jeudi 14 avril 2016

DOCUMENT : BINET-VALMER, GABRIEL HANOTAUX & LE VAGISSEMENT DE LA RENAISSANCE LATINE

Cela fait bien longtemps que nous n'avions pas donné à lire aux fidèles et aux plus hasardeux visiteurs du blog quelque document propre à éclairer l'existence des revues. Est-il besoin de rappeler que les billets réunis sous le libellé si originalement intitulé "documents" n'ont d'autre intérêt que d'entrouvrir le rideau donnant sur l'agitation des directeurs, rédacteurs en chef et collaborateurs tout occupés à animer leurs publications périodiques ? Il s'agit, en quelque sorte, d'errer, au gré des lettres, mémoires, photographies, etc., dans les coulisses des petites revues, d'assister à leur naissance, à leur épanouissement, à leur déclin, ou à leur mort, d'enregistrer leurs succès et de comprendre leurs difficultés ; bref, en multipliant les petits bouts de la lorgnette, de mieux embrasser leur vie, souvent chaotique, presque toujours éphémère.

Aujourd'hui, une lettre, acquise récemment, de Binet-Valmer (1875-1940) à un destinataire non identifié nous permet d'aborder un aspect sur lequel nous n'avions jusqu'ici pas eu l'occasion de nous attarder, celui de l'opportun parrainage qui doit mener la revue nouvelle-née sur les fonts baptismaux du succès. Il n'est pas rare, en effet, que les rédactions, pour assurer du sérieux de leur publication, s'adjoignent un comité d'honneur ou de parrainage composé de noms illustres, appartenant la plupart du temps aux générations précédentes, académiciens souvent, dont la seule présence sur la couverture ou à son verso garantit la qualité et la bonne tenue. Nul besoin pour ceux-là de collaborer. Donner son nom suffit. La jeune revue y gagne - au moins le croit-elle - un précieux sésame pour forcer l'entrée de la République des Lettres ; le vieil auteur, le plaisir de se savoir honoré et apprécié par une jeunesse pour qui le respect des aînés n'est pas vraiment la qualité première, et - au moins le croit-il - un public nouveau. Les exemples de cette pratique ne manquent pas. Nous n'en citerons que deux, pris un peu au hasard dans notre bibliothèque : Les Marches de Provence s'enorgueillissant d'un comité d'honneur composé de Paul Adam, Maurice Barrès, Emile Bergerat, Jules Lemaître, Frédéric Mistral et Willy, dont les plus jeunes avaient alors cinquante ans, et le plus âgé 82 ; et La Flora (1912-1915) de Lucien Rolmer qui tarda à monter son comité d'honneur, attendant sa dernière année d'existence, mais qui, lorsqu'elle le fit, en exhiba un pour le moins pléthorique d'une soixantaine de noms, parmi lesquels S. A. S. la Princesse de Monaco, la duchesse de Rohan, la comtesse de Noailles, Aurel, Maurice Barrès, Henri de Régnier et Jean Richepin, de l'Académie Française, Armand Dayot, Inspecteur Général des Beaux-Arts, Léon Riotor, Président de la Société des Poètes Français, tous personnalités d'influence, mais aussi des écrivains relativement impliqués dans la vie littéraire de l'époque : Joachim Gasquet, Fernand Gregh, Louis de Gonzague-Frick, Edouard Ducoté, Louis Lormel, Louis Mandin, Ernest Raynaud, Jean-Louis Vaudoyer... et même le tout jeune Jean Cocteau. Il n'en fallait pas moins pour La Flora qui se voulait "Revue de la Grâce des Lettres et de l'Art" et "Anthologie de Poësie Lyrique et de Haute Littérature".

Parfois, un nom suffit. Mais alors, il ne doit pas simplement figurer comme ornement sur la couverture de la revue ; il doit carrément ouvrir la porte et signer le premier article de la livraison inaugurale, article qui servira de carte de visite auprès des chroniqueurs et autres publicistes, et qui est l'assurance qu'on parlera de la revue nouvelle dans les gazettes, le nom illustre attirant l'attention sur un sommaire essentiellement constitué de contributions d'auteurs fraîchement débarqués sur la scène littéraire. On se souvient ainsi que les jeunes mallarmos et verlainophiles de La Pléiade (1886) avaient fait appel à Théodore de Banville, sautillant parnassien, pour présenter la revue et ses rédacteurs au public. Un bien utile parrainage pour de jeunes poètes inconnus qui se nommaient Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Rodolphe Darzens, Jean Ajalbert ou Paul Roux pas encore canonisé, et qui n'auraient pas pu lire les articles - même féroces - qui accueillirent le premier numéro de La Pléiade (mars 1886) si le vieux poète des Odes funambulesques ne les avait lancés sur la piste. 

Quinze ans plus tard, ce n'est pas à un poète que les fondateurs de La Renaissance Latine (1902-1905), revue moins hospitalière aux innovations des versificateurs car défendant une vision plus "politique" de la littérature, firent appel, mais à Gabriel Hanotaux (1853-1940). Si le nom s'est à peu près effacé aujourd'hui de nos mémoires, il est incontestable qu'il revêtait à l'époque tout le lustre dont pouvait avoir besoin le lancement d'une revue nouvelle, et de cette revue-là en particulier. Gabriel Hanotaux, en effet, était un homme sérieux : historien, homme politique - il sera ministre des Affaires étrangères -, académicien français ; tout le désignait pour fixer le ton d'une revue qui se voulait assez éloignée de l'anarchiste avant-garde, et que portait un projet : celui de la défense et illustration des valeurs du monde latin. Dans la lettre qu'on va lire, Binet-Valmer s'inquiète auprès de son correspondant de n'avoir pas encore reçu l'article d'Hanotaux qui doit ouvrir le premier numéro de la revue. Le secrétaire de rédaction y tient. On apprend en effet que la parution en a été repoussée, à la demande de l'auteur, et que ce dernier doit être payé pour son "article d'introduction". Par ailleurs, ledit article a été annoncé dans la presse, La Renaissance Latine faisant sa publicité sur le nom d'Hanotaux. Voici la lettre :
"Monsieur,
Seriez-vous assez aimable pour me donner l'adresse de M. Gabriel Hanotaux. Il faut en effet que je lui télégraphie pour lui rappeler que selon sa promesse, il doit nous donner un article d'introduction à la revue que nous venons de créer : La Renaissance Latine. Cette promesse ne peut être vaine puisque M. Hanotaux nous a demandé de retarder l'apparition de notre premier numéro jusqu'au 15 Mai (ce que nous avons fait), puisque le prix de l'article était fixé, et que nous étions autorisés à annoncer l'article. Nous avons décidé de télégraphier à M. Hanotaux, et nous vous prions pour éviter les frais d'un Faire Suivre de nous donner son adresse.
Veuillez croire, Monsieur, à mes sentiments distingués.
G. Binet-Valmer
sec. de la réd. de
La Renaissance Latine6, rue Margueritte,
Paris"
On ressent, sans difficulté, l'urgence de la demande, et la crainte de Binet-Valmer qu'Hanotaux n'honore pas sa promesse, insistant pour lui télégraphier directement et ne pas passer par l'intermédiaire de son correspondant. Il est probable que cette lettre, non datée, fut écrite dans les derniers jours d'avril, voire dans les premiers jours de mai 1902. Binet-Valmer eut-il raison de s'inquiéter ? Son télégramme à Hanotaux accéléra-t-il l'écriture de l'article espéré ou le croisa-t-il ? Toujours est-il que la première livraison de La Renaissance Latine parut à la date prévue, le 15 mai 1902, et que "l'article d'introduction" de la revue était bel et bien signé Gabriel Hanotaux.

