mardi 18 novembre 2014

LES CAHIERS N° 18 - NOVEMBRE 1919

LES CAHIERS DE NOVEMBRE
N° 18 (Novembre 1919)
[Date de publication : Novembre 1919 - Couverture : Mention ("En hors texte : Bonheur de Georges Petit"), Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N°, Adresse - 2e de couverture : Sommaire, Mention ("Des difficultés matérielles nous obligent à remettre à un prochain numéro la publication de l'étude annoncée sur l'oeuvre du sculpteur Georges Petit.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... / Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal ; En préparation : La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / Nous possédons encore quelques-uns des numéros qui furent publiés au front belge. On peut se les procurer aux Cahiers contre envoi de 2 frs.") - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne la revue à Marcel Paquot, 34, rue Darchis, Liège", Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Hors texte : Bonheur de Georges Petit (photographie signée J. L.) - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Georges Petit : Bonheur, sculpture (hors texte)
Francis Vielé-Griffin Épode, poème en vers libres (p. 3-4)
Prosper Roidot : Poèmes : I. L'automne tout à coup jette une plainte aiguë... (p. 5) ; II. Dans la maison luisante au fond de la vallée... (p. 5-6), poèmes en vers libres (p. 5-6)
Fernand Mazade : Les roses du soir, poème (p. 7)
Louis de Gonzague Frick Chironomie en Artois, poème [en note : "L'héroïne de ce poème habite à Estrée-Cauchy (petit village du Pas-de-Calais), une maison qui abrita jadis les pâmoisons de Gabrielle d'Estrées qu'incommodait l'odeur hircine de son royal amant..."] (p. 8)
Charles-André Grouas : Paysage mystique, poème [A Lady E. K...] (p. 9)
André Foulon de Vaulx : Visages dans le Soir, poème [en 10 sections numérotées de I à X] (p. 10-15)
Marcel Millet : Une chose nous reste, poème (p. 16-17)
Robert Vivier : A propos d'Obermann et d'un sonnet de Baudelaire, étude [sur une source de "L'Ennemi" de Baudelaire trouvée dans le roman de Senancour] (p. 18-21)
[CHRONIQUES]
Alfred Dubois : Les Livres [France Ardel. - Petites notes sur de grandes heures (Edit. des Tablettes) ; Jean Azaïs. - L'abri 56-A-2 (Edit. Arts et lettres) - (p. 22) ; L'Espionne, du même (Edit. Arts et lettres) - (p. 22-23) ; Armand Flourens. - Tartarin s'en va-t-en guerre (Edit. Les Argonautes) - (p. 23) ; F.-H. Grimauty. - Six mois de guerre en Belgique, par un soldat belge (Librairie Perrin) - (p. 23-24) ; Charles Briand. - Le Sang, roman (Edit. La Renaissance du Livre) - (p. 24-25) ; Léon Chancerel. - Le Mercredi des Cendres (Edit. La Renaissance du Livre) - (p. 25)], comptes rendus (p. 22-25)
Robert Vivier : Les Revues [Les Écrits Nouveaux (juin-juillet) publient des vers de Guy-Charles Cros... ; Les Marges bataillent vaillamment, pour l'indépendance de l'art, contre la tendance qui pousse les littérateurs d'aujourd'hui à s'embrigader... ; Le Divan (septembre-octobre) donne une glose mallarmiste signée C. S.... ; Les Cahiers Idéalistes français (août-septembre) : quelques poèmes, et la fin d'une intéressante étude d'Edouard Dujardin. ; Ariste publie toujours des éditions soignées... ; Les Belles Lettres (octobre), revue surtout critique où nous remarquons Sébastien-Charles Leconte. Les Tablettes, très parnassiennes. La Revue Romande. Le Scarabée. Les Humbles. Le Carnet Critique. Le Franc Parleur (anti-alcoolique, moral et social). Le Petit Messager des Arts et des Artistes. Le Crapouillot est illustré d'une façon amusante, mais il me semble qu'il s'occupe trop de l'art du cinéma. Dans La Rose Rouge; Louis de Robert s'amuse puérilement à corriger les audaces syntaxiques de Flaubert... ; Dans Sic (15 et 30 juin), il y a un délicieux Poème-Paysage signé P. A. B. ; Les Facettes hébergent des poètes, parmi lesquels Loumaye et Chabaneix. ; Les Chants de l'Aube consacrent leur cahier d'août à une remarquable étude du poète Frenay-Cid sur les Quinze dévôts mystères du Rosaire de Notre-Dame pour les gens de Wallonie... ; Le Thyrse publie, tous les quinze jours, des études critiques, des contes, des poèmes, trop souvent évocateurs d'échos bien connus... ; Hélianthe (juillet-août) présente élégamment des proses d'une éloquence un peu journalistique, et des vers sans grande originalité... ; L'Art Libre a publié de beaux articles de Romain Rolland, de Léon Werth, de René Arcos... ; L'Horizon publie des études intéressantes sur la littérature et les arts... ; La Lucarne nous vient de Liège. Essais très sympathiques de jeunes poètes... ; Dans ses Etudes littéraires, Joséphin Milbauër n'hésite pas à prendre au collet André Suarès... ; La Cité (urbanisme, architecture et art public), Le Pays Belge, Haro, La Bataille Littéraire. ; Le Flambeau (octobre) publie un choix d’œuvres des poètes du front...], comptes rendus (p. 26-30)
Octave Lohest : Italiques..., étude [voir ci-dessous] (p. 31)
Ignace : Propos d'un Tondeur [Le Théâtre Belge et ses couveurs. - On a pu lire dans les gazettes ce communiqué... ; Un amateur de poésie. - Abruptement, sans crier gare, M. Georges Vitry, qui opère dans le Thyrse, nous envoie ce direct à la mâchoire : "Sait-on qu'Ernest Dupuy et Charles Fuster sont de très grands poètes ?" Puis il passe. Avouons-le : on ne fait pas des blagues comme ça...], polémique (p. 32) 
Documents
"Italiques..."
Remy de Gourmont, avant de mourir, nous a laissé avec dédain de funèbres prédictions. La guerre nous ayant très fortement secoués de la tête aux pieds et de la plus légère illusion aux pus graves principes, nous nous remettrons malaisément. Nous serons des convalescents, de lugubres convalescents ; et la littérature "atteindra un degré inconnu d'ennui, peut-être un degré tel qu'elle périra".
Ce n'est guère réjouissant, une littérature d'ennui. Cela va augmenter d'une manière inattendue et, à mon sens, très pénible, le prix de la Victoire.
Mais Remy de Gourmont ne s'est-il pas trompé ?
Depuis la mort du Livre, il pleut sur la Belgique littéraire des revues d'avant-garde diverses, coûteuses et innombrables. Dévoileront-elles l'énigme ?
Le Thyrse, vénérable et mystérieux ; l'Art libre, qui joue du Romain-Rolland ; le Flambeau, très politique ; Haro ! qui vend des vers bolcheviques dans du papier d'emballage ; Hélianthe, avec hors-textes ; Lumière, qui publie du Charles Conrardy, comme tout le monde ; La Jeunesse nouvelle, au frontispice original ; La Bataille littéraire ; Les Chants de l'Aube...
Le Sphinx reste muet, et s'il parle, c'est en se contredisant. Littérature d'ennui ? De fait, les poètes chantent peu les joies humaines. Comme des lettres sereines nous apaiseraient ! Qui nous débarrassera de la littérature bruyante et sentimentale, tragique ou sombre, dite "de génie", apparemment profonde, sociale et triste, triste ? Les poètes et les romanciers nous doivent de la clarté, de la lumière joyeuse et cette minutieuse finesse des lettres françaises, apparemment superficielle, fatalement triste aussi, comme la vie, mais sans amertume ni sanglots indécents, et qui donne aux lèvres le sourire de l'esprit.
Octave LOHEST.
"Bonheur"
Georges Petit. - Bonheur (hors texte)

