dimanche 8 mai 2011

LE MAIL N°15 - PRINTEMPS 1930

[Titre : LE MAIL - Sous-Titre : Revue de littérature, d'art et de critique paraissant dix fois par an, puis, à partir du n°11, Cahiers trimestriels de littérature publiés par les Artistes orléanais - Dates de publication : Décembre 1927 (n°1) à hiver 1931 (n°17) [?] - Périodicité : mensuelle (10 numéros par an) puis trimestrielle - Lieu de publication : Orléans - Format : 190 x 240 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture crème - Pagination :  variable ; pagination suivie - Prix et abonnements (à partir du n°11) : Abonnement (Un an - France) = 22 francs ; Abonnement (Un an - Étranger) = 30 francs ; Abonnement (Édition de Luxe) = 50 francs - Directeurs : Marcel Abraham (3, rue Théodore de Banville, Paris) et Roger Secrétain (7, rue du Colombier, Orléans) - Collaborateurs (liste des principaux collaborateurs dressé d'après Richard L. Admussen avec quelques compléments) : Marcel Abraham, Alain-Fournier, Robert Aron, Roger Ayrault, René Berthelot, Emily Brontë, Pierre Cassel, Jean Cassou, Jean Cocteau, Jacques Copeau, Fernand Divoire, Georges Duhamel, Florent Fels, Gustave Flaubert, Stanislas Fumet, Georges Gabory, Hugo von Hoffmenstahl, Georges Hugnet, Max Jacob, Edmond Jaloux, Georges Jamati, Paul Jamati, Francis Jammes, Justin Klotz, Charles Leroy, André Lhote, Pierre Mac Orlan, André Maurois, Henri de Montherlant, Paul Morand, Roger Nathan, Charles Péguy, Robert Pignarre, Jean Prévost, Henri de Régnier, Rainer-Maria Rilke, Jean Royère, Saint-Pol-Roux, Roger Secrétain, Alain Serdac, Louis-Joseph Soulas, André Spire, Jules Supervielle, Paul Valéry, André Wurmser - Gérant : P. L. Lefebvre - Adresse (administration) : 17, rue de l'Ange, Orléans - Dépôt à Paris : Librairie Gallimard, 15, boulevard Raspail (7e) - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Orléanaise, Orléans]
LE MAIL
N°XV (Printemps MCMXXX)
[Date de publication : Printemps 1930 - Couverture : Titre, Sommaire (contenu : textes et illustrations), Sous-Titre, Numéro, Date - 2e de couverture : Fédération des Artistes Orléanais, Titre, Sous-Titre, Directeurs, Adresse, Dépôt à Paris, Abonnements, mention ("Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à l'un des directeurs. Tout ce qui concerne l'administration et les abonnements à la revue Le Mail, Orléans, 17, rue de l'Ange. Les articles publiés n'engagent que leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés") - 3e de couverture : Achevé d'imprimer ("Il a été tiré de ce numéro, achevé d'imprimer le quinze mai mil neuf cent trente par l'imprimerie orléanaise, à Orléans, pour la Fédération des Artistes Orléanais, quarante exemplaires sur vélin pur fil Lafuma. Ces exemplaires contiennent une épreuve sur Japon, signée par l'artiste, du bois original de Louis-Joseph Soulas") - 4e de couverture : muette - 4 pages détachées servant de page de titre et de faux-titre à la 3e année de la revue : Page [I] (Titre) ; Page [II & IV] (muettes) ; Page [III] (Titre, Sous-Titre : revue de littérature, 1930, Troisième année, Fédération des Artistes Orléanais, Lieu de Publication) - Quatre pages publicitaires marron, non numérotées réparties en début et en fin de numéro : Page [a] Fédération des Artistes Orléanais (musique, beaux-arts, littérature - Président : M. Antoine Mariotte, Vice-Président : M. Jean Nouveau, Secrétaire : Mlle Jacqueline Paulmier - Section Peinture : MM. Jean Nouveau, président, Paul Cordonnier, Louis Simon, Pierre L. Lefebvre, André Mahon, Mlle Jacqueline Paulmier, M. Louis-Joseph Soulas - Section Lettres : MM. Marcel Abraham, Roger Secrétain, directeurs du Mail, René Berthelot, Paul Jamati, P.-L. Lefebvre, Robert Lejeune - Section Musique : MM. Antoine Mariotte, président, Louis Arnoux, Roger Charoy, Henning), Encarts ("Tous les Ouvrages nouveaux sont en vente à la Librairie G. Luzeray, 84, Rue Royale, Orléans" ; "Nous prions instamment nos abonnés de vouloir bien nous adresser le montant de leur réabonnement au MAIL pour l'année 1930, dès la réception du présent cahier. Compte chèques postaux Le Mail, Paris, 1.113-48") ; Page [b] La Nouvelle Revue Française a publié dans son numéro du 1er Mai un "Hommage à Mistral" (sommaire et bulletin d'abonnement) ; Page [c] Chez Plon ("Le Roseau d'Or" Œuvres et Chroniques : Lettres d'Alain-Fournier à sa famille (1905-1914) ; "La Palatine" Collection d'éditions originales : Marc Chadourne, Cécile de la Folie ; Journal de la Comtesse Léon Tolstoï) ; Page [d] ("La Marque qui s'impose ! Dans tous les Cafés demandez un Picon apéritif à base d'Oranges et de Quinquina)  - Page [1] : Sommaire - Page [2] : muette - Pagination : 88 pages]
Sommaire
Gustave Flaubert : Lettre à Frédéric Baudry [présentation : "Il ne faut pas avoir la superstition de l'inédit : c'est un mérite assez mince en soi et que seuls peuvent goûter pleinement les amateurs de petites curiosités littéraires. Inédit n'est pas toujours synonyme d'intéressant. C'est pourtant ici le cas et nos lecteurs remercîront avec nous M. Pierre Lambert, son possesseur, de nous avoir libéralement permis de publier cette lettre de Flaubert, au moment où, précisément, on va célébrer le cinquantenaire du grand écrivain. / Les lettres où Flaubert parle de Madame Bovary sont très rares. Celle-ci a été écrite le mardi 17 février, dix jours après l'acquittement de l'auteur..."] (p. [3]-5]) suivie de la reproduction fac-similé de la lettre (p. [6]-[9])
Saint-Pol-Roux : Prière sur les plaies de Max Jacob [Daté "Août 1929" ; note : "Au cours des vacances dernières notre grand ami Max Jacob a été victime d'un accident d'automobile dont il souffre encore. Les journaux relataient ainsi sa malchanceuse aventure : "On apprend de Brest qu'un torpédo, piloté par l'écrivain Max Jacob, actuellement en vacances dans sa famille, a capoté. L'accident s'est produit entre Coray et Quimper. Max Jacob, qui pilotait le véhicule, a été relevé avec une forte luxation de l'épaule et des contusions multiples." Aux vœux de rétablissement que Saint-Pol-Roux adresse si lyriquement à son frère en poésie, nous nous joignons de toutes nos forces."] (p. [10])

Stanislas Fumet : Poésie 1930 (p. [11]-18)

Émily Brontë : Poèmes : "Quand les jours de beauté parent le val..." ; "Dans des cachots obscurs je ne puis pas chanter..." ; La Dame à sa guitare ; Avertissement et Réponse [traduction de Maurice Venoise] (p. [19]-21)

Paul Jamati : Marcel Roche [avec deux reproductions hors texte de tableaux de Marcel Roche : Nature morte aux livres et Nu à l'étoffe marocaine, et un dessin au trait du même : Nu de dos (p. [26])] (p. [22]-31)
Marcel Abraham : Saisons, poèmes (p. [32]-33)