mercredi 13 avril 2016

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 25 - 28 MAI 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 25 (28 Mai 1932)
[Date de publication : 28 mai 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [1] bas de colonne 1 : "Dans ce numéro : ("la table des matières des 24 premières publications de notre seconde série. / Ajoutez-y les noms nouveaux et les divers articles du présent journal. / Cela remplace notre éditorial, les faits se substituent victorieusement aux paroles : / 6 PAGES AU LIEU DE QUATRE.") - Page [1] haut de colonne 4 : Le comité directeur : L.-Ch. Baudouin, Pierre Bourgeois, Paul Dermée, Henry Fagne, Pierre Flouquet, René Meurant, Marcel Martinet, Charles Plisnier, Georges Ribemont-Dessaignes, André Salmon, Edmond Vandercammen, Henri Vandeputte. / Administrateur : L. Vandenheuvel / vous présente ses remercîments et vous demande votre appui. Trouvez-nous durant l'été, des collaborateurs, des souscripteurs et des lecteurs. Ecrivez-nous. Car notre repos annuel sera actif..." - Page [1] bas de colonne 3-4 : Annonce ("Venez nous voir / ce Samedi 28 Mai, à 20 h. 30, à la Galerie Javal et Bourdeaux, Place Sainte-Gudule, 23-24, Bruxelles, à la première réunion publique des Amis bruxellois du "Journal des Poètes". Le quatuor de récitants (Mme Jeanne Dubois, Mlle Anita de Brouckère, MM. Sébastien Dongrie et Georges Génicot) présentera "Le Fléau" de Verhaeren, "La Légende du roi d'un jour" de Chennevière et "La Rapsode foraine" de Corbière. / Interventions de MM. P. Bourgeois, R. Goffin, A. Lepage, Ch. Plisnier, L.-P. Thomas et R. Vivier. / Participation aux frais : 3 francs.") - Page [2] bas de colonnes 2-4 : Appel ("Si tous nos lecteurs voulaient devenir nos amis, et nous aider à repartir d'une façon plus sûre et plus imposante, lorsque viendra l'automne... Ils peuvent inciter leurs amis à acheter la collection complète de la seconde saison : 25 francs. Quant à eux, pourquoi ne deviendraient-ils point nos coopérateurs ?") - Page [4] bas de colonne 1 : Comité mexicain du "Journal des Poètes" : MM. Castillo Najera, Alfonso Reyes, Genaro Estrada, Jaime Torres Bodet, Xavier Villaurutia, Bernardo Ortiz de Montellano - Page [4] bas de colonnes 2-3 : Annonce ("Eté 1932 / Toutes les autos prennent la direction du Kursaal d'Ostende") - Page [4] bas de colonne 4 : Éditeur - Page [5] bas de colonnes 2-3 : "Le 27-6-31 a paru notre première table" - Page [6] bas de colonnes 1-4 : Appel ("Organisée, l'édition poétique s'imposera. (A qui fera-t-on croire que la liberté et la fantaisie de l'inspiration sont menacées, si les poètes et leurs amis défendent intelligemment la diffusion de leurs œuvres.) / Adhérez à la Société Coopérative le Journal des Poètes ; Extraits des statuts ; Bulletin d'adhésion) - Pagination : 6 pages]
Sommaire
LES FORMES DIVERSES DE LA RÊVERIE
Léon Gabriel Gros : Portrait de femme, poème en vers libres (p. [1 ; col. 1]) 
Pierre Bourgeois : Métaphysique sentimentale, poème en vers libres (p. [1 ; col. 2])
Pierre Flouquet : Paul Dermée nous parle de poésie et de science, entretien (p. [1 ; col. 2-3])
Charles Plisnier : Mille neuf cent treize, poème en vers libres [extrait de Lénine] (p. [1 ; col. 4])
René Meurant : Fragment, poème [extrait de Naissance de la révolte] (p. [1 ; col. 4])
DE DOUZE POÈTES D'EUROPE
Henri Vandeputte : Grâce beauté repos [daté "1925"] ; Black and White [daté "1931"], poèmes en vers libres (p. [2 ; col. 1])
Madeleine Israël : J'ai bu ce vin-là..., poème en vers libres (p. [2 ; col. 1])
Von der Vring : Au Cap, il y a une maisonnette..., poème [traduit de l'allemand par M. et J. H. Fagne-Gümbel] (p. [2 ; col. 1])
Jean Follain : De la coupe aux lèvres, poème en vers libres (p. [2 ; col. 1])
Paul Werrie : Le tambour à la sourde ; Cathédrale informe (Invocation), poèmes en vers libres (p. [2 ; col. 2])
Mathilde Pomès : Neige, poème en vers libres (p. [2 ; col. 2])
André Salmon : Mort d'un ouvrier, poème en vers libres [en épigraphe, citation d'Eugène Lantz (Poèmes d'ouvriers américains) : "Ce n'était pas le premier qui s'en allait ainsi."] (p. [2 ; col. 3])
Marcel Sauvage : Jeu de construction, poème en vers libres [extrait de Socrate, à paraître] (p. [2 ; col. 3])
Pierre-Louis Flouquet : Les seins (p. [2 ; col. 3]) ; Bouches d'ombres et de rires (p. [2 ; col. 3-4]), poèmes en vers libres (p. [2 ; col. 3-4])
Wilhelm Klemm : Bataille, l'après-midi, poème [traduit de l'allemand par Yvan Goll] (p. [2 ; col. 4])
Edmond Vandercammen : Vêtements pauvres, poème en vers libres [extrait de Naissance du sang] (p. [2 ; col. 4])
Siegfried Sassoon : Permissionnaire, poème [adapté de l'anglais par Stéphanie Chandler] (p. [2 ; col. 4])
OUTRE-OCEAN, OU LES POETES SONT HONORES... 
MEXIQUE
M[athilde]. P[omès]. : Entrée en matière, présentation [sur Jaime Torrès Bodet] (p. [3 ; col. 1])
Jaime Torrès Bodet : I. Diamant (p. [3 ; col. 1]) ; II. Cabotage (p. [3 ; col. 2]), poèmes [traduction de Mathilde Pomès] (p. [3 ; col. 1-2])
Xavier Villaurutia : 1. Tableau (p. [3 ; col. 2]) ; 2. Air (p. [3 ; col. 2-3]), poèmes [extraits de Cultura-Méjico, 1926] (p. [3 ; col. 2-3])
Bernardo Ortiz de Montellano : Femme de minuit, poème (p. [3 ; col. 3])
Genaro Estrada : Panorama, poème [extrait de Ecalera (ed. del Murciélago, Méjico, 1929] (p. [3 ; col. 3])
Alfonso Reyes : Deux inédits : Peint par lui-même [fragments de la pièce Conflicto, dans le volume de Pausa, Paris, 1926] ; Consécration [daté "Rio Janeiro, Nov. 1931"], poèmes (p. [3 ; col. 4])
Mathilde Pomès : Panorama, étude [sur la poésie mexicaine contemporaine] (p. [3 ; col. 1 - 4])
Carlos Pellicer : Etudes, poème [daté "Juillet 1931"] (p. [4 ; col. 1])
Gilberto Owen : Allégorie, poème en prose [traduit par Mathilde Pomès] (p. [4 ; col. 1])
Enrique Gonzalez Rojo : Femme nue, poème [extrait de Espacio] (p. [4 ; col. 1])
Amado Nervo : En paix, poème [extrait de Elevacion - traduit par Paul Vanderborght] (p. [4 ; col. 1])
*** : Propagande : L'activité du groupe parisien des amis du Journal des poètes, compte rendu (p. [4 ; col. 2])
Constant Burniaux : Nature morte, poème en vers libres (p. [4 ; col. 2])
 ETATS-UNIS
(M. L.-G. Gros a traduit à votre intention quelques poèmes américains)
Stanley Burnshaw : L'ombre et les yeux, poème (p. [4 ; col. 3])
Allen Tate : Monsieur Pope, poème (p. [4 ; col. 3])
Forrest Anderson : Erreur de navigation, poème (p. [4 ; col. 3-4])
Malcolm Cowley : En mémoire de Florence Mills, poème (p. [4 ; col. 4])
Charles Plisnier : Révisions : Le salut dans la fuite, étude [suites de l'affaire "Front rouge"] (p. [4 ; col. 4])