samedi 15 novembre 2014

LES CAHIERS N° 17 - OCTOBRE 1919

LES CAHIERS D'OCTOBRE
N° 17 (Octobre 1919)
[Date de publication : Octobre 1919 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, Mention ("Les Cahiers de Novembre seront illustrés de six reproductions d’œuvres du sculpteur Georges Petit.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... / Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal ; En préparation : La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / Nous possédons encore quelques-uns des numéros qui furent publiés au front belge. On peut se les procurer aux Cahiers contre envoi de 2 frs.") - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne la revue à Marcel Paquot, 34, rue Darchis, Liège", Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Paul Fort : Ballades au "gentil" William : Henri VIII (p. 3) ; Les Personnages invisibles ; Le Grain de Rosée shakespearien (p. 4), poèmes en prose (p. 3-4)
Jean-Marc Bernard Poésies inédites : Billet (p. 5) ; Odelette (p. 5-6) ; Conseil (p. 6-7), poèmes [en note : "Nous avons la bonne fortune de publier dans ce numéro des vers inédits que Jean-Marc Bernard avait envoyés en 1914 à la Nouvelle Revue franco-wallonne et dont la guerre empêcha la publication. Notre ami Arthur Cantillon veut bien nous autoriser à les donner dans cette revue. Nous l'en remercions. S'il avait vécu, Jean-Marc Bernard eût certainement été des nôtres. Par deux fois déjà (Cahiers de février 1919), nous nous sommes plu à honorer la haute mémoire du grâcieux et fin poète dans lequel nous reconnaissions une des faces les plus émouvantes et les plus généreuses de la sensibilité et de la raison françaises."] (p. 5-7)
Luc Durtain : Illumination, poème en vers libres [extrait de Le Retour des hommes] (p. 8-9)
Léon Vérane : La barque fleurie, poème (p. 10)
Richard Dupierreux Fontaines de Rome, étude [en épigraphe, citation du Voyage d'Italie de l'Abbé Coyer : "La reine Christine, admirant pour la première fois ces belles eaux, crut que ce n'était, comme ailleurs, que le jeu de quelques heures, pour lui faire honneur, et par économie elle pria de cesser."] (p. 11-16)
Albert Calay : A propos d'un manifeste, étude [à propos des articles de Jacques Rivière "La Nouvelle Revue Française" et de Michel Arnauld "Explications" parus respectivement dans la Nouvelle Revue Française de juin et de juillet 1919] (p. 17-23)
[CHRONIQUES]
Georges Duquesnoy : Art [Auguste Rodin, par Camille Mauclair (Renaissance du Livre) - (p. 24-27) ; Henri Chapront, aquatintiste, par A. M. Gossez, avec une préface de Philéas Lebesgue (Paris, Edition des Humbles) - (p. 27)], comptes rendus (p. 24-27)
Lucien Christophe, Lucien-Paul Thomas, A[lfred]. D[ubois]. : Les Livres [Paul Fort. - Les Enchanteurs (Paris, Mercure de France) - (p. 28-29) ; Jules Supervielle. - Poèmes (Figuière, Paris) - (p. 29) - signé Lucien Christophe ; Gonzague Truc. - Charles Maurras et son Temps (Editions Bossard) - (p. 29-30) ; Gaston Esnault. - Le Poilu tel qu'il se parle (Edition Bossard) - (p. 30) ; L. Vincent. - George Sand et l'Amour (Paris, Champion, 1917) - (p. 30-33) - signé Lucien-Paul Thomas ; Han Ryner. - Le Livre de Pierre (Les Humbles) ; Roger Pillet. - (Aux éditions des Pionniers de Normandie) ; Yvan Nohé. - Echos d'épopée (Berger-Levrault) ; Oscar et Marcel Thiry. - Soldats belges à l'armée russe (Printing, Liège) ; Gaston-Denys Périer. - Promenades (Collection Exil, Bruxelles) - (p. 33) - signé A. D.], comptes rendus (p. 28-33)
Robert Vivier : Les Revues [Les Cahiers idéalistes français publient (avril et mai-juin) une étude d'Edouard Dujardin qui vaut d'être analysée avec quelque détail. L'auteur caractérise d'une façon pénétrante l'esthétique de Mallarmé et celle des Unanimistes, puis il établit avec netteté les linéaments d'une théorie qui appuierait sur le réel une poésie d'idéalité... ; Les Écrits Nouveaux de mars nous donnent du Suarès (...) En avril-mai, Suarès lance, à propos de Critique, un bouquet éblouissant d'étincelles et de vérités... ; Le Divan publie, en mars-avril, dans ses cahiers élégants, une prose imagée et mélancolique, un peu précieuse, d'Edmond Jaloux : Allégra, où scintille un reflet de Morella et d'Eléonora, ces nostalgiques figures évoquées par Poë... ; Les Chants de l'Aube. En avril, Conrardy chante : "Vous revoici, ma vie..." Le numéro de mai est consacré à Emile-Henry Tielemans, décorateur. En juin, signalons les Chants du désir et de la mort, de Léo Somerhausen... ; Nous avons aussi reçu : Les Marges, La Veilleuse, Ariste, les Pionniers de Normandie, le Scarabée, la Rose rouge, les Tablettes, les Facettes, le Jardin fleuri, les Lettres parisiennes, Arts et Lettres, le Bulletin des Artistes belges, le Thyrse, la Bataille littéraire, les Chants de l'Aube, le Flambeau, la Jeunesse nouvelle, la Lucarne, Hélianthe, Demain, le Petit Messager des Arts et des Artistes, Haro, le Réveil.], comptes rendus (p. 34-39)
Octave Lohest : Italiques..., étude [voir ci-dessous] (p. 40)
Document
"Italiques..."
"Il se dépense souvent dans les jeunes revues, infiniment plus de talent que dans les autres." Je voudrais qu'elle fût d'Anatole France, cette boutade-là !
Anatole France n'est pas indulgent ; et il dit sans doute, parfois, la vérité. Les petites revues, il est vrai, ont du mal à reconnaître qu'elles ne sont pas de grandes revues. L'orgueil ou l'ambition leur fait du tort.
Les revues de littérature sont hebdomadaires ou mensuelles. Elles ne sont pas toujours très périodiques, ni homogènes, ni continues, ni persistantes : elles passeraient, en dépit du titre, pour des anthologie d'artistes locaux, si elles n'avaient pas des chroniques.
La chronique établit une "revue", lui fiche des repères, lui accorde de la continuité. Elle est - pour employer une expression tout à fait neuve ! - une cheville ouvrière, la chronique, ce coup d’œil - chaque semaine et du même œil - sur les romans, sur les arts, les poèmes, la musique, sur la vie ! Malheureusement, un genre facile, dérobant la pénurie ; un bout d'article qui n'est souvent - n'est-ce pas ? - qu'un ingénieux enchaînement, apparemment spirituel, de coq-à-l'âne.
Mais c'est parfois très sérieux, une fois sur dix : la sagace critique des idées courantes, des petits événements, des tentatives quotidiennes ; une critique qui ne se limite pas à l'analyse d'un roman ; une excellente manière, au surplus, de vérifier les idées, d'en suggérer et d'en défendre.
A l'heure actuelle, où toutes les choses de l'esprit sont en baisse, c'est peut-être au taux de la chronique qu'elle est tombée, la philosophie !
Philosophie rieuse, parfois profonde si l'on veut, mais philosophie chancelante. Car si les revues dépendent des chroniques, les chroniques dépendent des revues. Le péril de l'une est le péril de l'autre.
Elles vivront souvent ce que vivent les roses... l'espace d'un abonnement.
Octave LOHEST.

