dimanche 7 mai 2017

L'ILE SONNANTE N° 23 - JUIN 1912

L'ILE SONNANTE
N° 23 (Juin 1912)
[Date de publication : Juin 1912 - Couverture : Série (3e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les deux mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 6 h. à 7 h. (Sauf du 1er Mai au 1er Octobre)"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" / "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "L'Île Sonnante paraît 6 fois par an : les 1er février, 1er avril, 1er juin, 1er août, 1er octobre et 1er décembre."), Abonnement, Abonnement d'essai ("2 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Titre, Adresse, Mention ("publie chaque année environ 300 pages in-8"), extrait des sommaires des deux premières séries, Publicités (Galerie Marseille et Vildrac ; Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Service des Revues (Alceste, L'Amitié de France, L'Art décoratif, Le Beffroi, Les Cahiers du Centre, La Chronique des lettres françaises, Le Chroniqueur de Paris, Le Divan, Les Droits de l'Homme, L'Effort, Les Entretiens idéalistes, Les Facettes, Le Feu, Les Feuillets, Le Florilège, La Forge, Les GuêpesL'Heure qui sonne, Les Hommes du Jour, Les Loups, Les Marches de l'Est, Les Marches de Provence, Les Marches du Sud-Ouest, Les Marges, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, Le Penseur, La Phalange, La Plume, Poésie, Propos, La Renaissance contemporaine, La Revue septentrionale, La Revue du traditionnisme, Le RythmeLes Rubriques nouvelles, Le Spectateur, Le Thyrse, L'Unita, La Voce, Vers et Prose- Bas de Page 128 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Louis Mandin : Poèmes : I. Retour à Paris (p. [89]-90) ; II. Le soir dans l'avenue (p. 90), poèmes en vers libres (p. [89]-90)
Georges Tournefeuille : Paragraphes, réflexions (p. [91]-94)
Paul Vimereu : Plaintes devant Poséidon, poème en prose (p. [95]-96)
Théo Varlet Insomnie, poème en vers libres (p. [97])
Gabriel-Tristan Franconi : Poèmes : I. Le Vase fleuri (p. [98]) ; II. L'Enfant ou le Vase (p. 99), poèmes (p. [98]-99)
Charles Callet : La littérature et l'époque, étude (p. [100]-103)
George-Merize : Vers, poème (p. [104])
Pierre Fons : Compensatrice, sonnet [extrait de La Rose des Pénombres] (p. [105)
Fernand Divoire : Un mauvais livre, compte-rendu [de l'Introduction à l'étude de la Stratégie littéraire] (p. [106]-108)
CHRONIQUES
Louis Pergaud : Les Romans [La Mort de la Terre, par J. H. Rosny aîné (Plon) - (p. [109]-110) ; L'élève Gilles, par André Lafon (Perrin) - (p. 110) ; Lélie, fumeuse d'opium, par Willy (Albin Michel) ; Magnhild, par Bjornstjerne Bjornson, traduit par Sébastien Voirol (Sansot) - (p. 111) ; Le Béguin des Muses, par Charles Derennes (Ed. de la Vie Parisienne) - (p. 111-112) ; Memento : Octave Aubry, Sœur Anne (Plon) ; Joseph Voisin, Entre Loire et Allier (Les Cahiers du Centre) ; Gaston Starbach et Louis Perret, Le portrait de Colombine, pantomime rimée (Figuière) ; E. Gaillard, Portraits (Sansot) ; A. Le Brun, Feuilles mortes (Figuière) ; Pierre Balsac, La marche à l'absolu (Emile Larose) - (p. 112) ; Maurice, Musée d'un jeune esprit (Figuière) ; Jean Lorrain, La Nostalgie de la Beauté (Sansot) ; Chateaubriand, Amours (Sansot) ; Adrien Segré, L'inceste légitime (Figuière) - (p. 113).], comptes rendus (p. [109]-113)
Marcel Martinet : Littérature [Propos. - Je n'aime pas la critique. C'est une occupation d'ordinaire bilieuse et stérile ; elle se soucie peu de conseiller les artistes, qui se soucient moins encore d'écouter ses conseils. Et si parfois, plus ou moins heureusement, elle guide le public c'est affaire de mode, et qui n'intéresse point l'art ; demain, avec d'autres habitudes sociales, on inventera d'autres intermédiaires entre l'auteur et ses lecteurs... - (p. [114]-115) ; La question du latin. - [à propos de :] Petite histoire parlementaire de la réforme de 1902, suivie d'un projet de modifications les plus pressantes à apporter aux programmes de l'Enseignement secondaire. Ligue des Amis du Latin (les Marges), par Pierre Leguay - (p. 115-117) ; Les écrivains-qui-pensent. - [à propos des ouvrages :] Maurice Maeterlinck ou le mystère de la porte close, par Gaston Picard (L’œil de veau) - (p. 117-118) ; Henry Bataille. Le Règne intérieur (Sansot), par Denys Amiel - (p. 118-119) ; Propos critiques (première série), par Maurice Barrès (Figuière) - (p. 119) ; Critique de combat et d'amour. - [à propos de :] Etudes littéraires, par Georges Duhamel (Sansot) - (p. 119-121) ; Le beau voyage. - [à propos de :] Sites et Personnages, par Edmond Pilon (Grasset) - (p. 121-122) ; Albert de Bersaucourt : Paul Verlaine, poète catholique (Falque), Francis Jammes, poète chrétien (Falque), Charles Guérin (Edition du Temps présent), Louis Mercier (Jouve) - (p. 122-123) ; Memento : Hugues Balagny, Hégésipe Moreau (Portraits d'hier) ; Marc Dhano, La vieille et la nouvelle Alsace (Le Messager d'Alsace-Lorraine), - (p. 123) ], comptes rendus (p. [114]-123)
Roger Frène : Les revues ["... Et tout le reste est littérature !" Ce reste-là se trouve souvent dans les revues ; voilà pourquoi on les dit généralement littéraires. La chronique y occupe une place d'une prépondérance sans rapport avec la beauté des œuvres et surtout la chronique de la peinture : heureux jeunes peintres ! leur moindre tableau est discuté sérieusement. Je ne sais si les cubistes ont une théorie qui justifie l'emploi du cube et je ne le crois pas (M. Metzinger cependant a prouvé ici même qu'il était un théoricien de valeur, en dehors du cubisme), mais il faut bien constater que les explications qu'on essaie de leur art sont avortées (Livres et Arts, Revue des Français, Mercure, etc.). L'idée des peintres futuristes est plus claire : traduire la sensation du mouvement, non pas le mouvement saisi à un instant déterminé (comme toutes les œuvres d'art jusqu'ici), mais dans sa succession même, un peu comme l'épreuve photographique non-instantanée, qui représenterait un train en marche ou le vol d'un oiseau... ; La Revue du temps présent a confié sa chronique des poèmes à Mme Henriette Charasson, qui a écrit trois pages judicieuses et pénétrantes sur Mme Marie Dauguet, la poétesse à mon sens la plus remarquable du moment... ; Dans Les Soirées de Paris de bons vers, plein de talent, d'André Tudesq ; dans Rythm, publication anglaise-française, Tristan Derème, Francis Carco avec une prose savoureuse et précise et des pages fort intéressantes d'un nouveau venu : Claudien. La Licorne, très luxueuse, a donné de bien jolis dessins de Jean de Bosschère, mais son texte est un peu flottant entre l'insignifiance et la rareté. Les grosses revues et les autres se distinguaient ces temps-ci par leur déplorable propension à s'occuper de Jules Bois (la Phalange elle-même, hélas !) et cela continue... ; Paris-Journal, dénué de tout intérêt pour nous depuis quelque temps (vous vous souvenez que nous lui avons fait fête naguère) ne traite plus que de la bande Bonnot et de Jules Bois, les grandes vedettes. ; Les revues louent plus discrètement, mais avec une chaleur plus communicative, Ariel Esclave de Louis Mandin... ; Il y aurait un rapprochement à faire entre l'homme d'esprit et l'homme apte à comprendre la grandeur et la beauté ; ces deux types sont à peu près antithétiques. M. Maurice Boissard, du Mercure, est "pétri d'esprit", et il ne manque jamais l'occasion de dire combien il déteste le prétentieux Paul Claudel "bien trop fort pour lui". M. Boissard est amusant à lire, on attend sa chronique comme l'entrée de Footitt et de Chocolat. La Renaissance contemporaine, presque en même temps que L'Effort, vient de donner un gros fascicule anthologique...], chronique (p. [124]-126)
Toto, chat [Louis Pergaud], M[ichel]. P[uy]., *** : Notes, notes [Aux lecteurs de "L'Île sonnante" pour s'excuser de ne pas donner une chronique promise. - signé Toto, chat - (p. 126) ; Le beau langage. - signé M. P. - (p. 127-128) ; Le poète Marius Martin, dont l'Île sonnante, publiait dans son dernier numéro le "Logis enchanté", vient de mourir à Toulon. Depuis quelques mois, dans diverses revues, il avait donné des vers charmants. Les poèmes qu'il laisse seront réunis par M. Léon Vérane dans un numéro hors série des Facettes. ; L'Astrée a représenté avec succès, au théâtre Fémina, un frais et harmonieux poème dramatique de Carlos Larronde : La Chimère ; et le Nouveau Théâtre d'Art, au théâtre Antoine, une pièce en trois actes de MM. Alphonse Séché et Jules Bertaut : Un Sans-Patrie.] (p. 126-128)

