samedi 13 juillet 2013

VERS ET PROSE (TOME X) - JUIN-JUILLET-AOÛT 1907

Tome X (Juin-Juillet-Août 1907)
[Date de publication : Juin-Juillet-Août 1907 - Couverture : Imprimée en noir sur papier vert (Titre, Épigraphe, Contributeurs du tome, Tome, Date) - 2e de couverture : Sommaire ; Titre, Sous-Titre, Adresse, Directeur, Secrétaire, Secrétaire de l'administration (Robert Fort), Abonnement et modalités d'abonnement, Abonnement pour 2 ans, Abonnement pour 3 ans - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Imprimeur - Page [1] : Page de Titre - Page [2] : muette - Page [3] : Faux-titre (reprend les mentions de la couverture) - Page [4] : muette - Cahier de 8 pages vertes numérotées (hors les 5 dernières) en fin de numéro, entre les p. [124] et [125] : Pages [1]-3 (Notes) ; Page [4] (Sommaire du neuvième tome ; Encart publicitaire pour "Les Opales" (Die Opale) Revue allemande de Littérature et d'Art ; Enacrt publicitaire pour Bonvalot-Jouve, Imprimeur de Vers et Prose) ; Page [a] (Encart publicitaire pour Bibliothèques démontables "Etnalag" ; Lire : Le Pays lorrain, Floréal, La Revue lorraine illustrée, La Voile latine, L'Occident, Poésie, Le Feu, Le Thyrse, Poesia, Les Cahiers de l'Université populaire, La Phalange, Trofeos, Antée, Wallonia, La Rénovation esthétique, Le Beffroi ; Les "Concerts Touche") ; Page [b] (Mercure de France) ; Page [c] (Bibliothèque Internationale d’Édition E. Sansot & Cie [dernières nouveautés]) ; Page [d] (Comptoir National d'Escompte de Paris ; Chevrel, libraire) - Page [125] : Titre, Tome, Date, Gérant - Page [126] : Imprimeur - Page [ 127-128] : muettes - Pagination : 128 pages + 8 pages du cahier vert]
Sommaire
Jean Moréas : En voyage, récit  (p. [5]-17)
Henri de Régnier : Le Départ, poème en vers libres (p. [18]-21)
Albert Mockel : Contes : Fée Papillonne [A Mlle J. G., espiègle et jolie camarade - daté "1886-1896"] (p. [22]-28) ; Histoire d'une Princesse admirable et d'un Homme mal élevé [A Anatole France] (p. 28-33) ; La Voix [A la baronne Louise Bebr - daté "1893-1906"] (p. 33-40), contes (p. [22]-40)
Laurent Tailhade : Le Blason de Flore, poème [To Mary in heaven - en épigraphe, citation de Virgile : "Dic quibus in terris inscripti nomina regum. / Nascantur flores."] (p. [41]-44)
Charles Van Lerberghe : La Grâce du Sommeil, conte [A Maurice Siville - en épigraphe, citation de Hamlet de Shakespeare : "'tis a consummation / Devoutly to be wish'd."] (p. [45]-57)
Maurice Barrès (de l'Académie française) : Préface au livre de M. Tancrède de Visan "Lettre à l'élue", préface [en note : Voir page 60] (p. [58]-59)
Tancrède de Visan : Lettre à l'élue, récit [en note : "Extrait de Lettres à l’Élue, volume à paraître avec une lettre préface de M. Maurice Barrès, de l'Académie Française."] (p. [60]-67)
Saint-Pol-Roux : Poesia, poème en prose [A Jean de Gourmont] (p. [68]-71)
Louis Le Cardonnel : Orphica, poème [A Agenore Frangipani - daté "Assisi, jjuin 1907"] (p. [72]-74)
André Thévenin : Voyage et triste fin de notre seigneur Hamlet (Conte pour mes morts), conte [chacune des 8 sections est précédée des épigraphes suivantes : "Jesus and Shakespeare are fragments of the soul, and by love I conquer and incorporate them in my own conscious domain. His virtue, - is not that mine ? His wit, - if it cannot be made mine, it is not wit." (Ralpha Waldo Emerson, Essay-Compensation) ; "Défense de hanter le cabaret du sublime." (Victor Hugo, William Shakespeare) ; "By Gis and by Saint Charity / Alack, and fie for shame ! / Young men will do't, if they come to't ; / By cock, they are to blame." (Hamlet, Prince of Denmark, Act. IV, sc. 5) ; "Fare yo ! well, my dove !" (Hamlet, Prince of Denmark, Act. V, sc. 5) ; "Agnosco fratrem." (Victor Hugo, William Shakespeare) ; "... and bless'd are those / Whose blood and judgment are so well commingled / That they are not a pipe for fortune's finger / To sound what stop she please." (Hamlet, Prince of Denmark, Act. III, sc. 2) ; "Heilige Grausamkeit..." (Nietzsche, Die froelhiche Wissenschaft, 73) ; "... et ce génie étant la terre, les morts en sortent." (Victor Hugo, William Shakespeare)] (p. [75]-89)
André Fontainas : Poèmes : Ennui (p. [90]) ; Remords (p. 91), poèmes (p. [90]-91)
Sophus Claussen : A Ingeborg Stuckenberg / A une Morte, poème [Traduit du danois par Guy-Charles Cros] (p. [92]-93)
Tancrède de Visan : ŒUVRES : Sur l’œuvre de Paul Fort, essai [en note : liste des œuvres publiées de Paul Fort] (p. [94]-112)
Pierre M. Olin : Poèmes / Séquence et Allitérations : Prose italienne de Jacopone de Todi (XIIIe siècle) [en épigraphe : "Piange la Ecclesia, piange et dolora.] (p. [113]-114) ; Ronde enfantine d'après un air ancien (p. 114-116) ; Sérénités (p. 116-117) ; Ténèbres (p. 117), poèmes (p. [113]-117)
Paul Fort : Le Voyage de Jason, poème en prose [A Stuart Merrill - en note : "Voir page 105, l'étude de M. Tancrède de Visan."]  (p. [118]-124)
André Thévenin, *** : Notes [Poèmes Élégiaques, par Laurent Tailhade (en note : Paris, 1907. Société du Mercure de France. - Lire dans ce numéro de Vers et Prose, page 41, l'un des plus beaux poèmes du volume : Le Blason de Flore). - S'il est une Muse que l'on n'avait pas accoutumé de voir plaintive, c'est celle de M. Laurent Tailhade. Beaucoup, dans une suite d'orchestre, reconnaissent les stridences des cuivres et formulent leur assentiment par la cadence d'un sifflement accompagnateur et complaisant, qui restent sans mémoire et sans mouvement quand la flûte se console, en notes pures, d'oser le solo. Que celui qui enleva, d'une main leste et d'un pouce savant, les bois classiques, féroces et parfaits du Pays du Mufle dépose, quand son automne appréhende le givre, des couronnes sur le tertre d'Erato, il n'y a pas à s'étonner, mais bien à se réjouir, et pour lui et pour nous... - signé A[ndré]. Th[évenin]. ; Quelques Symbolistes. - Tel est le titre d'un livre que notre collaborateur, M. Tancrède de Visan, se propose de faire paraître à la fin de cette année. Depuis la publication de son Essai sur le Symbolisme en tête de Paysages introspectifs, son premier livre de vers, il n'a cessé d'étudier la disposition d'esprit de nos poètes contemporains. Ses idées se précisant de jour en jour, il a conçu le projet d'écrire un livre théorique intitulé l'Idéal symboliste (par opposition à l'idéal classique et à l'idéal romantique) qui fut comme l'histoire des idées poétiques de ces vingt dernières années. C'est un chapitre de ce volume en préparation qui a paru le 15 juillet dernier dans le Mercure de France et sous ce même titre... ; Les Contes d'Albert Mockel. - Les trois Contes d'Albert Mockel, que nous publions dans ce deuxième (sic) Tome de Vers et Prose, doivent faire partie d'une deuxième série de Contes pour les Enfants d'hier dont la première série est sous presse chez l'éditeur Arthur Herbert. Les contes I et III : Fée papillonne et La Voix, furent composés, l'un en 1886, l'autre en 1893. Ils ont été remaniés plus tard, selon la version définitive que nous donnons. ; Viennent de paraître. - Au Mercure de France : La Peur de l'Amour, roman, par Henri de Régnier ; Un Cœur Virginal, roman, par Remy de Gourmont ; La Chanson du Pauvre, poèmes, par Grégoire Le Roy ; Les Féeries Intérieures, un admirable volume de poèmes en prose, dont, avec l'assentiment de l'auteur, nous avons extrait cette page qui est une véritable profession de foi : Poesia ; Paul Verlaine, sa Vie, son Œuvre, par Edmond Lepelletier. ; Chez "Sansot" : Un délicieux petit livre d'Edmond Pilon : Le dernier Jour de Watteau ; Introduction à l'Esthétique, par Péladan ; et deux volumes de poèmes, très intéressants débuts de MM. le baron de Bideran et Maurice Gauchez : Les portes du Sommeil et Jardin d'Adolescent ; une Biographie (avec Portrait et Autographe), par Léon Bazalgette, d’Émile Verhaeren. ; Chez "Messein" : Fleurs et Cendres, par notre ami et collaborateur Mécislas Golberg, à qui, M. Émile Godefroy, dans les Cahiers de l'Université populaire adresse cet éloge entièrement mérité... ; Cher Arthur Herbert (Porte Sainte-Catherine, Bruges) : Portraits anglais, par Arthur Symons, traduction de Jack Cahen, R. D. Davray, George Khnopff, Édouard et Louis Thomas ; Le Mauvais Riche, par André Ruyters. ; Le conte de Charles van Lerberghe, La Grâce du Sommeil, est l'une des toutes premières œuvres du grand poète. Il fut publié dans le numéro de septembre-octobre 1889 de La Wallonie (maintenant introuvable) que dirigeait excellemment Albert Mockel et qui fut la première revue réunissant les poètes du Symbolisme. ; Dans le prochain recueil, Tome XI, paraîtront des vers inédits de Stuart Merrill, de Robert de Souza, une œuvre importante d'André Suarès, des poèmes en prose de Saint-Pol-Roux, de Louis Lormel, plusieurs poèmes d'écrivains nouveaux, et la traduction, par MM. Paul Strozzi et Stéphane Epstein, de la célèbre tragédie d'Hugo von Hofmannsthal, Elektra. ; Au prochain Vers et Prose également la liste, par pays, de nos Abonnés anciens et nouveaux. ; A paraître prochainement. - Lettres à l’Élue, roman par Tancrède de Visan, avec une Préface de Maurice Barrès (voir pages 58 et 60 de ce Tome).] (p. [1]-3 du cahier vert)
 Références
  • Cercle d’Étude de Revues Littéraires en France, Bibliographie de "Vers et Prose", texte revu et publié par les soins de Kazutami Watanabe, Tokyo, France Tosho, 1972.
  • Vers et Prose sur PRELIA

jeudi 11 juillet 2013

ISIS N°9-10 (Troisième Année) - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1909