jeudi 13 novembre 2014

LES CAHIERS N° 14 - JUILLET 1919

LES CAHIERS DE JUIN
N° 14 (Juillet 1919)
[Date de publication : Juillet 1919 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, Mention ("Nous publierons le mois prochain : LE JARDIN SANS SOLEIL Poèmes de Louis Boumal mort pour la Patrie.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... ; En préparation : Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal / La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / Nous possédons encore quelques-uns des numéros qui furent publiés au front belge. On peut se les procurer aux Cahiers contre envoi de 1 fr 25.") - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, 34, rue Darchis, Liège, L'Administration à L. J. Herbos. 41, rue du Midi, Bruxelles", Dépositaire (WYKMANS, libraire, 9, rue Saint-Paul, Liège), Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Georges Duhamel : Élégie IX - Sur la fin d'une querelle, poème (p. 3-5)
Prosper Roidot Poèmes : I. Amour, tout parfumé d'averse et de verdure... (p. 6) ; II. Quand le beau jardin rose est par l'homme pillé... ; III. On aime peu tes chants, on ne les connaît guère... (p. 7), poèmes (p. 6-7)
André M. de Poncheville : Tu te souviens de moi, poème (p. 8)
Georges Poncelet : Le Livre de Manon, poème (p. 9-10)
Arthur Cantillon Siegfried et les Nymphes, conte [Pour Lucien Christophe] (p. 11-16)
Herman Grégoire : La Palabre (p. 17-18) ; La Négresse (p. 18-19), poèmes en prose (p. 17-19)
Lucien-Paul Thomas : L'Hôte inconnu, étude [à propos du livre de Maurice Maeterlinck - en note : "Nous parlerons prochainement des Débris de la guerre, qui ont été publiés en français avant l'Hôte inconnu, mais qui ont été composés postérieurement."] (p. 20-25)
[CHRONIQUES]
Lucien Christophe : Les Hymnes de Joachim Gasquet 1914-1918 [Paris, Nouvelle Librairie Nationale], compte rendu (p. 26-32)