vendredi 5 mai 2017

L'ILE SONNANTE N° 22 - AVRIL 1912

L'ILE SONNANTE
N° 22 (Avril 1912)
[Date de publication : Avril 1912 - Couverture : Série (3e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les deux mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 6 h. à 7 h. (Sauf du 1er Mai au 1er Octobre)"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" / "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "L'Île Sonnante paraît 6 fois par an : les 1er février, 1er avril, 1er juin, 1er août, 1er octobre et 1er décembre."), Abonnement, Abonnement d'essai ("3 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Titre, Adresse, Mention ("publie chaque année environ 300 pages in-8"), extrait des sommaires des deux premières séries, Publicités (Galerie Marseille et Vildrac ; Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Service des Revues (Alceste, L'Amitié de France, L'Art décoratif, Le Beffroi, Les Cahiers du Centre, La Chronique des lettres françaises, Le Chroniqueur de Paris, Le Divan, Les Droits de l'Homme, L'Effort, Les Entretiens idéalistes, Les Facettes, Le Feu, Les Feuillets, Le Florilège, La Forge, Les GuêpesL'Heure qui sonne, Les Hommes du Jour, Les Loups, Les Marches de l'Est, Les Marches de Provence, Les Marches du Sud-Ouest, Les Marges, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, Le Penseur, La Phalange, La Plume, Poésie, Propos, La Renaissance contemporaine, La Revue septentrionale, La Revue du traditionnisme, Le RythmeLes Rubriques nouvelles, Le Spectateur, Le Thyrse, L'Unita, La Voce, Vers et Prose- Bas de Page 88 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 48 pages]
Sommaire
Marcel Martinet : Deux poèmes pour avril : 1. Avril en France (p. [41]-42) ; II. Avril romantique (p. 43), poèmes (p. [41]-43)
Charles Vildrac : La récréation, nouvelle (p. [44]-47)
Marius Martin : Le logis enchanté, poème (p. [48])
Paul Vimereu Auprès d'elle, poème en prose [daté "3 mars"] (p. [49]-50)
Roger Frène : Bohémiens : I. "- Pour mes mains et mes yeux mets-toi nue, ô ma douce !..." (p. [51]) ; II. "Nous qui n'avons comme patrie..." (p. 52) ; III. "Si l'air de l'aventure et le sel des voyages..." (p. 53), poèmes [datés "1905"] (p. [51]-53)
Auguste Callet : Les races et la culture latine, étude [précédée de ces lignes d'introduction par Charles Callet : "Les pages suivantes ont été écrites par Auguste Callet, après une lecture du livre de Taine : Histoire de la Littérature anglaise. Elles répondent aux préoccupations de l'heure sur la culture latine. Aug. Callet, pur écrivain classique, ne condamne pas cette culture - qui dresse le goût, fortifie la raison - mais il établit qu'une éducation impérieusement latine nuit parfois à la libre expansion des qualités naturelles et jette les esprits dans une sorte de geôle, geôle si solide que les génies eux-mêmes n'ont pu en briser les murailles."] (p. [54]-59)
Toto, chat [Louis Pergaud] : Intersiestes (chronique par Toto, chat), récit (p. [60]-64)
ANTHOLOGIE
Henri Franck : Éloge de la France, poème [en note : "Henri Franck vient de mourir. Nous croyons honorer sa mémoire en publiant ce fragment, tiré de l'anthologie de l'Effort."] (p. [65]-66)
CHRONIQUES
Tristan Derème : Chronique des Poèmes [Léon Deubel : Ailleurs (Meyer) - (p. [67]-68) ; Charles de Saint-Cyr : Laudes (Marcel Rivière) - (p. 68) ; Paul Fort : L'aventure éternelle (Figuière) - (p. 68-69) ; Marcel Prouille : Impressions (Dorbon aîné) - (p. 69-70) ; André Spire : Versets (Mercure), Vers les routes absurdes (Mercure) - (p. 70) ; Alexis Danan : Le berger de Bagdad (Figuière) - (p. 70-71) ; Léon Vérane : Terre de Songe (Les Facettes) - (p. 71-72) ; Cécile Périn : Variations du cœur pensif (Sansot) - (p. 72-73) ; Louis-Amédée Crispy : Les musarderies (Alquier) - (p. 73) ; Jacques Boyer : La vie qui s'ouvre (Figuière) ; Francis Bœuf : Sur le vieux clavier (La Phalange) ; Antoine Nicolaï : Les foyers perdus (Le Beffroi) ; Omer de Wuyst : Petites scènes (Le Thryse) ; Pierre Lestringuez : Le beau pays (Figuière) ; Alcide Ramette : Clartés au crépuscule (Le Beffroi) ; Pierre-Charles Jablonski : Au réveil de la vie (Figuière) ; Florian-Parmentier : Par les routes humaines (Ollendorff) ; Léon-Marie Thylienne : Mon village (Société belge d'éditions) - (p. 73) - une phrase de quatre lignes rend compte des neuf derniers ouvrages], comptes rendus (p. [67]-73)
Louis Pergaud : Les Romans [Sous la hache, par Elémir Bourges - (p. [74]-75) ; Le Péril bleu, par Maurice Renard - (p. 75-76) ; Didier Flaboche, par Alexandre Arnoux - (p. 76) ; Le Nommé Jeudi, par K. G. Chesterton, traduit par Jean Florence - (p. 76-77) ; Memento : La Môme Cauchy, par Yniold-René Bertrand ; Trois petites bêtes, par Mme Hubert Bourgin, née Darcy ; Âme de Breton, par Iann Karmor ; Dans l'ombre du cœur, par Joseph Brydon ; Contes du Bled et du Fondouk, par H.-J. Sansterre ; Ferveur, par Carlos Larronde - (p. 77) ; La maîtresse mécanique, par Léon-Marie Thylienne ; Le Bonheur, pièce en quatre actes, par Rémy Montalée ; Le réprouvé, par Eugène Herdies ; La lueur dans la nuit, par Guy de la Batut - (p. 78).], comptes rendus (p. [74]-78)
Michel Puy : Littérature [André Spire : J'ai trois robes distinguées (Cahiers du Centre) - (p. [79]) ; Henri Strentz : Images simples et ferventes (Éditions de la Phalange) - (p. [79]-80) ; Henry Eon : Paysages bretons (Figuière) ; Paul Bastier : L'ésotérisme de Hebbel (Larose) - (p. 80) ; Robinet de Cléry : Les prétentions dynastiques de la branche d'Orléans (Daragon) ; Henri Martineau : Edmond Jaloux (Dorbon) ; Henri Martineau : Guy Lavaud (le Divan) ; Vicomte Joseph de Bonne : La lumière de Sicile (Perrin) ; Joseph Chot : Albert du Bois (Sansot) ; Paul Vulliaud : L'humanisme au XVe siècle italien (Figuière) ; Charles Brun : Renée Vivien (Sansot) ; Philéas Lebesgue, A.-M. Gossez, Henri Strentz : Essai d'expansion d'une esthétique (La Province) ; Jacques Reboul : Un grand précurseur des romantiques. Ramond (Revue des lettres et des arts) - (p. 81)], comptes rendus (p. [79]-81)
Roger Frène : Les revues ["Les roses que la nuit ne rend pas invisibles..." murmure Abel Léger dans Le Florilège, et Pan publie des sonnets très artistes de ce ciseleur, à côté d'une fantaisie dialoguée de Hans Pipp... ; Dans Le Divan, des vers d'une grâce émue de Tristan Derème. Le métier, mon cher Derème, vous préoccupe beaucoup et avec raison... ; Jean Richard nous démontre qu'un écrivain intéressant peut parfaitement écrire des critiques ennuyeuses comme celles de l'Effort. Arts et Lettres publie des pages anthologiques des aimables poètes Jean Amade et Jean Azaïs... ; Les Marches de Provence enquêtent sur Mistral, Les Guêpes sur Willy, et nous y applaudissons... ; Continuons l'énumération (que de revues !) Le premier numéro de La Flora, bien présenté, publie une spirituelle lettre de Mme Rolmer. La Renaissance contemporaine a pris à tâche de nous renseigner sur tout le mouvement artistique ; elle y réussit souvent. Le Penseur et La Revue septentrionale sont à couverture rose ; elles ne paraissent pas s'émouvoir dudit mouvement... ; Les Facettes ne donnent que des vers et elles ont su grouper beaucoup des meilleurs poètes du moment. On y lira avec curiosité "La Licorne", de Marius Martin où se reconnaît, semble-t-il, la manière de Saint-Pol-Roux. La Revue artistique publie des analyses de livres signées Lucien Rolmer et ce sont de véritables poèmes. Lisez l'admirable critique de Rolmer sur Rosny dans le défunt Printemps des Lettres... ; Paul Claudel retient vivement l'attention dans La Nouvelle Revue française et Les Rubriques Nouvelles... ; Francis Jammes compose en ce moment, avec ses "Géorgiques chrétiennes", une œuvre sans précédent en France : il donne à la poésie de terroir un intérêt universel. "Jean de Noarrieu" offrait aussi ce caractère avec la même intensité. Jammes est le premier poète de terroir qui se soit élevé avec éclat au rang de poète français. Observons aussi qu'il faut remonter à du Bartas (notre Lucrèce) pour retrouver un aussi puissant naturalisme. / Son vers a subi une évolution sensible : il s'académise un peu, mais pas assez pour nous déplaire jamais, car ce poète rafraîchit et fait revivre ce qu'il touche. Il est devenu chrétien, soyons chrétien avec lui. Mais du chrétien, Jammes n'acquerra pas la vertu d'humilité. Le Mercure nous le montre satisfait d'un vers réussi, avec cette naïveté désarmante qui semble propre aux poètes... ; Dans La Phalange, Albert Thibaudet analyse l'esthétique de Stéphane Mallarmé... ; Dans Masques et Visages, Camille Mauclair analyse et justifie en partie le mouvement futuriste... ; La Revue de France vient de paraître avec un excellent premier numéro.], chronique (p. [82]-87)
P[aul]. V[imereu]., M[ichel]. P[uy]. : Notes, notes [Le café et la conférence. - signé P. V. - (p. 87-88) ; Convulsions. - signé M. P. - (p. 88)] (p. [87]-88)