N°9-10 - Troisième Année - (Septembre-Octobre 1909)
[Date de publication : Septembre-Octobre 1909 - Couverture : Imprimée en bleu foncé sur papier bleu clair (Année, Numéro, Date, Titre, Sous-Titre, Sommaire, Prix du numéro, Abonnement, Adresse) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Directeur, Mention ("le 2e Vendredi du mois de 8 à 10 h. du soir, et sur rendez-vous les autres jours de la semaine"), Mention ("La Revue ISIS est en vente à Paris à la Librairie P. V. Stock, 155, rue Saint-Honoré (En face le Théâtre Français) - Chez Eug. Rey, libraire, boulevard des Italiens, et à la Librairie des Lettrés, 92, boulevard Saint-Germain."), Principaux collaborateurs, Dépôt ("Rédacteur-correspondant et dépositaire d'Isis pour toute l'Italie, M. MARCUS DE RUBRIS, 36, corso San Maurizio, Turin. - Abonnement spécial d'Isis pour l'Italie, 5 fr. par an."), Mentions ("Nous prions instamment les personnes qui ne veulent pas continuer leur abonnement de nous renvoyer la Revue, et celles qui constateront quelque irrégularité dans le service, de nous en avertir immédiatement." / "1. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits." / "2. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont un exemplaire sera envoyé à la Rédaction." / "3. Reproduction interdite sauf citation de source.") - 3e de couverture : Lire : Mercure de France, La Revue des Lettres & des Arts, Poésie, La Nouvelle Revue Française, Les Bandeaux d'Or, Les Entretiens Idéalistes, Il Marzocco, Les Argonautes, Akademos, La Rénovation esthétique, Rivista Italiana, La Renaissance Tragique, Théâtra, La Phalange, L'Occident, Le Feu, Il Divenire artistico, Le Thyrse, Le Nain Rouge, Le Divan, La Revue du Temps Présent, Poesia, Le Beffroi, Pan, La Fiorita, Vers et Prose, Revue Sérapion, L'Art libre - 4e de couverture : Annonce publicitaire pour F. Casanova & Cie, éditeurs ; Societa Tipografico, edtirice nazionale ; Remo Sandron, Editore ; S. Lattes & Cie, éditeurs ; Bernardo Lux, éditeur, Rome ; Bernard Grasset, éditeur, Paris ; E. Sansot, éditeur, Paris  - Bas de Page [32] : Imprimeur, Gérant - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Louis Mandin : Les Tentatives contre l'Art littéraire, essai (p. 1-5)
René Arcos : Le Paroxysme Humain (fragment), poème en vers libres (p. 6-7)
Han Ryner : Les Noces de Cana, récit (p. 8-9)
René Chalupt : "Des Dames jaunes qui ne sont plus tout à fait jeunes", poème [Le titre est une citation de G. d'Annunzio] (p. 10)
A.-M. Gossez : Aux Provinciaux impénitents : I. Henri Cormeau, à propos des Terroirs Mauges, compte rendu (p. 11-14)
Jean Pellerin : Veneris dies, poème (p. 14)
André Carh-Tier : Francisque Poulbot, essai (p. 15-17)
Louis Estève : Un roman moral, compte rendu [en note : "Ernest Seillière : Une Tragédie d'Amour au Temple du Romantisme (Plon, 1909)] (p. 18-19)
Francis Carco : Pages : La Rue ; Au Rond-Point (p. 20) ; Sur l'eau (p. 20-21) ; Nature ; Banlieue (p. 21) ; Intérieur (p. 21-22), poèmes en prose [A mon excellent ami Roger Frène] (p. 20-22)
André Lafon : Le Repas, poème (p. 23)
Roger Lalli : Le Poète Maurice Magre, essai (p. 24-25)
Ulysse Mario Duliani : Guido Rubetto, essai (p. 26)
Ary René d'Yvermont, Louis Mandin : Les Livres [La Barca di Caronte, novelle paurose di Vittorio Luce ; Il Miracolo, par Clarice Tartufari ; Voci nella notte, par Vittorio Castelli ; Albori di un'anima, par Nino Tomasini - (p. 27) ; Juliette, par Edoardo Calanda ; Scherzi, par Pier Franco de Robertis ; La Mano nera, par N. Njordhr ; Il verso libero, par G.-P. Lucini - (p. 28) ; Aphorismes, Boutades et Propos subversifs, par Marc Stéphane ; Colette et Bérénice, par Tancrède de Visan ; La Mer fabuleuse, par Henry Charpentier ; Lequel l'aimait, par Mary Floran ; Trois années, poésies, par Francis Eon ; Les Jardins de Bade, par Georges Philippe - (p. 29) ; L'âme inquiète, par Jacques Noir ; Carme d'angoscia e di speranza, par G.-P. Lucini ; Canti Sereni, par Bino Binazzi ; Le Subjectivisme, par Han Ryner - (p. 30) ; Chansons blêmes, par Alek Skouffo - (p. 30-31) ; Maurice Maeterlinck, par Gérard Harry - (p. 31) ; Agrioloulouda, par Nicos Santorinaios - (p. 31-[32]) ; De l'Amour, par Étienne Rey - signés Ary René d'Yvermont ; Les Impudiques, par Victor Litschfousse (A. Messein, éditeur, Paris) - signé L. Mandin (p. [32])], chronique (p. 27-[32])

mercredi 10 juillet 2013

DOCUMENT : CARTE DE TRISTAN DERÈME A J.-AURÉLIEN COULANGES [?] (23 MAI 1913)

On se souvient peut-être que le premier document publié en ces lieux - une lettre de Charles Callet à Francis Eon - appartenait en quelque sorte, par son rédacteur et par le souci du collectif qui y présidait, à la préhistoire de L'Ile Sonnante. Celui que nous donnons aujourd'hui relève davantage de son histoire et annonce même le devenir - encore imprécis - de la revue. L'Ile Sonnante était née trois ans et demi plus tôt, son premier numéro portant la date du 5 novembre 1909. En mai 1913, elle en est à sa vingt-neuvième livraison ; autant dire qu'elle est parvenue à se faire une place estimable dans le concert des petites revues de l'avant-guerre. Michel Puy, jusqu'alors seul directeur, s'est adjoint en février de cette même année, les poètes Tristan Derème et Roger Frène, qui participaient déjà activement, depuis 1910, au comité de rédaction. Ce dernier, tout au long de son existence, fut à géométrie variable ; car L'Ile Sonnante fut une entreprise collective qui associa de beaux talents.
Le catalogue d'autographes où nous l'avons repérée, précisait que la carte de Derème était adressée à Paul Fort. Elle se trouvait, en effet, dans un lot de lettres adressées au Prince des Poètes. Sa lecture détaillée nous conduit toutefois à penser que Paul Fort n'en est pas le destinataire. Bien que l'adresse à "Mon cher Directeur" pût parfaitement convenir au directeur de Vers et Prose, une mention, probablement incomplète, du titre de la revue dirigée par le destinataire ("vos Marches"), quelques lignes plus loin, semble de facto écarter l'hypothèse Paul Fort. Par ailleurs, un ajout à l'encre, au verso de la carte, d'une date - sans doute de réponse - ne rappelle pas l'écriture caractéristique du poète des Ballades Françaises. Qui est alors le correspondant de Tristan Derème ? A l'évidence, le directeur d'une revue, et d'une revue dont le titre comporte le mot "Marches". Voilà qui permet de réduire le champ de recherches, mais qui ne suffit pas à avancer un nom. Il y eut, en effet, pas moins de trois revues dont l'intitulé commençait ainsi ; citons Les Marches du Sud-Ouest, Les Marches de l'Est, Les Marches de Provence. Sans doute peut-on éliminer la première qui devint après 1911 La Revue de France et des Pays français. Restent les deux suivantes, bien vivaces en 1913. Les Marches de l'Est, dirigée par Georges Ducrocq, fut créée la même année que L'Ile Sonnante. Elle s'éteindra, comme bien d'autres, à la déclaration de guerre. Les Marches de Provence avait été fondée plus récemment par J.-Aurélien Coulanges, en 1912. Plus éphémère, son dernier numéro porte la date du 3e trimestre 1913. S'il n'est pas possible d'écarter totalement Les Marches de l'Est, les indices ne manquent pas qui plaident pour un rapprochement des rédactions de L'Ile Sonnante et des Marches de Provence. L'examen des quelques numéros de cette dernière, en notre possession, montre que plusieurs des collaborateurs réguliers de la première collaboraient aussi à la seconde.  Par ailleurs, Les Marches de Provence consacra son triple cahier du premier trimestre 1913 aux poètes fantaisistes. Les noms de Louis Pergaud, Michel Puy, Francis Carco, Tristan Derème, Roger Frène, directeurs ou membres du comité de rédaction de L'Ile Sonnante, figuraient au sommaire. Notons que J.-Aurélien Coulanges dirigeait parallèlement la toute jeune "Collection des 5" (Nouvelle Édition Nouvelle) qui se proposait d'éditer à petit nombre, et soumis à souscriptions, des ouvrages de poètes fantaisistes, comme Carco, Toulet, Derême, Léon Vérane, Jean-Marc Bernard, etc. Les Marches de Provence annonçaient pour paraître en juin 1913 La Flûte Fleurie de Derème. Il paraît juste de penser que les souscriptions annoncées dans la carte de ce dernier pussent concerner l'édition de cette plaquette. Une dernière trace des relations de Derème et de Coulanges se trouve dans le catalogue de la Bibliothèque Littéraire Albert-Louis Natural (vente du 8 décembre 2009) qui signale un envoi du premier au second sur Le Poème de la pipe et de l'escargot (Tarbes, Lesbordes, 1912) : "A Monsieur J. Aurélien Coulanges, Directeur des Marches de Provence".