*** : Une expression poétique du monde ou l'aventure d'un hebdomadaire belge, table alphabétique [des 24 premiers numéros de la seconde série 1931-1932] (p. [5 ; col. 1-4 - 6 ; col. 1])
*** : La Revue des Revues [La Nouvelle Equipe (Louvain). - Un plaidoyer émouvant pour un cinéma plus "poétique"... ; Feuillets (La Chauds-de-Fonds) est une revue printanière paraissant annuellement, à Pâques... ; Sang nouveau (Charleroi) continue de prouver que la Wallonie nouvelle comprend certains poètes et artistes modernes de valeur... ; Commerce, hiver 1932. - Cahier trimestriel publié par les soins de Paul Valéry, Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud... ; Les Cahiers du Sud, mars 1932, nous offrent de beaux vers de notre collaborateur Gilbert Trolliet... ; Les Humbles, revue littéraire mensuelle des primaires. - Au sommet du numéro de février 1932, deux poèmes de Mabilly et une violente "Réplique à notre ami Samson au sujet de la poésie de Paul Claudel"... ; La Guiterne, n° 3. - Constant de Horion commence sa Chronique en rappelant l'enquête du Journal des Poètes : "Un poème incohérent peut-il être beau ?"... ; Demain, cahier trimestriel de littérature et d'art, n° 5. - Intéressante publication qui nous offre des poèmes du fantaisiste Louis de Gonzague-Frick... ; The Rebel Poet, édité à New York par Jack Conroy, est l'organe officiel de l'internationale de poésie "Poètes rebelles" et combat pour la révolution culturelle... ; Descobrimento, numéro d'hiver. - Cette revue portugaise qui porte comme sous-titre "Revue de culture" continue de réaliser avec un intérêt croissant son programme de découvertes... ; Poetry, avril 1932, de nombreux poèmes... ; Contempo, n° 22. - Un court poème de Charles A. Wagner... ; Helikon, avril 1932. - Revue hollandaise de poésie, publie des poèmes d'Anthonie Donker... ; De Stem comporte une partie anthologique dont la direction est confiée à Dirk Coster et un important bulletin critique dirigé par Anthonie Donker... ; Groot Nederland, grosse revue de 125 pages, en accorde généreusement 4 à des vers conformistes de Joh de Molenaar. ; La Revue Sincère. - Revue littéraire catholique d'esprit conservateur fondée, il y a dix ans, par L. Debatty, dans le but de démasquer librement les plagiaires... ; J'ose, n° 11. - Berthe Bolsée étudie Mallarmé "fontaine de lui-même". ; Reçu : La Revue d'Allemagne, Les Débats, Il Ventuno, Marsyas, Gaceta Literaria, Le Mât de Cocagne, La Proue, Les Nouvelles Soviétiques, Heures Perdues, L'Avant-Poste, Liège-Echos, La Parole Universitaire, Bulletin des Ecrivains Prolétariens, La Parenthèse, L'Ame Gauloise, La Revue des Poètes, Paris-Nice, Scripta, Afrique, Renaissance Provinciale, Revue du Monde Noir, Revue Bleue, L'action régionaliste, Le Thyrse, Mercure de France, N. R. F., UNU, Feuillets Inutiles, Mercure Universel, Arpagus, L'Equerre, Ny Ranovelona, Loisirs, Taches d'Encre, El Soneto, Bouteille à la Mer, The Criterion, New Masses, New Republic. - Remerciements.], chronique (p. [6 ; col. 2-4])
Maurice Boucher : Controverses techniques : Plaidoyer pour la loi, étude [précédée des quelques lignes suivantes d'introduction : "Le Journal des Poètes est-il impartial ? En doutez-vous ? Il n'hésite pas à reproduire un plaidoyer de M. Maurice Boucher en faveur d'une prosodie sévèrement réglementée."] (p. [6 ; col. 4])
Document
"Le salut dans la fuite"
Qu'aux yeux de la plupart des critiques bourgeois, le surréalisme apparaisse comme une sorte de projection de la révolution sociale dans le plan de la poésie, fait voir cruellement l'ignorance de gens qui croient volontiers tenir tous les fils. Ou s'ils se plaisent à être aveugles...
Au vrai, les surréalistes ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour créer cette confusion. Manifestations violentes, déclamations contre la littérature, utilisation massive du mot : Marx, professions de foi anti-patriotiques, salutations mahométanes dans la direction de Moscou, et jusqu'à cette palinodie suprême : demande d'admission dans le Parti Communiste français.
Il n'est pas bien sûr d'ailleurs qu'ils ne se soient pas pris à ce nouveau jeu comme aux autres et que, voulant mettre la révolution au service du surréalisme, ils n'aient pas cru un moment, dans une sorte d'état second, mettre comme ils l'imprimaient sur leur couverture en lettres de Musée Grévin, le surréalisme au service de la révolution. On n'est pas toujours maître de sa chimie.
Que le Parti Communiste français s'y soit trompé lui-même, ne ferait pas honneur à la lucidité de ceux qui sont chez lui préposés à la chose littéraire. On faisait naguère "un bout de chemin avec Reventlow". Pour un peu, ils eussent excommunié Barbusse, l'homme du Feu, pour faire un bout de chemin avec Monsieur Aragon. Chacun sa publicité...
Qu'on m'entende bien. Je tiens que le surréalisme, au temps qu'il vivait fut, - j'en demande pardon à ses chefs que ce mot fait entrer en transes, - une Ecole Littéraire. Et je ne conteste point qu'il sortir de ce laboratoire, des œuvres chargées d'un puissant courant poétique.
Aussi bien, ce n'est pas à ce propos que je cherche querelle à Messieurs Breton et Cie. Mais à propos de cette grossière prétention qu'ils ont, de lier leur raison sociale à la révolution.
Fuite hors du réel, prétention de confondre les plans de la vie et du rêve, volontariat de la schizophrénie, appel systématique au merveilleux, mise en exploitation de la magie, liturgie des cabinets noirs. Je me demande s'il peut exister, dès le moment qu'on se trouve dans le plan social, un ensemble de propos qui heurte plus violemment la doctrine et la pratique de la révolution. Ah ! S'il n'était mort, Monsieur Breton, voyant Lénine, rirait de ce petit bourgeois qui n'entendait rien au Vaudou.
Il est peut-être temps de dire que ce culte de la violence gratuite, cette jouissance à voir rouge, à entendre et à écrire le mot sang, ne vient pas des faubourgs, mais de ce très vieux romantisme où les fantômes mêmes portaient pantoufles.
Ce n'est pas par hasard d'ailleurs que ces nouveaux héros, si d'aventure la Police Bourgeoise, pour rire un peu, fait mine de leur courir après, pris de peur, plaident irresponsables et s'assemblent en chœur pour chanter : "Je ne l'ai pas fait exprès..." La violence verbale est souvent sœur de la peur. Voici un nouveau test : celui de l'Irresponsable Volontaire.
Pour moi la chose est assez claire. Le Surréalisme est seulement une maladie secrète dans le cerveau de la bourgeoisie, une hantise de suicide, une tache de folie, cette angoisse du paralytique général qui croit toucher le point le plus aigu de la lucidité mais qui ne sait pas si demain il va trouver une lumière nouvelle et étonnante ou s'asseoir dans une petite voiture.
Vraiment la révolution n'a rien à voir avec cela.
Charles PLISNIER.