mercredi 12 novembre 2014

JEAN ROYÈRE RAPPELLE LE BUT DE LA PHALANGE

Je poursuis mon dépouillement - au gré des envies - de l'enquête de Maurice Caillard et Charles Forot sur les revues d'avant-garde parue dans Belles-Lettres, en reproduisant aujourd'hui la réponse de Jean Royère. Il y revient naturellement sur l'aventure de La Phalange dont la publication s'interrompit, comme pour beaucoup d'autres, en 1914, après huit années d'existence. Si la revue à couverture orange renaquit en 1936 sous la direction de Royère, assisté par Armand Godoy, alors que le monde s'apprêtait à sombrer, son tour, plus politique et plaidant pour une alliance latine rapprochant la France de l'Italie mussolinienne et de l'Espagne franquiste, l'éloignait considérablement de ce qu'elle fut à l'origine : une revue de poésie. Pour autant, Jean Royère s'efforça, tout au long de sa vie, d'animer et de défendre un état d'esprit - une communion d'idées - qui fût propre au groupe d'écrivains réunis autour de la première Phalange. Aussi dirigea-t-il, à partir de 1924, une collection chez Albert Messein qu'il intitula, comme de bien entendu, "La Phalange", et qui publiait des anciens collaborateurs de la revue ou des auteurs partageant la même exigence poétique. Comme il y eut un esprit N. R. F., il y eut, peut-être plus diffus, peut-être moins influent, un esprit Phalange.
JEAN ROYÈRE
Le groupement de La Phalange était - je suis tenté d'écrire "est", car il a survécu à la Revue - fait d'écrivains qui mettaient la poésie au premier rang et lui subordonnaient tout le reste. La Phalange aura donc été essentiellement la Revue de la Poésie et peut-être dans cette fonction n'a-t-elle pas été remplacée. Mais nous étendions à toute la littérature - prose ou vers - le culte dont nous entourions l'art du langage. Nous estimions d'autre part que l'esthétique est aussi intéressante que les créations du génie et qu'elle est inséparable de l'Art proprement dit surtout dans une revue, et ne méprisant rien de ce qui en relève, nous ne reculions même pas devant les questions techniques et nous poussions notre information très loin, toujours je le répète avec le dessein de servir la poésie.
Enfin parce que les autres arts, notamment la peinture et la musique, nous semblaient inséparables de la poésie qui est une musique et une peinture verbales nous nous intéressions au destin des peintres et des musiciens non moins qu'à celui des poètes contemporains ; et comme l'Art créateur est régi à peu près partout par les mêmes lois, nous accordions aux lettres étrangères une place proportionnelle à leur importance, mais en choisissant les écrivains qui, hors de France, nous semblaient dignes d'être étudiés pour des raisons analogues à celles qui justifiaient les articles que nous accordions aux nôtres. C'est ainsi que nous avons été conduits à parler pour la première fois en France d'écrivains qui sont devenus ensuite célèbres chez nous comme Bernard Shaw et Chesterton, etc...
*
*   *
Les noms de ceux qui furent jugés nos Maîtres et qui étaient tout au moins nos chefs de file : Paul Adam, Barrès, Jammes, Kahn, Paul Fort, Merrill, Régnier, Verhaeren, Vielé-Griffin, firent que notre revue ne tarda pas à passer pour l'organe officiel du Symbolisme - titre qu'elle n'a jamais revendiqué -, et que la collaboration de jeunes comme : Apollinaire, Carco, Frick, Fargue, Florence, Klingsor, Hertz, Larbaud, Lavaud, Mandin, Périn, Romains, Spire, Tisserand, Vildrac, Werth, etc., ne justifiait pas entièrement. Au-dessus d'eux je classe John-Antoine Nau, en qui je ne tardai pas à voir le véritable génie de La Phalange, le continuateur de Baudelaire et de Mallarmé, qui furent nos vrais maîtres. Or, John-Antoine Nau est l'inventeur parmi nous d'une sorte de symbolisme direct, mystique par son fond mais qui réside en tant qu'art tout entier dans le rythme et dans la couleur et chez qui le symbole proprement dit ne joue à peu près aucun rôle. C'est un art essentiellement anti-classique, tout moderne, qui n'a plus rien de didactique et qui puise son inspiration directement dans la nature et l'âme pour s'élever normalement jusqu'à Dieu.
A l'exemple de ce grand artiste et avec lui, La Phalange a renouvelé le Symbolisme en le retrempant dans la poésie pure, car telle aura bien été sa destinée. C'est pour cela que notre revue passa justement pour être la revue d'avant-garde qui rendait à la culture les honneurs qui lui sont dus, mais défendait en luttant contre le traditionnisme sous toutes ses formes l'Art vivant, l'Art créateur. Aussi fut-elle attaquée violemment par les organes du classicisme, hypocritement par des revues qui faisaient profession d'unir la tradition à la nouveauté. Il est certain que parmi les jeunes écrivains que La Phalange a le plus contribué à révéler, des poètes comme Apollinaire, Jules Romains, André Spire, et surtout John-Antoine Nau, sont à des titres divers, et chacun selon son tempérament, des artistes créateurs essentiellement opposés à la tradition. Or c'est par ce caractère vivant que La Phalange exerça tant d'ascendant sur les écrivains nouveaux et qu'elle en exerce encore aujourd'hui, huit ans après sa disparition. Elle peut reparaître du jour au lendemain et je ne crois pas que le moment soit venu d'en faire l'histoire (1). Elle est la revue prédestinée de ceux pour qui le devoir de l'artiste est d'être de son temps et même de créer son temps.
(1) Ceci fut écrit en 1923, voici plus d'un an. M. Jean Royère annonçait récemment que, sous le titre de La Phalange, et sous sa direction, allait paraître une nouvelle collection d'ouvrages ayant pour auteurs des collaborateurs de l'ancienne revue ou des écrivains de mêmes tendances. (Note des enquêteurs.)
(p. 187-188)

