mardi 5 mai 2015

LA VIE DES LETTRES N° 1 - AVRIL 1913

[Titre : LA VIE DES LETTRES - Sous-Titre : Collection anthologique et critique de poèmes et de proses - Dates de publication : Avril 1913 (n°1) à juillet 1914 (n°6) - Périodicité : trimestrielle - Deuxième série : La Vie des Lettres et des Arts [1920-1926] - Lieu de publication Paris - Format : 165 x 260 mm - Couverture : imprimée en rouge et noir sur couverture crème - Pagination :  variable ; pagination suivie - Prix et abonnements : Abonnement (Un an - France) = 10 francs ; Abonnement (Un an - Étranger) = 12 francs ; Prix du Volume (la revue annonce dans ses deux premiers numéros ne se vendre d'abord que par abonnement) = 2,50 fr. (France), 3 frs (Étranger) Directeur : Nicolas Beauduin - Co-directeurs : William Speth et Auguste Aumaître (ce dernier pour les deux premiers numéros) - Collaborateurs (liste non exhaustive) : Paul Adam, Avetis Aharonian, Auguste Aumaître, Constantin Balmont, Maurice Barrès, Léon Bazalgette (trad.), Nicolas Beauduin, Dr Ernst Bendz, Jean-Marc Bernard, A. de Bersaucourt, William Berteval, Jethro Bithell, Robert Browning, Lord Byron, Karel Capek, Dominique Combette, Émile Cottinet, Professeur Hugo Dinger-Jena, Fernand Divoire, J. Ernest-Charles, Professeur M. Esch, Paul Fort, Ernest Gaubert, Maurice Gauchez, Henri Ghéon, André Gide, Henri Hertz, Rudyard Kipling, Gérard de Lacaze Duthiers, Carlos Larronde, Philéas Lebesgue, Jules Lemaitre, Alexandre Macedonski, Xavier Marquès, Camille Mauclair, Victor-Émile Michelet, Pierre Mille, O. V. de L. Milosz (trad.), Frédéric Mistral, Jean Muller, Anna de Noailles, Louis Piérard, M. C. Poinsot, Pouchkine, Georges Ramaekers, Henri de Régnier, André Révész, J.-H. Rosny aîné, Dante Gabriel Rossetti, Jean Royère, Han Ryner, Saint-Pol-Roux, Gaston Sauvebois, Alphonse Séché, Claude Serval, Robert J. Shores, William Speth, Vera Starkoff (trad.), Louis Thomas, Émile Verhaeren, Francis Vielé-Griffin, Tancrède de Visan, Richard Weiner, Walt Whitman - Gérant : Nicolas Beauduin - Adresse : 20, rue de Chartres (Porte Maillot), Paris-Neuilly Imprimé sur les presses de l'Imprimerie spéciale de "La Vie des Lettres", Paris, puis Liège]
LA VIE DES LETTRES
Vol. 1 (Avril 1913)
[Date de publication : Avril 1913 - Couverture : Titre (en rouge), Contributeurs, Sous-Titre, Numéro, Date, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre (variante : "Collection de poèmes et de proses"), Directeur et co-directeurs, Sommaire, "Adresser les manuscrits, livres et toute correspondance au siège de la Direction", Adresse, Abonnements ("LA VIE DES LETTRES ne se vend que par abonnement"), mention ("Pour toute demande de renseignements, joindre un timbre pour la réponse. Envoi franco d'un volume spécimen contre la somme de 2,50 fr.") - 3e de couverture : Encarts publicitaires de revues (Rythm, Der Sturm, La Renaissance Contemporaine, Die Güldenkammer, Les Cahiers du Centre), mention ("Grâce à l'importance de son tirage, LA VIE DES LETTRES assure un service d'échange avec plus de 800 périodiques de Littérature et d'Art du monde entier") - 4e de couverture : Comptoir National d'Escompte - 2 pages vertes, non numérotées en fin de numéro : Page [I] (Anthologie des Poètes Nouveaux avec une préface de Gustave Lanson, professeur à la Sorbonne. E. Figuière et Cie ; Les Tendances présentes de la Littérature par Jean Muller et Gaston Picard. E. Basset et Cie, éditeurs ; Une Nouvelle Psychologie de l'Impérialisme par Louis Estève. Félix Alcan, éditeur) ; Page [II] (Les Campagnes en marche. Roman, 4e édition par Nicolas Beauduin ; Eros mourant. Roman, par Auguste Aumaître ; Les Inquiétudes Poèmes par Paul Hubert ; Paroles devant la Vie par Alexandre Mercereau ; Les Poètes d'Arthénice avec une préface de Nicolas Beauduin, des croquis de Bernard Naudin ; Les Martyrs de l'Aviation par Roger Dépagniat, avec une Préface de Maurice Barrès et une Ode de Nicolas Beauduin - Page [1] : En-tête (Date [Mars 1913], Titre) - Pages [175-176] : muettes - Pagination : 176 pages + 2 pages vertes]
Sommaire
Comtesse Anna de Noailles : Élévation, poème (p. [1]-2) 
Henri de Régnier (de l'Académie Française) : Le Lustre (Jeu Mallarméen), sonnet (p. 3)
Alexandre Pouchkine : Mozart et Salieri, drame en 2 tableaux [en note : "Joué pour la première fois à Paris, au théâtre Shakespeare, le 23 décembre 1912" - traduit par Vera Starkoff] (p. 4-11)
Francis Vielé-Griffin : Ainsi en va de maints et maintes, poème en vers libres (p. 12-13)
André Gide Charles-Louis Philippe, étude (p. 14-31)
Émile Verhaeren : Suprême Apothéose, poème (p. 32)
Walt Whitman : Un coup d’œil en arrière sur la route parcourue, souvenirs [traduits par Léon Bazalgette(p. 33-50)
Nicolas Beauduin : Le Poème des Trains, poèmes [dans cet ordre, extraits de La Cité des Hommes : "Dans un crépitement de braise et d'étincelles..." (p. 51-53), Vers la plus vaste vie (p. 53-55), La Planète volante (p. 55-58), Paroxysme (p. 58-60), L'Effort des hommes (p. 61-62), Paris moderne (p. 62-65), Ode des Hommes de ma Génération (p. 65-67), Les Cités qui flambent (p. 67-68)] (p. 51-68)
J.-H. Rosny aîné : Définition du Pluralisme, essai [signé "J. H. Boex-Borel (J. H. Rosny, aîné)"] (p. 69-77)
Pierre Mille : Septembre est doux..., poème (p. 78)
Lord Byron :  Lettres, correspondance ["Communiquées par M. M. N..." - trois lettres datées du 15 septembre 1817, de Ravenne, 18 novembre 1920, de Ravenne, 1820] (p. 79-81)
William Speth : De la Pensée au Mysticisme, essai (p. 82-94)
Dante Gabriel Rossetti : Sœur Helen, poème [traduit par O. W. Milosz] (p. 95-105)
Han Ryner La vieillesse de Kant, dialogue [en note : "Chapitre d'un livre futur : Les Apparitions d'Ahasvérus."] (p. 106-114)
Camille Mauclair : La fin de la miniature [en note : "Pages inédites de l'ouvrage de grand luxe, les Miniatures du XVIIIe siècle, à paraître incessamment chez Piazza et Cie, orné d'une nombreuse série de reproductions d'après les collections Wallace, Pierpont Morgan, du palais de Chantilly, etc."] (p. 115-123)
Tancrède de Visan La Philosophie de M. Henri Bergson et l'esthétique contemporaine, essai [en notes : "Edouard Le Roy : Une philosophie nouvelle, Henri Bergson, Alcan. - Joseph Desaymard : La Pensée d'Henri Bergson, Mercure de France. - Julien Benda : Le Bergsonisme ou une philosophie de la mobilité, Mercure de France. - René Gillouin : La philosophie de M. Bergson] (p. 124-137)
Philéas Lebesgue : L'évolution du Langage et les Races humaines, essai [A Nicolas Beauduin] (p. 138-145)
Auguste Aumaitre : Sur les Pages Bleues : Le Fleuve (p. 146-148) ; X. (p. 148-149) ; Danse macabre (p. 149-150) ; Les Nymphes de la Seine (p. 150-154) ; La Sirène et la Cloche [A Nicolas Beauduin] (p. 155) ; L'étang (p. 156) ; La Crue (p. 157-163) ; La Fille du Passeur (p. 163-164), poèmes en prose (p. 146-164)
Nicolas Beauduin : Les Directions de la Poésie contemporaine (Essai de Synthèse), essai (p. 165-174)