Pierre Cassel : Mort de Béchannes [citation de Tagliafico en épigraphe : "Où courez-vous ? / La mort vient assez vite !"] (p. [34]-36)
Justin Klotz : La Tour d'ivoire, poème (p. [37]-41)
André Wurmser : La Jalousie [A Paul Cuvillier L'Heritier - en épigraphe, citation de Paul Verlaine : "Mais ce fut un jour plein d'amer plaisir / Quand je m'aperçus que j'avais raison."] (p. [42]-48)
Louis-Joseph Soulas : Le Bourg de Patay, bois gravé original (p. [49])
CHRONIQUES
Roger Ayrault : Commentaires [Après la mort de Hofmannsthal] (p. [50]-56)
Robert PignarreLa Poésie [I. - H. Michaux. Mes Propriétés ; II. - O. V. de Milosz. Poèmes ; III. - A. Salmon. Carreaux ; IV. - P. Guégen. Jeux Cosmiques ; V. - G. Chennevière. Œuvres poétiques - suivis d'un "post-scriptum" de M[arcel]. A[braham].] (p. 57-61)
Marcel Abraham : Les Romans [C.-F. Ramuz. Fête des Vignerons ; Les frères Rosbroek (Gabriel Enault). Désiré Gogibus ; Jean Paulhan. Le guerrier appliqué ; Drieu la Rochelle. Une femme à sa fenêtre - suivis d'un "P. S." rendant brièvement compte de Simone Ratel. Trois parmi les autres] (p. 62-66)
Robert Aron : Le Théâtre [Patchouli d'Armand Salacrou ; Juliette de Georges Neveux] (p. 66-69)
Roger Nathan : Les Beaux-Arts [Chez Bernheim jeune ; La peinture contemporaine ; Mme Vige] (p. 69-70)
Alain Serdac : Le Cinéma [Rupture de l'ombre] (p. 71-73)
LA VIE ARTISTIQUE ORLÉANAISE
René Berthelot : Les Concerts [Le deuxième concert d'orchestre ; La présentation du film Beethoven ; La séance Schubert ; Le quatuor Andolfi ; Le troisième concert d'orchestre ; Le récital Capoulade ; La soirée d'Art ; M. Raoul de Koczalski ; Memento] (p. [74]-82)
Charles Leroy, Roger Secrétain : Les Conférences [M. de Marcillac - signé Charles Leroy ; M. Marcel Abraham ; M. René Berthelot ; Jacques Copeau dans "Macbeth" ; M. Albert Lerminier ; M. Raymond Las Vergnas  - signés Roger Secrétain ; Le monument à Charles Péguy] (p. 83-88)

lundi 2 mai 2011

LE NAIN ROUGE N°4 - JUIN 1909

LE NAIN ROUGE
N°4 (Juin 1909)
[Date de publication : Juin 1909 - Couverture : Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-Titre, Illustration (en rouge et noir), Prix et Abonnement, Adresse - 2e de couverture : Bibliographie (Terre d'Oc par Émile Pouvillon (Plon-Nourrit) - signé L[ouis]. M[andin]. ; Rémy de Gourmont et son œuvre par Paul Delior (Mercure) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; Provinciales par Jean Giraudoux (Grasset) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; La Jeunesse de Charles-Marie par Robert de Beauplan (Sansot) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; La Chanson de Naples par Eugène Montfort (Fayard) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; De la poésie scientifique par René Ghil (Castein-Serge) - signé A[ndré du] F[resnois]. ; Attitudes par Sylvain Bonmariage (Société Française d'éditions modernes) - signé L[ouis] M[andin]. ; Le Laurier et les Roses par Henry Rigal (Grasset) - signé S[uzy]. L[eparc].) - 3e de couverture : Publicité pour les éditions Dorbon-Aîné (dernières parutions) - 4e de couverture : Titre, Directeur et Administrateur, Présentation ("Le Nain Rouge est une petite revue rédigée par un groupe d'amis, qui n'a d'autre prétention que de chercher à être un recueil de chroniques et de poésies point trop ennuyeuses à lire. / Quelques notes bibliographiques et un supplément théâtral rédigé par M. J. Hermet-Manégat complètent la sauce. / Et les personnes qui ne la trouvent pas de leur goût sont tout à fait libres de ne pas verser les cent sols donnant droit aux douze fascicules qui paraîtront dans l'année."), Sommaire - Deux pages non numérotées en fin de numéro : Page [I] Encarts publicitaires (Nouvelle Librairie Nationale : Henri Dutrait-Crozon, Précis de L'Affaire Dreyfus avec un répertoire analytique, Un vol. in-16, de XIV-812 p., reliure peau souple. 6 fr. ; Louis Dimier, Les Maîtres de la Contre-Révolution au XIXe siècle... ; Hervé de Rauville, L'Ile de France contemporaine... // Photographie d'Art H. Sjövall) ; Page [II] muette - Pagination : 32 pages + XXX pages]
Sommaire
Raymond de La Tailhède : Sonnets : "Ce n'était pas l'amour, mais une ombre ennemie..." (p. [113]) ; "O nuit, ô nuit livide incrustée en ma chair..." (p. 114) ; "Tu ne peux te douter, pauvre tête chérie..." (p. 115)
Louis Thomas : Le Roi fou (p. [116]-117)

Julien Ochsé : Netskés, poème (p. [118]-119)

Louis Mandin : Julien Ochsé (p. [120]-124)

Henri Gadon : Ile de France, poème (p. [125]-127)
Paul-René Cousin : Petit Tableau, poème (p. [128])

Albert Clarke : Le sceptique Frédéric II (p. [129]-132)
Émile Henriot : Le Sage, poème (p. [133]-135)
Georges Pierredon : Carmen, ma femme. Confession d'un artiste [précédant la signature : "Pour réalisation conforme"] (p. [136]-137)
André du Fresnois : Bulles de savon [Des revues (voir Document) ; Monument (voir Document) ; Incongruités. - Il y eut le concours de poésie de l'Odéon...] (p. [138]-144)
J. Hermet-Manégat : La Vie théâtrale. Supplément au "Nain Rouge" [Beethoven. Pièce en trois actes en prose de M. René Fauchois. Théâtre de l'Odéon (p. [XLIX]-LIII) ; L'Impératrice. Pièce en quatre actes et sept tableaux de M. Catulle Mendès. Théâtre Réjane (p. LIII-LVIII) ; Le Greluchon. Pièce en trois actes de M. Maurice Sergines. Théâtre de l'Athénée (p. LVIII-LX) ; L’Âne de Buridan. Pièce en trois actes de MM. Robert de Flers et G.-A. de Caillavet. Théâtre du Gymnase (p. LX-LXI) ; Connais-toi. Pièce en trois actes de M. Paul Hervieu. Comédie française (p. LXI-LXVIII) ; Comédie Française. A travers le répertoire (p. LXVIII-LXXIII)] (p. [XLIX]-LXXIII)
Candide : Notes [M. Jean Nouguès. - C'est un homme qui n'est pas très grand, qui n'est pas très gros, mais qui est assez rond tout de même... ; Cyril. - Retenez ce nom : c'est celui d'un jeune homme qui vient de faire paraître un recueil de nouvelles, son premier livre... ; La Nouvelle Revue Française. - Depuis février 1909, MM. Gide, Copeau, Ruyters, Schlumberger publient une revue littéraire qui est à l'heure actuelle la meilleure de ces revues, et presque la seule puisque Vers et Prose ne paraît, à notre regret, que tous les trois mois, et que ce délicieux humouriste qui a nom Jean Royère a définitivement réussi à faire de la Phalange une succursale de Charenton... ; Noir et Blanc. - Annonçons pour octobre, une nouvelle revue, intitulée Noir et Blanc, et qui paraîtra sous le "contrôle" de MM. Julien Ochsé et Louis Thomas. ; Littérature. - Nous avons reçu la lettre suivante, que nous nous faisons un devoir d'insérer. Ainsi sera fait pour tous les esprit du même style : Monsieur et cher Collègue, / Un hasard m'a mis entre les mains le numéro de votre revue le Nain Rouge et je viens avec mes bien vives félicitations vous formuler une demande d'abonnement. Vous voudrez bien m'en faire le service à l'adresse de la revue Idées Libres, à laquelle je collabore et qui a son siège, 39, rue Peyrolières ou bien chez M. Carl Max, 11, rue Baour-Lormian, à Toulouse. / J'ai été extrêmement intéressé par le courage, la jeunesse et l'originalité de la plupart de vos collaborateurs et je me trouve d'emblée en parfaite communion d'idées avec la plupart d'entre vous. Ceci me détermine à vous proposer d'être votre correspondant à Toulouse ou en tous cas à vous adresser une chronique concernant les manifestations provinciales du Foyer que vous pourriez insérer, si elle vous paraît cadrer avec la tournure générale de votre Revue. / Vous recevrez cette étude par un prochain courrier. Si elle ne pouvait passer chez vous, veuillez me la retourner afin que je puisse l'envoyer sans trop tarder à la Revue Les Tendances Nouvelles à laquelle je collabore. / Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments bien sympathiques. / Numa Violette. / Toulouse, 11 avril 1909.] (p. [LXXIV]-LXXVIII)
Document
"Bulles de Savon"
Des revues
Dans un temps où l'anarchie apparaît partout, dans les esprits, dans les institutions, dans les mœurs, il convient de signaler quelques revues dont l'existence témoigne d'un essai d'organisation.

