mercredi 16 janvier 2013

L'HEURE QUI SONNE N°5 - MARS 1911

[Titre : L'HEURE QUI SONNE - Sous-Titre : Revue des Lettres ; puis Revue Mensuelle des Lettres ; puis Revue d'avant-garde (à partir du n°1 de la Deuxième Année) - Dates de publication : Novembre 1910 (n°1) à Janvier 1913 (numéro exceptionnel) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Paris - Format : 250 x 325 mm pour les cinq premiers numéros (format journal davantage que revue, avec absence de couverture) ; 190 x 280 mm (à partir du n°6) ; puis 185 x 275 mm (à partir du n°1 de la deuxième année) ; et 145 x 230 mm (pour le n° exceptionnel de janvier 1913) - Couverture : Imprimée en noir sur papier beige (au moins à partir du n°6) ; puis imprimée en rouge sur papier crème (à partir du n°1 de la deuxième année) ; et imprimée en noir sur papier jaune (pour le n° exceptionnel) - Pagination : variable (8 pages pour les 5 premiers numéros ; puis généralement 16 pages pour les numéros ordinaires à partir du n°6 ; 48 pages  pour le numéro exceptionnel) ; les numéros ne sont pas paginés la première année (à partir du n°6) ; pagination suivie à partir de la 2e année - Prix et abonnements : Le numéro = 0,25 francs, Abonnement annuel = 5 francs ; le numéro exceptionnel = 0,60 francs - Directeur : Gaston Picard - Rédacteur en chef : Marcel Hervieu ; (à partir de la 2e année) : Directeur général : Robert Veyssié ; Directeur : Gaston Picard ; Rédacteur en chef : Marcel Hervieu ; Secrétaires de rédaction : Pierre Laflèche, Sylvain Royé, Hubert Arnaud - Collaborateurs (liste non exhaustive - nous comprenons dans la liste des collaborateurs les auteurs de seules réponses aux enquêtes, que nous signalons par une astérisque) : Roger Allard, Henri Allorge, Guillaume Apollinaire, Hubert Arnaud, Auguste Aumaître, Théodore de Banville, Henri-Martin Barzun, Henry Bataille*, Pierre de la Batut, Nicolas Beauduin, Paul Bernheim, Jules Bertaut*, J.-André Biguet, Jules Bois, Marc Brésil, Paul Brulat, Umberto Brunelleschi [ill.], Alexandre Chignac, Lucien Christophe, Jean Clary, Henri Clouard*, Bernard Combette, Léon Deubel, Manuel Devaldès, Fernand Divoire, Dorsennus, Albert Erlande, D'Estramiac, Charles-Théophile Féret, Fernand Fleuret, Charles Forot-Defrance, Paul Fort, J. Francis-Bœuf, Gabriel-Tristan Franconi, Ernest Gaubert, Louis de Gonzague Frick, Henri-E. Gounelle, Remy de Gourmont, Henri Guilbeaux, Camille Guerre, Jacques Hébertot, Jean Héritier, Marcel Hervieu, Charles-Henry Hirsch*, J.-C. Holl, Gustave Kahn, Pierre de La Batut, Pierre Laflèche, Carlos Larronde, Sébastien-Charles Leconte, Abel Léger, René Lehmann, Jules Lemaître*, Camille Lemonnier*, Charles Lichtenberger, Paul Lombard, Henry Maassen*, Roland Manuel, Henri Martineau, François Mauriac, Myriam Mester [pseud. de Gaston Picard], Victor-Émile Michelet, Pierre Mille*, Marcel Millet, Francis de Miomandre*, Charles Morice*, Jean Muller, Paul Myrriam, Jeanne Nérel, Olivier-Hourcade, Annie de Pène, Georges Périn, Gaston Picard, M. C. Poinsot*, Georges Polti, Paul Pourot, Marcel Prouille, Rachilde, Paul Reboux*, Henri de Régnier, Maxime Revon, Berthe Reynold, Émile Riadis, Jean Richepin, J.-H. Rosny aîné*, Sylvain Royé, Jean Royère, Han Ryner, Henriette Sauret, Gaston Sauvebois, Henri Strentz, Gustave-Louis Tautain, René TautinAlbert Terrien, Jean Thogorma, Émile Verhaeren, Robert Veyssié, Sébastien Voirol - Adresse : 77, Boulevard Saint-Michel, Paris (Ve) - Gérant : Albert Terrien - Imprimé sur les presses de de l'Imprimerie Lenormand, 35, rue Boisnet à Angers (jusqu'au n°5) puis sur les presses de l'Imprimerie de La Vie Moderne, 83, 83bis et 85, Boulevard Soult (Paris) à partir du n°6, puis sur les presses de l'Imprimerie Perrette à Limoges pour la deuxième année, et sur les presses de l'imprimerie Jouve et Cie, 15 rue Racine (Paris) pour le numéro exceptionnel]
L'HEURE QUI SONNE
N°5 (mars 1911)
[Date de publication : Mars 1911 - [Couverture : format journal sans couverture ; 1re page avec en-tête] : Prix, Titre, Sous-Titre, Adresse, Directeur, Date, Rédacteur en Chef, Sommaire - [4e de couverture : dernière page (p. 40)] : Titre, Sous-Titre, Directeur, Rédacteur en Chef, mention ("publie les meilleurs Auteurs de la Littérature présente, accueille tous les talents"), Abonnement, mentions ("Nous prions tous ceux qui s'intéressent à L'HEURE QUI SONNE de nous envoyer leur abonnement" / "Le Directeur et le Rédacteur en Chef reçoivent aux Bureaux de la Revue de 5 h. à 7 h. le premier Vendredi de chaque mois, et sur rendez-vous") ; Annonces (Vient de paraître : "VERS LE GRAND TOUT / Poèmes / par Albert TERRIEN (Jouve Editeur, 15, Rue Racine) / Prix : 2 fr." ; "LES POÈMES IDIOTS / œuvre posthume de / Myriam MESTER / Publiée avec une introduction et des Notes par Gaston PICARD / aux éditions de L'HEURE QUI SONNE / Prix : 0.50 (Envoi franco contre 0.60 en timbres postes)" ; Publicités : Argus de la Presse ; Au genre moderne / Chemiserie, chapellerie, bonneterie) ; "L'HEURE QUI SONNE / Revue des Lettres / publiera dans ses prochains numéros des œuvres inédites de : Henri de Régnier, de l'Académie française, Jules Bois, Jane Catulle-Mendès, Pierre Mille, Camille de Sainte-Croix, Ch.-F. Caillard, M.-C. Poinsot, Nicolas Beauduin, Gaston Sauvebois, Louis Nazzi, Henri Martineau, François Mauriac, Abel Léger, Charles Dornier, Noël Nouet, Bernard Combette, Dominique Combette, Octave Béliard, Marc Elder, F.-T. Marinetti, Ch. Forot-Defrance, Henriette Sauret, Germaine Batandier, Édouard Gazanion, Marie-Louise Vignon, Germaine P., Henri Chomet, Jean Héritier, Henri Soulat, Jean Cheyre, Pierre Aguétant, Paul Myrriam, Georges Martin, Frantz Simon, Paul d'Harcourt, Georges Lefèvre, Serge Bernstamm, Maxime Revon, Maurice Fertoret, Albert Terrien, Marcel Hervieu, Gaston Picard, etc., etc., etc." ; Imprimeur ; Gérant - Pagination : 8 pages]
Sommaire
Jules Bois : Dialogue Intérieur [poème inédit], poème (p. [33])
Henriette Sauret : L'esclave parle ; Le Pilote, poèmes (p. 34)
Gaston Picard : Quelques revues [daté "mars 1911"] (p. 34-36)
B[erthe]. Reynold : Badinage, poème en vers libre (p. 37])
Albert Terrien : Homo homini lupus..., poème en prose (p. 37)

Sylvain Royé : Crépuscule au Faouet (Finistère), poème (p. 38)
Pierre de La Batut : Les prometteurs, poème (p. 38)