vendredi 6 mars 2015

A PROPOS DU SURRÉALISME [N° UNIQUE] - 1967

[Titre : A PROPOS DU SURRÉALISME - Dates de publication : 1967 - Périodicité : numéro unique - Lieu de publication : Nantes - Format : 270 x 210 mm - Couverture : illustrée et imprimée en noir sur couverture blanche - Pagination :  44 pages - Prix : non précisé - Directeur : Jean-François Salmon - Collaborateurs : Claude Boussard, Germinal Cossic, Hervé Delabarre, Jean-Pierre Guillon, Alain Joubert, Joyce Mansour, José Pierre, Jean Schuster, François-René Simon - Illustrateurs/Dessinateurs : Jorge Camacho, Jean Coindet, Jean-Claude Silbermann, François-René Simon - Adresse : Non précisée - Éditeur : Association Générale des Étudiants de Nantes (AGEN) - Imprimeur :  - Service polycopie  de l'a.g.e.n.-u.n.e.f.]
A PROPOS DU SURREALISME
[N° UNIQUE] (1967)
[Date de publication : 1967 - Couverture : Illustration, Titre, Éditeur - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Reproduction d'un papillon surréaliste, imprimé en rouge ("Vous qui avez du plomb / dans la tête / fondez le pour en faire / de l'or surréaliste") - Une demi-feuille reliée en tête de numéro : Sommaire, Mentions ("Les écrits publiés dans ce journal n'engagent que leurs auteurs." ; "tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays, y compris l'URSS.") : Page [2] : muette - Page [4] : muette - Page [17] : muette - Page [20] : muette - Page [44] :  Mentions ("André Breton et mort, aragon est vivant..." a été édité par la librairie "la vieille taupe" - paris Ve. ; "l'axe invisible" de schuster est tiré du N° 8 de la brèche, éditée par le terrain vague. ; "tranchons-en" publié sous forme de tract. ; tous les autres textes sont inédits.) ; ont participé à ce moment surréaliste : raymond bordes, claude boussard, camacho, jean coindet, marie-claire couturier, paul cornet, germinal cossic, delabarre, gestetner, j. p. guillon, dominique gauducheau, charles jameux, alain joubert, josé pierre, claude lamy, éric losfeld, ménage, abel ménard, joyce mansour, yvon parnet, raballand, ruault, henri sagot, jean françois salmon, silbermann, françois-rené simon, schuster, zimbacca, daniel bouillé ;  Imprimeur) - Particularités : Les titres, à partir de la p. 7 sont en rouge, sauf p. 30, tout comme le papillon surréaliste (p. 34) et le texte (p. 42-43) - Pagination : 46 pages]
Sommaire
Jorge Camacho Dessin, dessin [daté "[19]64" - surmonté du papillon surréaliste "Le surréalisme est-il le communisme du génie ?"] (p. [1])
Jean Coindet : Nantes, photographie (p. [3])
Claude Boussard : Nantes... magnétique et voilée, article [illustré, en marge de la (p. [5]), d'une photographie de Jean Coindet -  en épigraphe, citation d'André Breton : "Nantes : peut-être avec Paris la seule ville de France où j'ai l'impression qu'il peut m'arriver quelque chose qui en vaut la peine, où certains regards brûlent pour eux-mêmes de trop de feu (je l'ai constaté encore l'année dernière, le temps de traverser Nantes en automobile et de voir cette femme, une ouvrière, je crois, qu'accompagnait un homme ; et qui a levé les yeux : j'aurais dû m'arrêter), où pour moi la cadence de la vie n'est pas la même qu'ailleurs, où un esprit d'aventure au-delà de toutes les aventures habite encore certains êtres, Nantes, d'où peuvent encore me venir des amis, Nantes, où j'ai aimé un parc : le parc de Procé."] (p. [5]-6)
Alain Joubert : Les mains majuscules, article [illustré d'un photogramme extrait d'Un chien andalou de Luis Buñuel (p. 7) - citation d'André Breton en épigraphe : "Il est une manière d'aller au cinéma comme d'autres vont à l'église et je pense que, sous un certain angle, tout à fait indépendamment de ce qui s'y donne, c'est là que se célèbre le seul mystère absolument moderne."] (p. 7-[8])
*** : Candélabre, citations [de Jacques Vaché (Lettre à André Breton du 14.11.1918), de Gérard Legrand (Élixir des navets et philtres sans étiquettes), Ado Kyrou (Le surréalisme au cinéma), Robert Benayoun (Les morts diront leurs secrets...), André Breton ("Comme dans un bois"), Benjamin Péret ("Contre le cinéma commercial"), Antonin Artaud ("Sorcellerie et cinéma"), sur le cinéma - Publicité (bas de p. 11) : "Lisez : / Introduction à la lecture de B. Péret de Claude Courtot, éditions du Terrain Vague] (p. 9-111)
Claude Boussard Breton mort les faussaires se réveillent, article [en épigraphe, citation de "L'idée du Devenir" de L'immaculée conception de Breton et Eluard : "Les barrières invisibles de la pensée humaine, les barrières invisibles des corps semblables enseveliront en s'abattant tous les ennemis du genre humain." - en pied d'article, comme un papillon surréaliste encadré de noir : "André Breton est Mort. / Aragon est Vivant... / C'est un double malheur / Pour la pensée honnête."] (p. 12-16)
François-René Simon : Je me présente ; Au voisinage d'un sein, poèmes en vers libres (p. 18) [erreur de pagination, la page étant numérotée "19"]
François-René Simon Dessin inédit, dessin (p. [19])
*** : Tranchons-en, tract [précédé des lignes d'introduction suivantes : "Contre le mystère - aussi bien contre le bizarre ou le mirifique - le surréalisme n'a jamais cessé d'en appeler au merveilleux. L'expérience intime dont le merveilleux est l'objet produit en effet une radicale subversion dans l'esprit. Au rebours des complaisances asservies du repli sur soi, il donne à la notion de liberté - d'une liberté à la fois illimitée et partagée - son seul contenu réel - Ainsi la quête à laquelle il invite ne se sépare pas de l'action révolutionnaire et cette dernière, privée de ce ressort ne tarde pas à défaillir et à s'égarer. / "Tranchons-en, le merveilleux est toujours beau, n'importe quel merveilleux est beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau". Cette proposition du Manifeste de 1924, on conçoit que le mouvement surréaliste, persiste, de nos jours, à s'en réclamer et qu'il n'ait que trop de raisons "d'en trancher" une fois de plus. Le texte collectif ci-dessous a été diffusé sous forme de tract à l'occasion de la dernière exposition internationale, il est l'expression actuelle d'un même défi à toutes les formes d'asservissement." - daté "Paris décembre 1965" et signé par : Pierre Alechinsky, Philippe Audouin, Jean-Louis Bédouin, Robert Benayoun, Jean Benoît, Raymond Borde, Vincent Bounoure, André Breton, Guy Cabanel, Jorge Camacho, Augustin Cardenas, Adrien Dax, Hervé Delabarre, Gabriel Der Kervorkian, Nicole Espagnol, Claude Ferraud, Jean-Pierre Guillon, Marianne et Radovan Ivsic, Charles Jameux, Alain Joubert, Robert Lagarde, Annie Le Brun, Gérard Legrand, Joyce Mansour, Jehan Mayoux, Mimi Parent, Nicole et José Pierre, Georges Sebbag, Jean Schuster, J.-C. Silbermann, Jean Terrossian, Toyen, Michel Zimbacca - en pied de tract, comme un papillon surréaliste : "Si vous êtes satisfaits de votre travail / coupez m'en quelques rondelles"] (p. 21-[24])
Jean Schuster : L'axe invisible, article [en fin d'article, publicité : "Lisez / Trotsky / "La Révolution trahie" / éditions de la IV Internationale"] (p. 25-26)
Germinal Cossic : Nue dans la chaleur grosse du délire..., poème en vers libres (p. 27)
Jorge Camacho : Dessin inédit, dessin [daté "1966"] (p. [28])
Germinal Cossic : Elle, poème en vers libres (p. 29)
*** : [Papillon surréaliste] ["Soignez votre mort paresseuse"] (p. [29bis]) [erreur de pagination]
Jorge Camacho : Dessin inédit, dessin [non daté] (p. [29ter]) [erreur de pagination]
José Pierre : Si vous ne savez pas écrire vous savez certainement dessiner, conférence fictive (p. 30-32)
Hervé Delabarre, Jean-Pierre Guillon : Sous l'égide de Stella Stevens, poème en prose [daté "Le 27 janvier 1966" - en pied de texte, comme un papillon surréaliste : "Mars : se méfier des manigances aux mains gantées"] (p. 33-34)
Joyce Mansour : Incendies spontanés, poème en vers libres (p. 35)
Jean-Claude Silbermann : Dessin inédit, dessin (p. [36])
Joyce Mansour : L'horizon de l'aveugle, poème en vers libres (p. 37-40)
*** : Le drapeau des rebelles, chronologie [en épigraphe, citations de Rimbaud : "Les blancs débarquent." et du Clavecin de Diderot de René Crevel : "La France coloniale, de Saint-Louis au Duc d'Aumale (lequel soit dit en passant, a donné ses noms et titre de noblesse à une des 32 positions particulièrement honorée dans la géométrie bordelière), du duc d'Aumale à Lyautey, toute la France coloniale, la passée, la présente, la future, avec son cortège de missionnaires massacreurs, se devait n'est-ce pas, Victor Hugo, de chanter les orientales : Sarah belle d'indolence, se balance..." - rappel des positions anticolonialistes du surréalisme précédé des lignes suivantes : "21 février : Journée anti-colonialiste. Rappelons - combien l'ignorent ? - que le mouvement surréaliste, dès les années 1924-1925, dès qu'il devient un mouvement COHÉRENT n'a cessé de lutter sur des positions très fermes contre la politique colonialiste de l'impérialisme." - en pied d'article, comme un papillon surréaliste : "Si vous n'êtes pas surréaliste / devenez-le"] (p. [41]-43)