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 24 - 21 MAI 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 24 (21 Mai 1932)
[Date de publication : 21 mai 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [1] bas de colonne 1 : "Des amis actifs !" ("Nous avons le plaisir d'annoncer à nos lecteurs la constitution d'un Comité des Poètes qui représentera et défendra l'idée du "Journal des Poètes" dans les Iles de l'Océan Indien. Il se compose de MM. Robert Boudry, Ny Avana Ramanantoanina, R. E. Hart, Hippolyte Foucque, G. Henri de Brugada, Allain et Joseph Rabearivelo.") - Page [1] bas de colonne 4 : Annonce ("Votre dernière soirée de 31-32. / Samedi 28 Mai, à 20 h. 30, à la Galerie Javal et Bourdeaux, Place Sainte-Gudule, 23-24, Bruxelles, aura lieu la première réunion publique des Amis bruxellois du "Journal des Poètes". Confrontation de Chennevière, Corbière et Verhaeren ; présentation du quatuor de récitation du "Journal des Poètes". Participation aux frais : 3 francs.") - Page [3] haut de colonne 3 : Comité égyptien et arabe : Georges Cattaui, Ahmed Chawky Bey, Jean Claude, Elias J. Finbert, Kalib Moutran, Raoul Parme, Amed Rassem Bey, Arsène Yergath - Page [3] bas de colonne 3 : Annonce ("Eté 1932 / Toutes les autos prennent la direction du Kursaal d'Ostende") - Page [4] bas de colonne 4 : Éditeur - Pagination : 4 pages]
Sommaire
[La Rédaction] : La peur des coups, éditorial (p. [1 ; col. 1-2]) 
Henri Vandeputte : Lyromancie, poème-compte rendu [à propos de Lyromancie par Paul Dermée (Editions des D. I. de l'Esprit Nouveau, 6, rue de Clichy, Paris] (p. [1 ; col. 2])
Gaston Pulings : Le jour j'étais tranquille... ; Cette nuit, j'étais seul..., poèmes (p. [1 ; col. 2])
Simone Dumas : Luc Durtain, dessin (p. [1 ; col. 3])
Luc Durtain : Conscience du Poète, étude [précédé des lignes de présentation suivantes : "M. Luc Durtain nous adresse les bonnes feuilles, entièrement inédites, d'un ouvrage D'HOMME A HOMME qui paraîtra le 10 juin prochain, chez Flammarion."] (p. [1 ; col. 3-4 - 2 ; col. 1-3])
Christian SénéchalUn poème épique populaire : "Lise" de L. Durtain, étude (p. [2 ; col. 1-4])
Jacques Baron : Rêver de hauteurs, poème en vers libres (p. [3 ; col. 1])
Mariano Brull : Premier Mai, poème [traduction de Mathilde Pomès] (p. [3 ; col. 1])
Mathilde Pomès : Une Anthologie de Poésie Espagnole, compte rendu [à propos de Poesia española 1915-1931, par Gerardo Diego (éd. Signo, Madrid, 1931)] (p. [3 ; col. 1])
VOICI L’ÉGYPTE
DE CINQ POÈTES ARABES
Abdel Kader El MaznyParmi les ruines de la cité de Fustat, poème [traduit par l'auteur et Paul Vandenborght] (p. [3 ; col. 2])
Abbas Mahmoud El Akkad : A la plage, poème [traduit de l'arabe par Abdel Rahman Sidky] (p. [3 ; col. 2])
Amed Chawky Bey : L'oiseau des temps modernes (fragments), poème [traduit par le poète libanais Antoine Gemayel] (p. [3 ; col. 2-3])
Ahmed Ramy : Oublier, c'est encore se souvenir, poème (p. [3 ; col. 3])
Hafez Ibrahim : Le Vin, poème [traduit par Ahmed Deif et Ahmed Rachad] (p. [3 ; col. 3])
Charles Petrasch : Georges Cattaui nous dit..., entretien [de "L'ambassade d'Egypte à Londres"] (p. [3 ; col. 4 - 4 ; col. 1-2])
DE SIX ÉGYPTIENS
Elias J. FinbertÉcume : 1. Après-midi de palmes haussées... ; 2. Si brille sur tes lèvres l'invite... ; 3. Fibrilles bleues qui sculptez ma chair... ; 4. Douce venue... août est dans les palmes... ; 5. Tes torsades sur le seuil, ô vigne..., poèmes [datés "Alexandrie, 1926"] (p. [4 ; col. 1-2])
Arsène Yergath : Deux piécettes : I. Je suis peut-être avec ton ombre... ; II. Tes yeux éclaireront..., poèmes en vers libres (p. [4 ; col. 2])
Raoul Parme : Horoscope, poème (p. [4 ; col. 3])
Amed Rassem Bey : Lassitude, poème en vers libres ; Novembre, poème en prose (p. [4 ; col. 3])
Jean Claude : Nuit blanche, poème en vers libres (p. [4 ; col. 3-4])
Georges Cattaui : Ici, ô Egypte, ici, poème en versets (p. [4 ; col. 4])
*** : Echos [Samedi dernier, à Bruxelles, nos collaborateurs Mathilde Pomès et Pedro Salinas ont été acclamés par le public d'élite qui remplissait la salle des fêtes de la Maison des Artistes... ; M. Emmanuel Berl adore les négations catégoriques... ; M. Ernest Prévost proteste dans la Victoire parce qu'on a placé "dans un square liliputien, inconnu, perdu" de Paris, un buste mesquin et minuscule de Verhaeren "le plus puissant poète depuis Victor Hugo." ; Dans un numéro récent de l'Œuvre, M. André Billy commençait son feuilleton littéraire par un émouvant aveu...], notes (p. [4 ; col. 4])
Document
"La peur des coups"
Il arrive de petites aventures aux petits hommes. Il y a quelques semaines, monsieur Louis Aragon qui, comme il est d'usage dans le surréalisme quand il se met "au service de la révolution", avait écrit un poème orné d'appels provocateurs, fut menacé de poursuites judiciaires. Cela le surprit beaucoup.
Au vrai, ce n'était pas de jeu. Est-ce que les Parquets et la Police, dont l'indulgence plénière envers de jeunes bourgeois qui érigeaient le chahut gratuit en impératif poétique avait quelque chose de si touchant, tout à coup se mettaient à tricher ? Leurs coups n'étaient-ils point réservés, comme on pouvait décemment l'espérer, aux vrais révolutionnaires ?
Ce fut un bel étonnement. Dans ce monde spécial, ce genre de sentiment se traduit en appels imprimés.
On convia donc les "intellectuels de gauche", y compris ceux qu'on nomme d'habitude petits-bourgeois, flics et salauds, à s'élever "contre toute tentative d'interprétation d'un texte poétique à des fins judiciaires".
Nous avouons que nous comprîmes mal cette formule et, au risque de paraître absolument imbéciles, nous déclarons qu'aujourd'hui encore nous ne lui découvrons aucun sens.
Mais nous ne ferions point un sort à cette littérature, si les surréalistes n'eussent cru devoir, à ce propos, poser toute la question de la responsabilité du poète.
Ils le firent, nous devons leur rendre cet hommage, avec une candeur digne des meilleurs éloges.
Que malgré cela, trois cents hommes aient cru devoir signer, parmi lesquels nous découvrons plusieurs noms qui honorent la pensée et la poésie d'aujourd'hui, nous le comprendrions mal si une certaine sorte d'indignation toute sentimentale, en somme assez noble, n'expliquait tout.
Pour nous qui nous sommes donnés, au risque d'encourir quelque mépris à droite et à gauche, de défendre la poésie vivante, nous ne pouvons nous empêcher de trouver que cette manière du surréalisme de hausser la poésie un peu au-dessus des luttes communes, conduit à la rabaisser beaucoup.
Qu'est-ce que ces poètes irresponsables qui, pour faire leurs petits coups de tonnerre, s'embusquent derrière l'inspiration ? Qu'est-ce que ces amoureux professionnels, qui font au nom de l'amour des enfants à la poésie, mais déclinent aussitôt leur paternité ? Qu'est-ce que ces soldats volontaires qui, s'il faut se battre, se font remplacer par leurs ombres, et, pour se tirer d'affaire trouvent cette formule commode de collégien menacé d'un pensum : "Ce n'est pas moi, monsieur..."
Est-ce qu'il n'est pas aussi "inspiré", l'ouvrier de Berlin qui tire sur les Croix-Gammées ou sur les Schupos ? Mais si on le poursuit, il ne convie pas les "intellectuels de gauche" à s'élever contre toute interprétation de son acte "à des fins judiciaires".
- Littérature, nous t'avions reniée sept fois ! Nous t'avions vouée aux stupres et aux ordures ! Nous avions promis de te barbouiller de sang ! Pardon ! Voici Monsieur le Flic. Laisse-nous abriter nos petits corps révolutionnaires dans ton giron !
Paillasses, disent-ils. On les calomniait donc : ils trouvent parfois le mot juste.
Pour nous, nous souscrivons à ces nobles phrases qu'à propos de ce médiocre incident littéraire, Romain Rolland daigna écrire :
"Nous sommes des combattants. Nos écrits sont nos armes. Nous sommes responsables de nos armes, comme nos compagnons ouvriers ou soldats. Au lieu de les renier, nous sommes tenus de les revendiquer. Que chacun de nous soit jugé, individuellement, pour celles qu'il emploie."
Ce qui, d'ailleurs ne nous empêche pas de protester contre des poursuites imbéciles. Imbéciles deux fois. Car si monsieur Aragon était dangereux, ce serait pour la révolution.
Document iconographique
"Luc Durtain", par Simone Dumas