mardi 11 novembre 2014

LES CAHIERS N° 13 - JUIN 1919

LES CAHIERS DE JUIN
N° 13 (Juin 1919)
[Date de publication : Juin 1919 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, Mention ("Les Cahiers paraîtront désormais le 15 de chaque mois."), Avis ("Nous prions nos amis dont l'abonnement expire avec ce numéro de faire bon accueil à la quittance qui leur sera présentée prochainement.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... ; En préparation : Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal / La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / Nous possédons encore quelques-uns des numéros qui furent publiés au front belge. On peut se les procurer aux Cahiers contre envoi de 1 fr 25.") - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, 34, rue Darchis, Liège, L'Administration à L. J. Herbos. 41, rue du Midi, Bruxelles", Dépositaire (WYKMANS, libraire, 9, rue Saint-Paul, Liège), Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Georges Marlow : Stances, poème [A Blanche Rousseau] (p. 3-5)
Thomas Braun Poème, poème [A Léopold Arnould - daté "Maissin, mai 1917"] (p. 6-7)
A. de Bersaucourt : Les Images de notre Amour : Explications ; Gratitude, poèmes en prose (p. 8)
Maurice Beerblock : J'ai voulu me pencher..., poème en vers libres (p. 9-10)
Philippe Chabaneix Le dixième jour, poème [A Francis Carco, pilote aviateur] (p. 11-12)
Alfred Dubois : André Suarès et ses Portraits, étude [Au sculpteur Georges Petit - daté "Septembre 1918"] (p. 13-32)
[CHRONIQUES]
Lucien Christophe : Les Livres [Maurice Gauchez. Ainsi chantait Thyl (Edition Crès, à Paris) - (p. 33-38) ; Jean Tedesco. Sonatine pour l'Absente (Paris-Inter Amicos) - (p. 39)], comptes rendus (p. 33-39)
Ignace  : Propos d'un Tondeur [La lecture du premier numéro de Notre Pays, revue panoramique belge, a inspiré M. Bietméfranc, un des plus brillants espoirs de cette école nationale fondée par M. Vicinal Martius, sous le patronage de M. Maurice des Ombiaux, le poème suivant que Notre Pays reproduit avec un légitime orgueil...], polémique (p. 40)

LES CAHIERS N° 12 - MAI 1919

LES CAHIERS DE MAI
N° 12 (Mai 1919)
[Date de publication : Mai 1919 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, Avis ("Nous prions nos amis dont l'abonnement expire avec ce numéro de faire bon accueil à la quittance qui leur sera présentée prochainement.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... ; En préparation : Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal / La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / En vente aux CAHIERS et chez les bons libraires) - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, 34, rue Darchis, Liège, L'Administration à L. J. Herbos. 41, rue du Midi, Bruxelles", Dépositaire (WYKMANS, libraire, 9, rue Saint-Paul, Liège), Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Pagination : 28 pages]
Sommaire
Raymond Poincaré : A la mémoire des écrivains français morts pour la patrie, discours [en note : "Extraits du discours prononcé le 10 avril 1919 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne."] (p. 3-8)
Fernand Mazade Les Archers blessés, poème (p. 9)
Jean Dorsenne : Banlieue, poème (p. 10-11)
Alphonse Métérié : Le Voyageur, poème en vers libres (p. 12-13)
Emile de Bongnie Nocturne, poème en vers libres (p. 14)
Marcel Loumaye : Quais, poème en vers libres (p. 15-16)
[CHRONIQUES]
[Charles]-André Grouas : Trois Livres [Georges Duhamel. La Vie des Martyrs, Civilisation, Possession du monde.], comptes rendus (p. 17-21)
Robert Vivier : Les Revues [Les Marges (février) donnent, outre une étude de Marcel Coulon sur Verlaine anglais et des vers colorés d'Emile Sicard, le résultat d'une enquête sur le monument le plus laid de Paris... ; Les Humbles (décembre) - Il faut y lire un douloureux poème de Garrigue Garrone (...) En février, cette revue publie un manifeste fraternel des intellectuels combattants français... ; Soi-même (janvier-février). C'est le dernier numéro de cette courageuse revue... ; Les Cahiers idéalistes de février rappellent les idées de Renan sur les nations : "L'existence d'une nation est un plébiscite de tous les jours." Paul Brûlat commence à vieillir : il se demande Ce que c'est qu'un jeune. L. P. Jouve (sic) donne huit vigoureux poèmes de la solitude. En mars, une lettre inédite de Walt Whitman... ; La Veilleuse édite le dimanche des malades, recueil de réflexions frissonnantes et subtiles d'Emmanuel Lochac... ; Les Écrits Nouveaux (janvier) publient, sous la forme soignée qui est leur habitude, une étude substantielle de Suarès sur Antoine et Cléopâtre, de Shakespeare. Il y dessine puissamment la signification des protagonistes et leur valeur éternelle. Il y montre la fatalité des événements inscrite dans les caractères. M. André Breton retrace la vie d'Alfred Jarry (...) André Suarès donne, en février, une originale scène d'amour, Sous le signe de Cléopâtre... ; Dans le Divan (janvier-février), P. J. Toulet égrène des pensées fantasques... ; L’Éventail (15 février). Un frais poème de Marcel Paquot... ; Ariste édite successivement des marines un peu lourdes de Joseph Rivière, et un poème savoureux de Ker-Frank-Houx... ; Les Pionniers de Normandie (septembre-décembre 1918). Des études de G. Le Révérend, de G. M. Langé, de Christian. Et des poèmes. ; Les Facettes (juillet-août-septembre 1918). Des vers de L. Christophe, Marcel Paquot, Léon Vérane, etc. ; Le Jardin Fleuri nous offre les gentillesses de Jean de Lessy, M. Fromenteau, etc. ; Dans Lutetia (mars), M. Saulgeot harangue les jeunes, M. Arnyvelde ouvre une enquête sur le poète national... ; Le Petit Messager des Arts. - Les Cahiers de la Maison Française (Souvenirs sur Harpignies). ; Les Chants de l'Aube (février). Des Préludes d'A. M. de Poncheville... ; La Nouvelle Revue Wallonne n'ajoute rien à la gloire de Verhaeren par le poème inédit qu'elle en publie... ; La Bataille littéraire, journal hebdomadaire des écrivains belges, donne des vers de Georges Ramaekers et de Grégoire Le Roy...], comptes rendus (p. 22-25)
Ignace  : Propos d'un Tondeur [Les Écrivains de l'Yser. - La Bataille littéraire, "journal des écrivains belges", nous fournit dans son numéro 3, par la plume d'un collaborateur malheureusement anonyme, un document curieux qui éclaire d'une lumière singulière la mentalité de certains "jeunes"... ; Le Tourisme du Front. - Dans un article où il parle incidemment de ses "pauvres amis", Drouot et J.-M. Bernard et de "son cher" Duhamel, - tout le monde le sait, qu'il a de belles relations - M. Louis Pierard décrit l'existence des correspondants de guerre qu'il surnomme les touristes du front. L'expression est heureuse. Ne lui aurait-elle pas été inspirée par la lecture d'un propos du Tondeur où il était question de lui ?... ; Littérature belge de publicité américaine. - M. Armand Varlez publie à Bruxelles sa Bataille de l'Yser, poème héroïque qu'il fait précéder de cette note savoureuse... ; Une révélation littéraire. - Qui donc prétendait que les Grands Ecrivains de la Littérature Belge étaient de vieux podagres retardataires qui s'isolaient dans leur chaise de paralytiques comme dans une tour d'ivoire et se contentaient d'abaisser un mesquin regard sur la perspective du boulevard Anspach ou le sol argentifère der la colline de Ste-Adresse ?... ; Chez les J. T. S. - "Pourvu que les civils tiennent", disait Forain jadis. Et il y avait des imbéciles qui riaient, croyant à une boutade. Mais lisez cette peinture vivante que M. Debouck (D. J.) nous fait dans la Bataille littéraire des souffrances endurées par la population civile, privée de lumière le soir. Lisez-la jusqu'au bout si vos nerfs y résistent...], polémique (p. 26-28)