Gaston Picard, Marcel Hervieu, Jean Héritier : Les Livres [Jules Lemaître. Discours royalistes. (Nouvelle Librairie Nationale) - signé Gaston Picard ; Émilie Arnal. La Maison de Granit. (Plon, Nourrit, éd.) - signé Marcel Hervieu ; Marc Saunier. La Légende des Symboles. (E. Sansot, éd.) - signé Jean Héritier ; Auguste Aumaître. Rustica. (E. Sansot, éd.) ; A. Bout. Notre ancienne Picardie (E. Figuière, éd.) ; J.-F. Louis Merlet. Nitokris. (Société de l’Édition Libre) ; Marcel Martinet. Le jeune homme et la vie. Poèmes. (L’Édition de Paris) ; Henry Dérieux. Le Sable d'Or. (Édition de "L'Art Libre") ; Oscar Thiry. La Belle au bois s'éveille. (Édition de "Wallonia") ; Jean Drault. Contes de l’Étape. (Jouve, éd.) - signés Gaston Picard] (p. 38-39)
Gaston Picard, Marcel Hervieu : Notes [Les personnes auxquelles "L'Heure qui sonne" a fait jusqu'au présent numéro le service entièrement gratuit de la Revue, sont très instamment priées de vouloir bien nous adresser, par mandat ou bon de poste, le montant d'un abonnement d'un an, cinq francs. Il n'est rien qui puisse nous obliger davantage. / A nos abonnés de demain nous adressons nos remerciements anticipés et reconnaissants. / LA RÉDACTION. // On nous annonce comme devant paraître prochainement, "Les Moutons Noirs" de notre collaboratrice, Mlle Berthe Reynold, "Les Tressaillements" de M. Robert Veyssié, "Jasmin" de M. Olivier Bag, et "L’Équivoque du Classicisme" de M. Gaston Sauvebois. / M. Serge Bernstamm a fait récemment une très intéressante conférence sur "George Sand, sa vie et ses œuvres". M. Serge Bernstamm est certainement le plus jeune des conférenciers : il a seulement dix-sept ans. / M. Jules Bois a été élu président du Félibrige Parisien. A cette occasion, disons que "L'Heure qui Sonne" publiera, dans un prochain numéro, une étude critique sur "Frédéric Mistral, poète français". / Nous avons lu avec plaisir, à "La Revue critique des idées et des livres" un délicat article de M. Henri Lagrange sur Gérard de Nerval - à "La Revue catholique et royaliste" de beaux Sonnets de M. Abel Léger - à "La Veillée d'Auvergne" une dramatique nouvelle de M. Marcel Hervieu "Le Train Fou" - aux "Rubriques Nouvelles" des poèmes de Mlle Berthe Reynold, de M. Nicolas Beauduin et de M. Marcel Prouille. / Le premier numéro des "Marches du Sud-Ouest" vient de paraître, sous la direction de M. Olivier Bag, 86, rue Bonaparte, Paris. / "Ombres et Formes" s'occupe de former un comité, en vue d'un médaillon qui rappellerait le souvenir de Renée Vivien. Écrire, à ce sujet, à M. Charles de Richter, 16, rue des Jardies, à Bellevue (Seine-et-Oise). - signées Gaston Picard ; Parmi les récents articles de Gaston Picard, citons : à "L'Intransigeant" Enquête sur l’œuvre de Maurice Maeterlinck devant l'opinion - à "La Renaissance Contemporaine" Petit monde des Lettres : Impressions d'un "bourgeois" unanimiste - à "Paris-Journal" Une Réponse à M. Jules Romains - à "La Revue critique des Idées et des Livres" A propos d'une pièce "unanimiste" - à "La Critique Indépendante" Lettre à M. Gaston Sauvebois sur "Le Cas J. Ernest-Charles" - aux "Rubriques Nouvelles" Le Roman de la Couturière - au "Mousquetaire" L’Étrange histoire de Jemmy Pampock - au "Tout Liège" La Littérature belge d'expression française. - signée Marcel Hervieu.] (p. 39)
Document
"Quelques revues"
La "jeune littérature" présente le spectacle admirable d'une activité passionnée. Incessemment elle se produit dans ces revues de couleurs et de formats divers, qu'on feuillette au plein vent des "Galeries de l'Odéon", qu'on lit dans le confortable du "chez soi".
Le lecteur s'étonnera de la divergence d'opinions qui divise la "jeune littérature". Il comprendra, s'il a l'intelligence de clarifier ses idées que cette divergence se ramène, somme toute, à deux points capitaux : nous dirons le point gauche et le point droit. La "continuation du Symbolisme" d'une part, le "retour au Classicisme" de l'autre. En marge, les titres imprévus d'écoles qui voudraient être créatrices, mais se rattachent nécessairement, soit au point gauche, soit au point droit : ainsi le Futurisme et l'Unanimisme (1).

Ces points comptent, indifféremment, des partisans, dont la sincérité de conviction suffit à excuser des erreurs autrement critiquables.

Je voudrais, ici, parler de quelques revues.
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La "continuation du Symbolisme" ai-je dit. Cependant le Symbolisme est mort. L'heure est passée de la période de décadence ; on ne voit plus de poète véritable qui veuille encore allonger sur le papier, au hasard d'une inspiration fantasque, des lignes d'inégale longueur, avec les licornes enchanteresses, les vierges déflorées, les éphèbes pâles, les lys merveilleux, les clairs de lune mouillés, les amours maladives qui concouraient à cette espèce d'hystérie mentale dont naquirent tant d'oeuvres incompréhensibles : justement parce que l'auteur lui-même, dans le tohu-bohu de ses sensations sciemment faussées, ne pouvait se comprendre. Mais cette période de décadence, pour avoir produit deux grands noms, Verlaine et Mallarmé, a derrière elle laissé l'héritage d'une littérature de rêve et de brume, dont aujourd'hui encore des disciples fervents continuent l’œuvre.

La "continuation du Symbolisme" vaut qu'on la considère, à lire Vers et Prose et La Nouvelle Revue française. Encore de ces deux revues la première a-t-elle des tendances à passer du point gauche au point droit. Qu'on lise ses derniers sommaires. J'y vois, d'abord, les "Ballades" de M. Paul Fort. Ces "Ballades" n'appartiennent-elles pas beaucoup plus au "Classicisme" qu'au "Symbolisme" ? Par une fantaisie puérile, M. Paul Fort veut pour ses vers une typographie à laquelle la prose seule nous accoutuma. Mais si nous faisons exception de quelques licences poétiques, libérant le vers de certaines obligations un peu sévères, le vers de M. Paul Fort demeure d'expression purement classique.

Aux sommaires de Vers et Prose je vois encore des poèmes de M. Maurice du Plessys, naguère de l'"École Romane", et de M. Julien Ochsé, lequel évolue du vers libéré de "Entre l'heure et la faux" au vers régulier de "Profils d'or et de cendre". Classicisme, cela. Et Classicisme également les gloses ingénieuses, ironiques un peu, de M. Émile Godefroid.

Il est vrai que la venue toute récente, de M. Alexandre Mercereau à la direction littéraire de Vers et Prose me fait craindre qu'avec lui il ne donne un droit d'accès quasi-officiel aux poètes de l'ancienne "Abbaye" : Jules Romains, Georges Duhamel, Charles Vildrac, René Arcos. Il est vrai encore qu'au dernier numéro on lisait des "contes" symbolistes tout à fait de M. Rémy de Gourmont. Mais M. Alexandre Mercereau est un excellent lettré ; on sait le dévouement qu'il apporte aux récitations poétiques, éclectiques intelligemment, du "Salon d'Automne". Quant à M. Rémy de Gourmont, il n'est pas de la "jeune littérature" dont il sied que je m'occupe seulement ici, et ses contes, pour être, tant par la conception que par la réalisation, imprégnés de symbolisme déliquescent, n'en sont pas moins délicieux, caprices d'un esprit divers, toujours averti.

M. André Gide n'est point non plus de la "jeune littérature". Mais il a groupé, avec M. Jules (sic) Copeau, quelques-uns de ses meilleurs membres à la Nouvelle Revue française.

Il entretient donc avec elle les plus courtoises relations - quand il veut bien ne pas passer au crible les œuvres de jeunes poètes lesquelles, si elles ne justifient pas absolument la faveur dont on se plut à saluer leur aurore, ne méritaient pas les "abattages" rigoureux - méchants semble-t-il - de M. André Gide. Et après que l'auteur de la très admirable Porte étroite décoche des flèches empoisonnées à ces jeunes poètes : Maurice Levaillant, Edmond Gojon, après, surtout, qu'il s'en prenne à M. Rémy de Gourmont, qui fut son maître, et l'un de ses premiers entremetteurs auprès du public, l'on ne s'explique guère que M. André Gide ne reconnaisse pas à M. Faguet le droit d'abattre - par des moyens tous semblables aux siens - Baudelaire par exemple.