lundi 1 mai 2017

L'ILE SONNANTE N° 21 - FÉVRIER 1912

L'ILE SONNANTE
N° 21 (Février 1912)
[Date de publication : Février 1912 - Couverture : Série (3e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les deux mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 6 h. à 7 h. (Sauf du 1er Mai au 1er Octobre)"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" / "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "L'Île Sonnante paraît 6 fois par an : les 1er février, 1er avril, 1er juin, 1er août, 1er octobre et 1er décembre."), Abonnement, Abonnement d'essai ("3 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Titre, Adresse, Mention ("publie chaque année environ 300 pages in-8"), extrait des sommaires des deux premières séries, Publicités (Galerie Marseille et Vildrac ; Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Service des Revues (Alceste, L'Amitié de France, L'Art décoratif, Le Beffroi, Les Cahiers du Centre, La Chronique des lettres françaises, Le Chroniqueur de Paris, Le Divan, Les Droits de l'Homme, L'Effort, Les Entretiens idéalistes, Les Facettes, Le Feu, Les Feuillets, Le Florilège, La Forge, Les GuêpesL'Heure qui sonne, Les Hommes du Jour, Les Loups, Les Marches de l'Est, Les Marches de Provence, Les Marches du Sud-Ouest, Les Marges, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, Le Penseur, La Phalange, La Plume, Poésie, Propos, La Renaissance contemporaine, La Revue septentrionale, La Revue du traditionnisme, Le RythmeLes Rubriques nouvelles, Le Spectateur, Le Thyrse, L'Unita, La Voce, Vers et Prose- Bas de Page 40 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Tristan Derème : Petits Poèmes : I. "Au bord de la prairie humide où tu gazouilles..." [A Georges Gaudion] (p. [1]) ; II. "Je vais songer à la jeune fille que j'ai..." [A Henri Martineau] (p. [1]-2), poèmes (p. [1]-2)
Francis Carco : Frisson, nouvelle [A Mario Meunier] (p. [3]-5)
Léon Vérane : Cerf en automne, poème [Pour Tristan Derème] (p. [6])
Marcel Martinet Deux dizains : I. "Tu vas venir demain : nous avons déjà tant..." ; II. "Ô ce déchirement douloureux de la nuit...", poèmes (p. [7])
Charles Callet : La lumière celtique, étude (p. [8]-12)
Paul Lœwengard : Impressions : I. Soleil levant (p. [13]) ; II. Crépuscule (p. [13]-14), poèmes [datés "8 août, Baume-les-Messieurs (Jura), 1911"] (p. [13]-14)
Paul Vimereu : Entre deux feux (épisode vendéen), nouvelle (p. [15]-18)
André Foulon de Vaulx : Soirs d'été, poème (p. [19]-21)
Michel Puy : Dramaturges, étude [en particulier sur La Dame qui n'est plus aux camélias de Maurice de Faramond - (p. 24-26) et L'Otage de Paul Claudel - (p. 26-27)] (p. [22]-27)
ANTHOLOGIE
Albert Fleury : Poèmes : I. "Au clair blafard d'une lune d'automne..." (p. [28]-29) ; II. "Une ville avec des rappels de cloche si profonds..." (p. 29), poèmes [en note : "Le poète Albert Fleury est mort le 21 octobre dernier, à l'âge de trente-six ans. Les deux poèmes que nous donnons aujourd'hui sont extraits de son livre Pierrot, publié en 1898."] (p. [28]-29)
CHRONIQUES
Louis Pergaud : Les Romans [L'Amour en herbe, par Ch. Henry Hirsch (Fasquelle) - (p. [30]-31) ; Une fille de rien, par Jules Leroux (Figuière) ; L'amie étrangère, par Louis Chaffurin (Ollendorff) - (p. 31) ; La première blessure, par Marguerite Lejeune (Figuière) - (p. 31-32) ; L'inquiète paternité, par Jean Schlumberger (Nouvelle Revue française) ; Voilà la femme, par Gabriel Martin (Albin Michel) - (p. 32) ; Dolorine et les ombres, par Jean de Bosschère (Bibliothèque de l'Occident) - (p. 32-33) ; Le Cœur et la Vie, par Sylvain Bonmariage (Figuière) ; La route de l'Est, par Alexis Callies (Figuière) - (p. 33) ; Nouvelles contradictions, par Charles Régismanset (Sansot) - (p. 33-34) ; Notes : "Avant qu'ils ne paraissent en volume, je signale très volontiers les pathétiques récits que sous le titre Les têtes baissées, Cyril Berger publie chaque semaine dans Paris-Journal. Ces petits contes, ces courtes nouvelles, souvent spirituelles, toujours émouvantes, sont la belle illustration de la très intéressante enquête que l'auteur fit paraître récemment dans les colonnes de L'Intransigeant sur "La misère à Paris".], comptes rendus (p. [30]-34)
Michel Puy : Littérature [Quel démon inspire les artistes qui lancent des manifestes, et qui prétendent annoncer un mouvement, créer une école ? Le vrai rôle de l'artiste ne consiste-t-il pas à travailler avec persévérance pour douer de la forme la plus fidèle et la plus vivante possible ses sentiments et ses pensées ? Cette furie des écrivains d'aller de l'avant en s'entourant de compagnons aussi décidés qu'eux ou en entraînant un groupe d'hommes sur leurs pas donne raison à M. Jules Romains et à l'unanimisme. L'homme a besoin se sentir qu'il prend part à une action commune et il n'est sûr de lui que lorsque d'autres cœurs battent à l'unisson du sien. / Les deux mouvements qui se sont manifestés avec le plus de vacarme en ces derniers temps, sont ceux du futurisme et de la renaissance classique. Par leurs théories ce sont deux mouvements contraires. L'un vise à raser les vieilles cités, l'autre à les restaurer. Tous deux tendent à détruire, l'un pour créer des architectures nouvelles, l'autre pour faire du vieux-neuf. Tous deux sont suscités par un même désir de réagir contre l'époque. Il y a peut-être une fougue plus aveugle chez M. Nicolas Beauduin, que les néo-classiques revendiquent pour un des leurs, que chez M. Marinetti... ; F.-T. Marinetti : Le Futurisme (Sansot) - (p. 35-36) ; Jean Thogorma : Les Barbares contre Racine et Les Tendances nouvelles de la littérature et la Renaissance française (Éditions de la Renaissance contemporaine) - (p. 36) ; Henri Ghéon : Nos Directions (Éditions de la Nouvelle Revue Française) - (p. 36-37) ; Paul Bastier : La nouvelle individualiste en Allemagne (Larose, éditeur) ; Alfred Capus : La Vie, l'Amour, l'Argent (Sansot) - (p. 37)], comptes rendus (p. 34-37)
M[ichel]. P[uy]., P[aul]. V[imereu]., *** : Notes, notes [La Science et l'Education. - signé M. P. - (p. [38]-39) ; Une démarche patriotique. - signé P. V. - (p. 39) ; On nous annonce l'apparition à Marseille des Marches de Provence, revue mensuelle qui débutera par une enquête sur "Frédéric Mistral et son oeuvre" et contiendra l'opinion de nombreux écrivains français. Renseignements, 24, rue de l'Etrieu, Marseille. ; Depuis le mois d'octobre dernier, L'Art décoratif est devenu bi-mensuel... ; Beaucoup de gens ignorent que le "Lac" de Lamartine fut, (sur les reproches de quel Béranger ?) expurgé de deux stances jugées inconvenantes...] (p. [38]-40)

