LES CAHIERS DE NOVEMBRE
N° 18 (Novembre 1919)
[Date de publication : Novembre 1919 - Couverture : Mention ("En hors texte : Bonheur de Georges Petit"), Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N°, Adresse - 2e de couverture : Sommaire, Mention ("Des difficultés matérielles nous obligent à remettre à un prochain numéro la publication de l'étude annoncée sur l'oeuvre du sculpteur Georges Petit.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... / Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal ; En préparation : La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / Nous possédons encore quelques-uns des numéros qui furent publiés au front belge. On peut se les procurer aux Cahiers contre envoi de 2 frs.") - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne la revue à Marcel Paquot, 34, rue Darchis, Liège", Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Hors texte : Bonheur de Georges Petit (photographie signée J. L.) - Pagination : 32 pages]
Georges Petit : Bonheur, sculpture (hors texte)
Francis Vielé-Griffin : Épode, poème en vers libres (p. 3-4)
Prosper Roidot : Poèmes : I. L'automne tout à coup jette une plainte aiguë... (p. 5) ; II. Dans la maison luisante au fond de la vallée... (p. 5-6), poèmes en vers libres (p. 5-6)
Fernand Mazade : Les roses du soir, poème (p. 7)
Louis de Gonzague Frick : Chironomie en Artois, poème [en note : "L'héroïne de ce poème habite à Estrée-Cauchy (petit village du Pas-de-Calais), une maison qui abrita jadis les pâmoisons de Gabrielle d'Estrées qu'incommodait l'odeur hircine de son royal amant..."] (p. 8)
Charles-André Grouas : Paysage mystique, poème [A Lady E. K...] (p. 9)
André Foulon de Vaulx : Visages dans le Soir, poème [en 10 sections numérotées de I à X] (p. 10-15)
Marcel Millet : Une chose nous reste, poème (p. 16-17)
Robert Vivier : A propos d'Obermann et d'un sonnet de Baudelaire, étude [sur une source de "L'Ennemi" de Baudelaire trouvée dans le roman de Senancour] (p. 18-21)
Alfred Dubois : Les Livres [France Ardel. - Petites notes sur de grandes heures (Edit. des Tablettes) ; Jean Azaïs. - L'abri 56-A-2 (Edit. Arts et lettres) - (p. 22) ; L'Espionne, du même (Edit. Arts et lettres) - (p. 22-23) ; Armand Flourens. - Tartarin s'en va-t-en guerre (Edit. Les Argonautes) - (p. 23) ; F.-H. Grimauty. - Six mois de guerre en Belgique, par un soldat belge (Librairie Perrin) - (p. 23-24) ; Charles Briand. - Le Sang, roman (Edit. La Renaissance du Livre) - (p. 24-25) ; Léon Chancerel. - Le Mercredi des Cendres (Edit. La Renaissance du Livre) - (p. 25)], comptes rendus (p. 22-25)
Robert Vivier : Les Revues [Les Écrits Nouveaux (juin-juillet) publient des vers de Guy-Charles Cros... ; Les Marges bataillent vaillamment, pour l'indépendance de l'art, contre la tendance qui pousse les littérateurs d'aujourd'hui à s'embrigader... ; Le Divan (septembre-octobre) donne une glose mallarmiste signée C. S.... ; Les Cahiers Idéalistes français (août-septembre) : quelques poèmes, et la fin d'une intéressante étude d'Edouard Dujardin. ; Ariste publie toujours des éditions soignées... ; Les Belles Lettres (octobre), revue surtout critique où nous remarquons Sébastien-Charles Leconte. Les Tablettes, très parnassiennes. La Revue Romande. Le Scarabée. Les Humbles. Le Carnet Critique. Le Franc Parleur (anti-alcoolique, moral et social). Le Petit Messager des Arts et des Artistes. Le Crapouillot est illustré d'une façon amusante, mais il me semble qu'il s'occupe trop de l'art du cinéma. Dans La Rose Rouge; Louis de Robert s'amuse puérilement à corriger les audaces