Le destinataire de la carte de Derème serait donc J.-Aurélien Coulanges. Comment s'est-elle retrouvée dans un lot de lettres adressées à Paul Fort ? C'est une toute autre histoire que nous ne tâcherons pas d'élucider. Il est temps, en effet, de donner le texte de cet intéressant document :
23 Mai 1913.
CAZERES-sur-GARONNE
Haute-Garonne
TRISTAN DERÈME
Mon cher Directeur,
Toujours à la hâte, hélas !... Vous avez dû recevoir souscriptions de M. Peyré et Mme Sandrin. - Je vous soumets un projet, entre nous (n'en soufflez mot !). Michel Puy rêve de réunir en une seule plusieurs revues, les Soirées de Paris, le Gay Sçavoir, notre groupe. Il est fatigué et voudrait que la Direction de l'ensemble passât en d'autres mains que les siennes. - Je vous écris sans qu'il le sache, mais cela vous irait-il de diriger le tout ? Je vous serais tout dévoué dans la circonstance. Pour les Soirées de Paris, je doute que Billy lâche cela ; le Gay Sçavoir, je ne sais rien, mais supposez qu'on réunisse les vos Marches, les Facettes et l'Ile Sonnante, vous en tête, ce serait entre vos mains une belle revue. Qu'en pensez-vous ? Croyez-vous que Vérane y consente pour sa part ? Voyez si cela vous sourit ; je pense faire suivre l'Ile.
Bien à vous
T. Derème
Ce qui semble présider au souhait d'un tel regroupement est l'esprit de fantaisie qui, à des degrés divers, anime chacun de ces titres. Les Soirées de Paris (février 1912 à juillet-août 1914), dirigée par André Billy jusqu'en février 1913, fut créée autour d'Apollinaire. Carco et Derème, notamment, y collaborèrent. Le Gay Sçavoir (10 mars 1913 à 15 mai 1914) fut fondée par Henri Strentz ; on retrouve dans ses sommaires les noms d'Apollinaire, de Roger Frène, de Louis Pergaud, de Michel Puy et de Léon Vérane, le directeur des Facettes (1912-1946), revue toulonnaise de belle tenue.

Nous ignorons jusqu'où furent menées les tractations et quelle fut la réponse de J.-Aurélien Coulanges ; toujours est-il que la fusion entre les cinq petites revues ne se fit pas. Il n'y eut de rapprochement effectif qu'entre L'Ile Sonnante et le Gay Sçavoir ; et à ce point effectif que cette dernière absorbera la première en janvier 1914.

mardi 9 juillet 2013

ISIS N°7-8 (Troisième Année) - JUILLET-AOÛT 1909

N°7-8 - Troisième Année - (Juillet-Août 1909)
[Date de publication : Juillet-Août 1909 - Couverture : Imprimée en bleu foncé sur papier bleu clair (Année, Numéro, Date, Titre, Sous-Titre, Sommaire, Prix du numéro, Abonnement, Adresse) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Directeur, Mention ("le Vendredi de 6 à 8 heures du soir"), Mention ("La Revue ISIS est en vente à Paris à la Librairie P. V. Stock, 155, rue Saint-Honoré (En face le Théâtre Français) - Chez Eug. Rey, libraire, boulevard des Italiens, et à la Librairie des Lettrés, 92, boulevard Saint-Germain."), Principaux collaborateurs, Dépôt ("Rédacteur-correspondant et dépositaire d'Isis pour toute l'Italie, M. MARCUS DE RUBRIS, 36, corso San Maurizio, Turin. - Abonnement spécial d'Isis pour l'Italie, 5 fr. par an."), Mentions ("Nous prions instamment les personnes qui ne veulent pas continuer leur abonnement de nous renvoyer la Revue, et celles qui constateront quelque irrégularité dans le service, de nous en avertir immédiatement." / "1. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits." / "2. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont un exemplaire sera envoyé à la Rédaction." / "3. Reproduction interdite sauf citation de source.") - 3e de couverture : Lire : Mercure de France, La Revue des Lettres & des Arts, Poésie, La Nouvelle Revue Française, Les Bandeaux d'Or, Les Entretiens Idéalistes, Il Marzocco, Les Argonautes, Akademos, Rivista Italiana, La Renaissance Tragique, La Phalange, L'Occident, Le Feu, Il Divenire artistico, Le Thyrse, Le Nain Rouge, Le Divan, La Revue du Temps Présent, Poesia, Le Beffroi, Pan, La Fiorita, Vers et Prose, Revue Sérapion - 4e de couverture : Annonce publicitaire pour F. Casanova & Cie, éditeurs ; Societa Tipografico, edtirice nazionale ; Remo Sandron, Editore ; S. Lattes & Cie, éditeurs ; Bernardo Lux, éditeur, Rome ; Bernard Grasset, éditeur, Paris ; E. Sansot, éditeur, Paris  - Bas de Page [32] : Imprimeur, Gérant - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Émile Henriot : Alexis (fragments), poème (p. 1-3)
Alexandre Mercereau : Reconnaissance, conte (p. 4-9)
C[onstantin] Lahovary-Soutzo : Les Demi-Nobles, compte rendu [en note de fin : "Les Demi-Nobles, roman, par Confex Lachambre"] (p. 9-12)
A[lbert]. de Bersaucourt : Des Femmes, essai (p. 13-14)
Georges Polti : Affaire Duplessis contre Homère, essai [en épigraphe, citation des Épigrammes d'Homère : "O fils de Thestor, quoique beaucoup de choses pour les hommes soient obscures, rien, pour ceux-ci, n'est plus obscur que leur esprit."] (p. 15-19)
Charles Callet : Poètes Nouveaux (suite), essai [sur Roger Frène (p. 20-24) ; sur Louis Pergaud (p. 24-27)] (p. 20-27)
René Arcos : Sur la Tragédie des Espaces, poème [en note : "Quelques états d'être - pour paraître."] (p. 28-29)
Ary René d'Yvermont : Les Livres [La Bibbia della Speranza, Paolo Mantegazza ; Fables pour les rois d'aujourd'hui, Ercole Luigi Morselli - (p. 30) ; Tibère à Capri, Giuseppe Mariotti - (p. 30-31) ; Dans l'ombre des vaincus, Alfredo Baccelli ; In Groppa ad Eros, Romolo Quaglino ; Le Tentazioni di San Antonio, Andrea Facco ; [Conférence] Sur Louis Le Cardonnel, Albert de Bersaucourt - (p. 31) ; Miroir de l'heure, Albert Thomas - (p. 31-32) ; Souvenirs et Aventures d'un Cabot, Pierre Hittemans ; Poèmes Provinciaux, André Lafon ; Chimériques, Charles Bondon - (p. [32])], chronique (p. 30-[32])