dimanche 30 avril 2017

L'ILE SONNANTE N° 20 - DÉCEMBRE 1911

L'ILE SONNANTE
N° 20 (Décembre 1911)
[Date de publication : Décembre 1911 - Couverture : Série (2e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les deux mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 5 heures et demie à 7 heures et demie (Sauf du 1er Mai au 1er Octobre)"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" ;  "Les manuscrits peuvent aussi être déposés chez MM. Charles Callet, 23 rue de Vaugirard, Paris, 6e (le samedi soir de 9 à 11 h.), Édouard Gazanion, 67, rue Caulaincourt, Paris, 18e (le mercredi de 5 à 7 h.), et Louis Pergaud, 3, rue Marguerin, Paris 14e (les 2 premiers mercredis du mois, de 9 h. à 11 h. s.)", "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "Les 10 numéros de la 2e série de L'Île Sonnante paraîtront aux dates suivantes : 1er novembre et 1er décembre 1910, 1er janvier, 1er février, 1er mars, 1er avril, 1er mai, 1er juillet, 1er octobre et 1er décembre 1911."), Abonnement, Abonnement d'essai ("3 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Titre, Adresse, Mention ("publie chaque année environ 300 pages in-8"), extrait des sommaires des deux premières séries, Publicités (Galerie Marseille et Vildrac ; Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Service des Revues (Alceste, L'Amitié de France, L'Art décoratif, L'Art libre, Le Beffroi, Les Cahiers du Centre, La Chronique des lettres françaises, Le Chroniqueur de Paris, Le Divan, Les Droits de l'Homme, L'Effort, Les Facettes, Le Feu, Les Feuillets, Le Florilège, La Forge, Les GuêpesL'Heure qui sonne, Les Hommes du Jour, Les Loups, Les Marches de l'Est, Les Marches du Sud-Ouest, Les Marges, Nouvelles de la République des Lettres, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, Le Penseur, La Phalange, Poesia, Poésie, Propos, La Renaissance contemporaine, La Revue septentrionale, La Revue du traditionnisme, Le RythmeLes Rubriques nouvelles, Le Spectateur, Les TablettesLe ThyrseVers et Prose, La Vogue française) - Bas de Page 360 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Daniel Thaly : Le Jardin du Luxembourg, poème (p. [321]-322)
Charles Callet : La langue française, étude [à propos d'Auguste Callet] (p. [323]-[327])
Cécile Périn : Poème, poème (p. [328])
Maurice Heine La sortie du bain, sonnet (p. [329])
Marcel Martinet : La fascinatrice, nouvelle (p. [330]-335)
Guy Lavaud : Touraine, poème [A Louis Mandin] (p. [336])
A.-R. Schneeberger : Ascension, poème (p. [337])
Marcel Prouille : Impressions : I. La lune marche devant nous sur le chemin... ; II. Clair de lune glissant dans le sentier plein d'ombre... (p. [338]) ; Stances (p. [339]), poèmes (p. [338]-[339])
Roger Frène : Les Oseurs, pensées (p. [340]-343)
CHRONIQUES
Tristan Derème : Chronique des poèmes [Pierre Vierge : Le Navire enchanté (Sansot) - (p. [344]-345) ; Jean-Paul Tort : La veillée solitaire (Figuière) - (p. 345) ; Jeannine Vade : Des paroles et du silence (Sansot) - (p. 345-346) ; Daniel Thaly : Le jardin des Tropiques (Le Beffroi) - (p. 346) ; Louis Payen : Sisera, tragédie (Mercure) - (p. 347) ; Pierre Jean Jouve : Les ordres qui changent (Figuière) - (p. 347-348) ; Jean Plémeur : Edelweiss et Goémons (Figuière) ; H. Duroch : Le livre de l'Aimée (Figuière) ; Mario Prax : La Pythie de Delphes, tragédie philosophique (Figuière) ; J.-F.-Louis Merlet : La chanson des mendiants ; Lucien Boudet : Les rêves exaltés (Le Beffroi) ; R. de Manoel-Saumane : L'ombre du temple (Falque) ; Théodore Vibert : Les Girondins, poème national (Schleicher) ; O.-W. Milosz : Les Éléments (L'Occident) - (p. 348)], comptes rendus (p. [344]-348)
Louis Pergaud Les Romans [Aurel, Le Couple (Figuière) ; Berthe Reynold, Les Moutons noirs (Figuière) - (p. 349) ; Alfred Machard, Trique, Néness, Bout, Miette et Cie (Figuière) - (p. 349-350) ; Paul Adam, La Ville inconnue (Ollendorff) ; Lionel Nastorg, Le Rouge aux lèvres (Ollendorff) ; André Daverne, Le Fleuve éternel (Sansot) - (p. 350) ; G. Julliot de la Morandière, Térandros (Falque) - (p. 350-351) - Serge Perski, Les maîtres du roman russe contemporain (Delagrave) ; Raymond Meunier, Les Fous (Sansot) ; Ch. Léger, Le dernier portrait de Balzac - (p. 351) ; Édouard Déverin, Flânes - (p. 351-352)], comptes rendus (p. [348]-352)
Michel Puy : Littérature [Joséphin Péladan : L'Art idéaliste et mystique (Sansot) - (p. 352-353) ; Albert Heumann : Lectures et Promenades (Sansot) ; Marius Mermillon : Philippe Pourchet paysagiste (L'oeuvre nouvelle) ; Claude d'Halloville : Monseigneur Duchesne (Sansot) ; Paul-Théodore Vibert : L'Italie contemporaine (Schleicher) - (p. 353) ; Albert de Bersaucourt : Conférence sur François Coppée - (p. 353-354) ; André Gide : Charles-Louis Philippe (Figuière) ; Marguerite Burnat-Provins : Cantique d'été (Sansot) ; Tristan Derème : Discours prononcé sous les tulipiers du jardin Massey à Tarbes à l'occasion du centenaire de Théophile Gautier - (p. 354)], comptes rendus (p. 352-354)
Roger Frène : Les Revues [Lisez-vous le roman que publie le Mercure, L'Ensevelie ? Signé d'un nom inconnu, J. Galzy, il paraît devoir se classer parmi les œuvres intéressantes du moment... ; Pan tire parfois son plus vif intérêt du Promenoir d’Émile Cottinet. On n'a pas assez dit l'intérêt de cette chronique, d'une curiosité bondissante et multiple, qui caractérise les hommes et les livres avec justesse et qui vient de nous fournir une excellente appréciation de Verlaine, comme naguère de Moréas, indiquant les parties déjà désuètes de l'oeuvre d'un grand poète. C'est du journalisme, soit, mais du meilleur, à la manière de Barbey d'Aurevilly et de Jean Lorrain... ; La Phalange, les Marges et la Nouvelle Revue Française ont conquis un équilibre excellent : ce sont des revues jeunes et ce ne sont pas tout à fait des revues de jeunes. La critique y occupe une large part et elle y est bien tenue. [...] Ces trois revues sont, au reste, d'une lecture continuellement attrayante et les vers de Louis Mandin, de Fernand Divoire et P.-J. Toulet ne contribuent pas peu, à différents titres, à leur assurer l'intérêt d'art pur que nous y cherchons.], chronique (p. 354-356)
A[lbert]. V[idal]. : Notes, notes [Morceaux choisis. - extraits de : Chamfort, Maximes et Pensées. L'honnête homme (Mercure de France, p. 66) ; Marius-Ary Leblond, En France (Fasquelle, 1910)] (p. 356)
*** : Table des matières (p. [357]-360)

