bien l'Art : on chercherait à en façonner je ne sais quel engin de guerre civile. Ne voit-on qu'en occurrence, il perdrait tout principe actif et toute efficacité à être manié, dans un but utilitaire, par des mains impures.
L'Art est rétif aux utilisations basses ; il ne s'accommode ni de politique ni de morale ; il œuvre en beauté pour la Beauté et, quand son labeur s'est affirmé en une œuvre, celle-ci implique, en son équilibre joyeux, cette perfection de la Vie où s'efforcent, semble-t-il, les politiciens et les moralistes de bonne foi.
 Francis VIE-GRIFFIN.

LE BUCCIN N°7 - [DÉCEMBRE ] 1919

[Titre : LE BUCCIN - Sous-titre [d'après la notice de la BNF] : littéraire, artistique et politique - Dates de publication : 15 juin 1918 (n°1) à août 1921 (n°11) [dernier numéro recensé à la BNF] - Périodicité : irrégulière - Lieu de publication : Bordeaux - Format : 135 x 183 mm - Couverture : imprimée en rouge (titre) et noir sur couverture beige - Pagination :  variable - Prix et abonnements : Non précisé sur le numéro en notre possession - Directeur : Gilbert-Charles - Gérant : L. Traillis - Collaborateurs (liste non exhaustive) : François-Paul Alibert, Henri Bouffard, Maxime Brienne, Jean Choski, Henry Cliquennois, Raymond Cortat, Henri Davezac, Gilbert-Charles, René Groos, Émile Henriot, Guy Lavaud, Jean Lebrau, Marcel Loumaye, Hervé Lucas de Peslouan, Paul Recht, Jacques Ritreix, André Thérive, Jean-Louis Vaudoyer - Adresse (direction) : 67, cours Victor Hugo, Bordeaux - Dépositaire : La Maison Française, 37, rue Falguière, Paris (XVe) - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Coopérative, 16, rue Saint-Siméon (Bordeaux)]
LE BUCCIN
2me année - Cahier 7 ([Décembre] 1919)
[Date de publication : [Décembre] 1919 - Couverture : Année, Cahier, Titre (en rouge), Sommaire, Dépôt à Paris - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : Sommaires des deux derniers numéros (15 juillet 1919 et octobre 1919)  - 4e de couverture : Le Buccin publie des Poëmes, Nouvelles, Essais, Chroniques de : Jean Choski, Henry Cliquennois, Raymond Cortat, Henri Davezac, Gilbert-Charles, René Groos, Marcel Loumaye, Hervé Lucas de Peslouan, Jacques Ritreix, etc. - Pages [62,63,64] : muettes - Page [1] : En-tête (Année, Cahier, Titre, Directeur, Adresse) - Pagination : 64 pages]
Sommaire
NOTRE ENQUÊTE
[Ce questionnaire a été adressé à diverses personnalités du monde des Lettres, dont nous publions les réponses : (Texte de l'enquête donné ci-dessous, partie "Documents") - (p. [1]-2)]
Réponses de : Madame Aurel (p. 3), Roger Allard [daté "22 juillet 1919"] (p. 4), Paul Æschimann [daté "27 juillet 1919"] (p. 5-6), Jacques Bainville (p. 6), Henri Barbusse [daté 2"2 juillet 1919"] (p. 6-7), Pierre Billotey (p. 7), André Billy (p. 8), Paul Blanchart (p. 8-12), Sylvain Bonmariage (p. 13-14), Marcel Boulenger (p. 15), René Boylesve [de l'Académie Française] (p. 15-16), Maurice Caillard (p. 16-17), Blaise Cendrars (p. 17), Henry Cliquennois, Jean Cocteau [daté "19 juillet 1919"] (p. 18), Léon Deffoux (p. 19), Tristan Derême (p. 19-25), Charles Derennes (p. 26-27), Louis Dimier (p. 27-28), Henri Duvernois (p. 29), Francis Eon [daté "20 juillet 1919"] (p. 29-30), J. Ernest-Charles (p. 30-31), Jacques Faneuse (p. 31), Jean de Gourmont (p. 31-32), René Groos (p. 32-34), Albert Lantoine [daté "22 juillet 1919"] (p. 34-35), Guy Lavaud (p. 35), Pierre Lièvre (p. 35-36), Eugène Marsan (p. 36-37), Albert du Moulin (p. 37), Jacques Morland [daté "29 juillet 1919"] (p. 37-38), Alphonse Mortier [daté "Bollène, ce 20 juillet 1919"] (p. 39-40), G. de Pawlowski [daté "19 juillet 1919"] (p. 41), M.-C. Poinsot (p. 41-42), Léo Poldès (p. 42-43), Pierre Reverdy (p. 43-44), Jacques Ritreix (p. 44-46), Joseph Rivière (p. 46), Louis Roubaud ["a répondu dans Le Pays"] (p. 47), Jean Royère (p. 48-49), Guillot de Saix (p. 49), Charles Saunier (p. 49-50), Alphonse Séché (p. 51), Edmond Sée, Jules Supervielle (p. 52), Georges Turpin (p. 53-54), Paul Valéry (p. 54), Francis Vielé-Griffin (p. 54-55), Waldemar George (p. 55-57)
Gilbert-Charles : Conclusion [Voir ci-dessous, partie "Documents"] (p. 57-58)
[CHRONIQUES]
G[ilbert].-Ch[arles].  : Les Livres [Marcel Boulenger : Les Trois Grâces, suivies de Mensonge, Société littéraire de France ; Mme Berthe de Nyse : Des Jardins d'Amour aux jardins funéraires, Tanit ; Alphonse Mortier : Le Témoignage de la Génération sanctifiée, Nouvelle Librairie nationale ; Jules Supervielle : Poèmes, Figuière ; Marcelle Berri : Le Velours rouge. Les "Tablettes" de Saint-Raphaël ; Jean Roux : La Lampe devant l'autel. Les "Tablettes" de Saint-Raphaël ; Charles de Guerville : L'Offrande à l'Amour (Revue des Indépendants) ; Charles Dornier : Les Sillons de gloire (La Maison Française) ; Léon Moussinac : L'Écharpe dénouée (La Maison Française) ; Lénine : Les problèmes du pouvoir des Soviets, Cahiers du Carmel, n°4 (Maison Française)] (p. 59-61)
Documents
NOTRE ENQUÊTE (p. [1]-2)
Monsieur et cher Confrère,
J'entends dire un peu partout, je lis dans différentes publications, qu'au lendemain de la guerre, l'art - sous peine de n'être plus - doit être "utile".