lundi 8 juillet 2013

VERS ET PROSE (TOME IX) - MARS-AVRIL-MAI 1907

Tome IX (Mars-Avril-Mai 1907)
[Date de publication : Mars-Avril-Mai 1907 - Couverture : Imprimée en noir sur papier vert (Titre, Épigraphe, Contributeurs du tome, Tome, Date) - 2e de couverture : Sommaire ; Titre, Sous-Titre, Adresse, Directeur, Secrétaire, Abonnement et modalités d'abonnement, Abonnement pour 2 ans - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Imprimeur - Page [1] : Page de Titre - Page [2] : muette - Page [3] : Faux-titre (reprend les mentions de la couverture) - Page [4] : muette - Cahier de 8 pages vertes non numérotées en fin de numéro : Page [a] (Encart publicitaire pour Bibliothèques démontables "Etnalag" ; Lire : Le Pays lorrain, Floréal, La Revue lorraine illustrée, La Voile latine, L'Occident, Poésie, Le Feu, Le Thyrse, Poesia, La Phalange, Trofeos, Antée, Wallonia, La Rénovation esthétique, Le Beffroi ; Les "Concerts Touche") ; Page [b] (Éditions du Mercure de France [extrait du catalogue]) ; Page [c] (Bibliothèque Internationale d’Édition E. Sansot & Cie [dernières nouveautés]) ; Page [d] (Comptoir National d'Escompte de Paris ; Bonvalot-Jouve, Imprimeur de VERS ET PROSE, Impressions de Thèses, Revues, Livres, Journaux, etc.) ; Page [e] (Comptoir National d'Escompte de Paris [Assemblée générale du 9 avril]) ; Page [f] (Société Générale [Assemblée générale annuelle du 29 mars 1907]) ; Page [g] (Imprimeur) ; Page [h] (muette) - Pagination : 124 pages + 8 pages du cahier vert]
Sommaire
André Gide : Le Retour de l'Enfant prodigue, récit  [à Arthur Fontaine] (p. [5]-28)
Albert Mockel : Tristesse de la Chair, poème dialogué [en chapeau : La Flamme Immortelle] (p. [29]-34)
*** : Poèmes chinois : I. Le frou-frou de la soie s'est tu... [signé Liu Ch'ê (Empereur, 156-87 av. J.-C.)] ; II. La lune pâle brillant au ciel... [anonyme] (p. [35]) ; III. Amoureux séparés [signé Fu Mi (3e et 4e siècle après J.-C.)] (p. 36) ; IV. Une ondée avait rafraîchi la terre... [signé Sung Chih Wên (Mort en 710 après J.-C.)] ; V. Sous la touffe de bambous, seul... [signé Wang Wei (699-759)] (p. 37) ; VI. Les oiseaux envolés se sont cachés dans l'arbre... (p. 37-38) ; VII. Une tortue repose sur une fleur de lotus... ; VIII. Vous demandez pourquoi mon âme s'en va au ciel... [signés Li Po] (p. 38) ; IX. Ici, accablé et malade, jadis... [signé Tu Fu (712-770)] (p. 38-39) ; X. C'était le temps des fleurs... [signé Ch'ang Ch'ien (8e siècle)] ; XI. Nous nous retrouverons encore, je crois... [signé Ssu-K'ung Shu (8e siècle)] (p. 39) ; XII. Hier soir tu étais une fiancée... [signé Ch'uan Tê-Yu (759-818)] (p. 39-40) ; XIII. Des fleurs font une broderie sur le gazon... [signé Li Ho (9e siècle)] ; XIV. Gaîment vêtue elle sort de son boudoir... [signé Liu Yu-Hsi (772-842)] (p. 40) ; XV. Favorite abandonnée [signé Li I (Mort en 827)] ; XVI. Réponse d'une épouse sage [Chang Chi (8e et 9e siècles)] (p. 41) ; XVII. Vous me demande quand je vais venir... [signé Li Shang-Yin (813-858)] ; XVIII. Vois ! de belles filles courent en bandes... [signé Huang-Fu Ien (9e siècle)] (p. 42) ; XIX. Écoute cette chanson que j'aime... [signé Li Tuan (8e ou 9e siècle)] ; XX. J'erre au Nord, j'erre au Sud... [signé Ch'êng Hao (1032-1085)] (p. 43), poèmes [Traduction libre de Henri-Pierre Roché d'après la transposition anglaise de Herbert A. Giles] (p. [35]-43)
Jean Moréas : Le Président de Brosses à Venise, notes (p. [44]-49)
Émile Cottinet : L'Ascension vers la Mort (poème de la Montagne), poème en vers libres [en épigraphe, citation de Léto de Pierre Tournier : "Que l'arc-en-ciel est pauvre et la gamme petite !..."] (p. [50]-56)
André Suarès : Hélène, prose poétique (p. [57]-67)
PAGES
Stéphane Mallarmé : Vers et Musique en France, essai [en note : "Nous avions, dans notre précédent recueil, annoncé la reproduction de ces pages dont on trouve une version plus étendue dans Divagations et qui furent publiées en 1892 par les Entretiens politiques et littéraires. Nous demeurons convaincus que les lecteurs de "Vers et Prose" qui, comme nous-mêmes, défendent le pur lyrisme, se réjouiront de connaître, avec quelle particulière bienveillance Stéphane Mallarmé considérait les poètes du vers libre, dont il fut alors le seul illustre protecteur. Son appréciation semblera d'autant plus généreuse qu'il n'avait point, en ce cas, de cause personnelle à soutenir."] (p. [68]-74)
Tornouël : Le Poème de l'Heure : La Croisade des Enfants [A la mémoire de Marcel Schwob - daté "Grève de Fougères. - Exode des enfants"] (p. [75]-77) ; A une Justicière [Pour Tatiana Léontieff] (p. 77-78), poèmes (p. [75]-78)
Oscar Wilde : Le Rossignol et la Rose, conte [Extrait de The Happy Prince and Other Tales, 1888 - Traduction de Stuart Merrill] (p. [79]-86)
Jean de Gourmont : Charles Guérin, essai (p. [87]-96)
Maurice de Noisay : Le Retour de la Forêt, poème [A Adrien Mithouard] (p. [97]-99)
Guillaume Apollinaire : Le Sacrilège, conte (p. [100]-106)
Eugenio de Castro : Trois sonnets : La Fontaine abandonnée (p. [107]) ; L'Heure perdue (p. [107]-108) ; Au foyer (p. 108), sonnets [Traduit du portugais] (p. [107]-108)
Albert Dreyfus : Gustave Kahn, essai (p. [109]-118)
Arthur Daxhelet : Près du "Lac d'Amour", poème [daté "Bruges, juin 1905"] (p. [119]-120)
Paul Fort : La Peste, poème en prose [en chapeau : "Ballade"]  (p. [121])
*** : Notes [A nos Abonnés. - La liste de nos Abonnés n'étant pas encore entièrement établie, nous ne la publierons que dans notre prochain recueil, tome X de Vers et Prose. ; Victor Remouchamps. - La Belgique vient de perdre avec Victor Remouchamps un poète que regretteront aussi les lettrés de France. On doit à cet écrivain, qui meurt à peine âgé de quarante-cinq ans, deux volumes : Les Aspirations (1893) et Vers l'Âme (1895), ouvrages tirés à petit nombre et dont seuls bénéficient de trop rares amateurs et quelques amis... ; Charles Guérin. - Charles Guérin mourant avait, sans doute, oublié Heirclas Rügen qui, pourtant, ne fut point négligeable. On doit cependant croire que le poète du Cœur Solitaire n'en faisait plus guère cas. Pour nous, nous voulons nous souvenir afin de prolonger la joie que nous donne la révélation d'une âme poétique et nous réjouir de la noblesse d'un effort qui conduisit un grand artiste des mélancolies fragiles des Fleurs de Neige aux puissantes méditations de L'Homme Intérieur... ; Poèmes Chinois. - Les Poèmes chinois que nous publions dans ce recueil ont été choisis dans l'admirable livre de Herbert A. Giles, professeur à Cambridge : Chinese Poetry in English Verse (Bernard Quaritch, london, 1898). ; J.-K. Huysmans. - J.-K. Huysmans vient de mourir. Il occupait dans les Lettres françaises une place exceptionnelle pour être le seul réaliste soucieux de la magie du verbe. Son imagination de romancier séduisit les poètes qu'il aimait secrètement, en affectant à leur égard une cordiale rudesse. A Rebours demeure le plus précieux document qui nous ait été légué sur une époque où la mentalité française sortit rajeunie, aux prix d'efforts parfois mortels, d'une crise née de la défaite et de la haine du rêve... ; La Discipline Mallarméenne. - "Mallarmé professa le symbolisme avant même que sa doctrine n'eût assumé ce nom ; mais il forma surtout des Symbolistes." - Telle est l'idée que développe Francis Vielé-Griffin au cours d'une étude que publie La Phalange dans son numéro du 15 mai... ; Les Féeries. - Sous ce titre vient de paraître, hors commerce, édité par les soins de Vers et Prose le second recueil de poèmes de notre collaborateur André Salmon. / Cet ouvrage, déposé à nos bureaux, se vend au prix de 3 francs. Il reste quelques exemplaires sur hollande Van Gelder ornés d'une lithographie de Max Jacob (20 francs). ; Lire. - Les belles pages de M. Suarès que nous publions dans le présent recueil sont extraites du Livre I de Voici l'Homme, ce remarquable ouvrage récemment édité par la bibliothèque de l'Occident. / La librairie Calmann-Lévy vient de mettre en Librairie un très attachant Essai sur la Montagne de Mme Alice Nolte. Très documenté, ce livre se recommande et par ses hautes qualités de style et par l'esprit poétique qui s'en dégage. / Le Comte d'Arschot publie chez Paul Lacomblez, à Bruxelles, Quelques Étapes. C'est là mieux que de brèves notes de voyage et l'auteur aura été assez heureux pour découvrir et chanter les villes rêvées. / M. Frédéric Raisin, à qui les lecteurs de Vers et Prose doivent de si belles adaptations françaises des sonnets de Léopoldo Diaz, vient de faire paraître du même poète L’Atlantide conquise, texte espagnol et traduction, un nouveau recueil d'une rare noblesse ("Atar", Genève).] (p. [122]-124)
 Références
  • Cercle d’Étude de Revues Littéraires en France, Bibliographie de "Vers et Prose", texte revu et publié par les soins de Kazutami Watanabe, Tokyo, France Tosho, 1972.
  • Vers et Prose sur PRELIA