vendredi 27 février 2015

DOCUMENT : ADOLPHE LACUZON, PAUL-REDONNEL & LES PARTISANS

On ne se souvient peut-être plus très bien d'Adolphe Lacuzon (1869-1935), poète du septentrion qui connut une renommée certaine en fondant au début du siècle précédent une nouvelle école : L'Intégralisme. Son lancement, par un manifeste dans La Revue Bleue du 15 janvier 1904, fit du bruit et Lacuzon eut une influence notable sur plusieurs écrivains au moins jusqu'à la déclaration de guerre. Florian-Parmentier lui consacre une dizaine de pages dans son Histoire contemporaine des lettres françaises de 1885 à 1914 (Paris, Figuière, [1914]) et Frédéric Lefèvre, dans sa Jeune poésie française (Paris, Rouart et Cie, 1917), célébrera l'Intégralisme sur plus de soixante-dix pages, lui dédiant un quart de son volume. Si mon propos, ici, n'est pas de présenter et de définir ce mouvement poétique, il faut préciser toutefois qu'il ne s'agissait guère d'une avant-garde mais plutôt d'une nouvelle réaction au Symbolisme et à ses prétendus écarts. Lacuzon ne condamne pas le vers-libre mais ne le pratique pas ; il s'inscrit dans une tradition liant intuition, inspiration, poésie et connaissance du monde. Avant d'être lui-même chef d'école, il avait participé au volume collectif de l'école française, La Foi Nouvelle (Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1902), recueil anthologique qui réunissait des poèmes d'Edmond Blanguernon, Adolphe Boschot, Pierre de Bouchaud, Georges Normandy, Louis Payen, M.-C. Poinsot, Robert Randeau, Han Ryner, etc. L'ouvrage s'ouvrait sur un "manifeste" dont voici la conclusion : "Le groupe entend se soustraire aux influences de coteries, réintégrer en quelque sorte la santé dans l'art, s'étendre du centre à la province, et faire appel à toutes les énergies intellectuelles de la race française."

Les documents qui nous occupent aujourd'hui sont toutefois antérieurs à La Foi Nouvelle et à l'Intégralisme. Lacuzon avait d'ailleurs commencé à publier bien avant dans des revues. On trouve , par exemple, son nom dans La Grande Revue Paris et Saint-Pétersbourg, dès 1892, dans La Revue Septentrionale, le Mercure de France, La Nouvelle Revue, avant que le siècle dix-neuvième ne s'achève. Mais c'est à une autre revue que les lettres que nous reproduisons ci-dessous rattachent son nom. Revue qui ne nous est pas inconnue puisqu'il s'agit des Partisans (1900-1901), fondée et dirigée par Paul Ferniot et Paul-Redonnel, dont nous avons mis en ligne le sommaire détaillé des huit premières livraisons. La première des deux lettres qu'on va lire attire notre attention sur un élément essentiel des revues : leur titre. Un titre, c'est évidemment tout un programme, et l'éditorial ou le manifeste qui ouvre généralement le premier numéro doit en donner la clé. Paul-Redonnel ne dérogea pas à la règle et développa son titre dans "La Parade" : "Nous sommes des partisans parce que nous sommes indisciplinés et que nous allons au combat quand il nous plaît..." Le titre et son explication attirèrent l'attention de Lacuzon qui en revendiqua la paternité dans une lettre à Redonnel qui doit dater de la fin novembre ou du tout début décembre 1900. Car en plus d'être tout un programme, un titre est ou fait aussi toute une histoire. Sa genèse, son inventeur, ont leur importance dans l'histoire des revues. On se souvient par exemple du duel qui opposa Louis Pilate de Brinn'Gaubast à Rodolphe Darzens en 1889, le premier ayant repris le titre La Pléiade à la revue que le second avait dirigée trois ans plus tôt. La courte polémique - et rapidement réglée - qui opposa Lacuzon à Redonnel n'eut pas, comme on va le voir, de résolution aussi violente.

Monsieur et cher Confrère,
J'ai connaissance de l'apparition des deux premiers n° des Partisans, revue que vous dirigez, et dont je demeure indirectement le parrain puisque c'est à moi qu'il advint de trouver un titre au groupe initial dont votre revue a emprunté le nom.
Étant donné que je reste le seul parmi mes camarades, qui ne soit point signalé dans les divers avant-propos des Partisans, et qu'à l'encontre de ce qui a été fait pour tous, aucun n° spécimen ne m'a été adressé, voulez-vous me permettre, Monsieur et cher Confrère, de vous demander naïvement si cette double abstention doit conserver à mes yeux son caractère apparemment intentionnel, destiné peut-être à m'enseigner l'éloignement d'une revue où ma présence aurait paru inutile ou fâcheuse ?
Ajouterai-je tout de suite pour que cette lettre ne puisse assumer aucune signification explétive [?], que je n'ai point de copie à caser, et que ma démarche est toute et simplement de convenance privée. J'ai l'horreur des situations fausses ; votre courtoisie aura tôt fait de me mettre à l'aise en me fixant sur des sentiments dont cette éventualité me dissimule encore la nature, mais que, par avance, je respecte en vous.
Recevez, Monsieur et cher Confrère, l'expression de ma considération distinguée.
Adolphe Lacuzon
21 Bd St Michel
De quel "groupe" ayant précédé la parution de la revue et réuni plusieurs de ses collaborateurs parle Lacuzon ? Je l'ignore. Notons toutefois que deux des chroniqueurs des Partisans mentionnés dans l'avant-propos, "Sur les matières qui seront traitées régulièrement...", feront partie de l'école française : Gabriel Tallet et Han Ryner. On peut donc supposer qu'il exista un groupe qui s'était baptisé, à l'initiative d'Adolphe Lacuzon, les "Partisans" et d'où sortit peut-être l'idée d'une revue. Redonnel en fit-il partie ou en avait-il connaissance ? Le réclamant semble le laisser penser. Par ailleurs, sa deuxième lettre au même paraît le confirmer, le destinataire dont manquent les réponses n'ayant apparemment pas souhaité polémiquer.
lundi 10 Xbre 1900
Monsieur et cher Confrère,
Je vous remercie de votre lettre cordiale et suis heureux de pouvoir à mon tour vous assurer de mes meilleurs sentiments. J'ai provoqué cette petite explication afin de ne pas prolonger ridiculement un malentendu dont une bonne poignée de mains devait être le geste de résolution. Voilà qui est fait.
Je passerai vous voir à la revue un de ces jours, et, quelque autre jour, j'affirmerai mes bonnes intentions et mon dévouement à la caisse des Partisans en vous priant d'agréer de ma prose en vos colonnes.
Croyez, en attendant, à ma sympathique estime.
Adolphe Lacuzon
21 Bd St Michel
Merci pour les n° que vous devez me faire adresser.
Tout est bien, donc, qui finit bien. A ceci près qu'aucune ligne de Lacuzon ne parut jamais dans les Partisans et que son nom n'y fut jamais cité. Il est vrai que la revue devait définitivement s'interrompre le 20 mars 1901, jeune de 10 livraisons à peine.

LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI N° 6 - AOÛT 1913

LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI
N° 6 (Août 1913)
[Date de publication : Août 1913 - Couverture (imprimée en orange) : Titre, Contributeurs, Numéro, Date - 2e de couverture : Sommaire, Titre, "publiés sous la direction de George Besson", Périodicité, Adresse, Abonnement, Prix du Numéro, Dépositaire - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : muette - Huit pages grises, non numérotées, en fin de livraison : Page [i] ("Les Cahiers d'aujourd'hui / avec ce numéro, arrivent à la fin de leur première année. / 336 pages illustrées de 100 dessins ont été servies à nos lecteurs. / 550 abonnés sont venus à nous. / Ce succès, nous n'osions l'espérer ni aussi immédiat, ni aussi complet. Sans avoir lu de programmes, ni de manifestes, nos lecteurs, dès la première heure ne se sont fait aucune illusion sur les tendances de cette revue et le succès des "CAHIERS" pourve que le public réclame des écrivains qui ne s'enfouissent pas dans le passé, quand se posent les problèmes du présent. / Les "CAHIERS" ont maintenant dépassé la période de mise au point. Dès le prochain numéro leurs illustrations, leurs articles seront plus nombreux, leurs directions aussi nettes. La petite correspondance qui n'est pas abandonnée, sera suivie de notes régulières et partiales sur les livres, les expositions, les pièces de théâtre, les concerts, les faits de la vie qui nous paraîtront importants." ; Pour paraître en novembre : / LA MAISON BALNCHE / roman / par Léon Werth) ; Pages [ii-iii] "Meubles d'aujourd'hui" par George Besson / Lire : "Meubles Modernes. Plaquette illustrée : Texte de Léon Werth. Préface d'Ocatve Mirbeau (franco contre UN FRANC adressé aux Ateliers Modernes..." ; Encart publicitaire pour "Ateliers Modernes / dirigés par Francis Jourdain") ; Page [iv] (Titre, sommaire des cinq premiers numéros ; Mention ["Le premier numéro des "Cahiers d'aujourd'hui" est épuisé. Nous sollicitons le concours de nos lecteurs sous la forme la plus utile, la seule efficace à la vie de toute publication : l'abonnement. / Acheter "LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI" au numéro, ce n'est pas les soutenir. / A nos amis nous demandons des listes d'abonnés possibles et des abonnements."] ; Page [v] (Encarts publicitaires pour "Editions E. Fasquelle", "Editions de la Nouvelle Revue Française", "Editions G. Crès et Cie", "Collection Gallia - G. Crès et Cie", "Editions E. Figuière") ; Pages [vi-vii] (Publicités pour "Georges Crès & Cie" [coll. "Les Proses" ; Publications de Luxe [à paraître prochainement : R. de Gourmont / Le Latin Mystique ; P.-E. Vibert : Dix gravures sur bois] ; coll. "Les Maîtres du Livre]) ; Page [viii] (Théâtre du Vieux Colombier / Saison 1913-1914 / Programme ; Directeur-Gérant ; Imprimeur) - Page [271] : muette - Pagination : 56 + viii pages]
Sommaire
Octave Mirbeau Le Gentilhomme, nouvelle [illustrée d'un dessin de Paul Signac en hors texte (p. [272]), d'un bois de Francis Jourdain en marge (p. 274), et d'un dessin d'Aristide Maillol en pied de nouvelle (p. [280])] (p. 273-[280])
G. Bernard Shaw : Le Héros et le Soldat, théâtre [Acte I - illustré, en marge de dessins de Paul Signac (p. 282), (p. 291), (p. [305]), d'Albert André (p. [286]), (p. 298), de Francis Jourdain (p. 303) - Version française par Augustin et Henriette Hamon]  (p. 281-[305])
Léon Werth : Les Poètes, étude [illustrée de dessins, en marge, d'Aristide Maillol (p. 306), (p. [314]), d'Albert André (p. 310)] (p. 306-[314])
L'ART ET LES HOMMES
Valery Larbaud : Questions militaires, compte rendu [sur Petites Guerres, jeu pour les garçons de douze à cent cinquante ans, et aussi pour cette espèce supérieure de filles qui aiment les jeux et les livres des garçons, avec un appendice sur le Kriegspiel de H.-G. Wells] (p. 315-318)
Léon Werth Marcel Sembat, La Paix et le Roi, compte rendu [dessins de Paul Signac, en marge (p. [319]), de Francis Jourdain (p. 322)] (p. 318-324)
Léon Werth : Néo-Sophistes, étude [illustrée d'un dessin de Paul Signac en pied de page (p. [326])] (p. 324-[326])

jeudi 26 février 2015

LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI N° 4 - AVRIL 1913

LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI
N° 4 (Avril 1913)
[Date de publication : Avril 1913 - Couverture (imprimée en rouge) : Titre, Contributeurs, Numéro, Date - 2e de couverture : Sommaire, Titre, "publiés sous la direction de George Besson", Périodicité, Adresse, Abonnement, Prix du Numéro, Dépositaire - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : muette - Huit pages grises, non numérotées, en fin de livraison : Page [i] (Petite correspondance) ; Page [ii] (Titre, sommaire des trois premiers numéros ; "Aux 500 abonnés des Cahiers d'Aujourd'hui" [nous demandons des listes d'abonnés possibles. Une revue n'a réussi que le jour où elle a un partisan en chacun de ses lecteurs. Que chaque souscripteur nous trouve un abonné nouveau et nous pourrons alors développer "les cahiers" autant que le veulent certains de nos amis"] ; Mentions ["Le premier numéro des Cahiers d'aujourd'hui est épuisé. Les abonnements partent à volonté des N° 2, 3 ou 4" ; "Les manuscrits ne sont rendus que contre remboursement de leur affranchissement."] ; Page [iii] (Page publicitaire pour "Les Ateliers modernes / dirigés par Francis Jourdain") ; Page [iv] (Lire / Editions Fasquelle / Octave Mirbeau : Dingo (Pour paraître prochainement) ; Editions de la Nouvelle Revue Française / Pierre Hamp : Le Rail / Vieille Histoire (contes écrits dans le Nord) / Marée frâiche - Vin de Champagne / Charles Vildrac : Découvertes / Charles-Louis Philippe : Charles Blanchard ; Editions Ollendorff & Cie / André Salmon : Tendres Canailles / Neel Doff : Stientje (à paraître); Page [v] (Liste d'abonnés possibles [remplir, détacher et retourner à George Besson 27, quai de Grenelle à Paris]) ; Pages [vi-vii] (Publicités pour "Georges Crès & Cie" [coll. "Les Proses" ; Publications de Luxe [à paraître prochainement : R. de Gourmont / Le Latin Mystique ; P.-E. Vibert : Dix gravures sur bois] ; coll. "Les Maîtres du Livre]) ; Page [viii] (Imprimerie Sainte Catherine / Société Anonyme / 12, Quai St. Pierre, Bruges, Belgique ; Directeur-Gérant ; Imprimeur) - Page [161] : muette - Pagination : 56 + viii pages]
Sommaire
Jules Renard Lettres, lettres [illustrées d'un dessin de Matisse en hors texte (p. [162]), et d'un bois d'Albert Marquet en marge (p. 165) - précédées de l'introduction suivante : "Ces lettres ont été écrites à M. Maurice Pottecher, qui, d'accord avec Mme Jules Renard, a bien voulu nous permettre de les publier." - datées "6 septembre 1900" (p. 163-165) et "3 janvier 1903" (p. 165-166)] (p. 163-166)
Tristan Bernard : Qui veut la paix prépare la guerre, récit [illustré, en pied d'article d'un dessin de Matisse (p. [170])]  (p. 167-[170])
Neel Doff : Joke, récit [Fragment de Stientje - illustré, en marge d'un dessin de Matisse (p. 172) et, en pied d'article, d'un bois d'Albert Marquet (p. [175])] (p. 171-[175])
Léon Werth : Octave Mirbeau, étude [illustrée, en marge, d'un bois d'Albert Marquet (p. [177]) et d'un dessin de Matisse (p. 180)] (p. 176-182)
Walt Whitman : Spectacles sur un fleuve, poème en prose [traduit par Léon Bazalgette] (p. 183-[184])
Marcel Sembat : Henri Matisse, étude [illustrée de dessins de Matisse en marge ([Henri Matisse par lui-même] p. 185), (p. 188), (p. 193)] (p. 185-194)
Pierre Hamp : L'Enquête (fragment), récit [illustré d'un dessin de Matisse en marge (p. [196])] (p. 195-[199])
Albert Marquet : [Bois], dessin (p. [200])
L'ART ET LES HOMMES
André Salmon : Colette : L'Envers du Music-Hall, compte rendu [illustré, en marge (p. 203), d'un dessin de Matisse] (p. 201-205)
Pierre Hamp La loi de cire, étude [dessin de Matisse, en marge (p. [206])] (p. 205-208)
André Morizet : Eugène Étienne, ministre de la guerre, étude [illustrée d'un bois d'Albert Marquet (p. 211)] (p. 208-212)
George Besson Exposition Albert Marquet, compte rendu [illustré, en marge, d'un bois d'Albert Marquet [Albert Marquet par lui-même] (p. 214)] (p. 212-215)
George Besson : Exposition Charles Guérin, compte rendu [dessin de Matisse en pied de page (p. [216])] (p. 215-[216])