De quelle manière comprenez-vous cette utilité ? Croyez-vous que nous devons faire de l'art social ou de l'art catholique ? Vous ralliez-vous plutôt au point de vue de M. Eugène Montfort, qui écrivait dans les Marges de juillet 1904 : "On veut à présent que la littérature soit utile.

"A la vérité, on ne sait plus ce que c'est que la littérature. Le gros public, ne possédant point de culture littéraire ignore pourquoi il doit lire, comment lire peut lui être bon, et les écrivains, tout le monde l'étant, ignorent pourquoi ils doivent écrire, comment écrire peut être bon. Les uns et les autres ne comprennent plus que toute l'utilité de la littérature est de polir les esprits. Ils ne savent pas que rien n'est plus délicieux qu'un esprit fin, orné et poli, que c'est là le produit le plus cher et le plus rare, et encore qu'une nation n'a de prestige et d'éclat dans le monde qu'autant qu'elle possède beaucoup de ces esprits-là".

Je me permets encore, Monsieur et cher confrère, de vous demander quelle est votre opinion sur l'art pour l'art et ce que vous pensez de l'action politique de l'artiste. Jugez-vous, comme M. Eugène Montfort, que l'artiste se moque complètement de la politique, comme les partisans de l'"art social", que l'artiste doit mettre son œuvre au service de ses convictions, ou comme M. Jacques Rivière (Déclaration de la Nouvelle Revue Française, du 1er juin 1919), que l'artiste, tout en se gardant bien de l'indifférence politique, doit considérer le politique et le littéraire comme des domaines très nettement séparés.

Enfin, croyez-vous que l'artiste doit - dans ses œuvres - se laisser dominer par des préoccupations de moralité ?