jeudi 20 avril 2017

L'ILE SONNANTE N° 17 - MAI 1911

L'ILE SONNANTE
N° 17 (Mai 1911)
[Date de publication : Mai 1911 - Couverture : Série (2e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les deux mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 5 heures et demie à 7 heures et demie (Sauf du 1er Mai au 1er Octobre)"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" ;  "Les manuscrits peuvent aussi être déposés chez MM. Charles Callet, 23 rue de Vaugirard, Paris, 6e (le samedi soir de 9 à 11 h.), Édouard Gazanion, 67, rue Caulaincourt, Paris, 18e (le mercredi de 5 à 7 h.), et Louis Pergaud, 3, rue Marguerin, Paris 14e (les 2 premiers mercredis du mois, de 9 h. à 11 h. s.)", "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "Les 10 numéros de la 2e série de L'Île Sonnante paraîtront aux dates suivantes : 1er novembre et 1er décembre 1910, 1er janvier, 1er février, 1er mars, 1er avril, 1er mai, 1er juillet, 1er octobre et 1er décembre 1911."), Abonnement, Abonnement d'essai ("3 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Titre, Adresse, Mention ("publie chaque année environ 300 pages in-8"), extrait des sommaires des deux premières séries, Publicités (Galerie Marseille et Vildrac ; Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Service des Revues (Alceste, L'Amitié de France, L'Art décoratif, L'Art libre, Le Beffroi, Les Cahiers du Centre, La Chronique des lettres françaises, Le Chroniqueur de Paris, Le Divan, Les Droits de l'Homme, L'Effort, Les Facettes, Le Feu, Les Feuillets, Le Florilège, La Forge, Les Guêpes, L'Heure qui sonne, Les Hommes du Jour, Les Loups, Les Marches de l'Est, Les Marges, Nouvelles de la République des Lettres, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, Le Penseur, La Phalange, Poesia, Poésie, Propos, La Renaissance contemporaine, La Revue septentrionale, La Revue du traditionnisme, Le RythmeLes Rubriques nouvelles, Le Samedi, Le Spectateur, Les Tablettes, Le ThyrseVers et Prose, La Vogue française) - Bas de Page 232 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 40 pages]
Sommaire
M[ichel]. P[uy]. : A nos lecteurs, présentation (p. [193]-194)
Louis Mandin : Automne : Éclosion lyrique (p. [195]) ; Rayons posthumes (p. [196]), poèmes (p. [195]-[196])
Henri Strentz : Une Maison, nouvelle [A Julien Polti] (p. [197]-201)
Roger Frène La Révolte (fragment), poème [daté "1903"] (p. [202]-204)
Léon Vérane : Dans la Cour, poème (p. 204)
Charles Callet : Le Sauvage de la Butte, récit [Extrait de Sigalion le Conteur - A Louis Pergaud - chapeau : "Madame la Baronne de Smarck, femme de lettres des plus connues, occupe Sigalion en qualité de secrétaire. Le jeune homme ne voulant être à charge à personne, montra assez de courage et de volonté pour se plier aux besognes littéraires qui lui furent commandées."] (p. [205]-209)
Fernand Divoire : Stratégie littéraire, étude [A Louis Pergaud, zoologiste - à propos de l'affaire Romains-Fauchois] (p. [210]-212)
Louis Haugmard : Tentation, poème (p. [213]-214)
Jean Fabre : Enclore le passé dans l'amour, poème (p. [215])
Roger Lalli : Matinée perdue, récit ["A mes confrères / Souvent hommes de plus d'idée que de volonté"] (p. [216]-217)
CHRONIQUES
Tristan Derème : Chronique des poèmes [Jules Leroux : La Brume dorée (Sansot) - (p. [218]-219) ; Guy Lavaud : Des Fleurs, pourquoi... (Cornély) - (p. 219-221) ; Georges Chennevière : Le Printemps (Figuière) - (p. 222-223)], comptes rendus (p. [218]-223)
Louis Pergaud Les Romans [J.-H. Rosny aîné, La Guerre du Feu - (p. [224]-225) ; Alfred Jarry, Gestes et Opinions du Docteur Faustroll pataphysicien - (p. 225) ; Charles Morice, Il est ressuscité ; Meg Villars, traduit par Willy, Les Imprudences de Peggy - (p. 226) ; Louis Chaffurin, La fin d'un milliardaire - (p. 226-227)], comptes rendus (p. [224]-227)
Édouard Gazanion : Les Revues [Dans L'Heure qui sonne, M. Gaston Picard entreprend la tâche difficile d'une classification des revues. "Continuation du symbolisme" et "retour au classicisme", tels sont pour lui les deux pôles de la littérature moderne. "Subjectifs et objectifs", pourrait-on résumer. Mais quand il emploie le mot : pôles, il est certain que l'auteur ne saurait mieux dire. Pôle nord et pôle sud évidemment, tous deux glacés et stériles, l'un de pédantisme, l'autre de contrainte ; reste à savoir s'il ne surgira pas, entre ces campagnes lointaines, une souriante contrée moins sévère et moins brumeuse, pleine de fleurs odorantes et de gras pâturages. Une renaissance inattendue du sens fantaisiste et directement émotif, moins déclamatoire que le "naturisme", plus proche encore du terroir et de l'instinct. Il ne convient guère de s'embarrasser de questions de forme, mais je conseillerai fort aux belligérants des camps "bergsoniens" et "néo-classiques" de prendre garde aux courts poèmes que publient Jean Pellerin, Tristan Derème, Léon Vérane et Francis Carco. Ce sont d'imprévus adversaires, en dehors des habituels classements, mais dont les concurrents accoutumés feraient bien de se méfier. En tout cas, il devient impossible de ne point démasquer le puffisme de certaines écoles, la boursouflure et la vacuité de normaliens intarissables, la prétention de petits maîtres déjà dédaigneux. Plusieurs, tant qu'il ne fut question que de les opposer à la platitude d'un Dorchain, à la trivialité d'un Jean Aicard, s'avérèrent d'une incontestable utilité. Maintenant, il semble bien que leur jeune réputation, retour de Russie ou des pays tchèques, soit devenue, pour l'art en général et l'esthétique française en particulier, un imminent et incontestable danger. / C'est ainsi que les adaptations métaphysiques de MM. Romains et Duhamel furent salutaires un instant. Mais est-il croyable que M. Arcos prétende lutter contre la médiocrité, qu'il reproche à tant de poètes académiques, par des vers ainsi formulés : "Nous respirons sans nous gêner dans le même air" ou "vous êtes là et je vous vois, vos yeux sont bons" ? - Enfin, comment une oreille musicale peut-elle supporter cette