La publication de M. Georges Deherme, La Coopération des idées, s'adresse à tous les esprits qui s'efforcent de tirer du chaos présent les pierres d'un édifice d'ordre et de civilisation. Le nom du directeur dit assez que l'on n'y admet d'autre méthode que le (sic) discussion loyale, d'autre principe que la sincérité. M. Deherme a publié un livre sur la Démocratie vivante. Ai-je besoin d'ajouter que par démocratie il n'entend point le règne des sots et des canailles ? Ce n'est pas davantage ce régime de liberté dans lequel tous les appétits librement déchaînés, et que nul frein - tradition, famille, corporation - n'enraye plus, se heurtent dans une mêlée où le plus faible est étouffé. Cette démocratie, vivante, parce qu'organisée, ressemble plutôt à la société d'ancien régime. M. Deherme sera sans doute qualifié de réactionnaire, épithète que méritent et Renan, et Comte, et tant d'autres auxquels la démocratie, dans son ignorance, a élevé des statues. Elle les renverserait demain, si elle pouvait être sensible à l'ironie de leurs bouches muetttes.

La pensée de M. Deherme procède surtout d'Auguste Comte. Dans un petit livret récent, consacré au sociologue et à son œuvre, M. Deherme reconnaît sa dette et publie sa reconnaissance. Je le recommande aux personnes qui veulent prendre une vue exacte des doctrines positivistes, si généralement méconnues. D'Auguste Comte encore se réclament les écrivains de la Revue critique des idées et des livres, qui se rapprochent par plus d'un point des opinions de M. Georges Deherme. Ils en sont séparés par leur conception du pouvoir politique. A la suite de M. Charles Maurras, cet admirable poète de la dialectique, ils posent le principe monarchique comme base nécessaire de toute œuvre française. M. Deherme, après Comte, s'occupe moins de la nature du pouvoir que de son application. Mais comme les uns et les autres tombent d'accord sur certaines nécessités présentes ! C'est que chez des esprits de cette valeur, la discussion, qui divise les médiocres, aboutit presque toujours à une entente. Leurs adversaires, qui évitent de les attaquer de front, ne confessent-ils pas leur faiblesse ?

Les Marches de l'Est, luxueux recueil trimestriel, se proposent de montrer que "Alsace, Lorraine, Luxembourg, Ardennes, pays wallons, désunis par les hasards des guerres et des traités, ont connu des gloires communes et ont toujours participé à la même civilisation".

Tout ce qui touche l'histoire politique, militaire ou artistique des provinces comprises entre le Rhin et l'Escaut, formera donc le champ d'action ouvert aux collaborateurs.

Le premier numéro comprend des articles ou des chroniques de Mme la comtesse de Noailles ; MM. Dumont-Wilden ; Charles Demange, dont le premier ouvrage, Le livre de Désir, un peu trop mièvre, un peu trop obscur, prouve une sensibilité bien délicate et des qualités de style qui s'affermiront à mesure que la pensée deviendra plus riche ; Georges Ducrocq, Maurice des Ombiaux, notre collaborateur Désiré Ferry, etc.

M. Maurice Barrès y a écrit une préface, assez écourtée, car il s'occupait dans le même temps à diriger les premiers pas de sa Colette. Il nous parle d'elle : "J'aurais plus de succès à la foire, si j'y portais une perruche. Mais j'ai cherché à faire aimer une fauvette de nos climats." Voilà de quoi réjouir tous ceux, et j'en suis, qui dans le doctrinaire des Bastions de l'Est, se plaisent à retrouver parfois le jeune ironiste qui aima Bérénice, notre sœur tendre et ployée. Jeune : c'est la jeunesse qui nous séduit en Barrès. Mon ami Maxime Detresle me parlait naguère, en souriant un peu, ainsi qu'il sied, de l'émotion dont il fut saisi le jour qu'il vit pour la première fois Maurice Barrès à la Chambre :

"Grand et mince, en veston, les traits accentués de la face adoucis par la distance, Barrès, me dit-il, regardé du haut des tribunes, a toujours vingt-cinq ans. Les travaux de la pensée ne dégradent pas une figure d'homme, pas plus qu'un corps de femme les travaux de l'amour. Les belles têtes d'homme, qui sont les têtes d'artistes, restent belles jusqu'à la fin. Les beaux visages de femme, qui sont les visages d'amoureuses, gardent longtemps leur grâce et leur rayonnement. Il est certain que les angoisses intellectuelles ont rarement contribué à déterminer l'alopécie de nos parlementaires. L'exemple de Barrès m'incline à penser que les idées sont la graine dont naît une chevelure vivace.

"Ce jour-là un député socialiste, ayant besoin de son témoignage et par manière d'artifice oratoire, parla "du beau fleuron que Maurice Barrès ajoute à la couronne littéraire de la France". Là-dessus, murmures à l'extrême-gauche. On n'y goûte pas Barrès. Comment avoir du talent sans être au moins radical ? Ce ne fut pas le chahut que déchaîne la colère, mais le petit glapissement indécent de l'envie. Je prends toujours un plaisir aigu à découvrir dans sa naïveté la haine que suscite toute supériorité de l'intelligence. La sympathie, dit Auguste Comte, est le grand mobile de l'action. Sans doute, mais pour certains esprits, le mépris en est un autre. Barrès, tu le penses bien, ne  broncha pas. Mais son regard ! Son regard - je l'imaginai peut-être - qui domina sur l'obscur grouillement de ces larves..."

Et côte à côte, Maxime et moi, nous relûmes dans un ancien fascicule d'une petite revue, le Commentaire d'un regard, par Eugène Marsan.
Monument
Le cercueil, dressé comme un fantôme devant "le siècle épouvanté", s'est entrouvert sous les coups de hache. Une femme nue, qui est la Postérité, pour une fois confondue avec la Justice, arrache les dernières planches et le visage admirable du comte de Villiers de l'Isle-Adam apparaît
Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change,
moustache de mousquetaire et regard de demi-dieu.