samedi 6 juillet 2013

POÈME & DRAME vol. I - NOVEMBRE 1912

[Titre : POÈME & DRAME - Sous-titre : Anthologie Artistique et Critique Moderne ; puis, à partir du vol. IV, Anthologie Internationale de la Poétique, des Arts et des Idées Modernes ; puis, à partir du vol. VI, Atlas International des Arts Modernes - Dates de publication : Novembre 1912 (vol. I) à avril-juin 1914 (vol. VIII) - Périodicité : Six volumes annuels - Lieu de publication : Paris - Format : 230 x 145 mm - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune - Pagination :  variable, de 60 à 96 pages - Prix et abonnements : Le Numéro = 0 fr. 50 ; Abonnement (série complète de 6 volumes) = France : 10 francs, par souscription seulement ; Édition de Luxe : sur hollande Van Gelder, 25 francs ; sur japon impérial, 50 francs ; Étranger : 12 francs ; Le volume : 2,50 francs - Directeur : Henri-Martin Barzun - Comité directeur (vol. IV) : Guillaume Apollinaire, Henri-Martin Barzun, Jean de Bosschère, Albert Gleizes, Alexandre Mercereau, G.-M. Rivoire, Gaston Sauvebois, Sébastien Voirol - Collaborateurs [liste quasi exhaustive] : Guillaume Apollinaire, Henri-Martin Barzun, Octave Béliard, W. Berteval, Jean de Bosschère, Auguste Callet, Charles Callet, Jacques Copeau, Richard Dehmel, F.-Jean Desthieux, Fernand Divoire, Raymond Duchamp-Villon, F.-S. Flint, Florian-Parmentier, Henri Ghéon, Albert Gleizes, Henri Guilbeaux, Henri Hertz, Roger de La Fresnaye, Arthur Knaap, Gustave Lanson, Carlos Larronde, Philéas Lebesgue, Jules Leroux, F. Mac Delmarle, Louis Mandin, F.-T. Marinetti, Marcel Martinet, Alexandre Mercereau, Jean Metzinger, Victor-Émile Michelet, Jean Muller, Robert Pelletier, Georges Polti, Jean Royère, Gaston Sauvebois, Johannès Schlaf, A.-R. Schneeberger, Henri Strentz, Jean Thogorma, Théo Varlet, Tancrède de Visan, Sébastien Voirol, Émile Vuillermoz - Illustrateurs : Jean de Bosschère, Gustave Courbet, Pierre-Eugène Vibert - Adresse (Direction & Secrétariat) : 7, rue de la Tour (Passy), Paris - Gérant : Henri-Martin Barzun - Adresse (Administration) : 15, rue Racine, Paris - Éditeur : Eugène Figuière & Cie, 7, rue Corneille, VIe, Paris - Imprimeur : Imprimerie Jouve et Cie, 15, rue Racine, Paris]

Vol. I (Novembre 1912)
[Date de publication : Novembre 1912 - Couverture : Imprimée en noir sur papier jaune (Titre, Contributeurs, Marque de l'éditeur, "Collection POÈME & DRAME", Périodicité, Numéro, Date, Éditeur, Année) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Numéro, Date, Sommaire, Adresse - 3e de couverture : Titre, Programme et But, A paraître (voir Document ci-dessous) - 4e de couverture : Collection "Poème et Drame" / Éditions diverses / Dernières œuvres (liste d’œuvres de Georges Polti, Guillaume Apollinaire, Pierre Jaudon, Sébastien Voirol, Louis Mandin, Tancrède de Visan, A.-R. Schneeberger, Amayrol-Grander, Jean de Bosschère, Alexandre Mercereau, Henri-Martin Barzun), A paraître (Guillaume Apollinaire. Eau de Vie (Poème). ; A.-R. Schneeberger. Philogona. ; Sébastien Voirol. La Sandale aux Larmes. ; Louis Mandin. Les Saisons Ferventes (Poème) ; Tancrède de Visan. Contes et Poèmes. ; Alexandre Mercereau. La Conque Miraculeuse. ; Henri-Martin Barzun. VI. L'Universel Poème), Imprimeur - Page [1] : Page de titre (Titre, Numéro, Date) - Page [2] : muette - Bas de Page [83] : Directeur-Gérant, Imprimeur - Page [84] : Titre, Sous-Titre (Collection Anthologique et Critique de la Poétique, des Arts et des Idées Modernes), Directeur, Adresse, Mention ("Six volumes annuels / Format in-8° (14 x 23), 80 à 120 pages / édition de librairie, couverture jaune / [Abonnement] / Tirage limité au nombre des Souscripteurs / premier volume à paraître : / Novembre 1912"), Service ("En raison de la diffusion prévue à l'étranger, il ne pourra être fait aucun service gracieux des volumes, en dehors d'un service de presse minimum."), Éditions ("Une édition indépendante d'ouvrages divers est constituée sous la firme de la Maison Figuière et Cie, pour les auteurs ayant collaboré à l'anthologie. Cette édition porte la mention exclusive : Collection Poème & Drame."), Direction et Secrétariat ("Tous manuscrits, volumes, correspondance et communications doivent être adressés au secrétariat : 7, rue de la Tour, Paris-Passy. / Réception : le Samedi de 3 à 7 heures"), Administration (Adresse) - Pagination : 84 pages]
Sommaire
Louis Mandin : L'Aurore d'un soir d'hiver, poème en vers libres [extrait de Les Saisons Ferventes] (p. [3]-7)
Georges Polti : Timidité de Shakespeare, essai [en épigraphe, citation d'une lettre de Georges Polti à Henri-Martin Barzun : "Vous l'avez parfaitement dit, mon cher Barzun : nous ne fondons pas une école. Nous sommes déterminés par les divers courants qui nous ont précédés et au confluent desquels - le Dramatisme, puisqu'on l'a ainsi nommé - nous voici réunis en ce 1912. Chacun de nous y arrive par une voie différente. Les pages qui suivent, et que j'écrivais, téméraires, en 1900, retraceront la mienne. / G. P."] (p. [8]-17)
Guillaume Apollinaire : Cortège, poème en vers libres (p. [18]-20)
A.-R. Schneeberger : Philogona, essai [extrait de Philogona] (p. [21]-25)
Jean Muller : L'attitude dramatique du roman contemporain, essai (p. [26]-39)
Henri-Martin Barzun : Chant de Victoire, poème dramatique [extrait de Hymne des Forces] (p. [40]-44)
Gaston Sauvebois : Lyrisme, épopée, drame / étude sur l'ouvrage de M. Ernest Bovet, compte rendu [en note : "Armand Colin, éditeur" - en épigraphe, citation de la Préface de Cromwell de Victor Hugo : "Le drame est la poésie complète."] (p. [45]-52)
Jean de Bosschère : Pentecôte, poème en vers libres (p. [53]-55)
Charles Callet : Rêverie sur un Centenaire / Auguste Callet (1812-1883), essai (p. [56]-58)
Auguste Callet : Études et Méditations linguistiques : La Gaule (p. [59]) ; Le caractère français (p. 60) ; La langue (p. 61-64), notes (p. [59]-64)
Albert Gleizes, Jean Metzinger : Du "Cubisme", essai [chapitre V] (p. [65]-69)
Gustave Lanson : Préface à l'Anthologie des Poètes Nouveaux (Roger Allard, Guillaume Apollinaire, Henri-Martin Barzun, Nicolas Beauduin, Paul Castiaux, Jean Clary, Émile Cottinet, Florian-Parmentier, Henri Hertz, Guy Lavaud, Louis Mandin, F.-T. Marinetti, Alexandre Mercereau, Jacques Nayral, Georges Périn, Jean Royère, André Salmon, Jean Thogorma, Théo Varlet, Tancrède de Visan), préface (p. [70]-73)
Henri-Martin Barzun : D'un art poétique moderne / Du lyrique au dramatique, essai [extrait de L’Ère du Drame] (p. [74]-83)
Document
"Programme et But"
I. Cette Collection, de haute tenue artistique, est exclusivement destinée à faire connaître dans les Capitales et les Centres d'Art étrangers, les œuvres de la génération novatrice actuelle, dont elle constituera la permanente anthologie.

II. A faire connaître en France les meilleures œuvres des jeunes maîtres étrangers.

III. A fédérer intellectuellement les jeunes élites créatrices du monde entier, par la mutuelle connaissance de leurs tendances et de leurs affirmations ;

IV. (Ultérieurement, par des traductions, conférences, visites réciproques et toutes manifestations susceptibles de resserrer leurs liens).
V. Chaque volume est constitué au choix par des poèmes ; hautes proses ; études critiques d'ensemble ; études particulières d’œuvres, d'idées, de théories ; essais d'art et de philosophie ; reproductions de dessin, de gravure, d’œuvre plastique ou musicale, etc.
VI. Ces éléments sont directement demandés aux auteurs, par sélection, mais sans distinction de tendances ou d'opinions.
VII. Des volumes complets seront consacrés à certains sujets tels que : commémorations, périodes d'art, vie et œuvre de maîtres, anthologies étrangères, enquêtes modernes, œuvre d'auteur, etc.

VIII. Cette Collection libre n'a aucune collaboration attitrée, en dehors des Correspondants chargés de la rédaction des Bulletins de province et de l'étranger.

IX. Des conférences, auditions, concerts, essais dramatiques, expositions, pourront être ultérieurement organisés à Paris, afin de compléter, par une action d'art collective, le groupement des éléments essentiels de la présente génération.
A PARAÎTRE
Dans les prochains volumes de Poème & Drame seront publiés, entre autres sujets, des études, enquêtes, choix anthologiques et critiques sur :

La Génération Symboliste - La Génération de 1900 - Le Rythme Poétique - La Renaissance Celtique - L'Œuvre et l'Influence de quelques Aînés - L’Abbaye de Créteil (1906-1908) - Les Nouvelles poétiques : anglaises, allemandes, américaines, asiatiques, belges, italiennes, russes, scandinaves, françaises, etc., la Critique Moderne, etc., etc.