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 23 - 14 MAI 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 23 (14 Mai 1932)
[Date de publication : 14 mai 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [1] marge droite : Mention ("Numéro spécial des poètes devant la guerre") - Page [2] bas de colonne 1 : Comité directeur : L.-Ch. Baudouin, Pierre Bourgeois, Paul Dermée, Henry Fagne, Pierre Flouquet, René Meurant, Marcel Martinet, Charles Plisnier, Georges Ribemont-Dessaignes, André Salmon, Edmond Vandercammen, Henri Van de Putte ; Administrateur : L. Vandenheuvel - Page [4] bas de colonne 4 : Annonce ("Le Kursaal d'Ostende est ouvert") ; Éditeur - Pagination : 4 pages]
Sommaire
NUMÉRO SPÉCIAL
DES POÈTES DEVANT LA GUERRE
[La Rédaction] : Editorial, éditorial (p. [1 ; col. 1-2]) 
*** : Enquête : 1. Pensez-vous que les thèmes guerriers soient plus riches en possibilités lyriques que ceux, pacifiques, de l'amour et du travail ? 2. Quelle doit être l'attitude du poète en cas de conflit ?, enquête [réponses de André Fontainas (p. [1 ; col. 2-3]), Herbert Fritsche, Edouard Roditi, Ezra Pound, Luc Durtain, Jean Cassou (p. [1 ; col. 3]), Louis Charles-Baudouin (p. [1 ; col. 3-4]), Johanes Barbarus, Aldo Capasso (p. [1 ; col. 4]), Jean de Bosschère (p. [1 ; col. 4 - 2 ; col. 1]), Fagus, Marcel Martinet, André Spire (p. [2 ; col. 1])] (p. [1 ; col. 1-4 - 2 ; col. 1])
[ANTHOLOGIE]
Sonka : Sur le champ de bataille, poème [traduit et adapté du tchèque par Stéphanie Chandler] (p. [2 ; col. 2-3])
Georges Duhamel : Elégie, poème en vers libres (p. [2 ; col. 2])
Aldo Capasso : Al Ritornante, poème [en italien] (p. [2 ; col. 2])
Georges Chennevière : L'étranger, poème en vers libres [extrait de Les Poètes contre la Guerre] (p. [2 ; col. 3])
Luc Durtain : Le régiment à l'arrière, poème en versets [extrait de Lise, 1918] (p. [2 ; col. 3-4])
Georges Cattaui : 1919, poème en vers libres [extrait de La Prouesse accomplie] (p. [2 ; col. 4])
G. Von der Vring : Cap de Bonne-Espérance, poème [traduit de l'allemand par M. et J. H. Fagne-Gümbel] (p. [3 ; col. 1])
Salomon de la Selva : Honte ; La balle, poèmes [traduits du portugais par Mathilde Pomès] (p. [3 ; col. 1])
René Arcos : Tout n'est peut-être pas perdu, poème [extrait de Le Sang des Autres] (p. [3 ; col. 1])
Jules Romains : Europe, poème (p. [3 ; col. 1])
J. J. Van Dooren : La joie impossible, poème en vers libres (p. [3 ; col. 2])
Jean de Bosschère : Tambours, poème en vers libres [daté "Septembre 1915"] (p. [3 ; col. 2])
Cécile Périn : Les Femmes de tous les pays, poème (p. [3 ; col. 2])
Charles Vildrac : Chant d'un Fantassin, poème (p. [3 ; col. 2-3])
Jean de Saint-Prix : Il m'a dit, ce soldat..., poème en vers libres (p. [3 ; col. 3])
Louis Charles-Baudouin : Œil pour œil, dent pour dent, poème en versets [extrait de L'Arche flottante] (p. [3 ; col. 4])
Ralph Chaplin : Ne pleurez pas les morts, poème [traduit de l'américain par Georges Airelle - extrait de Barreaux et Ombres] (p. [3 ; col. 4])
*** : Folklore de guerre : Les chants des soldats anglais, présentation et anthologie [extraits de Song and Slang of the British Soldier] (p. [3 ; col. 3-4])
August Stramm : Signal ; Blessure, poèmes [adaptés de l'allemand par Stéphanie Chandler - extraits de Tropfblut] (p. [4 ; col. 1])
Siegfried Sassoon : Suicide dans les tranchées, poème [traduit de l'anglais par Jean Joucan] (p. [4 ; col. 1])
Wilfred Owen : Te deum pour la Jeunesse sacrifiée, poème [adapté de l'anglais par Stéphanie Chandler] (p. [4 ; col. 1])
Franz Werfel : Le Despote, poème ["écrit en 1916" - traduit de l'allemand par Yvan Goll - extrait du Vagabond Laurentin] (p. [4 ; col. 1-2])
Marcel Martinet : Poètes d'Allemagne, Ô Frères inconnus... (fragment), poème en vers libres (p. [4 ; col. 2])
Walter Hasenclever : Jaurès ressuscité, poème [traduit de l'allemand par Raymond Raoul Lambert] (p. [4 ; col. 2-3])
Stéfan Zweig : Inscription sur une statue de Liebknecht, poème ["écrit en 1916" - traduit de l'allemand par Yvan Goll] (p. [4 ; col. 3])
Wilhelm Klemm : La Bataille de la Marne, poème [traduit de l'allemand par Yvan Goll] (p. [4 ; col. 3])
Rudolf Leonhard : Frère et sœur, poème [traduit de l'allemand par Yvan Goll - extrait de Coeur de l'ennemi] (p. [4 ; col. 3])
Joachim von Bulow : Printemps dans les Balkans, poème [adapté de l'allemand par Stéphanie Chandler] (p. [4 ; col. 3])
Blaise Cendrars : Shrapnells, poème en vers libres (p. [4 ; col. 4])
Marcel Sauvage : Suicide, poème en vers libres (p. [4 ; col. 4])
Guillaume Apollinaire : Chef de section, poème en vers libres [extrait de Calligrammes] (p. [4 ; col. 4])
André Spire : Petites Gens, poème en vers libres [extrait de Et j'ai voulu la paix (The Egoist, London)] (p. [4 ; col. 4])