Telle est la maquette du monument que le sculpteur Frédéric Brou a conçu pour honorer la mémoire de Villiers. Un comité, présidé par M. Jean Richepin, et dont font partie Mmes Judith Gautier, de Noailles, de Polignac, de Rohan, de Chabannes-la-Palice, MM. René Boylesve, Léon Dierx, Anatole France, Pierre Louys, Maurice Maeterlinck, Paul Margueritte, Frédéric Mistral, Henri de Régnier, Édouard de Rougemont, Saint-Saëns, etc., a entrepris de le faire ériger à Paris.

A l'époque où certains sollicitaient de quelques milliers d'imbéciles un siège électoral, Villiers, un trône devenu vacant en Europe, y fit valoir ses droits. Cela définit un homme. Héritier d'une race plus ancienne que la plupart des familles régnantes du monde, il avait quelque qualité pour faire retentir parmi nous la protestation d'une beauté que l'on dédaigne, et la revendication du rêve.

Notre génération s'est dégagée ou se dégage du romantisme ; c'est son originalité et sa vertu. Villiers en était tout pénétré. A cause de cela, certaines parties de son œuvre ont beaucoup vieilli, mais d'autres sont éternelles, comme l'âme qu'elles traduisent, et je ne pense pas qu'aucun de nous se refuse à ranger Villiers de l'Isle-Adam au nombre de ces rares esprits qui demeurent, selon l'heureuse formule de M. Eugène Montfort, des "romantiques que nous pouvons aimer".

Le Nain Rouge publiera la liste de toutes les souscriptions au monument Villiers de l'Isle-Adam qui seront adressées à l'administrateur, 145, boulevard Malesherbes.
(...)
ANDRÉ DU FRESNOIS

dimanche 1 mai 2011

LE NAIN ROUGE N°2 - AVRIL 1909

[Titre : LE NAIN ROUGE - Sous-Titre : Revue d'Art & de Théâtre - Dates de publication : Mars 1909 (n°1) à septembre 1909 (n°5) [?] - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Paris - Format : 142 x 225 mm - Couverture : imprimée en rouge et noir sur couverture crème - Pagination :  32 à 48 pages + pages de la "Vie Théâtrale (supplément au Nain rouge)" ; pagination suivie - Prix et abonnements : Le numéro = 0.50 fr. ; Abonnement (Un an) = 5 francs - Directeur : Louis Thomas - Administrateur : André du Fresnois - Collaborateurs (liste non exhaustive) : [Candide], Giosué Carducci, Albert Clarke, Paul-René Cousin, André du Fresnois, Henri Gadon, Émile Henriot, J. Hermet-Manégat, Raymond de La Tailhède, Suzy Leparc, Louis Mandin, Eugène Marsan, Charles Moulié, Julien Ochsé, Old Tom, Georges Pierredon, Pol Simonnet, Louis Thomas - Gérant : Louis Thomas - Adresse : 18, Boulevard Émile Augier, Paris XVIe Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Nouvelle G. Clouzot, Niort]
LE NAIN ROUGE
N°2 (Avril 1909)
[Date de publication : Avril 1909 - Couverture : Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-Titre, Illustration (en rouge et noir), Prix et Abonnement, Adresse - 2e de couverture : Bibliographie (La Farce de la Marmite de Plaute (Messein). Traduction de Laurent Tailhade - signé L[ouis]. T[homas]. ; Poésies de Choderlos de Laclos publiées par Arthur Symons et Louis Thomas (Dorbon l'aîné) - signé L[ouis]. M[andin]. ; Pages choisies de Bonald publiées par le comte Léon de Montesquiou (Librairie Nationale) - signé L[ouis]. T[homas]. ; Couleur du Temps par Henri de Régnier (Mercure de France) - signé H[enri]. G[adon]. ; Les derniers jours de l'état du Congo par Émile Vandervelde (La Société Nouvelle) - signé L[ouis]. T[homas]. ; Couleurs par Remy de Gourmont (Mercure de France) - signé A[ndré du] F[resnois]. ; La Flûte d'ébène par Léon Tonnelier (Le Couarail, Nancy) - signé A[ndré du] F[resnois]. ; Le Meilleur Ami par René Boylesve (Fayard) - signé L[ouis]. T[homas].) - 3e de couverture : Bibliographie (Nos frères de Bohème par Jeanne et Frédéric Régamey - signé L[ouis]. T[homas]. ; Les doigts de fée par Marcel Boulenger (Fayard) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; Le Vent et la Poussière par Francis de Miomandre (Calmann-Lévy) - signé L[ouis]. M[andin]. ; Les cannes de Paul Bourget par Eugène Marsan (Le Divan) - signé H[enri]. G[adon]. ; Tablette d'un cynique par Louis Thomas (La Société Nouvelle) - signé A[ndré du]. F[resnois]. ; Les sèves originaires par Roger Frêne (Perrin) - signé L[ouis] T[homas]. ; La Prairie fauchée par Georges Gaudion (Bibliothèque de "Poésie") - signé L[ouis] T[homas]. ; Triptyques par Albert de Bersaucourt (Sansot) - signé L[ouis]. M[andin] ; XI portraits dont un de femme par Émile Henriot (Hors Commerce) - signé H[enri]. G[adon].) - 4e de couverture : Titre, Directeur et Administrateur, Présentation ("Le Nain Rouge est une petite revue rédigée par un groupe d'amis, qui n'a d'autre prétention que de chercher à être un recueil de chroniques et de poésies point trop ennuyeuses à lire. / Quelques notes bibliographiques et un supplément théâtral rédigé par M. J. Hermet-Manégat complètent la sauce. / Et les personnes qui ne la trouvent pas de leur goût sont tout à fait libres de ne pas verser les cent sols donnant droit aux douze fascicules qui paraîtront dans l'année."), Sommaire - Deux pages non numérotées en fin de numéro : Page [I] Encarts publicitaires (Nouvelle Librairie Nationale : Henri Dutrait-Crozon, Précis de L'Affaire Dreyfus avec un répertoire analytique, Un vol. in-16, de XIV-812 p., reliure peau souple. 6 fr. ; Louis Dimier, Les Maîtres de la Contre-Révolution au XIXe siècle... ; Hervé de Rauville, L'Ile de France contemporaine... // Photographie d'Art H. Sjövall) ; Page [II] Revues recommandées (liste) - Pagination : 32 pages + XIV pages]
Sommaire
Giosué Carducci : Martin Luther [Trad. Eugène Marsan] (p. [33])
Louis Thomas : Le Dandysme et l’Élégance (p. [34]-[43])

Henri Gadon : Poèmes des quatre saisons : "Les geais ont mené d'amoureux ramages..." [citation de Ch. Van Lerberghe en épigraphe : "C'est un murmure doux et lointain, / Comme de roses et de satin."] (p. [44]) ; "De ce jour qui s'avance et penche à son déclin..." [citation de Gérard de Nerval en épigraphe : "Déjà les beaux jours, la poussière, / Un ciel d'azur et de lumière."]  (p. 45) ; "Automne, qu'autrefois j'ai chéri ton visage..." [citation de Jean Moréas en épigraphe : "Automne malheureux, que j'aime ton visage..."] (p. 46) ; "O solitude, ô reine des fantômes..." [citation de Millevoye en épigraphe : "Le poète chantait ; de sa lampe fidèle, / S'éteignait par degrés les rayons pâlissants"] (p. 47)

Charles Moulié : Quam necessaria sit norma quaedam. Rêveries d'un lecteur solitaire sur Les Affranchis de M. Abel Hermant (p. [48]-51)

Pol Simonnet : Le Poème des Eaux, poème (p. [52]-53)
Georges Pierredon : M. Léon Bocquet (p. [54]-56)