épouvantable cacophonie : "Oh ! n'est-il pas un œuf dont un jour nous naîtrons" ? Cela ressemble, du reste, à la prose rocailleuse que, deux pages plus loin, dans le même numéro de Pan, M. Han Ryner nous permet de savourer. Il y a là quatre pages d'un délicieux dialecte grec-petit-nègre... ; Il n'est pas jusqu'à M. Francis Jammes qui ne laisse de nous vexer par de trop simplets aphorismes tels que celui-ci : "Pascal écrit avec des ténèbres ; La Fontaine avec du soleil. C'est la même chose !" (Les Tablettes, n° de Mars). On éprouve une indicible gêne devant de semblables évidences... ; Ne ressent-on pas un certain malaise quand M. Louis Codet susurre, dans Les Marges : "Ta beauté a brûlé la pointe de mon cœur" ? et, du même auteur, nous préférons : la Chanson des belles faïences... ; Et je m'en voudrais de ne pas remercier M. Robert Veyssié d'avoir, dans La Renaissance contemporaine, cité en entier ce superbe poème que M. Émile Verhaeren intitule "Épilogue"... ; A lire : Les Marches de l'Est : La blessure mal fermée, par Georges Ducrocq ; La Phalange : Poème, par Léon-Paul Fargue ; La Nouvelle Revue française : Petits Dialogues grassois, par Francis de Miomandre ; Les Marches du Sud-Ouest, luxueux magazine bordelais ; Revue d'Europe et d'Amérique : Souvenirs sur Charles-Louis Philippe, par Mme Marguerite Audoux ; Le Feu : Marie de Magdala, par Emile Sicard ; La Chronique des lettres française ; Le Divan : Puirajoux, poèmes par Francis Eon ; Propos ; L'Art Libre ; L'hexagramme ; Les Feuillets ; Le Thyrse ; La Revue des Poètes belges ; Le Florilège artistique et littéraire ; Les Guêpes : Enquête supposée et numéro en hommage de Boileau ; La Forge ; Le Rythme ; Le Fouet, journal satirique hebdomadaire, dirigé par J. Valmy Baysse.], chronique (p. [228]-231)
M[ichel]. P[uy]., *** : Notes, notes [Le Théâtre Français. - Le Théâtre Français a une excuse invariable quand il refuse une oeuvre littéraire : il n'est pas un théâtre d'avant-garde et ne peut accueillir que des pièces consacrées ; pour les autres, il y a des scènes spéciales, l'Œuvre, le Théâtre Antoine et même l'Odéon, théâtre d'essai. Et, fort d'une vérité aussi incontestable, on refusera l'Iphigénie de Moréas ou la Dame à la faulx de Saint-Pol-Roux : mais demain, on montera un vaudeville... - (p. 231-232) - signé M. P. ; La gloire à Toulouse. - Toulouse a vu naître Ephraïm Mikhaël et une statue de ce poète se dresse au point central de cette ville. Mais ne cherchez pas, dans les bibliothèques publiques de Toulouse, le volume unique des œuvres de Mikhaël : en 1911, aucune n'a encore songé à se le procurer ? ; Nouvelles de la République des Lettres. - C'est le titre d'une petite revue actuelle ; on n'a pas dit, croyons-nous, que M. Salmon l'a emprunté à Bayle... ; Une exposition du livre et de la presse. - Un exposition du livre et de la presse va être organisée à l'exposition de Roubaix, sous les auspices du Comité national des Expositions coloniales...  - (p. 232)] (p. 231-232)
Document
"A nos lecteurs"
Voici dix-huit mois qu'a paru le premier numéro de l'Île Sonnante. Cela représente déjà une longue existence pour une revue.
Depuis sa naissance, nous avons été amenés à réfléchir aux conditions dans lesquelles elle répondrait le mieux à son objet. Il nous a semblé que certains numéros auraient gagné à être composés avec moins de hâte et qu'une périodicité moins fréquente nous laisserait le loisir de préparer des fascicules plus soignés.
On nous a objecté qu'une revue avait besoin de paraître mensuellement pour ne pas se laisser oublier. Mais nous avons l'exemple de publications comme les Marges et Vers et Prose, qui, paraissant l'une six fois par an, l'autre tous les trimestres, sont néanmoins plus vivantes que la plupart des revues mensuelles. L'estime dont bénéficie une revue tient donc plutôt à l'intérêt qu'elle présente qu'au nombre de ses fascicules.
Nous n'avons donc pas hésité à décider que l'Île Sonnante ne paraîtrait plus désormais que tous les deux mois. Mais nous avions à tenir compte et des droits de nos abonnés, et de l'avantage que nous aurions à faire coïncider désormais la publication de chacune de nos séries avec l'année officielle.
Nous devions maintenir à dix le nombre des numéros de la présente série, dont les trois derniers (numéros 18, 19 et 20) paraîtront les 1er juillet, 1er octobre et 1er décembre 1911. Ainsi nos abonnés recevront le nombre de numéros que nous leur avons promis. Quant aux séries futures, l'Île Sonnante paraîtra régulièrement les 1er février, 1er avril, 1er juin, 1er août, 1er octobre et 1er décembre, ce qui nous permettra d'éviter les deux époques du jour de l'An et des grandes vacances, où les lecteurs les plus assidus se désintéressent des revues.
Enfin un certain nombre d'abonnements ont été souscrits avec effet à partir du 1er janvier 1911 ; nous considérons qu'ils comportent le droit à 10 numéros et qu'ils ne se termineront qu'avec le deuxième numéro de la troisième série.
L'Île Sonnante a reçu, depuis sa fondation, de trop nombreux encouragements pour que nous n'adressions pas aujourd'hui nos remerciements à toutes les personnes qui nous ont manifesté leur sympathie.
Continuant à publier des poèmes, des contes, des articles d'idées ou de discussion, nous espérons que dans l'avenir, avec six numéros annuels de 40 à 56 pages in-8, elle répondra pleinement à son objet qui est de favoriser les manifestations d'une littérature d'expression très moderne, à la fois éprise de nouveauté et sans indulgence pour la surenchère.
Entre un classicisme terne et sans flamme et les essais de ceux qui réclament l'originalité à tout prix, il nous semble qu'il reste le vaste domaine des images neuves et des idées nuancées, où aiment à se rencontrer les plus fervents amis des lettres, qui ne jugent pas une oeuvre belle parce qu'elle est classée ni parce qu'elle est en dehors de tout ce qui a été fait, mais qui cherchent à s'appuyer, pour guider leur jugement, sur les conseils de leur goût et l'expérience de leur sensibilité.
M. P.