mercredi 5 novembre 2014

LES CAHIERS N° 11 - AVRIL 1919

LES CAHIERS D'AVRIL
N° 11 (Avril 1919)
[Date de publication : Avril 1919 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, Avis ("Nos abonnés militaires sont priés de nous faire connaître sans délai leur nouvelle adresse.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... / La Joie d'Aimer, poèmes de Marcel Paquot... ; En préparation : Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal / La Rose à la lance nouée, poèmes de Lucien Christophe / En vente aux CAHIERS et chez les bons libraires) - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des Pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, 34, rue Darchis, Liège, L'Administration à L. J. Herbos. 41, rue du Midi, Bruxelles", Dépositaire (WYKMANS, libraire, 9, rue Saint-Paul, Liège), Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Page 28 : Les Cahiers de l'Amitié de France et de Flandre paraissent plusieurs fois l'an, sous la direction de M. André Mabille de Poncheville... ; Pour paraître prochainement : Carpeaux inconnu par André M. de Poncheville... - Pagination : 28 pages]
Sommaire
Albert Mockel : Lettre ouverte à M. Henri de Régnier, lettre (p. 3-6)
Prosper Roidot Octobre, poème (p. 7-9)
Louis Boumal : Je viens vers toi (p. 10) ; Résignation (p. 11), poèmes en vers libres (p. 10-11)
Charles-André Grouas : Épigramme sur un Kratère, poème (p. 12)
Henri Dalby Hiver, poème (p. 13-14)
Claude Armel : Poèmes : I. Flamme crispée au poing du soir... ; II. Le bonheur qui viendra aura-t-il ton visage..., poèmes (p. 15)
E. Lacoste : Émile Faguet, essai (p. 16-21)
Octave Lohest : En marge de la guerre, aphorismes [datés "Flandres, 1918"] (p. 22-23)
[CHRONIQUES]
Lucien Christophe : Les Livres [Henry Dérieux. Baudelaire.], compte rendu (p. 24-25)
Ignace  : Propos d'un Tondeur [Et puis voici des vers... - "C'est le gendre du boulanger qui est mort ; ils ont eu la dépêche à midi. La semaine passée, c'était le fils à côté, le buraliste ; sa femme a deux enfants ; et le troisième en train." Qu'est-ce que vous dites, des vers ? Sans doute. Du moins, c'est M. Marcel Martinet qui l'assure. Et il faut croire qu'il le sait, puisque c'est lui qui les a composés... ; Oscar-Paul GILBERT, auteur cosmique... - "En ces temps d'armistice où pour nos gouvernants et nos plumitifs vagissants la 'Paix' semble bien être le plus grand danger, au moment, dis-je, où  les peuples vainqueurs sont tellement enivrés de gloire qu'ils en bavent d'impérialisme, il faut plus que jamais une belle énergie pour être soi-même, c'est-à-dire un homme conscient et fier de ses convictions." Nous ne résistons pas au plaisir de citer cette phrase et d'en nommer l'auteur : Oscar-Paul Gilbert... ; Belges et belgeoisants. - "Nous recevons régulièrement la Revue Belge", s'écrie avec découragement M. Philoxène Bisson dans les Marges. "Pourquoi n'est-elle pas plus littéraire ? Pourquoi, étant dirigée par notre excellent collaborateur et ami Maurice des Ombiaux, n'est-elle pas plus littéraire ?" - Il y a là un troublant problème, en effet, cher confrère. Revue belge ! s'écrie encore sarcastiquement M. Philoxène Bisson. Il n'y a pas que le commerce et l'industrie belges : il y a aussi la littérature et l'art belges ! Parfaitement. Aussi le directeur de la Revue Belge s'est-il décidé à donner une nouvelle impulsion à son oeuvre. Il va commencer la publication de Beulemans à Marseille et la dernière interpellation de Mgr Keesen au Sénat. ; Du nanan dans l'Etoile Belge du 28 février. M. Louis Schneider y rend compte de la dernière pièce de Fonson : "Ce que nous avons aimé dans Beulemans à Marseille, c'est non seulement cette silhouette de Belge, qui nous est doublement chère depuis la guerre, c'est l'acuité de vision du peintre qui reproduit avec la même intensité le milieu belge qu'il a observé toute sa vie..." Oui, c'est écrit - en toutes lettres. Et l'Etoile Belge imprime avec sérénité. D'où il s'ensuit que tous ses rédacteurs doivent se sentir fiers d'être assimilés à  M. Beulemans. Gageons pourtant...], polémique (p. 26-27)