Ceci n'est point pour défendre M. Faguet. J'ai pour ce vulgaire bâcleur de copie, devenu le Ponson du Terrail de la Critique, tout le mépris possible. Il mériterait, s'il existait une justice ès-littérature, qu'on l'exécutât publiquement. Et je demanderais la confiscation, non de ses biens, mais de ses œuvres. Les nourritures indigestes qu'il vomit, d'une plume fatiguée, sont des menaces pour l'enseignement des générations prochaines. On frémit de penser qu'un jour peut-être on voudra faire comprendre, et Platon, et Nietzsche, au travers des commentaires qu'un critique d'impuissance et de bêtise, autour de ces cerveaux magnifiques, a dressé en autant de lignes à tirer.

Mais je ferme la parenthèse.

Deux jeunes revues Pan et L'Ile Sonnante continuent le Symbolisme. Les sommaires de Pan sont variés. M. Jean Clary, qui en est le directeur avec M. Marcel Rieu, dont j'aime les "contes" bien croqués y donne des vers ultra-libres en même temps qu'il accueille les beaux sonnets, impeccables, de M. Abel Léger, poète délicat. A ses sommaires vous rencontrerez, outre M. Georges Régnier, des poètes comme le doux Touny-Léris (sic), disciple immédiat de M. Francis Jammes, Émile Cottinet, Fernand Divoire, André Spire, Théo Varlet, Louis Mandin, Roger Allard. Et encore M. Guy Lavaud, dont la Muse élégiaque souvent surprend, mais souvent enchante.

Nous retrouverons ces poètes à L'Ile Sonnante de M. Michel Puy. En plus, M. Edouard Gazanion, le poète élégamment raffiné des Chansons pour celle qui n'est pas venue. M. Tristan Derême, dont les poèmes acrobatiques tiennent tout ensemble, tant ils ont de grâce et d'esprit, de Théodore de Banville... et de M. Franc-Nohain. Enfin M. Louis Pergaud, dont les Histoires de bêtes justement remarquées par les Dix - stupidement éreintées, par quelque jaloux - constituent l'un des livres les plus curieux d'aujourd'hui.

Le Feu auquel vient de s'adjoindre La Revue des Lettres et des Arts de M. Jean Veillon, est intéressant par les diverses chroniques de M. Jean Florence, de M. Tancrède de Visan, de M. Émile Henriot.

Voilà pour le point gauche. Je passe au point droit.
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Le "retour au Classicisme" est solidaire du "mouvement d'Action Française". Je ne considèrerai point ici les tendances politiques d'un mouvement dont les forces s'emploient à une restauration monarchiste. République ou Monarchie, cela aujourd'hui me laissera indifférent. Et cependant, comment faire abstraction de toute opinion, lorsque M. Jean-Marc Bernard, en conclusion de son "Discours sur le Symbolisme" s'écrie : "Politique d'abord !"

Les écrivains qui défendent le point droit sont les disciples certains de M. Charles Maurras. Il n'est pas nécessaire, je pense, d'insister sur le nom de M. Charles Maurras. L'avenir de l'Intelligence est un monument impérissable, son auteur un de ces hommes auxquels une vie entièrement probe, un esprit entièrement désintéressé, ont prévenu les discordances véritables. Le mouvement d'Action Française est l’œuvre même de M. Charles Maurras : il en incarne, vivant, le principe. Un peu plus de dix années M. Charles Maurras, à la Revue encyclopédique Larousse tint la critique des œuvres nouvelles. Déjà il était le défenseur du "Classicisme" et, par opposition, l'adversaire terrible du Romantisme, comme de toute œuvre dans laquelle il en relevait l'influence. Voyant, dans le fond essentiel du "Symbolisme" non du tout quelque chose de surprenant par une exceptionnelle nouveauté, mais au contraire une décadence de l'extrême fin du Romantisme, il lui fut impitoyable. Alors tout le succès allait aux écrivains étrangers : à Maeterlinck, à Verhaeren, comme à Viélé-Griffin (sic), à Gustave Kahn. Contre cette littérature "métèque" qui prétendait écraser notre littérature nationale, et s'opposait diamétralement au génie français, M. Maurras mena, de front, l'attaque. S'il ne vainquit pas complètement l'élément étranger - la "continuation du Symbolisme" en est la preuve - du moins M. Charles Maurras, critique stratégiste, par la puissance d'articles qui sont autant de batailles savamment conçues, créa une génération proche de la victoire : la "jeune littérature" du point droit.

Les disciples de M. Charles Maurras, nourris de sa critique, pleins de sa pensée, nous ont donné La Revue Critique des Idées et des Livres. Je n'hésite pas à proclamer M. Henri Clouard et M. Eugène Marsan, comme les meilleurs esprits critiques de la "jeune littérature". Nous leur devons des articles excellents de savoir, de pondération et de grâce. Qu'on lise, de M. Henri Clouard, "Les Mauvais Maîtres" et qu'on lise, de M. Eugène Marsan, les pages qu'il écrivit à l'occasion du centenaire de Musset, on m'accordera raison.

Je cite, en passant, M. André du Fresnois, pour ses articles, M. Pierre Gilbert, dissipateur des "Nuées" et M. Henri Lagrange, pour sa remarquable étude sur "Jean-Christophe et M. Romain Rolland".

A ce que La Revue Critique des idées et des livres peut présenter à certains d'un peu sévère, Les Guêpes ajoutent l'esprit. On connaît les pages de M. Jean-Marc Bernard, par ailleurs excellent poète, et celles de M. Maurice de Noisay ; on connaît encore les "épigrammes" de M. René Dumaine, qui piquent le plus joliment du monde, et les fantaisies spirituelles de M. Jean-Charles-Emile-Rey. Le Divan constitue sous sa couverture pimpante, une petite anthologie de proses et de vers. M. Henri Martineau ne semble pas "classiciste" absolument lorsqu'il publie des vers qui continuent, sinon par la forme du moins par la pensée, le nébuleux du Symbolisme. Mais il a lui-même donné une mince plaquette Apparition qui contient des strophes simplement admirables. Sans doute elles furent écrites sous l'inspiration visible des Stances. Mais une inspiration produite par Moréas ne peut être que bienfaisante. Et c'est le cas excellemment.

La Revue du Temps Présent, Les Rubriques Nouvelles, La Renaissance Contemporaine, La Plume politique et littéraire sont toutes d'importantes revues. La dernière, qui rallie les noms de Robert et Georges Vallery-Radot, Philippe de Brémond d'Ars, François Hepp, est plus déterminément "classiciste". On sait qu'elle poursuit présentement une "Enquête sur la résistance à l'esprit allemand".

On voit tous les noms aux sommaires des Rubriques Nouvelles : Nicolas Beauduin, Gaston Sauvebois, Alexandre Chignac, Abel Léger, André du Fresnois, Jean Florence, Manoël Gahisto, et souvent ceux de deux écrivains Belges : Henry Maassen, le poète des Marches arides, et G.-M. Rodrigue. Les articles de M. Nicolas Beauduin, particulièrement, m'incitent à rattacher Les Rubriques Nouvelles au point droit. M. Nicolas Beauduin qui est notre plus grand poète présent, publie encore une petite "gazette d'études critiques" dans laquelle il dessine, d'une  plume intéressante, des croquis d'auteurs divers. Il nous a donné un "Maurice Barrès". Nous attendons un "André Gide".

La Renaissance Contemporaine qui donnait récemment le beau poème dramatique de M. Paul Vérola Zara-Thustra publie, à chaque numéro, une très intelligente et très utile "Chronique poétique" de M. Robert Veyssié. Nous y lisons encore, la "Revue des Revues" de M. Gaston Sauvebois, des articles de M. Jean Thogorma, de M. Henri Allorge, de M. Jean Huré, et nous nous amusons fort du très spirituel "microcosme" de M. Georges Martin, qui caricature ingénieusement quelques écrivains notoires.

Les sommaires de La Revue du Temps Présent sont très unis. M. Ch.-F. Caillard, M. Albert de Bersaucourt, M. Ch. Chabault, y tiennent bienveillamment la chronique des livres. C'est à La Revue du Temps Présent que nous devons d'admirer des poètes jusque-là inconnus, François Mauriac, Dominique Combette, Noël Noüet.

Mais je lui reprocherai de prétendre avoir sa place "entre toutes les mains". Ainsi un nouveau grand quotidien se refuse à imprimer les mots d'"amant" et de "maîtresse" ! Tout cela, pour n'offenser, paraît-il, nulle pudeur. Mais quelle pudeur ? Veut-on parler des jeunes filles ? En ce cas, c'est voir des vierges là où il n'y en a que de demi. Sinon toutes du moins beaucoup. La jeune fille, par le mélange de savoir et d'ignorance, de jeunesse candide et d'expérience avertie, qui fait son âme, est la pire des femmes. Mais on ne la considère jamais exactement. On veut voir dans toutes ces aimables cousines dont notre jeune âge animait ses premières secrètes flammes.