dimanche 16 avril 2017

L'ILE SONNANTE N° 16 - AVRIL 1911

L'ILE SONNANTE
N° 16 (Avril 1911)
[Date de publication : Avril 1911 - Couverture : Série (2e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 5 heures et demie à 7 heures et demie"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" ;  "Les manuscrits peuvent aussi être déposés chez MM. Charles Callet, 23 rue de Vaugirard, Paris, 6e (le samedi soir de 9 à 11 h.), Édouard Gazanion, 67, rue Caulaincourt, Paris, 18e (le mercredi de 5 à 7 h.), et Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris 5e (le mercredi soir de 9 h. à 11 h.)", "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "La Revue ne paraît pas pendant les mois d'août et de septembre."), Abonnement, Abonnement d'essai ("3 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (Arlequin, L'Art libreLes Bandeaux d'or, Le Beffroi, Le Centaure, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, Les GuêpesIsis, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, La Phalange, Les Poèmes, ProposLes Rubriques nouvelles, Le Spectateur, Vers et Prose- Bas de Page 192 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Édouard Gazanion : Orage manqué, poème (p. [161])
Charles Callet : Un cénacle littéraire, récit [A M. Lucien Baudelot - En introduction : "Ces quelques pages sont extraites d'un roman en préparation : Sigalion le Conteur, Histoire littéraire contemporaine."] (p. [162]-165)
Francis Carco : Music Hall, récit (p. [166]-167)
Henri Delisle Marseille, poème (p. [168])
Paul Vimereu : Le Platane, nouvelle (p. [169]-176)
Michel Puy : A propos du "Trust", compte rendu [à propos du roman de Paul Adam] (p. [177]-184)
Louis Pergaud Romans et Brochures [Jean Bizot, par Antonin Chaude, biblioth. de Poésie - (p. [185]-186) ; Le Théâtre contemporain, par Henri Maassen ; Pour nos églises, discours prononcé par Maurice Barrès à la Ch. des députés, le 16 janvier 1911 - (p. 186) ; Leconte de Lisle, par Gaston Sauvebois, Portraits d'hier - (p. 186-187) ; Le Roy du Languedoc, par Marc Stéphane, Cabinet du Pamphlétaire, 91, rue Péronnet, Neuilly - (p. 187-188)], chronique (p. [185]-188)
R[oger]. F[rène]., M[ichel]. P[uy]. : Notes, notes [La pièce du juif déserteur. - Le conflit est curieux et mérite d'être noté au passage. / Les royalistes profitent d'une bien belle occasion pour manifester : un juif, auteur de pièces de théâtre, naguère déserteur, fait représenter une de ses œuvres à la Comédie-Française : A mort le juif, s'écrient-ils ; démission, Claretie ! / Certes, le théâtre de M. Bernstein ne mérite pas qu'on le défende avec beaucoup d'âpreté ; l'art de cet écrivain est fruste, de qualité douteuse, tout en mouvement, dénué de psychologie : c'est du théâtre ! disent avec admiration les gens du métier... - (p. [189]-190) - signé R. F. ; Encore la grammaire. - Devenons-nous des puristes ? A force de viser à la correction, nous finirons par ruiner la langue... - (p. 190-191) - signé M. P. ; Les Revues. - La Renaissance contemporaine vient d'ouvrir une enquête sur la situation des jeunes écrivains contemporains : "Est-il plus difficile qu'autrefois de se faire connaître ? Les jeunes sont-ils entravés ou aidés par leurs aînés arrivés ? Un vrai talent peut-il encore rester ignoré ? Pourquoi ?" Plusieurs des écrivains qui ont répondu à ces questions, jugent qu'il est plus facile qu'autrefois de se faire connaître, à cause de la multiplicité des prix littéraires... ; A lire : Nouvelles Revue française : l'Otage, de Paul Claudel ; Isabelle, roman, par André Gide ; le Divan : une étude de Henri Martineau sur le poète Guy Lavaud ; Revue des poètes belges : des poèmes de Fernand Séverin ; l'Art décoratif : l'Art musulman à l'Exposition de Munich, par Marcel Montandon ; les Marches du Sud-Ouest, revue nouvelle dirigée par Olivier Bag : une enquête sur l'oeuvre de Vielé-Griffin ; les Cahiers du Centre : les Sports aux champs, par Henri Bachelin ; la Phalange : Du rythme en français, par Robert de Souza. - (p. 191-192) - signé M. P. ; Une enquête. - MM. Cyril et Berger viennent de commencer, dans l'Intransigeant, une enquête sur la misère à Paris... ; Elsen. - Le Théâtre de la Gaîté vient de représenter un drame lyrique, Elsen, dont la musique est de M. Adalbert Mercier et le livret de notre collaborateur Jean Ferval. - (p. 192)] (p. [189]-192)