jeudi 23 octobre 2014

RÉALITÉS SECRÈTES N° XXXIX - 2e trimestre 1970

RÉALITÉS SECRÈTES
N° XXXIX (2e trimestre 1970)
[Date de publication : 2e trimestre 1970 (achevé d'imprimer : 20 Mai 1970) - Couverture : Imprimée en noir sur papier rose (Titre, Sous-Titre, Directeurs, Numéro, Sommaire, Éditeur, Dépôt à Paris) - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Prix - Page [1] : Faux-Titre (Titre, Sous-Titre, Directeurs, Numéro, Sommaire, Abonnement, Rédaction et Dépôt à Paris, Administration) - Page [2] : Tirage ("Il a été tiré de ce numéro 25 exemplaires sur Alfa-Mousse Navarre, numérotés de 1 à 25") - Bas de page [72] : Achevé d'imprimer, Imprimeur-Gérant - Note sur la mise en page : Les pages ne sont pas numérotées - Pagination : 72 pages]
Sommaire
Gérard Macé : L'œuvre en miettes de Saint-Pol-Roux, essai (p. [3]-[8])
Saint-Pol-Roux : Le trésor de l'homme (extraits), conférence (p. [9]-[18]) ; On n'est vraiment seul que dans la foule (Sur une table de "la Rotonde"), essai (p. [19]-[22]) [précédés de la présentation suivante : "Le volume 'Le Trésor de l'Homme', qui paraîtra prochainement chez Rougerie, se compose de deux conférences sur l'Imagination, prononcées à quelques jours d'intervalle, en juin 1925, devant l'Association des Etudiants de Paris, en présence d'André Breton et des surréalistes, et de trois carnets contenant les notes de Saint-Pol-Roux pour ces conférences. / Nous publions ci-dessous la deuxième conférence ainsi qu'un texte écrit par Saint-Pol-Roux lors de son séjour à Paris."] (p. [9]-[22])
Marcel Béalu : Les locataires du grenier, nouvelle (p. [23]-[31])
Bernard Mazo : Le sommeil piégé ; La cloison (p. [32]) ; Mouvante mémoire ; Provisoire (p. [33]) ; Écart ; L'homme déchiré (p. [34]) ; Lointain séjour ; Frontière (p. [35]) ; L'Attente (p. [36]) ; L'Exil ; Le Passé disqualifié (p. [37]) ; Un jour une voix ; L'imprévisible (p. [38]) ; La Déchirure ; L'Homme toujours (p. [39]), poèmes en prose (p. [32]-[39])
Elie-Charles Flamand : Marc Haven, poète ésotérique, essai (p. [40]-[43])
Marc Haven : Les regards qui s'ouvrent dans les eaux, poème en vers libres [A Paul Signac, homme, très respectueusement - daté "Vers 1895"] (p. [44]-[45]) ; Tiphereth, poème en prose [A Paul Signac, ami, très affectueusement - daté "Septembre 1895"] (p. [46]-[48]), poèmes (p. [44]-[48])
Gilbert Socard : Combat dans l'ombre (p. [49]) ; L'Ordonnateur (p. [50]) ; Animal familier (p. [51]-[52]), poèmes en prose (p. [49]-[52])
Pierre Chaleix : Ah ! les rêves ; Bonne nouvelle (p. [53]) ; Divins calembours ; Le fusil (p. [54]) ; La Tasse ; L'Enfance (p. [55]) ; Le Buffet ; Misère de l'Art (p. [56]) ; Vive la Rime (p. [57]), poèmes en prose (p. [53]-[57])
Joë Bousquet : Trois lettres à Jean Cassou, lettres [datées "L’Évêché-Villalier (Aude) 16-VII-30" (p. [58]-[65]), "Villalier, 1er Août 34" (p. [66]-[67]), "Groupement des Intellectuels de l'Aude 16-4-46" (p. [68]-[72])] (p. [58]-[72])
Référence à consulter

LES CAHIERS N° 9 - FÉVRIER 1919

LES CAHIERS DE FÉVRIER
N° 9 (Février 1919)
[Date de publication : Février 1919 - Couverture : Sous-Titre, Titre complet, Contributeurs du numéro, 2e Année, Numéro, Année, Prix du N° - 2e de couverture : Sommaire, mention "La publication de ce numéro a été autorisée par la Censure du G.Q.G.", Avis ("Nos abonnés militaires sont priés de nous faire connaître sans délai leur nouvelle adresse.") - 3e de couverture : Editions des Cahiers (Quand ils auront passé de l'ombre à la lumière, un acte en prose de Louis Boumal... ; En préparation : Le Jardin sans soleil, poèmes de Louis Boumal / en vente aux CAHIERS et chez les bons libraires) - 4e de couverture : Titre, Rédaction, "LES CAHIERS ont publié des Pages inédites de : (suit la liste des collaborateurs), Abonnements, "Envoyer ce qui concerne : La Rédaction à M. Paquot, L'Administration à L. J. Herbos. Z. 154, Armée Belge", Imprimeur - Page [1] : Faux-Titre (reprend les informations de la couverture) - Page [2] : Imprimeur - Page [32] : muette - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Jules Romains : L'Automne (Ode), poème (p. 3-4)
Thomas Braun Épître, poème [A Donnay] (p. 5-6)
Marcel Paquot : Ecrit au Coin du Feu, poème en vers libres [A Louis Boumal] (p. 7)
F. Hugues Lecocq : Ex-Voto, poème (p. 8)
Herman Grégoire Orgueil, poème (p. 9)
Armand Collard : Poème, poème [daté "1917"] (p. 10)
Legrand-Chabrier : Le petit chien est mort, récit (p. 17-15)
André-M. de Poncheville : Souvenirs sur Jean-Marc Bernard, essai [Au lieutenant Lucien Christophe] (p. 16-22)
Jean-Marc Bernard : Lettres inédites à André-Mabille de Poncheville, lettres [datées "10 février 1913", "2 avril 1913, "21 avril 1913"] (p. 23-26)
Herman Frenay-Cid : Phrases, essai [à propos d'Albert Lecocq, dit Frère Hugues Lecocq - daté "Septembre 1918"] (p. 27-29)
[CHRONIQUES]
Ignace  : Propos d'un Tondeur : L('Âme belge et ses paladins [La guerre est terminée. Ça n'empêche que le très honorable Fermijn Van den Bosch patauge encore dans les barbelés de l'incorrigible Nation Belge...], polémique (p. 30-31)
Document
"Écrit au Coin du Feu"
  A Louis Boumal.
J'ouvre ce livre où le rêve a tracé,
près de la gerbe aux tendresses lunaires,
une Colombe Poignardée
dans le poème de Guillaume Apollinaire.
Que d'autres qui chantaient et ne reviendront plus
évoquer parmi nous après la tâche rude,
le souvenir de ces guerriers émois
et réchauffer leur pauvre corps transi de lutte !
L'ouragan traîne dans le gel
l'airain noir de ses quadriges ;
hiver! hiver où gît mon cœur pareil
au vieil essieu sous le givre.
Marcel PAQUOT.