Suzy Leparc : Théâtre [A propos de Maurice Boissard] (p. [57]-[60])
Émile Henriot : Les deux Coupes, poème (p. [61])
André du Fresnois : Le Gynécée d'André Rouveyre [en note : "Recueil de dessins inédits, précédé d'une glose par Remy de Gourmont. Mercure de France. 1909"] (p. [62]-65)
Paul-René Cousin et Charles Moulié : Les Amours d'un Grégeois, poème (p. [66]-68)
Old TomL'Homme Triste (p. [69]-75)
Eugène Marsan : Du jeu au baiser [A M. Louis Metman] (p. [76]-80)
J. Hermet-Manégat : La Vie théâtrale. Supplément au "Nain Rouge" [Le Lys. Pièce en quatre actes de MM. Gaston Leroux et Pierre Wolf. Théâtre du Vaudeville (p. [XVII]-XXIII) ; Le Passe-Partout. Pièce en trois actes de M. G. Thurner. Théâtre du Gymnase (p. XXIII-XXIV) ; Le Donataire. Guerre. Lorsque l'enfant paraît. Théâtre Antoine (p. XXV-XXVII)] (p. [XVII]-XXVII)
Candide : Notes [Les Bibliophiles fantaisistes. - Nous assistons, c'est un fait, à l'agonie du volume à 3 fr. 50... ; Les partitions de Wagner. - Par suite de transformations, voici l'état de publication des partitions d'orchestre de Wagner éditées par la maison Schott... ; M. Claude Debussy. - M. Debussy a publié chez Durand, au début de cette saison, une suite charmante de petits morceaux sur les enfants et leurs rêves ; ce Children's Corner a été très proprement illustré par l'auteur lui-même, qui a un faible pour l'éléphantaisie... ; Théâtre. - MM. Albert Erlande et Louis Thomas viennent de terminer une comédie en trois actes, intitulée Fichette ou les Tendres Perfidies. ; Les éditions du "Nain Rouge". - Sous presse : Les Mignardises, un cahier de poésies, par Charles Moulié.] (p. [XXVIII]-XXX)

samedi 30 avril 2011

LES ACTES DES POÈTES N°9-10 - AOÛT-SEPTEMBRE 1910

LES ACTES DES POÈTES
N°9-10 (Août-Septembre 1910)
[Date de publication : Août-Septembre 1910 - Couverture : Numéros, Prix (30 cent. les 2 Numéros), Titre, Sous-Titre, illustration de A. de Székely, Sommaire, Adresses de la Rédaction et du Siège social, Dépôt général (Figuière et Cie, Éditeurs, 7 rue Corneille, Paris) - 2e de couverture : Titre, Adresse de Rédaction, Sous-Titre, Contenu (Contes, Romans, Poèmes, Drames, Critique, Action d'Art), Abonnements ("Pour l’Étranger 2 fr. en plus des prix ci-contre. Le produit des Abonnements sera consacré à accroître progressivement le format de la Revue sans augmentation de prix"), Vient de paraître ("Dans la collection de la littérature nouvelle, Édition des Actes des Poètes, de notre ami René Bizet, une histoire : celle d'un cœur de poète pour qui les choses et les êtres ont un visage mélancolique et tendre, à l'image de son âme". J. R.), Présentation ("Les Actes des Poètes, Revue idéaliste d'Art, acceptent et lisent tous les envois et publient toute œuvre qui leur plaît. / La Revue et la Société d’Éditions à 25 centimes sont gérées en collaboration par : / A.-L. Banville d'Hostel, René Bizet, Marcel-E. Chevalier, J.-Robert Desplaces, Albert-Jean, Monique, René Morand, Louis Réneteaud, Jean Ryeul, Camille Schuwer, Paul Vaillant-Couturier. / Toutes communications, envois, abonnements ou service de Presse doivent être adressés au Secrétaire de la rédaction des ACTES, 14, Rue Chanoinesse, Paris, (IVe). / Les ACTES reçoivent tous les jeudis, de 5 à 7 heure, au Siège social, 1, Rue de Fleurus, (angle de la rue du Luxembourg)") - 3e de couverture : "Théâtre d'Action d'Art (Siège social : 22, Rue Daubenton, Paris). Nous reparlerons prochainement du Théâtre d'Action d'Art qui depuis deux ans, en sus des récitatifs consacrés à Villiers-de-l'Isle-Adam, Laforgue, Verhaeren, Lemonnier, Maeterlinck, eut l'audace de donner quelques ouvrages parmi les plus méconnus et des plus hautains de Vigny, Ibsen et Balzac, dont LE COLONEL CHABERT, en février dernier à l'Athénée Saint-Germain, fut avec beaucoup d'art très au-dessus de ce qui se voit d'ordinaire. Nous vous dirons ce qu'il a fait et ce qu'il compte faire avec les œuvres de la nouvelle génération.", Livres reçus ((Nous consacrerons, en temps venu, un compte rendu synthétique aux meilleurs livres de l'année) Les Poètes : Florian Parmentier. Par les routes humaines. Poème. Ollendorff : 3 fr. / Noël Nouët. Les Étoiles entre les Feuilles. 3 fr. 50, H. Falque / L. C. Mercerot. Dix Poètes. 1 fr. H. Falque, éditeur, 86, rue Bonaparte / Albert Fleury, Des Automnes et des Soirs. Pau, 1910. 3 fr. / Frantz Ezhere. Dans la nuit ; Prose : Boillin. Le Secret des grands Écrivains. Falque 1910. 2 fr. 50 / Marc Stéphane. Contes affronteurs. Cabinet du Pamphlétaire (Neuilly) / Bibliothèque Figuière, Victor Margueritte. Étude sur Prostituée, 0 fr. 20 Figuière, 7, Rue Corneille.), Les Revues (liste) - 4e de couverture : Collection de la Littérature nouvelle à 25 centimes / Édition des Actes des Poètes / Cette collection constitue, à côté de la Revue, une véritable bibliothèque, d'un esprit original et neuf, ouverte à tous les écrivains qui se sentiront en union d'action et d'idées avec notre effort. / N°1. Une histoire, René Bizet (vient de paraître) / N° 2 et 3. Dans les Ténèbres, Monique. Dessin de Paul Prudhomme. / (Nos abonnés recevront ces volumes, sur demande, au prix marqué, sans frais de port) / En préparation : Rosa, servante. De Robert Desplaces. Illustration de Jean Schüwer. // Le Comité Villiers de l'Isle-Adam. / Fondé pour répandre dans le public la mémoire et les œuvres du Maître, va procéder à l'érection du Monument à Villiers, par le sculpteur Frédéric Brou, et fait appel à tous les amis de l'héroïsme dans la pensée et dans le style, pour cette œuvre de réparation. / On peut souscrire (Cotisation minimum :  5 francs). Chez le Secrétaire de la Rédaction des Actes des Poètes, 14, rue Chanoinesse. // Encarts publicitaires (Librairie A. Melet, 44, Galerie Vivienne, Paris 11e ; Eugène Dété, Artiste Graveur sur Bois ; Argus de la Presse ; Bouquinerie ancienne et moderne Maynier et Brimeur, 54, rue de Seine ; Les Actes des Poètes se trouvent à Paris, chez Benard, galerie de l'Odéon, Falque, rue Bonaparte, Floury, 1 Bd des Capucines, Maynier et Brimeur, 54 rue de Seine, Melet, 46 galerie Vivienne, Rey, 8 Boul. des Italiens, Stock, 155 rue St-Honoré ; A Louer) - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Albert-Jean : Déménagement, poème [en tête : dessin de M. Gromaire] (p. [1])
René Bizet : Sur la Margelle (p. [2]-[3])