mardi 17 février 2015

LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI N° 3 - FÉVRIER 1913

[Titre : LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI - Dates de publication : Première Série = 1912 (n°1) à 1914 (n°10) ; Nouvelle Série = novembre 1920 (n°1) à 1924 (n°15) ; ne paraît pas entre 1914 et 1920 . à partir du n° 12 (1923), paraît sous forme de numéros spéciaux réalisés par un auteur unique sur un sujet précis - Périodicité : bimestrielle - Lieu de publication : Paris - Format : 190 x 255 mm - Couverture : imprimée en couleur (variable) sur couverture crème - Pagination :  48 à 86 pages ; pagination suivie - Prix et abonnements (Nouvelle Série) : Le numéro = 4 frs. (Belgique et France) ; Abonnement (Belgique et France) = 24 frs. (un an) ; Abonnement (Étranger) = 28 frs. (un an) ; Édition de luxe (Tirage à 50 exemplaires sur papier torchon de Hollande) = 75 frs. (France et Étranger) - Directeur-Gérant : George Besson - Collaborateurs : Albert André*, René Arcos, Maurice Asselin*, Marguerite Audoux, Henri Béraud, Joseph Bernard*, Tristan Bernard, Jean Bernier, George Besson, André Billy, Johan Bojer, Pierre Bonnard*, André Breton, Paul Budry, Colette, Paul Colin, Lucie Cousturier, François Crucy, René Delange, Georges Desvallières*, Neel Doff, Luc Durtain, Henri Duvernois, Maurice Esmein, Léon-Paul Fargue, Lucien Febvre, Félix Fénéon, André Fraye*, Othon E. Friesz, Gustave Geffroy, Régis Gignoux, Ramon Gomez de la Serna, Gorki, Sacha Guitry, Pierre Hamp, Frantz Jourdain, Karl Kraus, Pierre Laprade*, Valery Larbaud, Paul Léautaud, Henri Le Fauconnier*, Adolphe Loos, Robert Lotiron*, Pierre Mac Orlan, Maurice Maeterlinck, Henri Manguin*, Jean Marchand*, Albert Marquet*, Madame Marval*, Henri Matisse*, Marius Mermillon, Karin Michaelis-Stangeland, Octave Mirbeau, André Morizet, Thadée Natanson, Charles-Louis Philippe, Picart le Doux*, François Poncetton, Maurice Ravel, Marcel Ray, Jules Renard, Henri-Pierre Roché, Roland-Manuel, Romain Rolland, Jules Romains, Jean Royère, André Salmon, Arnold Schoenberg, Pierre Scize, Marcel Sembat, Séverine, George Bernard Shaw, Carl Sternheim, Ernest Tisserand, [Jules Vallès], Émile Verhaeren, Charles Vildrac, Maurice de Vlaminck, Émile Vuillermoz, Henri Wallon, Egon Wellesz, Léon Werth, Walt Whitman, etc. - Illustrateurs/Dessinateurs : Albert André, Pierre Bonnard, Camoin-d'Espagnat, Charmy, André Derain, Raoul Dufy, Dunoyer de Segonzac, Georges d'Espagnat, André Fraye, Othon Friesz, Régis Gignoux, George Grosz, Karl Hofer, Francis Jourdain, Moïse Kisling, Kokoschka, Marie Laurencin, Lotiron, Maximilien Luce, Aristide Maillol, Lucien Mainssieux, Henri Manguin, Jean Marchand, Albert Marquet, Marval, Frans Masereel, Henri Matisse, Montagnier, Luc-Albert Moreau, Auguste Renoir, Auguste Rodin, Roussel, André Rouveyre, Paul Signac, Tobeen, Valtat, Vallotton, Van Dongen, Van Gogh, Charles Vildrac, Maurice de Vlaminck, Vuillard, Zarraga, etc. - Adresse : 27, Quai de Grenelle Paris (XVe) - Dépositaire : G. Crès & Cie, 3, Place de la Sorbonne puis 21, rue Hautefeuille, Paris (exclusif pour la vente au numéro) - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie Sainte-Catherine, Bruges (Belgique)]
LES CAHIERS D'AUJOURD'HUI
N° 3 (Février 1913)
[Date de publication : Février 1913 - Couverture (imprimée en vert) : Titre, Contributeurs, Numéro, Date - 2e de couverture : Sommaire, Titre, "publiés sous la direction de George Besson", Périodicité, Adresse, Abonnement, Prix du Numéro, Dépositaire - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : muette - Huit pages grises, numérotées de [i] à [viii], en fin de livraison : Pages [i]-iii (Petite correspondance ; "Pour paraître en Octobre : le premier LIVRE D'AUJOURD'HUI consacré au peintre Albert Marquet / Texte de Ch.-L. Philippe, Léon Werth, George Besson") ; Page [iv] (Titre, sommaire des n° 1 [Octobre] et 2 [Décembre], Mention [Le premier numéro des Cahiers d'aujourd'hui est épuisé. Les abonnements partent du numéro 2], Annonce [Le prochain cahier contiendra des / Croquis de Henri Matisse et Albert Marquet / Un article de Tristan Bernard], "Les 450 abonnés des Cahiers d'Aujourd'hui" [ont autour d'eux des amis qui croient avec nous que la vie d'aujourd'hui, notre vie doit être la matière et l'inspiration de notre pensée et de notre art. / Nous les prions de nous envoyer des noms d'abonnés possibles. Une revue n'a réussi que le jour où elle a un partisan en chacun de ses lecteurs. / Que chaque souscripteur nous trouve un abonné nouveau et nous pourrons alors développer "les cahiers" autant que le demandent certains de nos amis.]) ; Page [v] (Liste d'abonnés possibles [remplir, détacher et retourner à George Besson 27, quai de Grenelle à Paris]) ; Pages [vi-vii] (Publicités pour "Georges Crès & Cie" [coll. "Les Poètes de notre Temps" ; Nos Portraits ; Pages choisies d'Auguste Comte ; coll. "Les Maîtres du Livre]) ; Page [viii] (Imprimerie Sainte Catherine / Société Anonyme / 12, Quai St. Pierre, Bruges, Belgique ; Directeur-Gérant ; Imprimeur) - Pagination : 56 + viii pages]
Sommaire
Octave Mirbeau Renoir, étude [illustrée de croquis de Renoir en hors texte (p. [106]), et en pied de page (p. [110]) - Extrait d'un album "Renoir" à paraître chez MM. Bernheim - Jeune] (p. 107-[110])
Johan Bojer : Une coupe de souvenir, nouvelle [illustrée, en marges, de bois de Georges d'Espagnat (p. 113) et (p. [119]), et d'un croquis de Renoir (p. 116) - Traduit du norvégien par P. G. La Chesnais]  (p. 111-[119])
Léon Werth : Les Primaires, étude [illustrée, en marges, de bois de Georges d'Espagnat (p. 120), (p. 123), (p. 126), et d'un dessin de Valtat en pied d'article (p. [130])] (p. 120-[130])
Régis Gignoux : Une Femme, nouvelle [illustrée d'un bois de Georges d'Espagnat en pied de nouvelle (p. [134])] (p. 131-[134])
L'ART ET LES HOMMES
Maurice Ravel : A propos des Images de Claude Debussy, étude [en épigraphe, citation d'Antoine Bauderon de Sénécé (1687) : "/// l'homme est une espèce d'animal envieux et jaloux, sur tout l'homme de lettres, ou celui qui excelle dans quelqu'une de ces connoissances ingenieuses que nous appellons les beaux arts, il nous semble toujours que la réputation des gens de nôtre profession ternit le lustre de la nôtre, et principalement de ceux qui ont vescu dans le même temps que nous, ou qui en ont approché... Ainsi la jalousie que l'on a contre les modernes fait souvent la meilleure partie de l'admiration que l'on témoigne pour les anciens..."] (p. 135-138)
Henri Wallon Agathon : "Les jeunes gens d'aujourd'hui." - Le miracle nationaliste, étude [croquis de Renoir, en marge (p. 139), (p. 142) et (p. 143)] (p. 138-143)
Régis Gignoux : Exposition Van Dongen, compte rendu (p. 143-145)
Léon Werth Après 'L'Annonce faite à Marie', étude [croquis de Renoir en marge (p. 146)] (p. 145-149)
Jules Romains : Une réédition de Verhaeren, étude [croquis de Renoir en marge (p. 151)] (p. 150-152)
Léon Werth : L'ouvriérisme et les mathématiques, étude (p. 152-154)
George Besson : Pierre Hamp : 'Marée fraîche - Vin de champagne', compte rendu [dessin de Valtat en marge (p. 154) et bois de Georges d'Espagnat en marge (p. [157])] (p. 154-158)
Les Cahiers d'Aujourd'hui : Herr Jaurès et Monsieur Bebel, étude [bois de Georges d'Espagnat en marge (p. 159)] ; Le Bandit Tragique - 20 février [bois de Georges d'Espagnat en marge (p. [160])] (p. 159-[160])