Ceci n'est point pour critiquer La Revue du Temps Présent. Je reconnais bien volontiers que tel roman pudique comme les Amies de M. Louis Haugmard, comme aussi La jeunesse sociale de Jean Venables présente un très grand charme. Et je dirai combien de joie j'éprouve à lire les contes de M. Bernard Combette, qui nous narre des impressions vécues dans l'imprévu tragique des contrées lointaines. Je placerai ces contes, dans notre littérature exotique, tout à côté des contes de M. Pierre Mille. Et dans ma pensée je ne saurais faire à M. Bernard Combette de compliment qui fut meilleur.
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En marge du point droit et du point gauche, disais-je au début du présent article, il y a les écoles soi-disant libres. Mais j'ajouterai : le foyer brillant des revues mixtes.

En effet, à quel point rattacherais-je celles que je vais dire ?

Les Marges, naguère l'unique propriété de M. Eugène Montfort, rallient aujourd'hui Pierre Leguay, Guillaume Apollinaire, Jean Viollis, Marc Lafargue, Michel Puy, Louis Rouart. - Les Marches du Sud-Ouest aux destinées desquelles préside M. Olivier Bag, veulent faire œuvre de décentralisation. A son premier sommaire, paru ces temps-ci, nous lisons une Enquête sur M. Vielé-Griffin, pleine de très intéressantes réponses, des vers de M. André Lafon, le poète de La Maison Pauvre et de M. Francis Eon. Notons encore les diverses chroniques de M. Olivier Bag. - L'Art Libre également décentralisateur, nous donne des proses de M. Joseph Billet. - L'Effort nous présente des études de M. Jean Richard et de M. René Georgin. - Les Loups, sous la conduite du bon et beau poète de La Chanson du Bronze A. Belval-Delahaye, "hurlent" des vers sonores à la Muse fidèlement aimée. - Les Nouvelles de la République des Lettres sont pleines de l'esprit verveux, mordant, qu'y prodigue M. André Salmon, poète d'une originalité grande... Mais il est encore bien d'autres revues. A celles que je viens de citer, comme à celles que je ne nomme pas, faute de place, je consacrerai un deuxième article.
Mars 1911
GASTON PICARD.

dimanche 25 novembre 2012

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE N°7 - 1923

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE
N°7 (1923)
[Date de publication : 1923 - Couverture : Numéro, Date, Titre, Sous-titre, Illustration, Adresse - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Titre, Adresse, Présentation (voir documents ici), Abonnement - Page [1] : Sommaire - Page [2] : muette - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Remy de Gourmont : Journal inédit (1874-1880), journal [du 13 octobre 1877 au 29 septembre 1878 - bois dessinés et gravés par J.-E. Laboureur en tête et pied] (p. 3-13)
Remy de Gourmont : Des pas sur le sable, aphorismes [citation de Robinson Crusoé en épigraphe : "Je découvris sur le sable les marques d'un pied nu." - bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 14-16)

Remy de Gourmont : Lettre inédite à Laurent Tailhade, lettre [sans date - bois en tête dessiné et gravé par J.-E. Laboureur] (p. 17)

Legrand-Chabrier : Remy de Gourmont lu un 2 Août [bois dessiné et gravé par J.-E. Laboureur en tête d'article] (p. 18-20)

Charles-Théophile Féret : Pour Remy de Gourmont, poème récité par le poète Charles-Théophile Féret, devant le buste de Remy de Gourmont, à Coutances [daté "19 septembre 1922" - bois en tête de poème dessiné et gravé par J.-E. Laboureur] (p. 21-23)
*** : Les fêtes de Coutances ["Nous publierons dans le prochain numéro de l'Imprimerie Gourmontienne, un important fragment du beau discours de M. Marcel Coulon..." - bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 24-27)
***  : Quelques lettres et télégrammes [de Henri de Régnier, Joseph Bédier, Quinton, J.-H. Rosny aîné, André-Ferdinand Herold, André Fontainas, Natalie C. Barney, André Rouveyre, Paul Fort, Georges Matisse, Georges Bohn, Raoul Dufy, Ad. Van Bever, Charles-Henry Hirsch, Camille Mauclair, Eugène Montfort, Lucien Descaves, Georges Lecomte, Fernand Mazade, Mario Meunier, Jacques Morland, Lucie Delarue-Mardrus, Gabrielle Rèval, Fernand Fleuret, Paul-Napoléon Roinard, Guillot de Saix, Orthon Friesz, Émile Magne, Édouard Champion, Jean-Victor Pellerin, Jeanne Perdriel-Vaissière, Marie Dauguet, Édouard Dujardin, Legrand-Chabrier, Mariotte, Henry Chapront - bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 28-34)
Jules de Gaultier : Texte de l'allocution prononcée au banquet Remy de Gourmont, à Coutances, le 24 septembre 1922, discours [bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 35-38)

Jean Royère : Allocution au même banquet, discours [bois en tête dessiné et gravé par J.-E. Laboureur] (p. 39-40)

mercredi 14 novembre 2012

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE N°6 - 1922

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE
N°6 ([dernier trimestre] 1922)
[Date de publication : [dernier trimestre] 1922 - Couverture : Numéro, Date, Titre, Sous-titre, Illustration, Adresse - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Titre, Adresse, Présentation (voir documents ici), Abonnement - Page [1] : Sommaire - Page [2] : muette - Page [40] : en pied de bibliographie, précision ("Le prochain numéro de l'Imprimerie Gourmontienne sera consacré aux fêtes de Coutances, en l'honneur de Remy de Gourmont, où son buste, œuvre de Suzanne de Gourmont fut inauguré dans le Jardin Public de la "Petite Ville" le 24 Septembre 1922. / Nous reproduirons en frontispice de notre prochain fascicule l'héliogravure de ce buste.") - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Remy de Gourmont : Journal inédit (1874-1880), journal [du 31 décembre 1874 au 9 septembre 1878 - A suivre - bois dessinés et gravés par J.-E. Laboureur en tête et pied] (p. 3-11)
Jean de Gourmont : Souvenirs [bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 12-17)

Remy de Gourmont : Lettres inédites à Madame Andrée Béarn de Riquer, lettres [du 30 septembre 1908 au 10 août 1915 - bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 18-20)

G. Pagès : Notes sur Remy de Gourmont penseur [bois dessinés et gravés par J.-E. Laboureur en tête et pied d'article] (p. 21-30)

*** : Remy de Gourmont et la critique américaine (Au sujet de "Décadence and other Essays on the Culture of ideas", traduction de W.-A. Bradley), extraits de presse américaine [bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 31-33)
Pinkerton : Divagations sur certaines tendances du roman contemporain [bois en tête et pied dessinés et gravés par J.-E. Laboureur] (p. 34-39)
***  : Bibliographie [Remy de Gourmont : Le Puits de la Vérité.  "Mercure de France"... ;  vol. in-16. Société des Trente. Albert Messein... ; M. Antiphilos, Satyr, By Remy de Gourmont. Translated by John Howard With an Introduction by Jack Lewis. Lieberand Lewis. New York. // Vient de paraître : Bibliographie des oeuvres de Remy de Gourmont, par Jean de Gourmont et Robert del Donne. - Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire, mai-juin (à siuvre) ; Gabriel Brunet : Lettres à Sixtine. - Rythme et Synthèse, avril 1922 ; L'Imprimerie Gourmontienne. - La Revue mensuelle (Genève), mars 1922. ; Remy de Gourmont "auteur pour Enfants". - Journal de Rouen, 15 mai 1922 ; Émile Magne : Pages choisies de Remy de Gourmont. - Revue de la Quinzaine, Mercure de France, 15 juin 1922 ; Charles-Adolphe de Cantacuzène : Parenthèses paresseuses (Perrin)... ; Pas sur le sable, comprenant 435 aphorismes et pensées pris dans divers ouvrages de Remy de Gourmont. Traduit en japonais par Nico D. Horigoutchi. Edité à Tokio par la maison Tokio-Do, 1922.] (p. [40])

mercredi 7 novembre 2012

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE N°IV - AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE 1921