dimanche 5 octobre 2014

MOUCHES A MIEL N° 1 - MARS 1938

MOUCHES A MIEL
N° 1 (Mars 1938)
[Date de publication : Mars 1938 - Couverture : Titre (Mention : "Les Mouches paraîtront en l'absence des : Mouches à Miel"), Sous-Titre, illustration, Date, Éditeur - 2e de couverture : Titre (Mention : "Les Mouches qui paraîtront en l'absence des : Mouches à Miel"), Rédaction et Administration (Adresse), Prix du numéro et de l'abonnement, "Sur le carnet d'essai" - 3e de couverture : "Sur le carnet d'essai (suite)" - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Vient de paraître aux Editions Denoël / Jean de Bosschère / L'OBSCUR A PARIS" ; Collections publiées sous la direction de Jean de Bosschère aux Editions Fernand Sorlot : Vies romanesques... / Plusieurs nouveaux volumes à paraître dans la série : Les Artisans du Style...) - Page [1] : En-Tête (Titre, Date, Contributeurs) - Bas de Page 16 : Dessin de couverture, Imprimeur, Gérant - Pagination : 16 pages]
Sommaire
J[ean] de B[osschère]. : Sur le carnet d'essai, article (2e et 3e de couverture)
André Suarès : Sur le seuil de Lhassa, poème en vers libres (p. [1]-4)
Gabriel Bounoure : Lumières sur l'Obscur, essai [sur l'oeuvre de Jean de Bosschère] (p. 5-7)
Jean de Bosschère : Grande bête traquée, poème en vers libres (p. 8- 11)
Jacques Murdoch : Échos [Une conférence : La poésie en face de la vie moderne. - Rencontre impossible. Mais, on nous dit que l'orateur est poète. Nous croyons dangereux de découvrir en public les secrets qu'il a surpris... ; La Politique, le Spécialiste et le Poète. - L'individu n'est pas une personne. C'est de confondre les entités que nomment ces deux termes que sont nées beaucoup des erreurs qui vicient le discours sur la réalité de l'homme... ; Être doué. - Faire saisir par l'entendement la nature de quelque don que ce soit, serait un travail de dialectique insurmontable...] (p. 12-16)
Document
"Sur le carnet d'essai"
Le carnet d'essai des "Mouches à Miel" était sous presse quand un critique célèbre écrivait : "Mallarmé a dit : "Que la civilisation est loin de procurer les jouissances attribuables à cet état ! On doit par exemple s'étonner qu'une association entre rêveurs, y séjournant, n'existe pas dans toute grande ville, pour subvenir à un journal qui remarquerait les événements sous le jour propre au rêve". Si ce journal existait ici, il faudrait en nommer Jean de Bosschère rédacteur en chef." (1)
Mon but était à peu près celui-là. Publier des échos de la pensée de ceux qui subordonnent la vision de tous les événements aux réflexes qu'ils provoquent sur le plan poétique et divin du monde. Le premier fascicule ne pouvait ébaucher qu'un signe fragile de mon ambition. Déjà, je le constituai à grand peine. Mais ceux qui eussent dû suivre, si depuis je n'avais altéré mon projet, ne m'obligèrent pas à moins de persévérance.
Dès l'atterrissage de la petite revue, le même critique écrivait : "pourtant je doute qu'elle devienne un lieu de rassemblement. Elle formera plutôt le reflet de son curieux esprit, de ses manières de voir personnelles. (2)". Qu'elle ne pouvait être un lieu de rassemblement anthologique et que je voulais lui imprimer un caractère trop personnel, furent les deux écueils où vinrent échouer mes intentions. Sur l'épave de mon essai, je restai presque seul.
Si je n'avais pas une grande tendresse pour mon enseigne, Mouches à Miel, je peindrais sur la coque radoubée un titre nouveau qui ressemblerait à Feuillets d'un Journal. (3)
En ces conjonctures, il est évident que, dans les prochaines "Mouches", ma présence abondera autant qu'il est possible dans l'espace restreint de seize pages. Ne devais-je pas cet avertissement à mes quelques lecteurs ?
Pour ma défense, - pour tenter de retenir mes lecteurs,  - pour en attirer dix autres, je ne crois pas follement présomptueux de faire remarquer qu'ils ne trouveront dans aucune autre revue, ni les échos de ma ferveur vouée à la poésie en ce qu'elle porte de divin, ni les affirmations de la foi "d'un des cinq ou six hommes du siècle qui aient une vocation d'absolu." (4)
Car, c'est la vérité, je n'ai jamais quitté les marges pour entrer dans "le texte", sorti de mes livres pour pénétrer dans les revues. Si j'avais une seule fois cédé à la curiosité d'offrir un mien poème à l'N.R.F. ou au "Mercure", par exemple, et que les amis que j'y compte eussent couru l'aventure de le publier, je sais que beaucoup d'abonnés eussent protesté. Des preuves qui m'arrivèrent récemment me permettent de prévoir de quelle humeur se seraient montrés les lecteurs qui pensent "normalement".
Le numéro d'essai des "Mouches à Miel" (décembre 1937) appuie d'ailleurs mon pronostic. Cet unique carnet, m'attire, je le dis, des lettres acrimonieuses, mais cependant excusables, sauf l'une d'elles, venue d'un séminaire. Là on réclame pour soi, dans un langage où me blessent de grossières épines, le monopole des cogitations théologiques.
Enfin, plus que naguère, l'aveu que je viens de faire de mon isolement, m'annihilera le nombre, mais me confirmera l'amitié de ceux en qui j'eusse, en tout cas, choisi d'éveiller ce sentiment.
J. de B.
(1, 2) - Les Nouvelles Littéraires, Edmond Jaloux.
(3) - "Les Mouches", proches parentes des "Mouches à Miel", paraîtront pendant la courte absence de celles-ci. "Mouches à Miel" est notre propriété exclusive, comme le copyright des articles parus dans le numéro d'essai (déc. 1937), appartient à leurs auteurs.
(4) - Armand Petitjean. (Vendredi)