vendredi 2 janvier 2015

L’ÉVENTAIL N° 9 (deuxième année) - 15 OCTOBRE 1919

L’ÉVENTAIL
N° 9 - deuxième année (15 octobre 1919)
[Date de publication : 15 octobre 1919 - Couverture : Imprimée en noir sur papier ivoire (Année, Numéro, Titre, Date, Dessin de Maurice Barraud, Sous-Titre, Lieu de publication) - 2e de couverture : Titre, Directeur, Lieu de publication, Périodicité, Secrétaire de rédaction, Adresse, Abonnements, Prix du Numéro, Tirage de luxe, Éditeur et dépositaire pour la vente, Dépositaire pour la France, Sommaire - 3e de couverture : Présentation (voir document ici- 4e de couverture : Titre, Sous-Titre, Lieu de publication, Collaborateurs, Illustrateurs, Reproductions d’œuvres de, Abonnements, Prix du Numéro, Tirage de luxe, Éditeur et dépositaire pour la vente, Dépositaire pour la France, Imprimeur, Prix 4 pages vertes en tête et 4 pages vertes en fin de numéro : Page [a] (Page publicitaire pour "Galerie Moos" [dessin de Maurice Barraud]) ; Page [b] (Page publicitaire pour "P. Rückmar Fourrures" [dessin de Gustave François]) ; Page [c] (Page publicitaire pour "E. Martin / Robes" [dessin de M. Barraud]) Page [d] (Page publicitaire pour "Kundig / Livres d'art anciens & modernes gravures [dessin de Maurice Barraud]") Page [e] (Page publicitaire pour "L. Dumont et Cie, Fabrique de couleurs pour les arts" [dessin de B. Dautier]) ; Page [f] (Encarts publicitaires pour "Alfred Vidoudez / Luthier du Conservatoire" ; "Librairie L. Prior" ; "Encadrements en tous genres / Marc Bertossa" ; "Clichés A.MO.R / les meilleurs clichés. Les moins chers. Livrés le plus rapidement.") ; Page [g] (EDITIONS DE L’ÉVENTAIL /  Claude Misery : Douze nuits, poèmes en prose et huit dessins de Gustave Buchet (il reste 4 exemplaires à 15 fr.) / William Vogt : Carriès (souvenirs sur), avec un portrait de William Vogt dessiné par Félix Appenzeller. 4 fr. / Félix Appenzeller : Douze estampes, bois détruits. Tirage à 100 exemplaires. 14 fr. / Maurice Barraud : Hélène, buste en plâtre, tiré à 12 exemplaires, épuisé ; Encarts publicitaires pour "Bal Tabarin / restaurant de nuit" ; "Cabaret du Plat d'Argent / restaurant de 1er ordre") ; Page [h] (COLLECTION DES MAÎTRES ET JEUNES D'AUJOURD'HUI / Francis Carco : Au coin des rues, contes ornés de dessins par Maurice Barraud. 10 fr. / Pierre-Louis Matthey : Semaines de passion, poèmes. 6 fr. 60 / André Salmon : Mœurs de la famille Poivre, roman. Avec dessins de Conrad Moricand. 10 fr. / René Bizet : Peines de rien, nouvelles ornées de dessins par Emile Bressler. 10 fr. // A paraître : / Rachilde : La découverte de l'Amérique, nouvelles ornées de dessins par Gustave François, 10 fr. / Robert de la Vaissière :Labyrinthes, poèmes en prose ornés de dessins par Modigliani, 10 fr. / Paul-Jean Toulet : Les contes de Behanzigue, ornés de dessins par Georges de Traz, 10 fr.- Page [305] : muette Pagination : 44 pages + 8 pages vertes publicitaires]
Sommaire
*** : Chez André Rouveyre : Remy de Gourmont et la Gandara, photographie (p. [306])
André Rouveyre : Retour à Remy de Gourmont, souvenirs [en épigraphe, citation de vers de François Villon : "Où sont les gracieux gallans / Que je suivoye au temps jadis, / Si bien chantans, si bien parlans / Si plaisans en fais et en dis ?" - ornés de quatre bois gravés par l'auteur : "Logement du philosophe" (p. [309]), "Le philosophe chez ses amies en 1913" (p. [315]), "Son quartier" (p. [319]), "André Rouveyre, Alfred Vallette et Remy de Gourmont - Fin du jour ante bellum au Mercure de Franxe" (p. [323])] (p. 307-[325])
Pierre-Louis Matthey D'un monde mal enseveli, poème (p. [326]-[328])
Albert-Jean : Inconvénients de l'assassinat, nouvelle [A Italia Ugazio] (p. 329-[339])
Fernand Divoire : Marche funèbre, poème en prose [Pour Isadora Duncan] (p. [340])
Léon Vérane : Plaintes : I. La pluie chante aux feuilles... (p. [341]) ; II. La vasque de marbre est pleine... (p. [342]) ; Invitation (p. [343]), poèmes (p. [341]-[343])
CHRONIQUES
Georges Hoffmann : Les Romans [Jean-Louis Vaudoyer : Les Papiers de Cléonthe (Albin Michel). - (p. 344) : Gilbert de Voisins : L'Esprit impur (Crès). - (p. 344-345) ; Henri Ghéon : Témoignage d'un Converti (Nouvelle Revue Française). ; Alexandre Arnoux : Le Cabaret (A. Fayard). ; A. Ballot-Baupré : L'Idée de Crésus (Albin Michel). ; Daniel de Foë : Lady Roxana (Crès). - (p. [345])], comptes rendus (p. 344-[345])
Henri Martineau : Le premier livre de vers de Pierre Benoît [sur Diadumène (Paris, G. Oudin, 1914), compte rendu (p. 346-[347])
L’Éventail : Notules, notes [Monsieur Emmanuel Buenzod, un piètre poète, accouche parfois de longues chroniques littéraires que publie la Gazette de Lausanne ; jamais, si nous n'étions pas hors du débat, nous n'aurions accordé d'importance aux articles de ce vertueux jeune homme... ; Le poème de Pierre-Louis Matthey que nous donnons aujourd'hui est extrait d'un recueil intitulé Même sang et qui paraît aux éditions des Cahiers Vaudois... ; Les souvenirs de André Rouveyre sur Remy de Gourmont contenus dans ce numéro forment la première partie d'une étude beaucoup plus complète ; nous espérons, dans un de nos prochains fascicules, pouvoir en offrir la suite à nos lecteurs. ; La Galerie Moos, 13, rue du Marché, expose actuellement les dernières toiles de nos camarades Maurice Barraud, Gustave François, Emile Bressler et Eugène Martin ; dans notre numéro DIX, nous publierons une étude sur ce dernier, étude que nous accompagnerons de quelques reproductions... ; Le cinquième volume de notre "Collection Maîtres et Jeunes d'aujourd'hui", La découverte de l'Amérique, de Rachilde, a paru ; nous avons à l'impression, Labyrinthes de Robert de la Vaissière, Poupées de Louis Thomas, Les contes de Behanzigue de P.-J. Toulet et Fantoches d'Outre-Rhin de Marc Henry. Le premier volume de notre collection "Quelques poètes de ce temps", Poèmes juifs d'André Spire sera suivi d'un recueil de Guy-Charles Cros, Ni d'hier ni d'aujourd'hui.] (p. [348])
Document iconographique
Frontispice
Chez André Rouveyre : Remy de Gourmont et la Gandara

mardi 30 décembre 2014

DOCUMENT : JEAN-MARC BERNARD & LE THYRSE de LÉOPOLD ROSY

L'acquisition récente d'un petit lot d'autographes de Jean-Marc Bernard ayant appartenu à Léopold Rosy me permet d'aborder un aspect de la vie des revues sur lequel je ne m'étais encore guère attardé, aspect pourtant essentiel, puisqu'il s'agit du rôle déterminant qu'elles jouèrent pour de jeunes poètes, sans entregent, désireux de voir leurs vers publiés.