ISIS N°3-4 (Troisième Année) - MARS-AVRIL 1909

N°3-4 - Troisième Année - (Mars-Avril 1909)
[Date de publication : Mars-Avril 1909 - Couverture : Imprimée en bleu foncé sur papier bleu clair (Année, Numéro, Date, Titre, Sous-Titre, Sommaire, Prix du numéro, Abonnement, Adresse) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Directeur, Mention ("le Vendredi de 6 à 8 heures du soir"), Mention ("La Revue ISIS est en vente à Paris à la Librairie P. V. Stock, 155, rue Saint-Honoré (En face le Théâtre Français)"), Principaux collaborateurs, Dépôt ("Rédacteur-correspondant et dépositaire d'Isis pour toute l'Italie, M. MARCUS DE RUBRIS, 36, corso San Maurizio, Turin. - Abonnement spécial d'Isis pour l'Italie, 5 fr. par an."), Mentions ("Nous prions instamment les personnes qui ne veulent pas continuer leur abonnement de nous renvoyer la Revue, et celles qui constateront quelque irrégularité dans le service, de nous en avertir immédiatement." / "1. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits." / "2. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont un exemplaire sera envoyé à la Rédaction." / "3. Reproduction interdite sauf citation de source.") - 3e de couverture : Lire : Mercure de France, La Revue des Lettres & des Arts, Poésie, L'Artista Moderno, La Rénovation esthétique, Les Entretiens Idéalistes, Il Marzocco, Les Argonautes, Akademos, Rivista Italiana, La Phalange, L'Occident, Le Feu, Il Divenire artistico, Panathinaia, Le Monde hellénique, Poesia, Le Beffroi, Pan, La Fiorita, Vers et Prose, Revue Sérapion - 4e de couverture : Annonce publicitaire pour F. Casanova & Cie, éditeurs ; Societa Tipografico, edtirice nazionale ; Enrico Voghera, éditeur ; S. Lattes & Cie, éditeurs ; Collection d'ISIS / Vient de paraître : / Le Génie du Paganisme / par / Georges POLTI / La brochure : 1 franc / En vente aux bureaux d'ISIS  - Bas de Page [32] : Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Sommaire
Saint-Georges de Bouhélier : Printemps, sonnet (p. 1)
Léon Duplessis : Homère et le Kalévala, essai [A suivre] (p. 2-5)
Mario Meunier : Dans l'agro romano, récit de voyage [en note de fin : "Extrait d'un journal de séjour en Italie"] (p. 6-10)
Georges Polti : Le Génie du Paganisme (Suite et fin), essai [IV. Le Temps et l'Espace] (p. 11-16)
Charles Callet : Le dernier délire, poème en prose (p. 17-18)
Michel della Torre : Les Cathédrales, poème (p. 18)
Ary René d'Yvermont : Marcus de Rubris, essai (p. 19-21)
Albert de Bersaucourt : André Rouveyre, compte rendu [sur le Gynécée, précédé d'une glose de Remy de Gourmont, Mercure de France] (p. 21-22)
Albert Verdot : Sur les Chemins de Halage, poème [en épigraphe : "Je les ai tant battu tes chemins de halage..." - daté "Hôpital Notre-Dame de la Pitié. Vendredi-Saint 1905"] (p. 23-24)
Jules Mouquet : Poèmes : I. Printemps marin ; II. Au Voyageur (p. 25)
PAGES ÉTRANGÈRES
Arnaldo Cervesato : Jésus / Le Bon Pasteur, poème en prose (p. 26)
Xavier de Carvalho : Sapho, poème [Extrait de Poesia Humana] (p. 27)
Marcus de Rubris : Choses d'Italie, chronique [sur Luciano Zuccoli ; sur Mme Grazia Deledda] (p. 28)
N.-M. Duliani, Louis Thomas, Paul Drouot, Ary René d'Yvermont : Les Livres [LA QUESTIONE RUMELIOTA E LA POLITICA ITALIANA, Giovanni Amadori Virgili - signé N.-M. Duliani ; Maurice Gauchez. - SIMPLES CROQUIS, LES AILLEURS. (Bruxelles-Lambertin) - signé Louis Thomas (p. 29) ; André Foulon de Vaulx : LA STATUE MUTILÉE. (Paris-Lemerre) - signé Louis Thomas (p. 29-30) ; Henri Rigal : MONNETTE, roman. (Chez Bernard Grasset, à Paris) - signé Louis Thomas (p. 30) ; AUBREY BEARDSLEY, par Arthur Symons, traduit par Jack Coken, Édouard et Louis Thomas. (Paris-Floury) - signé P. Drouot (p. 30-31) ; IL DOMINIO DEI BORBONI IN SICILIA, par le professeur Francesco Guardione (S.T.E.N., éditeurs, Turin) ; L'OMBRA, roman, par Ricciotto Pietro Civinini. (S.T.E.N., éditeurs, Turin) - (p. 31) ; LES MUSULMANES, roman, par Charles Géniaux, édition du Monde illustré, Paris. ; NEL RIPOSO, poésies, par Celio Vibenna. (S.T.E.N., éditeurs, Turin) ; POESIA HUMANA, poésies, par Xavier de Carvalho. (Louis Michaud, éditeur, Paris) - signé Ary-René d'Yvermont (p. [32])], chronique (p. 29-[32])

mercredi 3 juillet 2013

VERS ET PROSE (TOME VIII) - DÉCEMBRE 1906 JANVIER-FÉVRIER 1907

Tome VIII (Décembre 1906 Janvier-Février 1907)
[Date de publication : Décembre 1906 Janvier-Février 1907 - Couverture : Imprimée en noir sur papier vert (Titre, Épigraphe, Contributeurs du tome, Tome, Date) - 2e de couverture : Sommaire ; Titre, Sous-Titre, Adresse, Directeur, Secrétaire, Abonnement et modalités d'abonnement, Abonnement pour 2 ans - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Imprimeur - Page [1] : Page de Titre - Page [2] : muette - Page [3] : Faux-titre (reprend les mentions de la couverture) - Page [4] : muette - Bas de Page [140] : "A nos abonnés. - Le présent recueil achève la seconde année de VERS ET PROSE. Douze cent cinquante lettrés ont, en 1906, répondu à notre appel. Grâce à eux la cause que nous défendons triomphera. Nous leur demandons de nous rester fidèles, de rester, en quelque sorte, les complices des Poètes dans ce méfait que peut paraître, aux yeux des "philistins", VERS ET PROSE.", Gérant - Cahier de 14 pages vertes numérotées (sauf les deux dernières) en fin de numéro : Page [1]-10 (Première Liste / Abonnés à Vers et Prose au 20 juillet 1906 : liste des abonnés, classés par ordre alphabétique et par pays) ; Page [11]-12 (Deuxième Liste / Abonnés à Vers et Prose / (août 1906-janvier 1907) ; Page [a] (Encart publicitaire pour Bibliothèques démontables "Etnalag" ; Lire : Le Pays lorrain, La Revue lorraine illustrée, La Voile latine, L'Occident, Poésie, Le Feu, Le Thyrse, Poesia, La Phalange, Trofeos, Antée, Wallonia, La Rénovation esthétique, Le Beffroi ; Les "Concerts Touche" ; Chevrel, Livres anciens et modernes) ; Page [b] (Comptoir National d'Escompte de Paris ; Bonvalot-Jouve, Imprimeur de VERS ET PROSE, Impressions de Thèses, Revues, Livres, Journaux, etc.) - Pagination : 140 pages + 14 pages du cahier vert]
Sommaire
Maurice Barrès (de l'Académie française) : Chez nos morts, préface  [en note : "Préface d'un livre que M. Louis Madelin vient de faire paraître sous le titre de Croquis Lorrains (Berger-Levrault, éditeur). Dans ce volume, M. Louis Madelin, qui est un des principaux collaborateurs d'une belle et noble revue publiée à Nancy : le Pays Lorrain, étudie la région de l'Argonne aux Vosges en historien et en poète."] (p. [5]-10)
Gustave Kahn : Vers d'octobre et de novembre : Les Saules (Impressions de Zélande) (p. [11]-13) ; Soir de Novembre (p. 13-15) ; Chanson (p. 15-16) ; Les Bonnes Dames (p. 16-18) ; La Fin du Jour (p. 18-20), poèmes en vers libres (p. [11]-20)
Jean Moréas : Notes sur Pétrarque , notes [en épigraphe, citation de vers de Vauquelin de la Fresnaye : "De notre Catalane ou langue provençale / La langue d'Italie et d'Espagne est vassale / Et ce qui fit priser Pétrarque le mignon / C'est la grâce des vers qu'il prit en Avignon."] (p. [21]-27)
*** [M. Giles] : A un jeune gentilhomme, poème ["Ode chinoise" d'après la traduction de M. Giles] (p. [28])
Francis Jammes : Odilon Redon, botaniste, essai [A Madame Lucie-Gabriel Frizeau - daté "1906-1907"] (p. [29]-36)
André Gide : Les Poésies d'André Walter : I. Il n'y a pas eu de printemps cette année... (p. [37]-38) ; II. Une lampe neuve remplace le vide... (p. 38) ; III. Un soir nous avons levé la tête... (p. 39) ; IV. Éclipse (p. 40) ; V. Il a dû se passer quelque chose... (p. 41) ; VI. Je sais qu'une âme implique un geste... (p. 41-42) ; VII. Nocturne (p. 42-43) ; VIII. Nous sommes deux pauvres petites âmes... (p. 43-44) ; IX. Autrefois nous avions de jolis sourires... (p. 44) ; X. Un matin pourtant un rayon de soleil... ; XI. Un matin pourtant elle est venue... (p. 45) ; XII. L'Avenue (p. 46) ; XIII. Sous la calme brûlure des lèvres... (p. 46-47) ; XIV. Solstice (p. 47-48) ; XV. Le Parc (p. 48) ; XVI. Montagnes [en épigraphe : "Il est des eaux, receleuses de lumière, / Qui luisent dans l'obscurité."] (p. 49) ; XVII. Polders [en épigraphe : "Un petit mouton se promène / Dans une lamentable plaine"] (p. 49-50) ; XVIII. Lande double [en épigraphe : "Ton âme aimera son reflet dans les places ; / Elle croira qu'elle voit quelqu'un d'autre."] (p. 50) ; XIX. Promontoire (p. 50-51) ; XX. La plaine monotone encore... (p. 51-52), poèmes en vers libres (p. [37]-52)
Robert-Louis Stevenson : A la Pagaie : Précy et les Marionnettes (p. [53]-61) ; De retour au monde (p. 61-62) ; Pris pour un espion (p. 62-73), récit de voyage [en note : "Voir le tome VI (juin-juillet-août 1906) de "Vers et Prose" - Traduit de l'anglais par Lucien Lemaire] (p. [53]-73)
Robert Scheffer : Carmen vitae breve, poèmes en prose et vers (p. [74]-78)
Giosuè Carducci : Rêve d'été (Sogno d'estate), poème [Traduction en vers de F.-T. Marinetti] (p. [79]-81)
Tancrède de Visan : ŒUVRES : Sur l’œuvre de Maurice Maeterlinck, essai (p. [82]-93)
Hugues Rebell : Saint François d'Assise et la Fée, conte (p. [94]-99)
Oscar Levertin : Hymne à la Lune, poème [Traduit du suédois par Edward Diriks] (p. [100])
Ernest Raynaud : Poèmes : Cantique (p. [101]-102) ; L'Horloge de la Nourrice (p. 103) ; Romance (p. 103-104) ; Le Rêve de la Fiancée (p. 105-106) ; Chanson (p. 106-107) ; Ode (p. 107-108), poèmes (p. [101]-108)
Jehan Rictus : Fil-de-Fer, monographie d'un gamin de Paris, roman [en chapeau : "Nous publions quelques pages inédites qui devaient figurer dans le volume Fil-de-Fer de Jehan Rictus. / Le sujet de ce livre poignant est l'étude de la haine invraisemblable qu'éprouve pour son fils "Fil-de-Fer" sa propre mère, une demi-folle hystérique et cruelle, la marquise de Saint-Scolopendre de Tirlapapan Ribbon-Ribbette. / La marquise, à laquelle une mentalité "grandiloque" défend les entreprises rationnelles ou les humbles tâches, entraîne l'Enfant qui, lui, demeure lucide et pondéré, dans les hasards de sa vie étrange. "Fil-de-Fer" qu'on nommait ainsi "à cause de sa taille qui n'en finissait pas et de sa maigreur qui était terrible", nous dit Jehan Rictus, sert aux mendicités maternelles ; bon gré mal gré il les seconde, crainte des insultes et des mauvais traitements qui, d'ailleurs, ne lui sont pas épargnés. / Pour conter la tragédie de cette Enfance, l'auteur des Soliloques du Pauvre a usé de dons de comique et d'humour qui feraient penser à un Dickens français. Le livre n'est pas non plus exempt du lyrisme auquel le poète nous avait habitués. - V. P.] (p. [109]-113)
F.-W. Groves Campbell : L'Heure du Thé (Chez moi, en Irlande), poème [Traduit de l'anglais par Henri-Pierre Roché] (p. [114])
Olivier Calemard de La Fayette : Poème, poème [en épigraphe : "... tu, lentus in umbra..."]  (p. [115]-116)
Legrand-Chabrier : L'Enlèvement d'Ignace, nouvelle (p. [117]-121)
Albert Dreyfus : Orphée, poème en prose [A Gustave Kahn - Traduit de l'allemand] (p. [122])
René Pierre-Marcel : Un soir d'automne, poème en vers libres [en épigraphe, citation de la 2e partie de Faust : "Le sol en enfantera d'autres comme il en a de tout temps enfanté." - A Ernest-Laurent - en note : "Dans le second Faust, après l'admirable épisode des amours d'Hélène et de son héros, Goethe a symbolisé Byron et le romantisme tout ensemble sous les traits d'Euphorion, le fils des deux amants. Par la suite une figure indécise apparaît à Faust ; elle demeure étrange, inexpliquée. Ne serait-ce pas la sœur d'Euphorion, la vierge en qui devait s'incarner l'âme de nos poètes, les maîtres d'aujourd'hui ?"], récit (p. [123]-128)
Émile Cottinet : Refleurir, poème en vers libres [en épigraphe, citation de Jules Laforgue : "Pas d'absolu... des compromis."] (p. [129]-132)