lundi 11 avril 2016

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 22 - 7 MAI 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 22 (7 Mai 1932)
[Date de publication : 7 mai 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [1] bas de colonne 4 : Comité directeur : L.-Ch. Baudouin, Pierre Bourgeois, Paul Dermée, Henry Fagne, Pierre Flouquet, René Meurant, Marcel Martinet, Charles Plisnier, Georges Ribemont-Dessaignes, André Salmon, Edmond Vandercammen, Henri Van de Putte ; Administrateur : L. Vandenheuvel - Page [4] bas de colonnes 1-2 : Annonce ("Vendredi Treize Mai / ouverture / du / Kursaal d'Ostende") - Page [4] bas de colonne 4 : Editeur - Pagination : 4 pages]
Sommaire
[La Rédaction] : L'éditorial : Avilissement de la chanson française, éditorial (p. [1 ; col. 1-2]) 
Henri Vandeputte : Deux inédits : Le destin masqué ; Confiteor, poèmes en vers libres (p. [1 ; col. 1])
DÉCOUVERTE DE L’AMÉRIQUE
Walter Lowenfels : Foi, poème [adapté de l'américain par Stéphanie Chandler] (p. [1 ; col. 2])
Kay Boyle : Lettre à Archibald Craig, poème [adapté par Stéphanie Chandler] (p. [1 ; col. 2-3])
O. V. de L. Milosz : L'angoisse de la malédiction : quelques mots sur la poésie, la guerre et la paix, étude [précédé des quelques lignes suivantes de présentation : "Notre ami O. V. de L. Milosz, le subtil métaphysicien, a bien voulu nous envoyer cette étude pour notre numéro "Guerre et Poésie" (n° 23). Ce numéro spécial devant être surtout anthologique, nous avons jugé bon de publier la présente étude immédiatement avant sa parution. Nos lecteurs opéreront le raccord eux-mêmes."] (p. [1 ; col. 3-4 - 2 ; col. 1])
P[ierre]. B[ourgeois]. : A nos contradicteurs, étude (p. [2 ; col. 1])
Georges Cattaui : Thomas Sturge-Moore, étude [à propos de The Poems of T. Sturge-Moore (vol. 1, Mac Millan & C°)] (p. [2 ; col. 2-4])
Charles Plisnier : Condamnation, poème en vers libres (p. [2 ; col. 3-4])
LE SALUT AUX AÎNÉS
NOUS PRÉSENTONS ANDRÉ SALMON
Jean Follain : Une allocution, discours (p. [3 ; col. 1])
Jacques Maret : Le calumet : quand les peintres étaient habiles, dessin inédit (p. [3 ; col. 2])
André Salmon : Opéra buffa : España (p. [3 ; col. 2]) ; Garamante ou l'esclavage [à Jean Follain - en épigraphe, citation d'Anacréon : "et moi je chante toujours mes défaites."] (p. [3 ; col. 1-2]), poèmes en vers libres (p. [3 ; col. 1-2])
André Salmon : André Salmon disait un soir..., discours [adressé à "Mesdames, Messieurs, Mon cher Fernand Marc, Mes chers Camarades"] (p. [3 ; col. 3-4])
Géo Charles : Blaise Cendrars, étude [illustré d'un portrait dessiné de Blaise Cendrars par Harry (p. [4 ; col. 4])] (p. [4 ; col. 1-4])
Marcel Millet : Pleuvra-t-il ?, poème en vers libres (p. [4 ; col. 4])
Documents iconographiques
"André Salmon, par Jacques Maret"
"Quand les peintres étaient habiles", dessin inédit de Jacques Maret
"Cendrars, vu par Harry"
"Blaise Cendrars", vu par Harry

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 21 - 30 AVRIL 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 21 (30 Avril 1932)
[Date de publication : 30 avril 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [1] bas de colonne 1 : Comité directeur : L.-Ch. Baudouin, Pierre Bourgeois, Paul Dermée, Henry Fagne, Pierre Flouquet, René Meurant, Marcel Martinet, Charles Plisnier, Georges Ribemont-Dessaignes, André Salmon, Edmond Van der Cammen, Henri Van de Putte ; Administrateur : L. Vandenheuvel - Page [3] bas de colonne 4 : "Au verso, Rabearivelo" - Page [4] bas de colonnes 1-2 : Annonce ("Vendredi Treize Mai / ouverture / du / Kursaal d'Ostende") - Page [4] bas de colonne 4 : Rappel ("Retardataires, payez-nous / D'urgence votre abonnement, / Abonnez aussi votre meilleur ami") ; Annonce ("Abonnés & bibliophiles / possédez-vous la "série d'essai" du "Journal des poètes" ? / Il ne nous reste que huit collections, en édition simple, et trois collections, en édition de luxe, de notre première série. Beaucoup de nos lecteurs n'ayant pas conservé les premiers numéros de notre "Série d'essai", sa collection constitue déjà une / rareté bibliographique / Nous offrons la collection simple à 50 fr. (belges), et la collection de luxe à 75 fr. / S'adresser au Bureau du Journal.") - Pagination : 4 pages]
Sommaire
[La Rédaction] : Notre second éditorial : Sauvons la poésie !, éditorial (p. [1 ; col. 1]) 
Pierre[-Louis] Flouquet : Céline Arnauld nous dit... : Mystère de l'image, entretien (p. [1 ; col. 2-3])
Céline Arnauld : Deux poèmes inédits : Le bar des algues (p. [1 ; col. 3]) ; Cortège marin (p. [1 ; col. 3-4]), poèmes en prose [suivis d'une bibliographie] (p. [1 ; col. 3-4])
[Pierre] Hourcade : Voix [A José Regio - daté "Coimbra, janvier 1932"] ; Anéantissement, poèmes en vers libres (p. [1 ; col. 4])
Mariano Brull : Poussière, poème [traduit de l'espagnol par Mathilde Pomès] (p. [1 ; col. 4])
*** : Régime poétique, note ["C'est dans Les Consolations de Sainte-Beuve, que l'on trouve cette opinion subtile...] (p. [1 ; col. 4])
J[ean].-J[oseph] Rabearivelo : Îlots de poésie dans la mer des Indes, étude [daté "Tananarive, le 28 février 1932"] (p. [2 ; col. 1-4 - 3 ; col. 1-3])
DOUZE POÈTES DE L’OCÉAN INDIEN
Esther Razanadrasoa : Sous la lune..., poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 1])
Samuel Ratany : Certitude, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 1])
Ny Avana Ramanantoanina : D'un exilé, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 1-2])
Pierre Camo : L'hiver, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 2])
Robert-Edward Hart : Le retour d'Orphée, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 2-3])
J.-H. Rabekoto : Nocturne, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 3])
G. Henri de Brugada : Deux quatrains : Steamer ; Albatros [à R.-E. Hart], poèmes [suivis d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 3])
Jean Vincent : Tropiques, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 4])
John de Lingen : Je vis trois..., poème [extrait de Zodiaque - traduit de l'anglais par R.-E. Hart - suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 4])
Allain : Comme une grenade, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 4])
Robert Boudry : Iles vertes, poème [suivi d'une notice biographique] (p. [3 ; col. 4])
J.-J. Rabearivelo : Deux poèmes : Naissance du Poème ; Images, la nuit [traduit du hova par l'auteur], poèmes (p. [4 ; col. 1])
E[dmond]. V[andercammen]. : Quatre livres récents [Le fond des yeux, par René Lacôte (éditions "Demain", Paris) ; Profils des rêves, par Arthur Pétronio (éditions "Anthologie", Liège) - (p. [4 ; col. 1]) ; Dans l'ombre des Chênes, par Marcel Chabot (Albert Messein, éditeur, Paris) - (p. [4 ; col. 1-2]) ; La guirlande à Gritli, par Oswald Waldi (éditions de "l'Avant-Poste", Verviers) - (p. [4 ; col. 2])], comptes rendus (p. [4 ; col. 1-2])
Hubert Dubois : Fragments, poème [extrait d'un poème "Le Pays jaunissant", en préparation] (p. [4 ; col. 2])
Marie de Vivier : Solitude, poème en vers libres [de la Maison de Verre... - A André Baillon] (p. [4 ; col. 2])
Pierre[-Louis] Flouquet : Nos enquêtes internationales : Le Poète doit-il être de son temps ?, enquête [réponses de Marcel Sauvage, Giacomo Prampolini, Charles Plisnier] (p. [4 ; col. 3-4])
[Paul] Colinet : Forêt du songe [à Edmond Vandercammen] ; Rose de minuit, poèmes en vers libres (p. [4 ; col. 4])
*** : Une définition de la poésie, note ["Sous l'influence du Parnasse et du Naturalisme, Iwan Gilkin défendit le culte de la forme ainsi que l'indépendance morale du poète et de l'artiste...] (p. [4 ; col. 4])
Document
"Sauvons la poésie !"
Rappelons-nous l'article publié il y a quelques mois dans Les nouvelles littéraires sous le titre : "Les brigades d'écrivains soviétiques".
Il contient un rapport de M. Besimensky, candidat au trône de prince des poètes russes, qui nous fait connaître l'épisode le plus inédit de l'histoire de la poésie :
"Toutes les organisations littéraires, tous les groupements littéraires, il faut les réunir par des questions de lutte du jour. Le pays ne nous pardonnerait jamais notre inaction. Il a tous les droits sur nous. En avant, les écrivains et les poètes ! Des vers peuvent faire de l'acier, et c'est d'acier que notre pays a le plus grand besoin."
Tout cela ne laisserait pas d'être banal, sinon logique, si nous n'apprenions que M. Besimensky lui-même, "pendant les huit derniers jours, a écrit vingt-sept poèmes et épigrammes et quarante-six mots d'ordre".
L'on ne se méprendra point sur le sens de nos paroles. Nous sommes unanimes à désirer le développement de certains courants littéraires dont la matière est directement liée à la pensée révolutionnaire.
L'heure justifie l'action et les grandes prophéties.
Nous croyons donc à la nécessité d'une littérature reflétant la psychologie des masses ouvrières, mais ce que nous réclamons c'est la dignité totale de telles créations.
Nous condamnons ici le ridicule et dangereux usage que l'on fait de l'une des formes les plus élevées et les plus pathétiques de la sensibilité humaine.
Si les Blok, les Maïakowsky et bien avant les Pouchkine ont pris les leçons "d'un pur athéisme" aux lumières de la révolte, ils n'étaient qu'au service de l'humain, sous le signe de l'indéfectible audace de la poésie. Toujours, leur conscience d'écrivain est restée fière, ne voulant pas de contredire avec l'action et la foi.
Celle des poètes de brigades nous paraît tristement soumise aux seules fins d'une politique. Si la révolution se doit de beaucoup détruire, il lui reste à sauver la puissance intrinsèque de la poésie.
Par ailleurs, ne confondons point poème avec poésie : qu'on dénonce l'enchantement pourrissant de l'un, mais qu'on se garde de détruire le potentiel de révolte constructive qui est à la base de l'autre.
Nous ne permettrons pas que se réalise le proxénétisme de l'esprit, dussions-nous voir retarder l'aboutissement de nos idéologies.
Les plus beaux poèmes de Maïakowsky sont ceux qui ne furent point réponses à tels mots d'ordre politiques.
Pouah ! pour les gens de lettres et les tièdes !
Pouah ! pour toute fabrication !
La poésie est ailleurs ; sa mission n'a jamais été plus noble depuis que
"Le monde entier est en tourmente", comme l'écrivait l'auteur de Les douze.
Poètes, que votre colère "reste sainte" ! 