syntaxiques de Flaubert... ; Dans Sic (15 et 30 juin), il y a un délicieux Poème-Paysage signé P. A. B. ; Les Facettes hébergent des poètes, parmi lesquels Loumaye et Chabaneix. ; Les Chants de l'Aube consacrent leur cahier d'août à une remarquable étude du poète Frenay-Cid sur les Quinze dévôts mystères du Rosaire de Notre-Dame pour les gens de Wallonie... ; Le Thyrse publie, tous les quinze jours, des études critiques, des contes, des poèmes, trop souvent évocateurs d'échos bien connus... ; Hélianthe (juillet-août) présente élégamment des proses d'une éloquence un peu journalistique, et des vers sans grande originalité... ; L'Art Libre a publié de beaux articles de Romain Rolland, de Léon Werth, de René Arcos... ; L'Horizon publie des études intéressantes sur la littérature et les arts... ; La Lucarne nous vient de Liège. Essais très sympathiques de jeunes poètes... ; Dans ses Etudes littéraires, Joséphin Milbauër n'hésite pas à prendre au collet André Suarès... ; La Cité (urbanisme, architecture et art public), Le Pays Belge, Haro, La Bataille Littéraire. ; Le Flambeau (octobre) publie un choix d’œuvres des poètes du front...], comptes rendus (p. 26-30)
Octave Lohest : Italiques..., étude [voir ci-dessous] (p. 31)
Ignace : Propos d'un Tondeur [Le Théâtre Belge et ses couveurs. - On a pu lire dans les gazettes ce communiqué... ; Un amateur de poésie. - Abruptement, sans crier gare, M. Georges Vitry, qui opère dans le Thyrse, nous envoie ce direct à la mâchoire : "Sait-on qu'Ernest Dupuy et Charles Fuster sont de très grands poètes ?" Puis il passe. Avouons-le : on ne fait pas des blagues comme ça...], polémique (p. 32)
Documents
"Italiques..."
Remy de Gourmont, avant de mourir, nous a laissé avec dédain de funèbres prédictions. La guerre nous ayant très fortement secoués de la tête aux pieds et de la plus légère illusion aux pus graves principes, nous nous remettrons malaisément. Nous serons des convalescents, de lugubres convalescents ; et la littérature "atteindra un degré inconnu d'ennui, peut-être un degré tel qu'elle périra".
Ce n'est guère réjouissant, une littérature d'ennui. Cela va augmenter d'une manière inattendue et, à mon sens, très pénible, le prix de la Victoire.
Mais Remy de Gourmont ne s'est-il pas trompé ?
Depuis la mort du Livre, il pleut sur la Belgique littéraire des revues d'avant-garde diverses, coûteuses et innombrables. Dévoileront-elles l'énigme ?
Le Thyrse, vénérable et mystérieux ; l'Art libre, qui joue du Romain-Rolland ; le Flambeau, très politique ; Haro ! qui vend des vers bolcheviques dans du papier d'emballage ; Hélianthe, avec hors-textes ; Lumière, qui publie du Charles Conrardy, comme tout le monde ; La Jeunesse nouvelle, au frontispice original ; La Bataille littéraire ; Les Chants de l'Aube...
Le Sphinx reste muet, et s'il parle, c'est en se contredisant. Littérature d'ennui ? De fait, les poètes chantent peu les joies humaines. Comme des lettres sereines nous apaiseraient ! Qui nous débarrassera de la littérature bruyante et sentimentale, tragique ou sombre, dite "de génie", apparemment profonde, sociale et triste, triste ? Les poètes et les romanciers nous doivent de la clarté, de la lumière joyeuse et cette minutieuse finesse des lettres françaises, apparemment superficielle, fatalement triste aussi, comme la vie, mais sans amertume ni sanglots indécents, et qui donne aux lèvres le sourire de l'esprit.
Octave LOHEST.
"Bonheur"
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Georges Petit. - Bonheur (hors texte) |
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