Lionel des Rieux : Invitation, poème (p. [133]-134)
Louis Lormel : La Mort s'amuse, poème en prose (p. [135]-136)

Paul Fort : Le Roi Lear, poème en prose (p. [137])
A[ndré]. S[almon]. : Notes [Les Poésies d'André Walter. - Un des livres les plus délicieux d'André Gide, Les Poésies d'André Walter, ont paru en 1892 à la "Librairie de l'Art Indépendant"". / L'édition tirée à très petit nombre étant devenue introuvable, nous sommes heureux de pouvoir en redonner, dans ce recueil, le texte à nos lecteurs. ; Olivier Calemard de La Fayette. - En nous confiant la rédaction des "Notes" de Vers et Prose, Paul Fort ne se doutait certes pas des tristesses de cette prérogative. Nous n'ambitionnions qu'être le héraut très obscur, proclamateur de victoires éclatantes. Or, et dès le début, il nous a fallu prendre le deuil et vous dire la mort de beaucoup, parmi les plus grands : Marcel Schwob, José-Maria de Heredia, Hugues Rebell, Jean Lorrain, ainés valeureux. / C'est un jeune qui disparaît aujourd'hui, Olivier Calemard de la Fayette, de qui le Rêve des Jours parut chez l'éditeur Sansot en 1904. Les maîtres qui le connaissaient attendaient beaucoup de ce nouveau talent ; il meurt à vingt-cinq ans. Olivier de la Fayette fut notre ami personnel. Aussi est-ce pour nous un devoir particulièrement cher et particulièrement douloureux que prononcer ici - si tôt ! - son suprême éloge. / Olivier de la Fayette était profondément classique, de culture et d'essence plus encore. Il comprit toute la valeur du mot "tradition" qui ne signifie rien s'il n'impose à l'esprit cet autre mot : avenir. Et l'art du poète disparu était fait de certitude, base de toute puissance intellectuelle, et d'une inquiétude qui était de l'espérance... ; "Antée". - Le numéro de Janvier de l'excellente revue Antée présente un intérêt exceptionnel. Il contient, en effet, un important essai inédit de Maurice Maeterlinck sur l'Immortalité, une étude d'Albert Giraud sur les Origines de la Littérature française en Belgique, une étude sur M. Brunetière de Rémy de Gourmont, et, outre les chroniques régulières de Laurent Tailhade, Henri Ghéon, Jacques Copeau, Léo Larguier, un Conte par Albert Mockel et des proses et vers de Henri Vandeputte, Émile Henriot, Henri Gadon, Émile Bernard, etc. / Nos compliments à Antée. ; Défense et illustration du vers libre par Stéphane Mallarmé. - Antée peut, à bon droit, s'enorgueillir de son éclectisme et de sa bonne foi car il ne s'agit point seulement ici des poèmes ou contes, et de substances si diverses, que publie la jeune revue belge mais de sa critique même. (...) En attendant, voici qu'il nous donne (dans son numéro de Décembre), à propos du monument Verlaine, une sereine et spirituelle chronique de Jean Moréas, pour qui désormais, du vers libre, rien n'est plus que vanité. (...) Puisque Antée, si généreusement avisé pourtant, nous en laisse l'agréable occasion, nous voulons reproduire, dans notre prochain recueil, une page courtoise, affable, de Stéphane Mallarmé sur le vers libre... ; Réception de Maurice Barrès à l'Académie française. - Quand vous aurez lu l'admirable discours de Maurice barrès, relisez-en le début et vous verrez l'ardent poète français du "Voyage de Sparte", compulsant, pénétré d'orgueil et de vénération, les huit volumes in-folio qui contiennent les délibérations et les listes de présence de l'illustre compagnie... ; Lectures. - Cette semaine paraît dans la collection des "Célébrités d'Aujourd'hui" (Sansot, éditeur) un "Barrès" de M. René Gillouin. L'auteur, qui s'est proposé beaucoup moins de tout dire que de dire ce qui n'avait guère été dit ou l'avait été insuffisamment, donne la plus nette image de cette complexe et puissante personnalité. / Lire : Les Lettres de Sainte-Beuve (recueillies par Féli Gautier) ; Eugène Carrière, par Charles Morice ; Croquignole, roman, par Charles Louis-Philippe ; La Turque, roman, par Eugène Montfort ; Une Nuit au Luxembourg, par Remy de Gourmont ; Le Réveil de Pallas, par Pierre Fons. Dans ce dernier livre, d'excellentes études sur Henri de Régnier, Maurice Maeterlinck, Anatole France. - Oscar Levertin. - Oscar Levertin, professeur à l'Université de Stockholm, est mort à la fin de l'an passé. Avec lui disparaît un des plus fins connaisseurs et des plus fervents admirateurs de la littérature française à l'étranger. Il était né en 1862. On peut dire que, depuis son enfance, sa vie fut consacrée à l'admiration des beautés de la nature et de l'art... ; Banquets. - Un banquet en l'honneur de Paul Adam, récemment promu au grade d'officier de la Légion d'Honneur, organisé par MM. Binet-Valmer et Casella, réunissait le 11 décembre dernier plus de 400 littérateurs et artistes dans les salons de l'Hôtel Continental à Paris. C'est là un juste hommage rendu à ce grand romancier, l'un des plus géniaux écrivains de ce temps. / Le Dîner des Quatorze. - Le dîner de Novembre a été donné "en hommage à la Poésie", représentée par ces trois glorieux maîtres immortellement présents, Villiers de l'Isle-Adam, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, les initiateurs de la plupart des poètes aujourd'hui maîtres à leur tour. / L'illustre Léon Dierx présidait. / La fin de la soirée fut consacrée à la discussion, ardente, du projet présenté par Paul Fort et défendu par Charles Morice, d'un Monument commun aux poètes, ou plutôt à la Poésie.] (p. [138]-140)
Document
Supplément au tome VIII de "Vers et Prose"
 Références
  • Cercle d’Étude de Revues Littéraires en France, Bibliographie de "Vers et Prose", texte revu et publié par les soins de Kazutami Watanabe, Tokyo, France Tosho, 1972.
  • Vers et Prose sur PRELIA

dimanche 30 juin 2013

DOCUMENT : LETTRE D'ANDRÉ RUYTERS A JEAN ROYÈRE (11 MARS 1908)

Voilà un document qui devrait ne pas laisser insensible tous ceux que l'histoire des petites revues passionne. La lettre d'André Ruyters à Jean Royère que nous donnons aujourd'hui ne se contente pas, en effet, d'associer deux des plus importantes publications périodiques de l'époque ; elle annonce aussi, sans la nommer encore, la création d'une troisième, qui s'imposera comme la revue-phare des trente années suivantes.