Jean-Marc Bernard n'est probablement pas un inconnu pour les visiteurs réguliers de ce blog qui l'ont pu découvrir au sommaire de plusieurs revues (L'Art Libre, Les Cahiers, L'Île sonnante, Isis, Les Marches de Provence, La Revue de France et des Pays français, Les Rubriques Nouvelles, Vers et Prose) et collaborateur, très actif, des Guêpes, qu'il avait cofondées et qu'il dirigea à partir du dixième numéro. Le nombre relativement élevé des contributions à diverses revues de l'avant-guerre tendrait à prouver que le nom de Bernard commençait à peser dans la République des Lettres, bénéficiant sans doute de l'intérêt porté aux poètes qu'on n'allait pas tarder à regrouper sous la bannière de l'école fantaisiste. Son oeuvre publiée ne nous apparaît pourtant guère considérable, se limitant à deux plaquettes, imprimées à compte d'auteur (La Mort de Narcisse, en 1904, et L'Homme et le Sphinx, en 1905), deux recueils de poèmes (Quelques essais, 1910 ; Sub tegmine fagi, amours, bergeries et jeux, 1913), une anthologie (Pages politiques des poètes français, 1912), une traduction de Rondeaux choisis de Charles d'Orléans (1913) et une monographie consacrée à François Villon. Il est vrai que le poète, fauché sur le front le 9 juillet 1915, n'eut guère le temps de mener à bien tous ses projets. Et il fallut attendre 1923 pour qu'apparaissent, réunies en deux volumes aux éditions du Divan, ses Œuvres rassemblant sa première plaquette, ses deux recueils et quantité de vers et d'articles dispersés dans les revues. La composition de ce monument posthume, préfacé par Henri Clouard, se veut fidèle au dernier Jean-Marc Bernard, le directeur maurrassien des Guêpes, chantre volontiers polémique du retour au classicisme, mais ne rend pas vraiment compte de son évolution poétique, brouillant l'ordre chronologique des publications et omettant (sciemment ?) certains vers.

En effet, Jean Bernard, né à Valence (Drôme) le 4 décembre 1881, fut, bien avant de se compter parmi les disciples de Maurras, un héritier du symbolisme. Lecteur d'Henri de Régnier, de Vielé-Griffin, de Jammes, il pratique le vers-libre. Sa première plaquette, La Mort de Narcisse, que le titre rattache à la mythologie symboliste, en est essentiellement composée. Bernard est loin d'avoir renié ses premières amours poétiques lorsqu'il envoie ses premiers vers au Thyrse, revue bruxelloise fondée en mai 1899 par Léopold Rosy (1877-1968), Charles Viane, Julien Roman, Pol Stiévenart et Émile Lejeune, introduits par la lettre suivante :
Valence le 2. 8. 04
Messieurs,
C'est par la Revue des Poëtes (1), que j'ai appris le concours de sonnets du Thyrse (2). Les indications données par cette revue étant sommaires, je ne sais si je me conforme aux conditions que vous avez pu poser. Veuillez m'excuser et, néanmoins, examiner mon manuscrit (3).
Je suis né le 4 décembre 1881, à Valence sur Rhône. J'ai habité durant dix ans Bruxelles (4) et je suis venu me fixer à nouveau dans ma ville natale.
Est-il utile de vous donner tous ces renseignements ? Je le fais à tout hasard.
Pardonnez mon verbiage et veuillez agréer, Messieurs, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
Jean Bernard
Jean Bernard
8 rue de Faventines 8
Valence (Drôme)
(1) Fondée par Ernest Prévost en 1898, la Revue des Poètes qui connut une belle longévité avait pour but de publier les essais des jeunes sous le parrainage de poètes expérimentés et reconnus. Il n'est pas impossible que Bernard y ait donné quelques-uns de ses premiers poèmes.
(2) Dans le premier numéro de sa sixième année, en juin 1904, Le Thyrse avait lancé un concours de sonnets en ces termes : "Au récent concours organisé par la Plume, sur quarante lauréats fort peu ont employé la forme du sonnet. Faut-il en déduire que cette forme, qui eut quelque vogue, il y a quelques années, est abandonnée par les jeunes poètes ? Ou bien les tendances poétiques de la grande revue parisienne ont-elles amené les jeunes auteurs de sonnets à renoncer à faire l'envoi de leurs œuvres ? Sans doute, de nombreux manuscrits ont été écartés et nous ignorons si la sévérité des juges a été particulière pour les "sonnettistes". / Le Thyrse a donc pensé qu'il serait intéressant d'ouvrir un concours poétique, mais en spécifiant la forme à donner aux poèmes. Il invite tous les jeunes poètes de langue française, qui n'auront pas atteint l'âge de 25 ans au 15 août 1904 à lui faire parvenir leurs sonnets inédits. / La prosodie du sonnet est nettement déterminée, mais si des concurrents se permettent quelques licences que notre époque tolère, le jury appréciera si le mérite des poèmes justifie les dérogations aux règles consacrées. / MM. Valère Gilles, Albert Giraud, Émile van Aerenbergh, nos excellents poètes, ont bien voulu constituer ce jury. / Les concurrents devront transmettre leurs manuscrits non signés, en triple expédition, à la Direction du Thyrse, revue d'art, rue de la Filature, 14, à Bruxelles, le 15 août 1904 au plus tard. Chaque manuscrit devra être accompagné d'une déclaration, indiquant le nom du poète, le lieu et la date de sa naissance, ainsi que le titre des poèmes qu'il envoie. / Nous adresserons à chaque juré une des copies. Tout poème recevant une approbation sera publié dans le Thyrse qui fera tirer à part, sur papier de Hollande, la collection des sonnets primés. Les lauréats recevront un exemplaire."
(3) D'après une note au crayon, probablement de la main de Léopold Rosy, reproduisant les premiers mots d'un vers, il pourrait s'agir du sonnet intitulé "Amertume".
(4) Bernard avait en effet vécu à Bruxelles de 1892 à 1899.
C'est donc le plus banalement du monde, afin de participer à un concours, que Jean Bernard adressa son premier poème à la revue belge. Ce n'était pas là un coup d'essai, puisque, quelques mois auparavant, il avait déjà participé au Concours de Poésie, ouvert par la Plume, en octobre-décembre 1903 ; son poème "Au poète Louis Le Cardonnel" y avait obtenu un suffrage et avait été publié avec les autres textes primés dans le n° 357 du 1er mars 1904 de la revue. La lettre de Bernard occasionna une réponse rapide de la direction du Thyrse qui donna au jeune homme les modalités détaillées de la compétition. Et le 10 août, le poète renvoyait deux sonnets accompagnés de la lettre ci-dessous.
Sur un autre feuillet, et conformément au règlement du concours, le poète indiquait nom, date et lieu de naissance, et le titre des sonnets envoyés : "Tanagra" et "Amertume". Dans sa lettre, Bernard pointe "la forme peu classique de [s]es sonnets" ; cependant, leur irrégularité n'empêchera pas le jury, qui la soulignera tout de même, d'accorder le deuxième prix à "Tanagra", le premier revenant à "Lucrèce Borgia" de Henri Liebrecht. Les deux poèmes de Bernard sont donc publiés dans le n° 7 de décembre 1904 du Thyrse. Dans la même livraison, un favorable compte rendu était fait de La Mort de Narcisse. Voilà un accueil qui devait encourager le jeune poète à poursuivre sa collaboration. Deux mois plus tard, en février 1905, la revue publiait des "Strophes" de Jean Bernard dédiées au premier lauréat du concours, Henri Liebrecht. Le 4 avril 1905, le poète récidive, écrivant à Léopold Rosy :
Monsieur et cher Confrère,
Je me permets encore de vous adresser quelques vers. Je souhaite qu'ils vous semblent dignes d'une insertion dans votre revue.
Avec cet espoir, je demeure, Monsieur, votre tout dévoué :
Jean Bernard
8 rue des Faventines
Valence (Drôme)
Les "quelques vers" en question doivent être ceux des "Stances", dédiés à Victor Houry, qui paraîtront dans le deuxième numéro (vol. VII) du Thyrse (juillet 1905, p. 69-70). Dans la précédente livraison, Henri Liebrecht signalait la parution de L'Homme et le Sphinx, "un beau poème philosophique (...) où se retrouvent les qualités d'écriture et de pensées du poète de la Mort de Narcisse". Il semble bien que Bernard ait réussi son entrée dans la revue et en soit devenu un collaborateur assez régulier. On le retrouve en effet au sommaire des n° 5 (octobre 1905) et 7 (décembre 1905) où il donne La Mort de Narcisse en deux parties, puis, comme lauréat d'un nouveau concours dédié aux "poèmes en vers libres", dans le n° 10 (mars 1905). D'après la direction du Thyrse, le concours ne semble pas avoir été un succès, précisant que les résultats "ont été en-dessous de [son] attente", et ajoutant :
"C'est à peine si sur les nombreux poèmes en vers libres qui nous sont parvenus les membres du jury ont pu en retenir cinq.
Encore les opinions des trois poètes [Camille Mauclair, Iwan Gilkin et Charles Van Lerberghe] qui avaient assumé la tache de classer ces poèmes n'ont-elles pas été unanimes. Aucun des cinq poèmes n'a retenu trois voix. Au surplus, sur les cinq poèmes retenus, trois sont de notre collaborateur et ami Jean-Marc Bernard qui est déclaré lauréat du concours pour son poème 'Les Conseils du Faune' auquel le jury a accordé deux voix."
Le poète s'y voyait donc intronisé "collaborateur et ami" et récompensé par la publication de trois poèmes en vers libres : "Les Conseils du Faune (fragment)", "Aux Jeunes Filles de Francis Jammes", "Art poétique". Ce dernier est intéressant, définissant la conception que Bernard se fait alors du poème, conception assez éloignée de ce qu'elle sera trois ans plus tard. Qu'on en juge :
Art Poétique
Je vous veux, ô mes vers, dépouillés de tout voile
Et purs du vieux mensonge de la rime.
Que la seule Pensée, en vous, soit musicale
Et fasse votre rythme nombreux.
Ah ! n'est-ce pas assez - dites ? - votre beauté ?
Et qu'avez-vous besoin de parures étrangères !
Soyez pareils aux marbres grecs,
Debout près des plages sonores,
Qui offrent à la mer leur nudité mélodieuse.
La référence à l'antique, ici, ne sert pas à appuyer les fondements du classicisme, mais illustre, en un rappel tout verlainien, le souci d'une beauté simple et musicalement suggérée.