Marcel-E. Chevalier : Rimes d'Extrême Orient : L'Occidental, poème (p. [4]) ; Vengeance, poème (p. [5])

Louis Réneteaud : Fragments philosophiques (p. [6]) ; Rupture, poème [A la mémoire d'Erick Ybsen] (p. [6])

Camille Schuwer : Petite Image..., poème (p. [7])
Jean Ryeul : La Barque mystérieuse, poème (p. [8] et [11]) [hors texte : dessin de Jean Julien (p. [9]), verso (p. [10]) muet]

Monique : La Rosace [Extraits des Grandes Chansons] (p. [12]-[13])
André Colomer : "C'est la Danse nouvelle", poème (p. [14])
Marcel Bourcier : Nocturne tragique, poème (p. [15])
René Morand : Les cahiers de Jean l'apprenti drapier [sous forme d'un journal - avec cinq illustrations dans le texte de G. Lecornu] (p. [16]-[19])
Paul Vaillant-CouturierAprès, poème (p. [20]-[21])
Banville d'Hostel : A la princesse de Vitrail, poème (p. [21])
J.-Robert Desplaces : Rosa, Servante [chapitre V - p. [23] muette - avec un dessin hors texte de Jean Schuwer (p. [24])] (p. [22]-[28])
Jean Ryeul : Un Livre : Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc par Péguy (p. [29]-[32])
Documents iconographiques
N°9-10 (couverture orange)
 N°9-10 (couverture bordeaux)
"La Barque mystérieuse"
(dessin hors texte de Jean Julien)
Bulletin d'abonnement

vendredi 22 avril 2011

LE KHANARD N°1 - JUILLET 1910

Relié, assez grossièrement, au sixième numéro des Guêpes de Juin 1909, par l'ancien propriétaire de la collection, le poète Francis Eon, figure le numéro unique d'une autre petite revue de même veine, Le Khanard, entièrement composé en fac simile autographe. Ce "Petit organe satirique" de 32 pages, au directeur et aux collaborateurs, pour la plupart, pseudonymés, présente bien des similitudes avec Les Guêpes : signatures, épigrammes, verve, têtes de Turc, etc. Il semble donc constituer un pendant ou un supplément à la revue de Jean-Marc Bernard. Par ailleurs l'absence de toute mention de prix et l'impossibilité de trouver la moindre recension de ce Canard (les orthographes du titre ne cessent de changer au cours du numéro) dans la presse de l'époque, et partout ailleurs, conduisent à penser que la minuscule publication fut réservée aux abonnés des Guêpes ou aux happy few. Après la fiche descriptive nous ne donnons pas le sommaire, mais reproduisons l'intégralité de l'unique livraison de cette rare petite revue.
[Titre : LE KHANARD (titre à l'orthographe variable au cours du n° : Le Khanar, Le Canard, Le Cannard, Le Canar) - Sous-Titre : Petit organe satirique - Dates de publication : Juillet 1910 (n°1 et dernier) - Périodicité : / - Lieu de publication : Auch - Format : 115 x 140 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture blanche - Pagination :  32 pages - Directeur : A. M. Tartempion - Collaborateurs : Charlebon poète lyrique, Paulin Dieulaine, René Dumaine (pseud. de Raoul Monier), M. Jean, P. Ladan, Alphonse Michet (probable pseud.), Charles Modeste, A. Nau (pseud.), Pervenchinette, J.-Ch.-E. Rey, A. M. Tartempion, Teddy - Adresse : 4, Rue Voltaire, Auch]































jeudi 21 avril 2011

LES GUÊPES N°34 - AOÛT-NOVEMBRE 1912 (LA RENAISSANCE DU JARDIN FRANÇAIS )

LES GUÊPES
4e Année - N°34 (Août-Novembre 1912)
[Date de publication : Août-Novembre 1912 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Année, Date, Numéro, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité ("Revue mensuelle paraissant le 15 de chaque mois"), Directeurs : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay, Secrétaire : Henri Clouard, "Les abonnements partent du commencement de l'année et sont continués sauf avis contraire", "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs, Collaborateurs, ("Tous ceux dont les articles auront été acceptés par la Direction") "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Fauchois, Eugène Lintilhac, Jean Rameau, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", Dépositaires (A Marseille : Librairie Antimaçonnique, 14, rue Montgrand / Pour la France et l’Étranger : J.-M. Bernard), Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser les communications / Concernant l'Administration : à M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme) / Concernant la Rédaction : à M. Maurice de Noisay, 7, rue Paul-Saunière, Paris. / "Le Directeur et le Secrétaire reçoivent le mercredi, de 5 à 7 heures au siège de la Revue, à Paris, 7, rue Paul-Saunière"   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Le Divan / Imprimerie Valentinoise / Grand Café Glacier, Rich Tavern / Le Courrier de la Presse / Revue Critique des Idées et des Livres / Lisez aussi : Le Nord Patriote) ; Pour paraître le 10 janvier 1913, / à l'édition du "TEMPS PRÉSENT" / SUB TEGMINE FAGI / Amours, Bergeries et Jeux / par / Jean-Marc BERNARD, dauphinois / Il sera tiré de ces Poésies fugitives une édition de luxe sur Hollande Van Gelder, grandes marges, sous couverture Japon impérial, titre or. / Aucun de ces exemplaires ne sera mis en vente dans les librairies. / Prix : 12 Francs / Adresser les adhésions à M. J. M. BERNARD, Saint-Rambert-d'Albon (Drôme) - Page [65] : Thématique du N° (La Renaissance du Jardin Français) - Pages [66] : muette - Page [67] : Page de Faux-Titre ("Tri-centenaire de Le Nôtre / La Renaissance du Jardin Français / Enquête / Participants / Nouvelle Librairie Nationale, 11, rue de Médicis, Paris (VIe) / 1913) - Page [68] : muette - Page [69] : "Notre Enquête" par Jean-Marc Bernard - Page 70 : citation, en épigraphe, de La Fontaine ("Les lieux que j'ai dépeints, le canal, le rond d'eau, (...) Cet art qui les savoit loger si richement.") - Page [74] : muette - Page [75] : Réponses de (suivi de la liste des participants) - Page 76 : citation, en épigraphe, de vers de Delille ("Voyez-vous et les eaux, et la terre, et les bois, (...) Pleuvoir en goutte d'or, d'émeraude et d'azur ?") - Page [152] : muette - Page [153] : "Conclusion" par M. Maurice Luquet de Saint-Germain - Page 154 : citation, en épigraphe, de Saint-Amant ("Arrière ces masses énormes, (...) S'y rapporte aux règles de l'Art.") - Page [159] : Achevé d'imprimer (Valence / Imprimerie Valentinoise, Place Saint-Jean / 1912) - Page [160] : muette - Pagination : 96 pages]
Sommaire
Jean-Marc Bernard : Notre Enquête ["Le 12 mai 1913, à l'occasion du tri-centenaire de la naissance de Le Nôtre, le buste du célèbre jardinier, sculpté par Coysevox, sera érigé dans le jardin des Tuileries, et son tombeau restauré, qui se trouve dans l'église Saint-Roch..." - Questionnaire de l'enquête : "1° Que pensez-vous du jardin français ? / 2° Sa renaissance est-elle une mode ou correspond-elle à une évolution des idées et du goût français ? / 3° Lui trouvez-vous une force éducatrice ? / A. N'est-ce pas une erreur de le voir sous les simples apparences de broderies de buis ? / B. Son art ne réside-t-il pas surtout dans sa composition ? / C. Dites-nous un mot des éléments essentiels : escaliers, bassins, avenues de verdure... qui participent à cette composition. / D. Peut-il convenir à la propriété de moyenne importance ?" - "Grâce à cette enquête - image de la victoire de l'esprit sur les forces brutes de la nature - nous achevons dignement une campagne de quatre années contre les barbares."]  (p. 71-73)
Réponses de : Jacques Bainville (p. 77), Maurice Barrès [datée "Charmes, 20 septembre 1912"] (p. 78), René Bazin [datée "Les Rangeardières, 16 septembre 1912"] (p. 79), Marcel Bechetoille (p. 80-81), Gabriel Boissy (p. 82-84), Henry Bordeaux [datée "Chalet de Maupas (Savoie), ce 19 octobre 1912"] (p. 85), Marcel Boulenger [datée "Chantilly, 20 septembre 1912"] (p. 86), René Boylesve [datée "Paris, 13 septembre 1912"] (p. 87), Charles-Francis Caillard [datée "Les Cours de Béruges, 17 septembre 1912"] (p. 88-89), Francis Carco [de "Nice"] (p. 90), Henri Clouard (p. 91), Lucien Corpechot (p. 92-94), Henri Dagan [datée "Paris, 27 septembre"] (p. 95), Louis Dimier (p. 96-100), Georges Dumesnil [directeur de l'Amitié de France et des Cahiers de l'Amitié de France - datée "Lassagne, 22 septembre 1912"] (p. 101-102), Francis Eon [note manuscrite de l'auteur : "De Fontenay-le-Comte, en août 192, pendant les vacances"] (p. 103-104), Fagus (p. 105-107), René Fernandat (p. 108-110), J.-C.-N. Forestier (p. 111-112), Édouard Franchetti (p. 113-115), Henri Martineau & [André du Fresnois] [datée "28 septembre 1912" - citation in extenso de l'article d'André du Fresnois paru dans le Gil Blas du 28 septembre] (p. 116-119), Fernand Mazade (p. 120), Raoul Monier (p. 121-124), Comtesse de Noailles (p. 125-126), Maurice de Noisay [datée "19 octobre 1912"] (p. 127-129), Pierre de Nolhac [datée "Château de Versailles, 15 septembre" - citation de deux paragraphes de son dernier feuilleton des Débats [politiques et littéraires] consacré au jardin français] (p. 130-131), André M. de Poncheville [datée "Raismes, ce 16 septembre 1912"] (p. 132-134), Edmond Pilon (p. 135-139), Henri de Régnier [datée "Paris, septembre 1912" - suivie de "Latone", sonnet consacré à Versailles, reproduit par la rédaction de la revue] (p. 140-141), Émile Sicard [Directeur du Feu] (p. 142), Jean Tenant [vers parus pour la première fois dans Le Divan de janvier 1911] (p. 143-144), Jérôme et Jean Tharaud [datée "Charmes-sur-Moselle, 21 sept. 1912"] (p. 145), Louis Thomas (p. 146), André Vera (p. 147-150), Willy (p. 151)