Le belge André Ruyters (1876-1952), qui sera naturalisé français quelques mois plus tard, avait repris, pour sa quatrième année, la direction d'Antée, fondée en juin 1905 par Christian Beck et Henri Vandeputte. Mais la nouvelle série vécut le temps d'un unique numéro daté du 15 janvier 1908. La Phalange, plus jeune d'une année, connaîtra une vie plus longue, mourant à la veille de la première guerre pour ressusciter quelques années avant que n'éclate la seconde. Lorsque décède Antée, la revue de Jean Royère (1871-1956) n'en est donc qu'au tiers de son existence ; elle a, toutefois, déjà su s'imposer comme une des plus intéressantes et des plus riches. Le néo-symbolisme de son directeur n'y est pas dogmatique et fait une large place aux tendances diverses, accueillant aussi bien en ses sommaires les auteurs de la génération de 1886 que les écrivains nouveaux.

Il semble qu'à la fin février 1908, les directions des deux revues se soient rapprochées, puisque dans son n° 21, du 15 mars, Jean Royère inscrit, sur le deuxième plat de couverture, les lignes suivantes :
"A la date du 15 Mars 1908, la Revue
'ANTEÉ'
a fusionné avec
LA PHALANGE
La Phalange servira les abonnés d'Antée jusqu'à expiration de leur abonnement et consacrera une place importante à la Chronique de Belgique. Les anciens collaborateurs d'ANTÉE seront chez eux à LA PHALANGE."
La mention de la fusion figure également sur le quatrième plat et sera maintenue aux deux endroits durant toute l'année 1908.

Les choses, pourtant, semblent n'avoir pas été si simples. C'est ce que nous apprend la lettre qu'on va lire :
Paris, le 11 . III . 08
Monsieur,
Lorsqu'il y a une quinzaine de jours, Mr Francis Vielé-Griffin vous annonça qu'Antée cessait de paraître, vous avez bien voulu nous offrir d'assurer le service de la Phalange aux abonnés de la défunte revue et d'ouvrir à deux battants à nos collaborateurs les portes de votre maison. C'était là une proposition généreuse et dont nous n'avons pas manqué d'être touchés - je viens cependant vous demander aujourd'hui de n'y point donner suite. En effet, mes amis et moi avons dessein de former une nouvelle revue qui sans être la résurrection d'Antée en constituera néanmoins le prolongement logique, attendu qu'elle sera l'organe du même groupement et obéira à la même direction. Dans ces conditions, la question d'une fusion entre la Phalange et feu Antée tombe d'elle-même et il ne nous reste plus qu'à vous remercier de la bonne grâce avec laquelle vous avez bien voulu vous mettre à notre disposition : veuillez [lecture incertaine] être assuré au demeurant que notre sympathie et notre concours vous demeurent acquis.

Recevez, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
A Ruyters
22 rue d'Antin
Pour Ruyters, la fusion n'apparaît plus si urgente, ni même souhaitable. L'avait-il envisagée vraiment ? La lettre laisse entendre que c'est Francis Vielé-Griffin, collaborateur régulier des deux revues, qui prit contact avec Royère. On n'imagine mal cependant que le directeur de la défunte Antée ne fût pas tenu au courant de cet échange. Il y avait là une belle opportunité à saisir, pour une revue comme La Phalange, d'asseoir son influence et de développer son audience, notamment en Belgique. Ruyters lui-même ne perdait pas à l'arrangement : il économisait le remboursement des abonnements à la nouvelle série, et gagnait, avec les collaborateurs d'Antée qui l'auraient souhaitée, une tribune dans une revue de jeunes de plus en plus lue en France. L'invitation lancée par La Phalange est explicite et l’œillade en direction de la Belgique, ostensible : on annonce la création prochaine d'une chronique entièrement consacrée aux lettres belges. Pourtant, cette dernière ne vit pas le jour ou fit long feu. Il y eut bien, ponctuellement, rédigées par Maurice Gauchez des "Lettres de Belgique", mais qui furent plus rares que les "Lettres Anglaises" ou "Allemandes". En outre, les collaborateurs d'Antée, à l'exception de ceux qui participaient déjà aux deux revues, n'honorèrent pas l'invitation de La Phalange. Ruyters en tête. Ce dernier en donne l'explication dans sa lettre : il est question de fonder une revue nouvelle dont la rédaction sera composée d'anciens d'Antée. Aucun titre n'est encore mentionné, mais on comprend que l'idée de la Nouvelle Revue Française est, dans l'esprit de Ruyters et de ses amis, prête à vagir. Son premier cri se fera entendre le 15 novembre 1908. La naissance un peu tardive explique probablement que La Phalange ne cessât pas d'annoncer la fusion avec Antée sur ses couvertures, bien qu'elle ne dût concerner que les listes d'abonnés, et non les rédactions ou les administrations des deux revues. "Inutile de vous dire que la 'fusion' d'Antée avec La Phalange n'existe que sur la couverture de cette dernière ; aucun de ceux qui s'intéressent à Antée n'a suivi le mouvement qu'a taché de provoquer Griffin", écrivit Gide à Christian Beck, le 6 avril 1908 (Mercure de France, n° 1032, août 1949, p. 626, citée dans Jean Royère & André Gide, "Votre affectueuse insistance", Lettres (1907-1934), réunies, annotées et présentées par Vincent Gogibu, Éditions du Clown Lyrique, 2008, p. 41).

Il suffit d'ouvrir le premier numéro de la Nouvelle Revue Française pour s'apercevoir que les membres fondateurs et/ou du comité de rédaction sont, pour l'essentiel, des transfuges d'Antée. Il y a là, en effet, Eugène Montfort, le fondateur des Marges, qui fait office de directeur, et qui apparaît dans treize des sommaires de la collection d'Antée ; le groupe de l'Ermitage, que la revue belge accueillit au décès de cette dernière : André Gide, Édouard Ducoté, Michel Arnauld, Eugène Rouart, Henri Ghéon, auxquels il faut adjoindre Charles-Louis Philippe, Jacques Copeau et Jean Schlumberger ; André Ruyters, bien entendu. Seuls, Marc Lafargue et Jean Viollis, ne collaborèrent pas à la revue belge, et furent probablement amenés à la Nouvelle Revue Française par Eugène Montfort. On sait que ce dernier ne fit pas l'unanimité en tant que directeur et que la publication manqua disparaître à peine née. Un deuxième n° 1 vit le jour quelques mois plus tard, le 1er février 1909, sans Montfort et ses amis naturistes, autour d'un comité de direction resserré composé de Jacques Copeau, d'André Ruyters et de Jean Schlumberger. Ce fut là le véritable début d'une aventure revuistique qui devait durer plusieurs décennies et modifier considérablement le rapport de forces dans le champ littéraire.

Royère verra en La Nouvelle Revue Française, qu'il jugera sévèrement, une concurrente dangereuse pour sa Phalange. Il aura eu raison. Et il aura probablement conservé une certaine rancœur envers Ruyters qui aura empêché l'opportune fusion avec Antée. "La revue de Gide ne vaut pas grand'chose, par suite de Schlumberger, une brute, Ruyters, un Belge, et Copeau, plus bête que tous... La revue de Gide est prétentieuse, constipée, contradictoire et vide, ce malgré le talent de Gide..." (lettre de Royère à Vielé-Griffin du 26 octobre 1909, citée dans André Gide, Correspondance avec Vielé-Griffin, Presses Universitaires de Lyon, 1986, p. XXXI, et dans Jean Royère & André Gide, op. cit., p. 20). Il y a bien de l'aigreur, dans ces propos, comme en pressentiment d'une perte de pouvoir. Le monde des petites revues ne fut guère pacifique ; une guerre feutrée y avait cours, avec ses alliances et ses stratégies. La lettre d'André Ruyters à Jean Royère en est un témoignage.
Références bibliographiques
  • Victor Martin-Schmets, "Bibliographie analytique des revues littéraires belges : Antée", Le livre & l'estampe, XXXXII, n° 146, 1996, p. 85-149, et XXXXIII, n° 147, p. 75-152.
  • Jean Royère & André Gide, "Votre affectueuse insistance", Lettres (1907-1934), réunies, annotées et présentées par Vincent Gogibu, Éditions du Clown Lyrique, coll. "Les inédits", 2008.