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE
N°IV (Août-Septembre-Octobre 1921)
[Date de publication : Août-septembre-octobre 1921 - Couverture : Date, Numéro, Titre, Sous-titre, Illustration, Adresse - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Titre, Adresse, Présentation (voir documents ici), Abonnement - Page [1] : Hors texte (photographie, appartenant à M. François Laya, de Remy de Gourmont et Antonio de La Gandara chez André Rouveyre en 1910) [voir "documents"] - Page [2] : muette - Page 3 : Sommaire [bois dessiné et gravé par André Rouveyre sous le sommaire] - Page [40] : muette - Pagination : 42 pages + en fin de numéro, Bulletin de souscription à la deuxième année de l'Imprimerie Gourmontienne ("Avec le n°5, commencera la seconde année de l'Imprimerie Gourmontienne. A chacun des bulletins de cette deuxième série qui continuera à publier des inédits de Remy de Gourmont et des études sur son œuvre - s'ajoutera, en supplément, quelques pages de critique d'actualité : études synthétiques sur la littérature, la poésie, la philosophie, la biologie, etc., telles que le Maître les eût aimées et inspirées lui-même. Nous espérons retrouver ici quelques-uns des collaborateurs de la Revue des Idées, comme MM. Quinton, Jules de Gaultier, G. Bohn, G. Matisse, O. Uzanne, ainsi que tous les jeunes écrivains qui sympathisent avec la philosophie gourmontienne. / Le montant de l'abonnement aux 4 numéros de cette deuxième série demeure le même que pour la première : / Un an : 20 fr. - Étranger : 30 fr. / Exemplaire sur Chine : 80 francs") ; avec, au recto, Bulletin de souscription pour Nouveau Portrait de Remy de Gourmont (dessin de Raoul Dufy, gravé sur cuivre par G. Gorvel) [voir "documents"]]
Sommaire
Remy de Gourmont : L'ombre d'une femme, comédie en I acte [A suivre - bois dessiné et gravé par André Rouveyre en pied] (p. 3-15)
Théodore Stanton : Remy de Gourmont avant la lettre [daté "Strasbourg, 6 mai 1921" - bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. 16-[19])

Pinkerton : A propos de "Litanies de la rose" [bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. 20-[25])

Georges Prévot : Remy de Gourmont poète [bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête et pied d'article] (p. 26-[35])

J. V. : A Karine et à feu Remy de Gourmont, dédicace ["En témoignage d'amour et de gratitude" - bois dessiné et gravé par André Rouveyre en pied de contribution] (p. [36])
***  : Bibliographie Gourmontienne [Vient de paraître : Remy de Gourmont : Lettres à Sixtine "Mercure de France"... ; Remy de Gourmont : Petits Crayons (Crès)... ; Remy de Gourmont : Le Pèlerin du Silence (Le Fantôme, le Château singulier, Le Livre des Litanies, Théâtre muet, Pages retrouvées)... ; Remy de Gourmont : Cuore vergine, romanzo tradotto da S. Carelli... - A consulter : Francis de Miomandre : Le Pavillon du Mandarin (Masques de jadis et de naguère : Remy de Gourmont... I vol. Émile Paul. ; Ezra Pound (traduit du texte anglais inédit par V. M. Llona) : Post-scriptum à une version anglaise de "La Physique de l'Amour"... ; Pinkerton : D'une forme parfaite de classicisme contemporain (Le Rappel et l’Ère nouvelle, 26 et 28 juillet, 2 août 1921) ; Emilio Servadio : Un grande negletto : Remy de Gourmont (Fiamma Verde, Milan, 30 juillet 1921) ; Ventura Garcia Calderon : La novela sentimental de Remy de Gourmont (La Nacion, Buenos-Ayres, 10 juillet 1921) ; Legrand-Chabrier : Méditations sur Remy de Gourmont (Le Gaulois, 19 octobre 1921) ; Legrand-Chabrier : Sur Remy de Gourmont (Le Monde Nouveau, novembre 1921) ; "Tous les écrivains doivent aimer les bibliophiles", écrivait un jour Remy de Gourmont. Et les bibliophiles sont aujourd'hui de plus en plus nombreux qui aiment Remy de Gourmont et se disputent ses œuvres, qu'il s'agisse de ses plaquettes de début, de présentation si originale et toutes à tirage limité, ou bien des grands papiers de ses autres œuvres qui ne furent tirés qu'à 7 exemplaires quelquefois, rarement à plus de 20. / Il a paru intéressant de relever ici les prix obtenus en vente publique par les ouvrages de Remy de Gourmont pour la période qui s'étend entre 1917 (réouverture de l'Hôtel Drouot) et 1920. / Les titres se rapportent à des éditions originales (ou à des réimpressions de luxe), sur papier ordinaire et brochés, à moins d'indications contraires ; les prix s'entendent frais non compris. / Pierre Tarvinc." ; ...] (p. 37-[42])
Documents
Remy de Gourmont & Antonio de La Gandara chez André Rouveyre
Bulletin de souscription pour le dessin de Raoul Dufy

mardi 6 novembre 2012

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE N°III - MAI-JUIN-JUILLET 1921

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE
N°III (Mai-Juin-Juillet 1921)
[Date de publication : Mai-juin-juillet 1921 - Couverture : Date, Numéro, Titre, Sous-titre, Illustration, Adresse - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Titre, Adresse, Présentation (voir documents ici), Abonnement - Page [1] : Sommaire [dessin inédit de Georges d'Espagnat pour "Les Saintes du Paradis" de Remy de Gourmont] - Page [40] : muette - Pagination : 40 pages]
Sommaire
Georges d'Espagnat : Dessin inédit pour "Simone" de Remy de Gourmont, dessin (p. [2])
Remy de Gourmont : Aphorismes, aphorismes [bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. 3-9)

Remy de Gourmont : Poésie inédite : Sur une Rose Blanche, poème [A Natalis - bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. 10-11)

Remy de Gourmont : Lettres à M. Émile Barbé, lettres [du 29 juillet 1887 au 5 mai 1892 - précédées d'une présentation non signée, probablement de Jean de Gourmont (p. 12-15) - bois dessiné et gravé par André Rouveyre en tête] (p. 12-27)

Edmond Barthelemy : Quelques souvenirs et notes sur Remy de Gourmont, souvenirs [bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête et pied de contribution] (p. 28-37)
***  : Bibliographie Gourmontienne [Vient de paraître : Colores, obras de Remy de Gourmont. Traducidas por Julio Gomez de la Serna (Biblioteca nueva, Madrid) ; (Paraîtront dans cette collection : Una Noche en Luxemburgo. El sueño de una Mujer. Historias Magicas. El Peregrino del Silencio. Merlette. Los Caballos de Diomedes. Sixtina. Todas estas obras del gran escritor francés apareceran en elegantes volumenes, a cuatro pesetas cada uno.) - Philosophic Nights in Paris. By Remy de Gourmont. Published by John W. Luce et C°. - La Tradition et autres choses, par Remy de Gourmont. Traduction de Nico D. Horigoutchi (Mitabungakn, mars 1921, Tokio) - A paraître chez Crès : Petits crayons. - A consulter : ... ; Dans son "Courrier littéraire" du "Don Quichotte" (7 avril 1921), le Proconsul (Louis de Gonzague Frick) écrit : "Remy de Gourmont, devant l'amour est une figure plus grande encore que devant n'importe quel autre spectacle, car loin de perdre sa science, il lui donne un tact, une suavité, une lumière, un rythme qui dépassent les proportions du livre. Nous avons ici plus qu'un écrivain admirable ; un homme qui conserve tous les sortilèges de l'art et les corrobore en y réfléchissant sa nature concrète." ; Du "Cri de Paris" (14 nov. 1920), au sujet de la renaissance de la typographie : "Le regretté Remy de Gourmont fut un des apôtres de cette renaissance. L'imprimeur Bernouard, dont il était l'ami, lui composa un jour pour lui seul, un poème de Mallarmé intitulé Soupir, tiré à un exemplaire unique qui est encore dans la bibliothèque du Maître." ; ...] (p. 38-39)
Document iconographique
Dessin inédit de Georges d'Espagnat (p. [2])

lundi 5 novembre 2012

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE N°II - FÉVRIER-MARS-AVRIL 1921

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE
N°II (Février-Mars-Avril 1921)
[Date de publication : Février-mars-avril 1921 - Couverture : Date, Numéro, Titre, Sous-titre, Illustration, Adresse - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Titre, Adresse, Présentation (voir documents ici), Abonnement - Page [1] : Sommaires des deux premiers numéros [bois dessiné et gravé par André Rouveyre en pied de page] - Page [38] : muette - Pagination : 38 pages]
Sommaire
André Rouveyre/Remy de Gourmont : Masque de sable sur champ d'or (inventé par Remy de Gourmont pour Mademoiselle Barney / André Rouveyre sculpt.), bois gravé (p. [2])
Remy de Gourmont : Deux lettres à Mlle Natalie Clifford-Barney, lettres [du Vendredi 27 janvier 1911 et du lundi 18 décembre 1911 - précédées d'un "Avertissement" par André Rouveyre (p. 3-5) - bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. 3-7)