Maurice Luquet de Saint-Germain : Conclusion [Sous forme de lettre adressée à "Mon cher J.-M."] (p. 155-158)
 Documents
XVII
Voici quelques années, nous fûmes à Juvisy, le gai village qui connut Louis XIV en sa gloire, Louis XV en son élégance, et vit, en 1814, la déchéance de Napoléon. Là s'épanouissait le fantôme d'un jardin magnifique. Du fleuve, on abordait, une fois l'Orge passée, dans une prairie fleurie et verte ; au-dessus s'arrondissait un bassin semi-circulaire enceint de hauts peupliers ; au-dessus encore, une pelouse en pente douce montait : à sa rencontre, descendait le coteau, ruissellement d'arbres, dévalement de sentiers décorativement sauvages ; l'ingénieur jardinier tailla là une terrasse en forme d'un croissant, dont les cornes, à droite, à gauche, s'abaissaient, double rampe douce ombragée de peupliers encore. La conque de la terrasse est soutenue par un mur creusé de niches en rocaille, où rêvent des nymphes de pierre et des dieux, et surmonté d'une balustrade : accoudons-nous. Ainsi s'allonge la terrasse, pour le repos dans la descente ou la montée, pour surtout le ravissement des yeux. Car eux, jadis, voyaient, et tout cela, et la Seine encore, et au-delà de la Seine, des prairies et des champs, le tout borné enfin par l'autre versant de la vallée où moutonne toute verte et bleue la forêt de Sénart, où voltige encore l'ombre de la marquise de Pompadour.

Au-dessous de soi, l'on entend l'amphore des nymphes s'épandre un filet d'eau, souterrainement venu de l'Orge : il s'écoule vers la pièce d'eau, laquelle la restitue à la même rivière qui l'emmène avec elle au fleuve. Et puis, retournons-nous vers les masses d'arbres crêpelant le coteau ; traversons la terrasse : voici une pièce d'eau rectangle, chevelue de hauts roseaux : c'est elle qui alimente les nymphes. Plus haut, une grotte, une cascade y pleut : c'est elle qui alimente la pièce d'eau, et sustentée elle-même par l'eau que là-haut, sur la crête, les "Belles-Fontaines" aspirent de l'Orge par des conduits cachés. Au-dessus de la grotte et en retrait, se tapit dans la verdure un minuscule pavillon barlong : fronton à la grecque, toit d'ardoises en trapèze, à la Mansard ; trois baies sur cette face, trois sur celle d'arrière, deux sur chaque petit côté : une cage à mouches pour courtisan. Louis XIV y passa une nuit.

Ce chef-d’œuvre se signe lui-même : Le Nôtre ; une municipalité indigente et cupide laissa le tout à l'abandon ; les statues tombèrent des niches et des socles, les nymphes sont taries ; les ronces obstruaient les sentiers ; au pavillon, plus de portes ni de fenêtres, plus de plancher, plus de plafond ; des excréments et des papiers sales souillaient les marches où le Roi posa ses pieds. Un chemin de fer lacère les prairies que la Seine arrosa, et que des champs de pommes de terre submergent ; une route d'intérêt local sabre le tout.

Voilà ce que, grâce à la Monarchie, un jardinier fils de jardinier : un homme du peuple, fit pour un grand seigneur et pour son Roi ; et voici ce que fit de cela la Démocratie. Et pis : depuis, des affiches innombrables nous annoncèrent le lotissement du parc de (I) : nous ne retournâmes plus à Juvisy, n'y retournerons jamais sans doute. A quoi bon, peut-être que déjà etiam periere ruinae !

C'est le sentiment universel de ces ruines universelles, et qu'avec elles quelque chose du plus profond de nous est ruiné, qui provoque la réaction universelle, laquelle produira la restauration salutaire et fatale du Jardin français... Je ne songe pas seulement aux œuvres de Le Nôtre...

(I) "S'adresser à MM. Bernheim".
FAGUS.
XXXV
Mon cher J.-M. B.,
Je n'ose vous répondre pour divers motifs.

Vous allez me mépriser effroyablement, si je vous avoue que je ne suis pas très emballé sur le jardin français, ni sur ses vertus éducatrices. Oui, je sais bien, ordre, clarté, noble ordonnance... Ah ! cher ami, quand je vois des gens de talent nier Henri Heine - qu'est-ce que ça me fout que ce juif ait fait chanter un autre juif ! - et déclarer qu'une traduction de Goethe vaut Goethe, ça me dégoethe (pardon) un peu. Car vous savez bien qu'il n'y a pas de traduction, qu'il ne peut pas en exister, et que les langues ne se pénètrent pas. Tout cela semble m'éloigner du jardin à la française. Mais pourtant...
Et puis, je fais répéter tous les jours, au Théâtre Impérial, une adorable enfant aux regards de femme, Andrée Mielly : le ton chaud de sa peau ambrée, ses yeux de diamant noir, tout cet exotisme charmant et délicat m'incite à fumer le "Calumet" d'André Salmon - au vrai, je fume surtout du Bénarès - de sorte que je rêve de petites reines barbares aux diadèmes en plumes de colibri... C'est peut-être le gâtisme final, à coup sûr ce n'est pas le jardin à la française. Je me sens une âme tahitienne...
La bonne aventure
Ochsé
La bonne aventure !
Ma patrie est là-bas. Dulce est et decorum pro patria Maori !
WILLY.