On a ouvert des enquêtes similaires avant la guerre, mais nous pensons que maintenant cette consultation peut avoir la valeur d'un coup de sonde.
J'espère, Monsieur et cher Confrère, que vous voudrez bien m'honorer d'une réponse et je vous prie de croire à mes sentiments très distingués.
GILBERT-CHARLES
CONCLUSION (p. 57-58)
I. - Art social, art catholique.
"... l'illusion de "l'art catholique" et celle de l'"art social" doivent cependant être évitées. Ce n'est pas qu'on ne trouve souvent dans l'inspiration catholique matière à des chefs-d'œuvres, mais à condition de ne pas sacrifier un idéal à un autre."
Je souligne. Ainsi parle M. Jean Royère. Il faut aussi signaler que MM. Eugène Marsan, Roger Allard et René Groos - dans de fort belles réponses - s'entendent sur ce point.
Il est assez inutile de dire que je suis de leur avis.
II. - L'Art pour l'Art.
Pas d'art pour l'art. L'art prend racine dans la vie. Il serait vain de le confondre avec elle, encore plus vain et dangereux de les séparer.
M. Tristan Derême a exposé ce point de vue avec une maîtrise que je lui envie.
III. - Art et Politique.
D'abord une rectification. Dans la lettre qui ouvrait l'enquête, j'ai cru pouvoir résumer l'opinion de M. Jacques Rivière. Mais les termes dont je me suis servi sont de moi. Certains ont cru qu'ils étaient de M. Jacques Rivière.
Peut-être m'étais-je mal exprimé. Je prie le directeur de la Nouvelle Revue Française de m'en excuser.
MM. Eugène Marsan et René Groos se sont fort bien expliqués sur les rapports du politique et du littéraire tels qu'on doit les envisager, du moins il me semble.
Il est pauvre de confondre deux actions appartenant à des ordres tout à fait différents. Différents mais non séparés.
Je suppose que l'on me tient quitte de gloses supplémentaires.
IV. - L'Art et la Morale.
"La moralité n'a rien à voir avec l'art, bien entendu ! Le Beau suffit ; le Beau est divin ; le Beau demande toutes les minutes de la vie d'un artiste. Le Bien, par contre, est un idéal populaire ou devrait l'être", écrit M. Marcel Boulenger.
"Se laisser dominer par des préoccupations de moralité ?" Si je songe aux chefs-d'œuvres accomplis par l'humanité, la proposition me fait simplement sourire !" Telle est l'opinion de M. René Boylesve. L'auteur de ce livre charmant : La leçon d'Amour dans un parc, ne pouvait décemment en avoir d'autres. Mais que va-t-on penser de sa réponse à l'Académie, si tant est du moins que les doctes messieurs daignent jeter les yeux sur ces quelques feuilles.
Et M. Henri Duvernois cite Corneille et Balzac. - Corneille : "Dans la poésie, il ne faut pas considérer si les mœurs sont vertueuses, mais si elles sont pareilles à la personne qu'on introduit. Ainsi nous décrit-elle indifféremment les bonnes et les mauvaises actions, sans nous proposer les dernières pour exemple." Ni les premières je suppose !
Tel n'est point l'avis de M. Louis Dimier : "Quant aux égards moraux, il n'y a pas un bon ouvrage qui ne soit tenu de les garder ; puisqu'ils ne diffèrent pas de la vérité de l'existence."
M. Albert du Moulin est du même avis que M. Dimier et nous le fait savoir en deux lignes.
*
*   *
Il me reste donc à remercier tous mes correspondants de la bonne grâce dont ils ont fait preuve alors que tant d'enquêtes auraient pu les lasser. Je dois aussi m'excuser du retard apporté à la publication de leurs réponses. Qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de mes sentiments reconnaissants.
GILBERT-CHARLES.