Remy de Gourmont : Deux poésies inédites : Sur un portrait (p. 8) ; Roses d'octobre (p. 9), poèmes [bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. 8-9)

Remy de Gourmont : Bibliothèque de ma Poupée (Fragments) : Pensées de La Bruyère / Contre-pensées de Remy de Gourmont, aphorismes ["Des Femmes" (p. 10-15) ; "Du Cœur" (p. 15-16) - bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête et pied] (p. 10-16)

Octave Uzanne : Souvenirs, souvenirs [A suivre - bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête de contribution] (p. 17-35)
***  : Bibliographie Gourmontienne [Vient de paraître : La Patience de Griselidis, 1 vol. in-16, illustrations de P.-A. Moras... - Poésies inédites, 1 vol. in-4°. Typographie François Bernouard... - A paraître aux "Éditions de l'Imprimerie Gourmontienne" : Bibliothèque de ma Poupée. Pensées de La Bruyère : Du Cœur, de l'Esprit. Contre-Pensées de Remy de Gourmont ; Pensées inédites. - Chez divers Éditeurs : Lettres à Sixtine. "Mercure de France" ; Pages choisies de Remy de Gourmont, par Marcel Coulon. "Mercure de France" ; Le Latin Mystique, nouvelle édition. "Crès" ; Un Cœur virginal, avec des dessins de Raoul Dufy, "Crès" ; Le Songe d'une Femme, gravures sur cuivre, par Laboureur, "Camille Bloch" ; Les Chevaux de Diomède. "A la Connaissance" ; Les Oraisons Mauvaises, avec six bois en couleur, par Chapront, "A la Connaissance" ; Couleurs, "Émile Paul". - A consulter : André Rouveyre : Souvenirs de mon Commerce (Gourmont, Apollinaire, Moréas, Soury), avec douze bois originaux de l'auteur. 1 vol. in-16. Crès ; Anthologie critique des Poètes normands de 1900 à 1920. Poèmes choisis, introduction, notices et analyses, par Charles-Théophile Féret. 1 vol. in-8. Garnier. Ce volume contient une lettre inédite de Remy de Gourmont à Ch.-Th. Féret sur le poète normand Paul Blier... ; Remy de Gourmont, par Richard Aldington (Anglo-French Review, Londres, octobre 1919) ; Chronique littéraire, par Marc Testis (La République de l'Oise, Beauvais, 21 décembre 1920) ; Illustration musicale d'un Poème de Remy de Gourmont. Musique d'Emile Wilmars. Illustrations de Jean Vanderborght. Poème : "Mais un désir me ramène au jardin...". (Au jardin de l'Inutile, Paris, 1920)] (p. 36-37)
Document iconographique
Masque de sable sur champ d'or (p. [2])

dimanche 4 novembre 2012

IMPRIMERIE GOURMONTIENNE N°1 - NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1920 - JANVIER 1921

[Titre : IMPRIMERIE GOURMONTIENNE - Sous-titre : Bulletin trimestriel consacré à Remy de Gourmont et rédigé par ses amis - Dates de publication : Novembre-décembre 1920/Janvier 1921 (n°1) à 1925 (n°10) - Périodicité : trimestrielle puis irrégulière à partir du n°6 (1922) - Lieu de publication : Paris - Format : 140 x 225 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture beige puis verte (à partir du n°2) - Pagination :  variable entre 38 et 42 pages ; premier numéro non paginé - Abonnements : 4 fascicules sur vergé = 20 francs ; 20 exemplaires sur Chine = 80 fr. l'ab[onnement]. - Directeur : Jean de Gourmont - Collaborateurs (source : Les amateurs de Remy de Gourmont) : Aubanel, Edmond Barthelemy, Georges Bohn, Marcel Coulon, Raoul Dufy, Louis Dumur, Charles-Théophile Féret, Paul Fort, Jules de Gaultier, Jean de Gourmont, Remy de Gourmont, Suzanne de Gourmont, Claude Hariel, Georges Lalou, Georges Lecomte, Legrand-Chabrier, P. C. Lepage, Émile Magne, Édouard Martinet, Georges Matisse, Eugène Morel, G. Pagès, Pinkerton, Georges Prevost, Rachilde, Léon Riotor, André Rouveyre, Jean Royère, B. Sanin-Cano, Maurice Souriau, Théodore Stanton, Octave Uzanne, Paul Voivenel - Illustrateurs : Henry Chapront, Raoul Dufy, Georges d'Espagnat, Jean de Gourmont, Suzanne de Gourmont, Jean-Émile Laboureur, Joseph Quesnel, André Rouveyre, Pierre-Eugène Vibert - Adresse (direction) : 71, Rue des Saints-Pères, Paris - Imprimé sur les presses de François Bernouard (71, rue des Saints-Pères, Paris)]
IMPRIMERIE GOURMONTIENNE
N°I (Novembre-Décembre 1920 - Janvier 1921)
[Date de publication : Novembre-décembre 1920 - janvier 1921 - Couverture : Numéro, Date, Titre, Sous-titre, Illustration, Adresse - 2e et 3e de couverture : muettes - 4e de couverture : Titre, Adresse, Présentation (voir ci-dessous), Abonnement - Pagination : 40 pages (numéro non paginé) avec trois hors texte]
Sommaire
*** : [Portrait photographique de Remy de Gourmont], photographie (hors texte)
Remy de Gourmont : Carnets intimes (Lettres à Sixtine), lettres [du Samedi 21 Mai 1887 au Dimanche 11 Septembre 1887 - en bas de p. [8] : "Fragments d'un volume inédit : "Lettres à Sixtine" à paraître au Mercure de France" -  bois en tête et pied dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. [1]-[8])

Rachilde : Le Signe [bois en tête et pied d'article dessinés et gravés par André Rouveyre] (p. [9]-[11])

Paul Fort : Rémy de Gourmont, poème [bois dessiné et gravé par André Rouveyre en pied de poème] (p. [11])

André Rouveyre : Retour à Rémy de Gourmont (Fragments du chapitre II), souvenirs [datés "Été 1909" - note en bas de p. [21] : "Fragments d'un volume inédit : "Souvenirs de mon Commerce. (Gourmont-Apollinaire-Moréas-Soury)" à paraître chez Crès" - bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête et pied d'article - bois dessiné et gravé par André Rouveyre en hors texte entre les p. [16] et [17]] (p. [12]-[21])

Jules de Gaultier : Rémy de Gourmont et la mélancolie normande [précédé de 4 lettres de Remy de Gourmont à Jules de Gaultier datées "21 Août [1914]", "11 Octobre 1914", "18 Juin 1915", "21 Juin 1915" - bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête et pied d'article - bois dessiné et gravé par Henry Chapront en hors texte entre les p. [32] et [33]] (p. [22]-[38])
***  : Bibliographie Gourmontienne [Le Livret de l'Ymagier, 1 vol. in-16, bois dessinés et gravés par Daragnès, tiré à 1.000 exemplaires... - (A paraître aux éditions du Sagittaire : Griselidis, légende illustrée par Moras) - Les Litanies de la rose, ouvrage illustré et décoré par André Domin... - Huit Aphorismes, volume pet. in-4° tiré à 50 exemplaires... - Dans le Dial de septembre et octobre (New-York) a commencé à paraître une traduction de Pensées inédites. - Dans le cinquième fascicule, 20 août 1920, du Goût du Jour, douze Pensées inédites. - A consulter... - Le bois de Henry Chapront, est un tirage en noir du premier état d'une des planches en couleur pour le frontispice des "Oraisons Mauvaises" de Rémy de Gourmont. A paraître aux éditions de l'Imprimerie Gourmontienne. - Le portrait de Rémy de Gourmont, reproduit en tête du bulletin, est en vente aux bureaux de l'Imprimerie Gourmontienne au prix de 5 francs. - bois dessinés et gravés par André Rouveyre en tête et pied de bibliographie] (p. [39]-[40])
Documents
"[Présentation]"
Quelques amis de Remy de Gourmont, parmi lesquels Henri de Régnier, Rachilde, Alfred Vallette, André Rouveyre, Louis Dumur, René Quinton, Jules de Gaultier, Octave Uzanne, Paul Fort, Marcel Coulon, le Dr Paul Voivenel, Francis de Miomandre, François Bernouard, Charles Regismanset, Natalie C. Barney, Duchesse de Clermont-Tonnerre, Hélène Dufau, H. de Groux, P.-N. Roinard, Edouard Champion, Lucien Corpechot, Georges Crès, Gustave-Louis Tautain, Charles Verrier, Edmond Barthelemy, Ad. van Bever, Paul Léautaud, Ch. Th. Féret, A. F. Hérold, Legrand-Chabrier, André Billy, Jean Lefranc, Henri de Gourmont et Jean de Gourmont, se sont groupés pour publier l'Imprimerie Gourmontienne, bulletin trimestriel consacré à Remy de Gourmont et rédigé par ses amis.