LES GUÊPES N°33 - JUILLET 1912

LES GUÊPES
4e Année - N°33 (Juillet 1912)
[Date de publication : Juillet 1912 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Année, Date, Numéro, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité ("Revue mensuelle paraissant le 15 de chaque mois"), Directeurs : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay, Secrétaire : Henri Clouard, "Les abonnements partent du commencement de l'année et sont continués sauf avis contraire", "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs, Collaborateurs, ("Tous ceux dont les articles auront été acceptés par la Direction") "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Fauchois, Eugène Lintilhac, Jean Rameau, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", Dépositaires (A Marseille : Librairie Antimaçonnique, 14, rue Montgrand / Pour la France et l’Étranger : J.-M. Bernard, Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser les communications / Concernant l'Administration : à M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme) / Concernant la Rédaction : à M. Maurice de Noisay, 7, rue Paul-Saunière, Paris. / "Le Directeur et le Secrétaire reçoivent le mercredi, de 5 à 7 heures au siège de la Revue, à Paris, 7, rue Paul-Saunière"   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Le Divan / Imprimerie Valentinoise / Grand Café Glacier, Rich Tavern / Le Courrier de la Presse / Revue Critique des Idées et des Livres / Lisez aussi : Le Nord Patriote) ; Service des Revues (liste) - Pagination : 16 pages]
Sommaire
Maurice de Noisay : Sur la Jeunesse Littéraire [en note : "En réponse à une enquête de M. Gabriel Boissy, dans Excelsior. Il nous posait exactement les trois questions suivantes : 1° Jusqu'à quel âge est-on jeune écrivain ? 2° Est-ce l'âge ou est-ce l’œuvre qui vieillit l'écrivain ? 3° Si c'est l’œuvre, est-ce la qualité ou la quantité qu'on doit considérer ?"] (p. 49-52)
René Dumaine : Épigramme : Sur les Mounet (p. 52)

Jean-Marc Bernard : Les Quatrains d'Omar Kheyyam [A M. Maurice de Noisay] (p. 53-54) suivi de traductions de quatrains du poète persan (p. 55-61)

Lysis : Le Portique [épigraphe : O οϊα χέϕαλή !] (p. 62-63)
Maurice de Noisay : Paul Fort prince des poètes (p. [64])
 Document
"Paul FORT prince des poètes"
Paul Fort succède à Léon Dierx. Pour une fois qu'il était de notre compétence de prendre parti dans une élection, nous avons eu la satisfaction de voir passer notre candidat. Voici, en effet, ma réponse aux directeurs de journaux ou de revues qui avaient bien voulu me consulter :
Monsieur le Directeur,
Si Moréas vivait, il n'y aurait qu'à l'investir solennellement d'un honneur dont il jouissait en fait. Ce beau poète écarté par la mort, je n'en aperçois plus qu'un qui s'impose : Louis Le Cardonnel est moine ; Henri de Régnier est académicien ; Paul Fort est trop jeune et trop indépendant pour tenir un rang dans notre très démocratique et très bureaucratique France, où l’on a pris pour règle à peu près générale d’ignorer le mérite.

Paul Fort a aussi trop de fantaisie pour succéder à Léon Dierx, poète désintéressé, consciencieux, ennuyeux et vide. Paul Fort a trop de tendresse, de grâce et desprit : qualités bien désuètes, je suppose, et dont les fanfares de notre moderne poésie nont que faire, morbleu ! (il a été en effet décidé depuis un bout de temps, nul ne lignore, quil ne saurait y avoir dorénavant poésie là où il ne serait pas au moins question de Dieu, ni de locomotives). Paul Fort, enfin, est trop français, de sang comme dinspiration – et lon sait quaujourdhui les poètes qui comptent, écrivent en belge et pensent en patagon.

Mais qui choisir ? car je vois bien quil est si naturel, si avantageux et si agréable davoir un prince que nos poètes ne voudraient  ni ne pourraient plus sen passer pour leur compte. On va mourir, si lon nen trouve un. On en réclame un à tout prix. Et cest au point que lon me demande dexprimer un suffrage, contrairement à tous mes principes. Comment me tirer de là ? Je me dis que je ne puis décemment refuser mon avis à tant de braves gens désemparés ; quau demeurant, il ne sagit ici que dun vote corporatif : je me dis surtout quil y a certains poètes belges que jabhorre et un poète français, qui sappelle Paul Fort, et que jaime beaucoup en dépit des vices que je lui reconnaissais tout à lheure. Tout cela me décide à voter quand même, et pour lui.
Maurice de Noisay.

LES GUÊPES N°32 - AVRIL-MAI-JUIN 1912

LES GUÊPES
4e Année - N°32 (Avril-Mai-Juin 1912)
[Date de publication : Avril-Mai-Juin 1912 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Année, Date, Numéro, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité ("Revue mensuelle paraissant le 15 de chaque mois"), Directeurs : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay, Secrétaire : Henri Clouard, "Les abonnements partent du commencement de l'année et sont continués sauf avis contraire", "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs, Collaborateurs, ("Tous ceux dont les articles auront été acceptés par la Direction") "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Fauchois, Eugène Lintilhac, Jean Rameau, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", Dépositaires (A Marseille : Librairie Antimaçonnique, 14, rue Montgrand / Pour la France et l’Étranger : J.-M. Bernard, Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser les communications / Concernant l'Administration : à M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme) / Concernant la Rédaction : à M. Maurice de Noisay, 7, rue Paul-Saunière, Paris. / "Le Directeur et le Secrétaire reçoivent le mercredi, de 5 à 7 heures au siège de la Revue, à Paris, 7, rue Paul-Saunière"   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Le Divan / Imprimerie Valentinoise / Grand Café Glacier, Rich Tavern / Le Courrier de la Presse / Revue Critique des Idées et des Livres / Lisez aussi : Le Nord Patriote) ; Service des Revues (liste) - Pagination : 16 pages]
Sommaire
Maurice de Noisay : Une Contribution inattendue au progrès de la vérité ou La Belle Féministe (p. 33-44)
René Dumaine : Épigrammes : Sur Madame D. ; Sur le prince de W. (p. 44)

André de Poncheville : Versailles, sonnet  (p. 45)

Henri Clouard : Carnet de Poche, journal [Février. - Henri Franck est mort dans sa 24e année. Il était juif. Il était de nos adversaires. Mais nous étions quelques-uns à suivre, non sans sympathie, son intelligence curieuse, passionnée et instruite... ; 2 mars. - Il faut aller les voir sur les quais, ces journées timides, capricieuses et sensuelles de mars... ; 4 mars. - On me cite un écrivain intéressant dont la maison de la Bonne Presse vient de se séparer. Elle le remplacera par un eunuque... ; 6 mars. - Votre visage amaigri s'est fait plus lumineux...] (p. 46-47)
J.-Ch.-E. Rey : Épigramme : Sur Henri de Rothschild (p. 47)
*** [Karl Boès] : Notes [Nous recevons la lettre suivante : ... (lettre de Karl Boès, datée du 22 avril 1912, revenant sur la note "Moréas et la Plume" du précédent numéro)] (p. [48])