dimanche 10 avril 2016

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 20 - 23 AVRIL 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 20 (23 Avril 1932)
[Date de publication : 23 avril 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [1] haut de colonne 4 : Numéro consacré à Carl Spitteler (photographie) - Page [2] haut de colonne 1 : "Groupe Carl Spitteler : Association des amis français et de langue française de l'oeuvre de Carl Spitteler / Le groupe se propose / de garder la mémoire de Spitteler, / de faire connaître son oeuvre au public de langue française, / de réunir la littérature critique et documentaire le concernant, / de suivre les efforts poétiques intéressants inspirés de l'esthétique qu'il représente. / On adressera les adhésions et toutes communications à l'un des / SECRÉTARIATS : / Pour la France, M. Christian Sénéchal, rédaction de la revue "Poésie", 5, rue Laure Surville, Paris, XVe. / Pour la Suisse, M. Louis Charles Baudouin, Saconnex d'Arve, Genève. / Pour la Belgique, M. Pierre-Louis Flouquet, rédaction du "Journal des Poètes", 11, Jardin des Olives, Bruxelles." - Page [4] bas de colonnes 1-2 : Annonce ("Vendredi Treize Mai / ouverture / du / Kursaal d'Ostende") - Page [4] bas de colonne 4 : Rappel ("Retardataires, payez-nous / D'urgence votre abonnement, / Abonnez aussi votre meilleur ami") ; Annonce ("Abonnés & bibliophiles / possédez-vous la "série d'essai" du "Journal des poètes" ? / Il ne nous reste que huit collections, en édition simple, et trois collections, en édition de luxe, de notre première série. Beaucoup de nos lecteurs n'ayant pas conservé les premiers numéros de notre "Série d'essai", sa collection constitue déjà une / rareté bibliographique / Nous offrons la collection simple à 50 fr. (belges), et la collection de luxe à 75 fr. / S'adresser au Bureau du Journal.") - Pagination : 4 pages]
Sommaire
Numéro consacré à Carl Spitteler
Romain Rolland : Romain Rolland salue Carl Spitteler, étude [précédée des lignes suivantes signées L[ouis].-C[harles]. B[audouin] : "L'on ne saurait mieux caractériser Carl Spitteler que ne le fit Romain Rolland dans un article trop peu connu qu'il publia en 1925, peu après la mort du poète, dans une petite revue de Genève, la Revue mensuelle, et dont nous extrayons ici un passage."] (p. [1 ; col. 1-3]) 
Pierre[-Louis] Flouquet : Romain Rolland, dessin (p. [1 ; col. 2])
PREMIER CHOIX FRANÇAIS DE POÈMES DE CARL SPITTELER
Carl SpittelerNirvâna, poème [extrait du Printemps olympien (1re partie, IV, p. 79 à 85) - traduction de Louis Charles-Baudouin] (p. [1 ; col. 3-4])
Carl Spitteler : Dis-moi comment tu écris, je te dirai qui tu es, autographe (p. [2 ; col. 1-2])
Carl Spitteler : Trois Fragments de Prométhée et Épiméthée : 1. L'enlèvement des Enfants divins (p. [2 ; col. 3-4 - 3 ; col. 1-2]) ; 2. Le Meurtre des Enfants divins (p. [3 ; col. 2-4]) ; 3. Doxa humiliée (p. [3 ; col. 4 - 4 ; col. 1-2]), poèmes en prose [traduction inédite de Louis Charles-Baudouin - portrait de "Carl Spitteler âgé d'un an" (p. [3 ; col. 3])] (p. [2 ; col. 3-4 - 4 ; col. 1-2])
Pierre[-Louis] Flouquet : Louis Charles-Baudouin, dessin (p. [3 ; col. 1])
Carl Spitteler : Un second autographe, autographe [daté "30 janvier 1924"] (p. [3 ; col. 3-4])
*** : Les Revues [Bulletin des écrivains prolétariens, n° 1, mars 1932, organe du groupe des écrivains prolétariens. Du leader "Notre proposition", nous extrayons cette mise au point... Le bulletin annonce la publication de diverses anthologies de poésie révolutionnaire : deux allemandes, Jungstearbeister Dichtung et Das Proletarische Schiksal, une hollandaise Tydsignalen, une américaine enfin, Unrest 1931. ; Unu, n° 42, 43 et 44. - Revue d'avant-garde roumaine. Elle accorde dans ces numéros une large place à la poésie, des poèmes de Corsa, Roll, Mayakowsky, Paul Eluard, Mathias Lubeck et des fragments d'Ulysse, de Benjamin Fondane. ; Il ventuno, n° 1 et 2. - Gazette de poésie, paraissant toutes les trois semaines, a des chroniques de littérature, d'art musical et décoratif, de cinéma, de théâtre, de radio. Dans le numéro 2, Nella Zoya étudie la philosophie d'Aldous Huxley, "l'amoureux de la vie"... ; Transition, 1932. - Copieuse revue internationale, de langue anglaise principalement, éditée à La Haye par Eugène Jolas, propose la révision de toutes les valeurs qui ne répondent plus à nos besoins les plus profonds. Et elle se met à l'oeuvre. De nombreux poèmes de Hans Arp, Joë Bousquet, Coleman, Eugène Jolas, Hoeldeling, Pelorson, etc., y sont présentés sous le titre "La poésie est verticale"... ; La Revue du Pays d'Oc, mars 1932. - Charles Maurras rend un hommage ému à la mémoire du félibre Albert Arnavielle et le lyrique grec Costis Palamas chante, dans un long poème, la gloire de Mistral. ; Marsyas publie un poème dramatique en une suite de sonnets de Georges Lafourcade et un éloge de Paul Valéry par Denis Saurat. ; Le Centaure, hiver 1932. - Nous offre de beaux poèmes de Pierre Albert-Birot et d'André Marcou. De Jules Supervielle, Sans Murs... ; Poetry, revue américaine éditée par Harriet Monroe, depuis plus de vingt ans, se consacre entièrement à la poésie... ; Contempo. - Intéressant bi-mensuel littéraire américain. Dans les numéros 20 et 21, des poèmes de Robinson Jeffers, Fania Foss, Horace Gregory, etc.... ; My Fandrosoam Baovao est un hebdomadaire littéraire paraissant à Tananarive. Les numéros des 2 et 9 mars contiennent des études sur Lionello Fiumi et Baudelaire ainsi que des traductions de leurs poèmes en langue hova par notre collaborateur J. J. Rabearivelo... ; Le Mercure Universel, mars 1932. - Numéro spécial : Réflexions sur le Poétisme, étude des théories sensualistes de Valentin Bresle par Edmond Wiétrich... ; L'Aube ouvre une enquête sur le vieux problème : vers libres ou vers classiques... ; Le Thyrse, avril 1932. F. Delatte étudie le poème narratif "The serpent in the cloud" du jeune poète américain Théodore Morrisson. ; Carrefour, n° 2. - Un article de Jean Roussel sur Mario Scalési, auteur des Poèmes d'un maudit, poète prolétarien et social, parfois aussi déclamateur. ; Evasion, n° 2 et 3. - Un fragment de la Naissance d'Adonis de Paul Neuhuys. ; Anthologie, n° 4. - Deux proses poétiques... ; Le Rouge et le Noir du 6 avril reproduit in extenso la causerie que Michel de Ghelderode a donnée à l'I. N. R. sur l'orgueilleux poète Henri Vandeputte.], chronique (p. [4 ; col. 3])
Pierre Bourgeois : La Technique, étude [sur la T. S. F. et la poésie] (p. [4 ; col. 4])