Il est à noter que c'est au cours de cette année 1905 que Jean Bernard, entre la publication de la première partie de La Mort de Narcisse (octobre) et celle de la seconde (décembre), accroîtra son prénom de celui de son père pour signer Jean-Marc Bernard. La fidélité du Thyrse aura probablement aidé à confirmer la vocation du poète qui, dès lors, pouvait se faire un nom qui lui fût propre.

Durant les trois années qui suivent, les collaborations de Jean-Marc Bernard se font plus nombreuses, mêlant aux vers, toujours majoritaires, des études critiques. En voici une bibliographie exhaustive :
  • "Tanagra", vol. VI, n° 7, décembre 1904, p. 228 (repris, sous le titre "Pleureuse tanagréenne" dans Quelques essais, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1910, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [vers - JB]
  • "Amertume", vol. VI, n° 7, décembre 1904, p. 229 (non repris). [v - JB]
  • "Strophes" [à Henri Liebrecht], vol. VI, n° 9, février 1905, p. 300 (non repris). [v - JB]
  • "Stances" [pour Victor Houry], vol. VII, n° 2, juillet 1905, p. 69-70 (repris, sous le titre "Retour" dans Quelques essais, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1910, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JB]
  • "La Mort de Narcisse", vol. VII, n° 5, octobre 1905, p. 176-185, et n° 7, décembre 1905, p. 244-252 (repris dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JB - JMB]
  • "Les Conseils du Faune (fragment)", vol. VII, n° 10, mars 1906, p. 385-386 (non repris). [v - JMB]
  • "Aux Jeunes Filles de Francis Jammes", vol. VII, n° 10, mars 1906, p. 387 (non repris). [v - JMB]
  • "Art Poétique", vol. VII, n° 10, mars 1906, p. 388 (non repris). [v - JMB]
  • "Lettre familière à Laurent Tailhade, poète chrétien", vol. VIII, n° 4, septembre 1906, p. 125-127 (non repris). [prose - JMB]
  • "Les étapes de Philippe" [sur Maurice Barrès], vol. VIII, n° 7, décembre 1906, p. 272-275 (non repris). [pr - JMB]
  • "Sur la fontaine de Médicis", vol. VIII, n° 10, mars 1907, p. 370-371 (repris, sous le titre "Sur la fontaine Médicis" dans Sub tegmine fagi, Paris, éd. du Temps Présent, 1913, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JMB]
  • "Odelette / A la manière de Henri de Régnier", vol. VIII, n° 10, mars 1907, p. 371 (repris, sous le titre "Paroles pour ne rien dire / A la manière de Henri de Régnier" dans Sub tegmine fagi, Paris, éd. du Temps Présent, 1913, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JMB]
  • "Nocturne", vol. VIII, n° 10, mars 1907, p. 371-372 (non repris). [v - JMB]
  • "Lied", vol. IX, n° 4, septembre 1907, p. 148-149 (repris, comme neuvième section de "Et nos cedamus amori" dans Sub tegmine fagi, Paris, éd. du Temps Présent, 1913, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JMB]
  • "Poème", vol. IX, n° 5, octobre 1907, p. 178 (non repris). [v - JMB]
  • "In memoriam" [sur Mecislas Golberg], vol. IX, n° 9, février 1908, p. 333-334 (non repris). [pr - JMB]
  • "Lettre à Paul Léautaud (Après une lecture de Petit Ami)", vol. IX, n° 11, avril 1908, p. 394-385 (non repris). [v - JMB]
  • "Les fêtes d'Orange", vol. X, n° 2, octobre 1908, p. 60 (non repris). [pr - JMB]
  • "Nocturne", vol. X, n° 3, novembre 1908, p. 101. [v - JMB]
  • "Au chevet d'un malade" [pour Jules Romains], vol. X, n° 9, mai 1909, p. 263 (non repris). [v - JMB]
  • "Nocturnes I, II, III", vol. X, n° 11, juillet 1909, p. 325-327 (non repris). [v - JMB]
  • "Louis Thomas", vol. X, n° 12, août 1909, p. 360-361 (non repris). [pr - JMB]
  • "Sur le poète Guy Lavaud", vol. XI, n° 2, octobre 1909, p. 54-57 (non repris). [pr - JMB]
La collaboration semble s'interrompre avec cette dernière contribution. On remarquera que les poèmes de forme libre, hors La Mort de Narcisse, n'ont pas été recueillis par Bernard dans ses deux volumes de vers, pas plus que par ses amis dans l'édition des ŒUVRES. Il faut dire que les deux premiers paraissent alors que le poète, désormais directeur de sa propre revue, a rejoint l'Action Française et s'est converti au classicisme. Il est devenu prosélyte et doit regarder certaines productions de jeunesse comme des égarements. La liberté du Thyrse ouvert à toutes les tendances ne convenait alors peut-être plus au dogmatique Jean-Marc Bernard. Une lettre, datée du 29 janvier 1910, l'une des quatre acquises récemment, semble, malgré telle promesse d'envoyer prochainement d'autres vers, être la dernière :
29. 1. 10.
Cher Monsieur,
Je vous ai envoyé dernièrement une ballade en vieux français ; je vous serais obligé de bien vouloir ne pas donner au Thyrse cette fantaisie ; je vous adresserai sous peu d'autres vers.
Avez-vous reçu les strophes de M. Jean Cheyre ? Qu'en pensez-vous ? Je ne les trouve pas mauvaises. Si vous les publiez, prière de m'envoyer 2 fascicules du Thyrse où elles paraîtront, afin que j'en puisse donner un à l'auteur.
Bien à vous.
Jean-Marc Bernard
Saint Rambert d'Albon
Drôme
La "fantaisie" désigne très-certainement la "Ballade des Hoirs Françoys Villon", dédiée sur le manuscrit qui figure dans le petit lot d'autographes, au "bon compaing Francis Carco" ; elle sera recueillie dans Sub tegmine fagi. Jean-Marc Bernard ne paraît plus très-pressé de publier des vers au Thyrse, et, plus sûr de sa notoriété, préfère introduire quelques-uns de ses amis : ici Jean Cheyre, qui fréquenta les poètes fantaisistes, publia quelques poèmes dans des revues où Bernard publiait, et fera paraître un volume de souvenirs, Mon amitié avec Jean-Marc Bernard, en 1944.
Le Thyrse accompagna l'évolution poétique de Jean-Marc Bernard, du vers-librisme au classicisme, et contribua à lui faire une place parmi les poètes de l'avant-guerre. Le Thyrse, toutefois, ne constitua pas un modèle pour le poète lorsqu'il lança Les Guêpes qui, à bien des égards, prenaient le contre-pied de la revue belge. Quand celle-ci, en effet, se voulait indépendante, entièrement consacrée à l'art et à la littérature, ouverte aux jeunes, même inconnus, celle-là, polémique, affichait ses convictions politiques auxquelles devait correspondre une esthétique, excluant de fait tout poète, jeune ou consacré, ne partageant pas la croisade des Guêpes. Le Thyrse fut un tremplin pour le débutant Jean Bernard ; Les Guêpes furent son point de chute. Et, en concluant ce trop long billet, je me fais la réflexion que, peut-être, l'oeuvre est plus fidèle au poète, à sa complexité, étudiée dans son éparpillement périodique, que recueillie en deux ou vingt-cinq gros volumes.