dimanche 13 février 2011

LA REVUE DORÉE N°10 & 11 - AOÛT & SEPTEMBRE 1902

LA REVUE DORÉE
Nouvelle série - N°10-11 (Août-Septembre 1902)
[Date de publication : Août-Septembre 1902 - Couverture : Prix du numéro (Ce numéro : 80 centimes), Double numérotation (Troisième année (Tome VI), N°30 et 31 [suite de la numérotation de L'Effort de Paris] ; Nouvelle série, N°10 et 11, Août et Septembre 1902), Titre, mention (Ancien "Effort de Paris"), Sommaire, Adresse et Téléphone - 2e de couverture : Titre, Périodicité ("Paraît chaque mois"), Abonnements, Administration, "Les manuscrits, les livres et les revues doivent être adressés à M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. / Les abonnements, réclamations, changements d'adresse, à M. René JEAN, administrateur, 108, boulevard Haussmann", Présentation (La revue dorée, grâce à sa brillante collaboration, est la tribune véritable où s'exposent les tendances de la littérature moderne. / La revue dorée accueille tous les talents, sans distinction de groupes ni d'écoles. / La revue dorée est absolument indépendante et en dehors de toute politique ; il y sera traité de toutes les questions de Littérature, d'Art, de Critique, de Sociologie, de Philosophie, de Science, etc."), "Les manuscrits ne sont pas rendus.", "Jours de réception : les lundis et jeudis de 5 h. 1/2 à 7h. du soir (Téléphone 294-70)" - 3e de couverture : Encarts publicitaires pour "Étude G. Klein et Cie", " Gardella, Graveur héraldiste", "Toutes les élégantes soucieuses de leur beauté emploient le Glyco-Rose (Fluide adoucissant)" ; En vente aux bureaux de la Revue dorée : Les petites heures, poèmes de Georges Casella. Couverture illustrée de P.-F. Namur. 3,50 / Diptyque, par Madeleine de Valcombe, roman, format gd in-8°. Couverture de P.-Franz Namur. 3,00 / Le dégoût, poésies de J. Duchange. 3,00 / Hymne d'amour, poème de Jacques Duchange. 3,50 / La télégraphie sans fil expliquée au public, brochure grand in-8° illustrée, par Richard Popp. 1,50 / Sous presse : Un homme à l'amour, roman illustré de 35 dessins, par José Engel, édition de luxe sur papier glacé. En souscription. 3,50 - 4e de couverture : Vient de paraître : Georges Casella / Les petites heures / Éditions de la Revue dorée / Librairie J. Victorion, 4, rue Dupuytren, Paris, 1902 - 4 pages bleues non numérotées en fin de numéro : Page [I] ("Maison artistique du Phonographe Edison" ; Sommaire du numéro de Juillet) ; Page [II] (Publicités pour "Installations Électriques : Maison spéciale, 108, boulevard Haussmann", "Royale Reinette ! Liqueur exquise à base de vieille eau-de-vie de cidre / Menthe-Pastille tonique rafraîchissante" ; Page [III] ("Bières du Nord / Grande Brasserie centrale de Clary-en-Cambrésis / Demandez tous la Bière Brasseur" ; "Accumulateurs M. P. Transportables / S'adresser pour démonstration et renseignements, 108, boulevard Haussmann" ; Coupures de journaux : Le Courrier de la Presse / L'Argus) ; Page [IV] (La Renaissance Latine [Sommaire du numéro de Septembre 1902] ; Va paraître : La Revue Théâtrale, La plus luxueuse, la mieux informée, la mieux illustrée ; Spectacles [programme des théâtres]) - Pagination : 62 pages + 2 pages muettes]
Sommaire
ENQUÊTE SUR LA COURTISANE (p. [1]-25)
[A la suite d'événements récents, la Revue dorée a ouvert une enquête sur l'utilité et l'influence de la courtisane. / Les questions posées sont : / I. Pensez-vous que l'influence des courtisanes soit favorable au développement des civilisations et que cette influence ait été réelle et efficace sur les civilisations qui nous précédèrent ? / II. Croyez-vous que la présence des courtisanes dans la cité, soit conforme à l'évolution des sociétés modernes ? / III. Êtes-vous partisan de l'ingérence de l'État dans la vie des courtisanes ? / Voici par ordre alphabétique, les premières réponses qui sont parvenues à M. Georges Casella. (p. [1])]
Réponses de : Paul Adam (p. [I]-3), Maurice Barrès (p. 3), Marcel Boulenger [daté "Chantilly, 31 août"] (p. 3-4), Félicien Champsaur [daté "Saint-Martin Vésuvie, 23 août"] (p. 5), Diraison-Seylor [daté "Portsall, 28 août"] (p. 6-7), Franc-Nohain (p. 7), Ernest Gaubert (p. 7-8), J.-C. Holl (p. 8-9), René Jean (p. 9-11), Jean de la Hire (p. 11-12), Charles Léandre (p. 13), André Lebey [daté "de Venise"] (p. 14), Georges Lecomte [daté "Merville, 1er septembre 1905"] (p. 14-16), Jean Lorrain [daté "Plombières, ce 31 août"] (p. 16), Henri Malo (p. 17), Robert de Montesquiou (p. 17-19), Louis Payen (p. 20-21), Edmond Pilon (p. 21-23), Rachilde (p. 23-24), Octave Uzanne [daté "Saint-Pierre-en-Port, ce 24 août 1902"] (p. 24-25) ["Lire la suite de l'enquête sur la Courtisane dans le prochain numéro de la Revue dorée, auquel nous reportons les réponses de MM. Henry de Régnier, Willy, Binet-Valmer, Jacques Duchange, Albert Erlande, A. Gilbert de Voisins, Paul-Louis Garnier, Marcel Batillat, Edmond Jaloux, Gaston Salandri, Pierre de Querlon, etc... etc.]
Jacques Duchange : Le Fou (p. 26-28)

Frédéric Lamm : Ancêtres (p. 29-32)

Achille Segard : D'après Goya, poème [daté "Madrid, 1900"] (p. 33-34)