Le but de cette revue sera de recueillir la correspondance du maître, de publier les inédits qu'il a laissés, les souvenirs de ceux qui l'ont connu, des études sur son œuvre et une bibliographie complète.

On prie déjà les écrivains, ceux qui sont de sa génération, ainsi que les jeunes littérateurs qu'il aimait, d'envoyer quelques pages d'impressions ou de souvenirs.

On demande aussi à ceux qui possèderaient des lettres intéressantes de Remy de Gourmont de vouloir bien les communiquer ou en envoyer une copie à M. le Directeur de l'Imprimerie Gourmontienne, 71, rue des Saints-Pères (6e) Fleurus 18-13.
Documents iconographiques
Portrait photographique de Remy de Gourmont
"Nous deux chez lui", bois d'André Rouveyre (hors texte)

samedi 3 novembre 2012

DOCUMENT : LETTRE DE CHARLES CALLET A FRANCIS EON (16 JUIN 1906)

J'interromps aujourd'hui un assez long silence pour inaugurer une nouvelle rubrique qui, je l'espère, fera pardonner mon absence auprès des fidèles de ce blog, visiteurs assidus auxquels va ma gratitude, et qu'on trouvera, je l'espère aussi, digne d'intérêt. L'existence des petites revues est faite, bien sûr, des publications régulières ou irrégulières des livraisons qui finissent par constituer des collections où palpite un peu de la vie littéraire d'une époque ; mais elle est faite également d'hommes soucieux de défendre leur idée de la poésie et de la littérature, soucieux, peut-être aussi, de se faire un nom et une place. Sous le sobre libellé de "Documents", je publierai des textes inédits, des lettres, des photographies, etc., documents de première main où se liront les naissances, évolutions, difficultés, et autres agonies de petites revues ; où apparaîtra, en quelque sorte, le rideau s'ouvrant sur les coulisses, la vie cachée des petites revues.
J'inaugure cet ensemble de "Documents" avec une lettre de Charles Callet à Francis Eon, deux de ces hommes que l'histoire littéraire a quelque peu oubliés mais qui furent des animateurs de la petite République des Lettres et qui, hommes de revues, furent, pour le sujet qui nous réunit ici, rien moins que des protagonistes. Charles Callet, fils de l'écrivain, Auguste Callet, que la renaissance de l'Empire obligea à l'exil, n'est pas tout à fait un inconnu puisqu'il dirigea, avec quelques amis (Francis Carco, Léon Deubel, Roger Frêne, Louis Mandin, Louis Pergaud, Michel Puy, etc.), L'Île Sonnante dont nous avons déjà décrit plusieurs numéros. Il avait auparavant créé et dirigé La Nouvelle Athènes qui vécut le temps de quatre livraisons de novembre 1906 à mars-avril 1907, au sommaire desquels on retrouve la plupart de ceux qui participèrent au comité de rédaction de L'Île Sonnante. Il collabora aussi à l'Isis (mars 1908-juillet 1910) d'Ary René D'Yvermont, aux Rubriques Nouvelles de Nicolas Beauduin, aux Guêpes de Jean-Marc Bernard, et à d'autres périodiques, comme cette Revue Franco-Italienne dont il est question dans la lettre et sur laquelle je n'ai recueilli à ce jour que peu d'informations. Poète, conteur et critique, son art s'imprègne de classicisme et de références à l'Antiquité, mais conserve de la génération précédente le goût du symbole. Francis Eon (1879-1949) appartient à la même génération qui succéda au Symbolisme et se nourrit des rebellions naturistes et romanes. S'il est une des figures du Divan d'Henri Martineau, il publia des poèmes et des critiques dans de nombreuses autres revues. Citons, en vrac : Les Guêpes, l'Île Sonnante, le Beffroi, Poésie, la Phalange, la NRF, Les Lettres, la Revue du Bas-Poitou, le Mercure de France, Normandy-Revue, etc. Sa poésie est traditionaliste et doucement sentimentale. La lettre reproduite ci-dessous a été jointe par son destinataire à un exemplaire des Contes Anciens (Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1904) de Callet.
Paris, 16 juin 1906.
49 rue Madame.
Monsieur,
Je vous adresse un numéro de la revue Franco-Italienne, voici dans quel but : Un comité d'écrivains - Ary René d'Yvermont, le poète Deubel, le poète Mandin, Libert, quelques autres personnalités - a demandé au directeur de cette revue et obtenu le droit de rédiger complètement la partie française à laquelle une grande place sera réservée. Nous désirions fonder une nouvelle revue littéraire, nous avons jugé plus sage de rénover un périodique déjà existant et de gros tirage (5000). Le Comité devra, pendant un an, verser au directeur une mensualité pour le dédommager de frais supplémentaires, (la revue plus compacte, douze numéros au lieu de dix), la quotité de chaque membre est fixée à 10 fr. par mois. Voulez-vous, Monsieur, faire partie de notre groupe ? Le signataire de cette lettre sait, - peut-être le savez-vous aussi - quelles difficultés on rencontre pour appeler l'attention sur ses œuvres quelques estimables qu'elles soient. Nous apprécions votre talent, nous vous offrons une facilité pour le mettre en lumière. La revue transformée paraîtra en Sept., et elle ne tardera pas, c'est notre conviction à conquérir un rang enviable. La mensualité de dix fr. n'est pas un tarif absolu. Certains membres du Comité, riches surtout de talent, se sont engagés pour une somme moindre. Ils fixent eux-mêmes l'importance du sacrifice qu'ils peuvent faire à leurs rêves, à leur avenir littéraire. Je vous dis ceci, Monsieur, pour vous montrer en quelle estime nous vous tenons.

En attendant une réponse, Monsieur, je vous prie d'agréer l'expression de mes meilleurs sentiments.
Ch. Callet
Deubel m'a formellement autorisé à me recommander de lui auprès de vous.

mercredi 25 juillet 2012

L'ILE SONNANTE N° 19 - OCTOBRE 1911

L'ILE SONNANTE
N° 19 (Octobre 1911)
[Date de publication : Octobre 1911 - Couverture : Série (2e), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité ("Paraissant tous les deux mois"), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Adresse, Rédaction ("Le Mardi de 5 heures et demie à 7 heures et demie (sauf du 1er Mai au 1er Octobre)"), Comité de Rédaction, Mentions ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", "Les manuscrits peuvent aussi être déposés chez MM. Charles Callet, 23, rue de Vaugirard, Paris, 6e (le samedi soir de 9 à 11 h.), Édouard Gazanion, 67, rue Caulaincourt, Paris, 18e (le mercredi de 5 à 7 h.), et Louis Pergaud, 3, rue Marguerin, Paris, 14e (les 2 premiers mercredis du mois, de 9 à 11 h. s.)", "Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles", "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits.", "Les 10 numéros de la 2me série de L'Ile Sonnante paraîtront aux dates suivantes : 1er novembre et 1er décembre 1910, 1er janvier, 1er février, 1er mars, 1er avril, 1er mai, 1er juin, 1er juillet, 1er octobre et 1er décembre 1911"), Abonnement, Abonnement d'essai (3 numéros : 1 franc) - 3e de couverture : Titre, Adresse, "Publie chaque année environ 300 pages in-8", Extrait des sommaires des deux premières séries, Publicités pour la "Galerie Marseille et Vildrac" et Le Courrier de la Presse - 4e de couverture : Service des Revues (Alceste ; L'Amitié de France ; L'Art décoratif ; L'Art libre ; Le Beffroi ; Les Cahiers du Centre ; La Chronique des Lettres françaises ; Le Chroniqueur de Paris ; Le Divan ; Les Droits de l'Homme ; L'Effort ; Les Facettes ; Le Feu ; Les Feuillets ; Le Florilège ; La Forge ; Les Guêpes ; L'Heure qui sonne ; Les Hommes du Jour ;  Les Loups ; Les Marches de l'Est ; Les Marches du Sud-Ouest ; Les Marges ; Nouvelles de la République des Lettres ; La Nouvelle Revue Française ; L'Occident ; Pan ; Le Penseur ; La Phalange ; Poesia ; Poésie ; Propos ; La Renaissance Contemporaine ; La Revue septentrionale ; La Revue du Traditionnisme ; Le Rythme ; Les Rubriques Nouvelles ; Le Spectateur ; Les Tablettes ; Le Thyrse ; Vers et Prose ; La Vogue Française) - Pagination : 48 pages]
Sommaire
Georges Tournefeuille : Aquarelles Pathétiques, poème (p. [273]-276)
Michel Puy : La Crise du Français et l'Enseignement secondaire ["Ces pages sont extraites de Montrevel-Satan, 2eme cahier de l'Epopée camisarde, sous presse" - Mémoires d'un Camisard restitués] (p. [277]-287)