mercredi 30 mars 2016

LE JOURNAL DES POÈTES (2e année) N° 19 - 16 AVRIL 1932

LE JOURNAL DES POÈTES
2e année - N° 19 (16 Avril 1932)
[Date de publication : 16 avril 1932 - Page [1] en-tête (2 colonnes) : Année, Numéro, Date, Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Téléphone, Compte chèque postal, Abonnement - Page [3] bas de colonne 1 : Comité portugais : Critique : Antonio Ferro ; Poètes : Eugenio de Castro, Alberto de Oliveira, Mario Beiraô, Augusto de Santa Rita, José Regio, Fernanda de Castro - Page [3] milieu de colonnes 1-2 : A l'initiative du Comité suisse : MM. P. Beausire, L. Charles-Baudouin, H. Ferrare, E. Humeau, H. Mugnier, G. Trolliet - Page [3] bas de colonne 2 : Annonce ("Retardataires, payez-nous d'urgence votre abonnement, abonnez aussi votre meilleur ami.") - Page [3] bas de colonnes 3-4 : Encart ("Vendredi treize / mai / ouverture / du / Kursaal d'Ostende") - Page [3] bas de colonne 4 : Appel ("Lecteur, propage-nous") - Page [4] bas de colonne 3 : Annonce ("Abonnés & bibliophiles / possédez-vous la "série d'essai" du "Journal des poètes" ? / Il ne nous reste que huit collections, en édition simple, et trois collections, en édition de luxe, de notre première série. Beaucoup de nos lecteurs n'ayant pas conservé les premiers numéros de notre "Série d'essai", sa collection constitue déjà une / rareté bibliographique / Nous offrons la collection simple à 50 fr. (belges), et la collection de luxe à 75 fr. / S'adresser au Bureau du Journal.") - Pagination : 4 pages]
Sommaire
*** : André Chamson faillitomane, polémique [à propos de l'entretien avec André Chamson paru dans les Nouvelles littéraires du 3 avril 1932] (p. [1 ; col. 1]) 
Michel Leiris : Jeunes Filles, poème en vers libres (p. [1 ; col. 2])
Gongora : Sonnet (1583) ; Sonnet (1623) (p. [1 ; col. 2]) : Tableau de la Sicile ardente [extrait de Polyphème - 1612] (p. [1 ; col. 3]), poèmes [traduits et commentés par Lucien-Paul Thomas] (p. [1 ; col. 2-3])
Paul Vanderborght : Gongora (1561-1627), étude (p. [1 ; col. 3-4 ; 4 ; col. 1-2])
NOUVEAUX DOCUMENTS DE SUISSE ROMANDE
(voir n° 4 du 5-12-31)
Edmond Humeau : Homme, avec peine : Pierre-Louis Matthey, étude (p. [2 ; col. 1])
Pierre-Louis Matthey : Deux poèmes inédits : Ganymède ou le Recours imprudent ; Un fragment d'anniversaire, poèmes en vers libres (p. [2 ; col. 2])
Aloys Bataillard : Les Sables, poème en vers libres [à Denis de Rougemont] (p. [2 ; col. 2-3])
Pierre Beausire : Adieu, poème en vers libres (p. [2 ; col. 3])
Elvira Andreossi Le beau dimanche ; Plus loin que la raison, poèmes en vers libres (p. [2 ; col. 3])
Denis de Rougemont : Mouvement (p. [2 ; col. 1]) ; La morte ou la nue (p. [2 ; col. 2]) ; Ainsi (p. [2 ; col. 3]), poèmes en vers libres (p. [2 ; col. 1-3])
Gilbert Trolliet : Acte de présence, étude (p. [2 ; col. 4 - 3 ; col. 1-2])
Charles Plisnier : Révisions : Corbière embaumé, étude (p. [3 ; col. 1-2])
Edmond Humeau : Les Marquises de Gare, poème en vers libres (p. [3 ; col. 2])
LE NORD ANONYME
L'AMOUR DANS LES PAYS DE GLACE
 
*** : Chant de Tivajuk ; Chant de Qulungertut [traduction Rasmussen] ; Le pagayeur chante sa femme [traduction Hollatz-Bretagne] ; Chant de la convalescence [traduction Rasmussen], chants esquimaux (p. [3 ; col. 3])
Franz Steurs : Poème, poème en vers libres (p. [3 ; col. 3])
ÉCRIVAINS DU SUD
TROIS JEUNES POÈTES D'ITALIE
Giacomo FalcoBonheur de la neige, poème [précédé d'une présentation par Lionello Fiumi - traduit par le même] (p. [3 ; col. 4])
Andrea Agueci : La terre de la ville, poème [précédé d'une présentation par Lionello Fiumi - traduit par le même] (p. [3 ; col. 4])
Massimo Mazzanti : L'éternité, poème [précédé d'une présentation par Lionello Fiumi - traduit par le même] (p. [3 ; col. 4])
Ribeiro Couto Le Miracle, poème [traduit du portugais par l'auteur] (p. [4 ; col. 3])
Guilherme de Almeida : Art d'aimer, poème [traduit du portugais (Brésil) par Serge Milliet et Géo Charles] (p. [4 ; col. 3])
Adalbert Lantos : Les millions ; Le silence, poèmes [adaptés de l'espagnol par T. Z.] (p. [4 ; col. 3])
Claude Sernet : Autographes, poème (p. [4 ; col. 4])
*** : Brièvement, notes [Mme Gevers, en quête de "Brabançonnes", rencontre un garçonnet... ; On parle peu aujourd'hui de l'Abbaye de Créteil où de 1906 à 1908 vécurent de jeunes poètes français désireux de vivre en commun afin de réaliser un rêve d'affection et de création. / Comme il paraît lointain cet idéalisme !... ; "Sachez que la poésie se trouve partout où n'est pas le sourire, stupidement railleur, de l'homme à la figure de canard." (Maldoror, Chant VI) ; Schopenhauer, apôtre savant du pessimisme, faisait la part belle à la poésie dans laquelle il trouvait le refuge éternel de l'homme, et sa consolation...] (p. [4 ; col. 4])