André Malécot : Odelettes familières : Nocturne [daté "10 juin 1902"] (p. 35-36), Méprise [daté "26 juin 1902] (p. 36), poèmes (p. 35-36)
Louis Payen : L'enfant malade, poème (p. 37)
Marcel Clavié : Offrande, poème [A la très chère] (p. 38)

J.-C. Holl : Tombée du soir, poème [daté "Mars 1900"] (p. 38-39)

Henry Alix : Regrets, poème (p. 39)
CHRONIQUES
Henri Malo  : Le Théâtre [La Compagnie Fermière (vallée du Mont-Dore) : Blanchette, l'Honneur ; sur la qualité des spectacles et l'influence d'Antoine en province] (p. 40-41)
P[ierre]. de Querlon, Louis Payen, Georges Casella : Les Livres [La Confession de Nicaise, par Pierre Valdagne (Librairie Ollendorff) - p. 42-43 ; Réflexions sur Nietzsche, par Paul-Louis Garnier (Édition de l'Ermitage) - signé P. de Querlon, p. 43 ; Poèmes de Chevreuse, par Henri Degron - p. 43-44 ; La Liaison fâcheuse, roman par Pierre de Querlon - p. 44 ; L'Immoraliste, par André Gide - p. 45-46 ; La banale Histoire, par Léon Bocquet - signé Louis Payen, p. 46 ; Les Vies parallèles, roman de Grande Ville, par Marius-Ary Leblond (Eugène Fasquelle, éditeur) - p. 46-47 ; La Foi nouvelle, recueil de poèmes, précédé d'un manifeste par les poètes de l'École Française (Eugène Fasquelle, éditeur) - p. 47 ; L'Arriviste, roman, par Félicien Champsaur (Albin Michel, éditeur) - p. 48 ; Histoire de Lucie, fille perdue et criminelle, par Saint-Georges de Bouhélier (Eugène Fasquelle, éditeur) - signé G. C., p. 48-49 ; La Vie d'un Poète, Essai sur Lenau, par Jacques Saly-Stern - p. 49-50 ; Diptyque, par M. de Valcombe (Revue dorée, éditeur) - p. 50-51 ; Hélène (Mercure de France, éditeur), Le Jasmin (Renaissance latine, éditeur) - p. 51-52 ; Le Triomphe de la Rose, par Maxime Formont (Lemerre, éditeur) - p. 52 ; Les Passantes, par François de Nion (Revue blanche, éditeur) - signé Georges Casella, p. 52-53 ; Six antans d'ingénuité, par Paul d'Orfeuil - signé G. C., p. 53-54 ; La Chevauchée d'Hélios, par Claudius Laroussarie - p. 54] (p. 42-54)
Richard Popp : La Science [La Télégraphie sans fil expliquée au public (suite) - A suivre] (p. 54-59)
René JeanLes Revues [La Renaissance latine progresse chaque jour. Son numéro d'août contient des articles du plus haut intérêt... ; Dans La Plume René-Albert Fleury chante les splendeurs de nos cathédrales gothiques... ; Les Poèmes seront lus par tous ceux qu'attire la magique sonorité des vers : Henri de Régnier y publie un magnifique sonnet... ; L'œuvre d'art international : La vie poétique à Lille de Léon Bocquet... ; La Revue Septentrionale : Une étude sur Jules Breton... ; Aujourd'hui, des notes d'art d'Edmond Pilon... ; Le Penseur : l'âme maternelle de J.-C. Holl ; Le poète somptuaire, H. Fleischmann, remplit les colonnes de La Flamme et de La Revue Mauve du bruit de ses colères... ; L'action Méridionale : E. Gaubert, H. Rigal, etc. ; La Revue Provinciale : Albert Vidal, Paul Villa ; La Revue du Bien, La Critique, La Simple Revue, l'Idée Libre, La Pensée, La Revue Libre, La Revue Stéphanoise, Le Sonnet, Le Promontoire, La Sylphide, Le Gotha Français, etc., etc. ; Dans Le Tout-Lyon, ces vers de Pol Levengard adressés à Hector Fleischmann... (p. 60-61)
*** : Échos [Notre confrère, M. Victor Thomas, sous ce titre : L'Épreuve a eu l'initiative de grouper les reproductions des œuvres principales des maîtres hollandais et flamands. Il faut le remercier d'avoir eu l'heureuse idée de mettre à la portée de tous cette merveilleuse flore artistique. La revue d'art, L'Épreuve, paraîtra prochainement.] (p. 62)