Tristan Derême : Petit Poème, poème (p. [288]-289)

E. Viala : Histoire de plein air, conte [daté "25 mai"] (p. [290]-293)

Jean Bruant : A ses Mânes, poème (p. [294]-296)

Charles Callet : Visions païennes (Extrait de Sigalion le conteur), récit (p. [297]-302)
Marcel Martinet : Offrande, poème (p. [303])
Pol Simonnet : Poèmes : Rue Provinciale (p. [304]-305) ; Minuit sur le Mail (p. 306), poèmes [datés "Septembre 1910"] (p. [304]-306)
CHRONIQUES
Louis Pergaud  : Les Romans [Isabelle, par André Gide - p. 308-309 ; La Mère et l'Enfant, par Ch.-Louis Philippe (La Nouvelle Revue Française) ; Dans le Peuple, par Maxime Gorki, traduit par Serge Perky (Juven) ; L'Offrande au Mystère, par Pierre Fons (Sansot) - p. 309 ; Une Commande de l’État, par Vernay-Ramondi (Sansot) ; Une Âme Laïque, par André Marceron (Sansot) - p. 309-310 ; Odile, par Prosper Dor (Sansot) ; Les Amants raisonnables, par Talasan Giafféri (Sansot) ; Une Mort, par Valentine de Saint-Point (E. Figuière) ; Mort de quelqu'un, par Jules Romains (E. Figuière) - p. 310 ; La Rencontre dans le carrefour, par P.-J. Jouve (E. Figuière) - p. 311 ; L'Aube sur le village, par Louis Dumont (E. Figuière) - p. 310-311 ; Le Couple, par Aurel (E. Figuière) ; Les Charbons du Foyer, par Philéas Lebesgue (La Phalange) ; Ya Ya ou le Roman d'un jeune homme pur, par Léon-Marie Thylienne (Société belge d'éditions) ; Parfieu et Martin, par Charles-Henri Hirsch (Fasquelle) ; La boîte à musique, par Helbé (Sansot) ; C'est la Vie, par Paul Labat (Sansot) - p. 311 ; La politique de Saint-Gengoult, par Gabriel Maurière (Juven) - p. 312 ; Le Napoléon, par Alfred Bock, traduit de l'allemand par Raymond Darsiles (Les Cahiers du Centre) - p. 311-312 ; Plumes d'oie et plumes d'aigle, par Robert Scheffer (Ed. de Pan) ; Les Moutons noirs, par B. Reynold, 3 actes en prose (E. Figuière) ; Le Fils du silence, par Han Ryner (E. Figuière) ; Les expériences d'Asthénéïa au jardin de la connaissance (Gastein Serge) ; Nouvel essai sur l'intensisme en poésie, par Ch. de Saint-Cyr (M. Rivière) - p. 312] (p. [307]-312)

Michel Puy : Littérature [Nouveaux Prétextes (Mercure de France), par André Gide - p. [313]-314 ; En flânant de Messine à Cadix (Fayard), par Eugène Montfort - p. 314 ; Les Visages de l’Égypte, par Joseph Billiet - p. 314-315 ; Metchnikoff, philosophe (Falque), par Fernand Divoire - p. 315] (p. [313]-315)
Louis Mandin : Revues et Journaux [De toutes les revues lues par un public nombreux, il n'en est guère qu'une, le Mercure, qui soit ouverte à toutes les formes du talent contemporain. Trois publications se maintiennent en tête des jeunes revues : la Nouvelle Revue française, la Phalange et les Marges. La Nouvelle Revue française donne beaucoup de place à la critique... ; Dans les Marges, le Gouffre, conte de Valère Bernard, des poèmes charmants de Julien Ochsé, et d'excellents articles critiques... ; C'est par les Marges qu'Eugène Montfort a lancé cette question du latin qui fait maintenant tant de bruit, et sur laquelle la Phalange a ouvert une enquête dont nous parlerons. ; Le Feu, sous la direction d’Émile Sicard, que secondent à Paris Gazanion et Carco, est toujours la première des revues de province. ; La Renaissance contemporaine vient de terminer son enquête sur la situation des jeunes écrivains... ; Les Rubriques nouvelles, mensuelles, et les Droits du Peuple, hebdomadaires, mènent une vigoureuse campagne pour une régénération littéraire. Nicolas Beauduin y prodigue son inlassable fécondité ; Les Marches du Sud-Ouest se distinguent par le luxe de leur typographie et par leur large indépendance, qui n'a rien d'un éclectisme sans caractère. Toutes nos félicitations à Olivier Bag, fondateur et directeur de cette revue. ; Compliments aussi à Léon Vérane pour Les Facettes, qui font briller la jeune poésie à Toulon. ; Les Tablettes, qui ont consacré leur numéro de mai à Francis Jammes, donnent, dans celui de juillet, des vers puissants d'Albert Fleury, des fragments tirés d'un roman de Georges Polti, un récit de Louis Estève, etc. ; Le Spectateur est une revue très sérieuse, mais non ennuyeuse, et elle est bien écrite. ; La Revue du Temps présent a aussi beaucoup de tenue. Elle soutient un idéalisme un peu académique... ; Au Divan, les noms sympathiques de Martineau, Thaly, Eon ; A l'Amitié de France, Paul Claudel ; aux Propos, Louis Merlet, qui y parle du Rhin en poète évocateur. ; Dans le Penseur, M. Thiaudière écrit : "La grande masse se soucie de la poésie autant qu'un poisson d'une pomme, pour parler comme Musset."... ; Dans Les Guêpes, de St-Tartarin d'Albon, Jean-Marc, enfant terrible, raconte à sa nourrice qu'il fait peur aux hommes, et qu'il n'a qu'à faire irruption dans un café pour mettre les consommateurs en fuite. Jean-Marc est content, et sa nounou aussi : il la fait rire. ; Voici des revues naissantes : La Vie française, qui annonce la collaboration de MM. Larguier, Fauchois, Salmon, Gregh, etc. ; la Revue Indépendante, qui publie des vers de Léon Deubel et Paul Castiaux, des articles critiques d'Alexandre Mercereau. ; Et voici des revues belges, le Florilège, d'Anvers, Joyeuse, de Namur, le Farfadet, de Verviers ; une revue suisse, les Feuillets. ; Nous constatons avec plaisir que, depuis quelque temps, la grande presse accorde un peu plus d'attention qu'autrefois à la littérature. L'Intransigeant avec les Treize (pour combien d'unités Divoire compte-t-il dans ce chiffre ?), Paris-Journal, avec Charles Morice et Le Cardonnel, l'Action et le Siècle, avec Albert Saint-Paul et Souchon, ont donné l'exemple. Le Journal s'est mis - ou remis - à rendre compte des livres et des revues, et enfin le Temps, immobile pendant tant d'années, a fait un bon pas en avant, en accueillant des écrivains tels que Remy de Gourmont. Je trouve de celui-ci, dans le numéro du 3 juillet, un excellent article sur Paul Fort. M. de Gourmont y définit Vers et Prose un "admirable recueil anthologique, qui rassemble ce qu'il y a de plus éclatant dans la littérature contemporaine." ; Memento : Les Hommes du Jour, avec un bel article de Louis Nazzi sur le dessinateur Poulbot. - Le Thyrse. - Le Chroniqueur de Paris. - La Monarchie française. - Arthénice. - La Revue artistique. - Revue du Traditionnisme. - La Revue septentrionale. ; Que devient Poésia ? Le Futurisme a remporté un succès éclatant : on a supprimé la Joconde.] (p. 315-318)
R[oger]. F[rène]. : Notes [Variations du goût littéraire]  (p. 318-320)