samedi 15 avril 2017

L'ILE SONNANTE N° 15 - MARS 1911

L'ILE SONNANTE
N° 15 (Mars 1911)
[Date de publication : Mars 1911 - Couverture : Série (2e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant tous les mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 5 heures et demie à 7 heures et demie"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)" ;  "Les manuscrits peuvent aussi être déposés chez MM. Charles Callet, 23 rue de Vaugirard, Paris, 6e (le samedi soir de 9 à 11 h.), Édouard Gazanion, 67, rue Caulaincourt, Paris, 18e (le mercredi de 5 à 7 h.), et Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris 5e (le mercredi soir de 9 h. à 11 h.)", "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits." / "La Revue ne paraît pas pendant les mois d'août et de septembre."), Abonnement, Abonnement d'essai ("3 Numéros : 1 franc") - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (Arlequin, L'Art libreLes Bandeaux d'or, Le Beffroi, Le Centaure, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, Les GuêpesIsis, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue françaiseL'Occident, Pan, La Phalange, Les Poèmes, ProposLes Rubriques nouvelles, Le Spectateur, Vers et Prose- Bas de Page 160 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Daniel Thaly : Le Jardin des Tropiques : I. Aux Antilles (p. [129]) ; II. Crépuscule de Décembre (p. [129]-130) ; III. Soirs de Vent, poèmes (p. [129]-130)
Louis Pergaud : La Fontaine et la psychologie animale, étude (p. [131]-143)
Jean Fabre : Pays de Tamaris..., poème (p. [144])
Roger Frène Stances nostalgiques : "Michel Puy, vous souvenez-vous..." (p. [145]-146) ; "Prodigue de ses horizons..." (p. 146-147) ; "Nous fûmes rayonnants de foi..." (p. 147-148) ; "C'est l'ère du renoncement..." (p. 148-149), poèmes [datés "1908"] (p. [145]-149)
Tristan Derème : Chronique des Poèmes, comptes rendus [Pierre Jean Jouve : Les Muses romaines et florentines (Messein) - (p. [150]-151) ; Georges Périn : Le Chemin, l'Air qui glisse (Bernard Grasset) - (p. 151-152) ; Berthe Reynold : Par les chemins (La Phalange) - (p. 152-153) ; Édouard Gazanion : Chansons pour celle qui n'est pas venue (Vers et Prose) - (p. 153-154)] (p. [150]-154)
Michel Puy Les Revues [Quelle différence d'état d'esprit on constate dans les milieux littéraires, quand on se rappelle les petites revues, telles qu'elles étaient il y a dix ans, et qu'on les compare à ce qu'elles sont aujourd'hui ! On était alors socialiste, anarchiste, internationaliste ; on était follement ombrageux à l'égard de tout ce qui représentait l'ordre ou le pouvoir ; on avait foi dans une sorte de devenir social où s'adoucissaient peu à peu les dures lois de la vie des peuples. On était hostile à tout ce qui incarnait l'esprit national ou l'autorité. On faisait volontiers l'éloge des pays étrangers et on oubliait, en faveur de la petite patrie provinciale, la grande patrie française. Aujourd'hui, au contraire, nous rencontrons partout des signes d'attachement au pays, de réaction contre un égalitarisme étroitement entendu, de résistance aux prétentions de l'étranger. Des revues, soit en France, soit dans les pays de langue française, se sont fondées pour défendre la culture française contre l'envahissement germanique. L"une, les Marches de l'Est, essaie de grouper les efforts de toutes les contrées qui sont en lutte contre l'invasion de l'esprit allemand : Alsace, Lorraine, Ardennes, Luxembourx, Pays wallons, Suisse romande. A Gand, viennent de se fonder les Moissons futures qui ont pour but de "défendre et propager la littérature d'expression française en Belgique et spécialement en Flandre". Les Feuillets, revue genevoise qui vient de remplacer la Voile latine disparue, revendiquent le droit pour les Suisses français de développer leur propre culture dans son sens particulier, de s'opposer à l'esprit de conquête des Suisses allemands. / Dans les revues de littérature pure, on retrouve un commun désir de redire la valeur de notre art, la fidélité au passé littéraire de notre pays. Nous avons pris goût à tout ce qui est notre raison d'être, nous avons repris conscience de la valeur de notre race, et nous nous sommes mis à affirmer notre droit à rester ce que nous sommes, avec nos traits distinctifs et ce que les étrangers appellent nos défauts et qui n'est que l'envers des qualités qu'ils nous envient. Dans un journal républicain et démocrate qui s'est signalé par son ardeur dans la lutte politique, il y a dix ans, et qui est ressuscité il y a quelques mois, les Droits de l'homme, on discernerait des tendances du même ordre : volonté d'instaurer un régime de liberté qui tourne au profit de tous et non pas seulement d'une faction, de défendre le peuple contre ses propres exigences, de revivifier le sentiment national. Nulle part on ne constate plus cette ardeur inconsidérée qui poussa les "intellectuels" à tolérer les théories absurdes des sans-patrie, à se laisser gagner par la maladie collectiviste, à se fier à la vertu du désordre, à imaginer une organisation sociale dans laquelle, en l'absence de tout commandement, tout fonctionnerait à la perfection. Tous sentent qu'il ne faut pas faire fond sur des utopies, mais sur des réalités vivantes. / Comme pour confirmer ce renouveau de l'esprit national, l'admiration la plus hautement avouée par la jeunesse s'est portée sur Racine, c'est-à-dire sur celui de nos écrivains qui représente de la manière la plus particulière les tendances françaises et qui reste le plus fermé aux étrangers. Cette admiration est devenue article de foi. Si un conférencier entreprend de le contredire, il occasionne un scandale presque plus politique que littéraire. Et pourtant nous devrions être reconnaissants à M. Fauchois de nous avoir, par ses critiques un peu forcées, donné l'envie de sonder notre propre sentiment à l'égard de l'oeuvre de Racine. En général, les grands écrivains ne nous sont parvenus que sous l'escorte de la glose des commentateurs qui ont interposé, entre eux et nous, un monde d'idées conventionnelles. Pour eux, le théâtre de Corneille nous expose la lutte du devoir contre la passion, dont il triomphe toujours. Pourtant, si l'on en croit Moréas dans ses Variations, "tout Paris acclamait le Cid, et il paraissait si beau qu'il donnait de l'amour aux dames les plus continentes." Ne faut-il pas en conclure que cette tragédie, comme beaucoup de succès littéraires, fut douée de cette vertu d'excitation qui agit même sur les honnêtes femmes et les incline à sacrifier leur devoir à la passion, même imaginaire ? / Ce serait une belle tâche, pour nos contemporains, d'aborder directement les grands écrivains en faisant abstraction de tout ce qui a été écrit sur eux. C'est à quoi s'est efforcé M. Henri Ghéon dans un article de la Nouvelle Revue Française, intitulé "l'exemple de Racine". "Rien ne dénote, dit-il, à ses débuts, rien ne confirme dans la suite, fût-ce en un éclair passager, ni le bouillonnement d'images qui tourmentait un d'Aubigné, ni l'impulsion grandiloquente d'un Corneille, ni l'aisance si variée d'un La Fontaine, ni la verve drue d'un Molière. Racine porte en lui quelque chose de moins puissant mais de plus rare, et ses premières poésies, par quelques vers de paysage doux, fins et frais, le révèlent à qui sait lire : l'instinct de la valeur sensuelle des mots, selon leur place dans la phrase, une voix non pas faite pour convaincre ni exalter, mais pour chanter, aimer, séduire... Caresse du langage, voilà son don premier, personnel et irréductible." / Pour n'avoir point subi l'épreuve du temps comme Racine, Renan n'en reste pas moins goûté, aimé des amis des lettres. M. André du Fresnois, dans les Rubriques nouvelles, discute les assertions des professeurs comme M. Parigot, M. Fonsegrive, qui contestent son oeuvre au point de vue historique et philosophique et qui jugent qu'il n'a rien laissé que la trace de sa personnalité. "Ne rien laisser que la trace de sa personnalité, écrit M. du Fresnois, dites-moi, graves universitaires, êtes-vous sûrs que cela ne soit rien ? Êtes-vous sûrs que cela ne soit pas tout ?" / A côté de la tâche qui s'offre à nos contemporains de pénétrer l'œuvre de nos meilleurs auteurs, il leur en revient une autre qui n'est pas moins belle, celle de défendre contre des critiques étroites l'oeuvre des écrivains qui représentent le mieux les lettres françaises : aujourd'hui Renan, hier Baudelaire. / Michel Puy. / A propos de ma dernière chronique, M. Eugène Montfort me fait observer que "depuis le numéro de juillet dernier, Philoxène Bisson donne aux Marges des extraits des autres revues, ce qui paraît plus intéressant pour le lecteur qu'une énumération monotone de titres d'articles." / Une chronique des revues pourtant ne pourrait-elle pas devenir fort intéressante si elle était faite avec le même soin que les autres chroniques des Marges ?], chronique (p. [155]-157)
R[oger]. F[rène]., M[ichel]. P[uy]. : Notes, notes [L'idée de perfection (suite). - Un ami a bien voulu s'intéresser à la question soulevée dans le précédent numéro sur les conditions de la perfection littéraire et la distinction qui était faite entre la pureté verbale et la pureté artistique... - (p. [158]-159) - signé R. F. ; La crise du français. - Il paraît qu'on ne sait plus écrire en français. Les jeunes ingénieurs sont incapables d'exposer leurs idées clairement, de donner une forme agréable à un rapport professionnel. Les élèves des lycées, dans leurs compositions de style, prodiguent les incorrections. A la Sorbonne enfin, la science particulariste a absorbé toute l'attention des étudiants et des maîtres, et n'a pas laissé de place à l'art de bien dire et de bien penser. / La revue Les Marges, en prenant l'initiative d'une pétition pour la réforme des programmes qui régissent depuis 1902 l'enseignement des lycées, a au moins atteint ce résultat de nous fournir une donnée précise ; on a trop diminué, dans ces programmes, la part du latin et du français, bases certaines de toutes études sérieuses... - (p. 159-160) - signé M. P.] (p. [158]-160)