N° 16 (Juillet 1936)
[Date de publication : Juillet 1936 - Couverture : Imprimée en noir et rouge sur papier gris (Titre [en rouge], Date, Numéro, Adresse) - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Prix - Page [1] : Page de titre (Titre, Sous-Titre, Directeur, Comité de Rédaction, Secrétaire de Rédaction, Sommaire) - Page [2] : Abonnement, Prix du numéro, Dépôt - Page [3] : En-Tête (Date, Numéro) - Page [10] : muette - Page [51] : Editions des Cahiers "Jeux" (parus : / L'ASILE DE NUIT par Henri Ducorbier (épuisé) / "RIENS" par J. Lamuz / SUR MON TERROIR par Raoul Dubois (épuisé) / chaque plaquette : 5 francs / LES YEUX CLAIRS par Paul-Marie Fontaine / sur alfa : huit francs / sur vélin pur fil Lafuma : seize francs) - Page [32] : Encarts publicitaires pour "L'Argus de la Presse" et "L'Information rapide de la presse", Directeur-Gérant, Imprimeur - Pagination : 52 pages]
Sommaire
ASPECTS DE GIDE
Georges Ardiot : Question, enquête (p. [3]-[8])
J.-C. Rousseau : [André Gide], linogravure (p. [9])
RÉPONSES
Jacques Béchot : Un lettré courageux, essai (p. [11]-[12])
Pierre Chartier : Hommage à André Gide Magicien de notre joie, prose lyrique (p. [13]-[15])
Pierre Deudon : Le Communiste, essai (p. [16]-[19])
Henri Ducorbier : L'"Enfant Prodigue", essai [daté "Hôpital de St-Germain, le 26 Mars 1936."] (p. [20]-[24])
Georges Hyvernaud : Gide [daté "28 Mai 1936"] (p. [25]-[27])
J[eanne]. Lamuz : L'"Invitation au Voyage", essai (p. [28]-[29])
G. Paul-Henri : L'Initiateur d'Humanité, essai [en épigraphe : "Ne souhaite pas, Nathanaël, trouver Dieu ailleurs que partout."] (p. [30]-[33])
Maurice Peyssou : De l'individuel au social, essai (p. [34]-[38])
Daniel Wallard : "Monsieur Gide", souvenirs (p. [39]-[45])
Youssef Khalil : Beaux-Arts [Je n'essaierai pas de décrire ici toutes les toiles de Le Sidaner réunies pour la joie de nos yeux à la Galerie Knoedler... - (p. [46]-[47]) ; A la Galerie J. Allard, les aquarelles de L. Simon sont fraîches, et simples de facture... - (p. [47]) ; La Galerie Charpentier nous donne plusieurs expositions. Riches sépias de Maurice Lambert... ; Chez M. Bernaldo de Quiros, l'influence d'Henri Martin se fait sentir... ; Citons dans "Terres d'Espagne" d'Anie de Courlon, dont l'ensemble est un peu froid, l'Ermitage de San Segundo... ; Des peintures et dessins de J. Wrangel, Etretat dans la brume, et la Forêt de Compiègne sont très sensibles. ; Mais Madame Frémont aurait dû garder pour ses intimes l'exposition de ses œuvres aux couleurs forcées, trop sombres et chaotiques. - (p. [48]) ; A la galerie Rotgé, nous trouvons un paysage de Venise genre enluminure ancienne d'André Lhote. Un beau paysage gris aux arbres ocrés de Planson. Une église de M. Luka. Des toits de Paris de Lelong. De belles fleurs à l'aquarelle de Jastrzembski. - (p. [48]-[49]) ; Mais pour vous réjouir allez voir Les erreurs monumentales de Paris à la Galerie des Beaux-Arts. Tous les navets encombrant notre capitale y sont représentés. - (p. [49])], comptes rendus (p. [46]-[49])
G[eorges]. A[rdiot]. : Echanges [L'Action Intellectuelle, Anthologie, El Argentino, L'Avant-Poste, Le Bon Plaisir, La Bouteille à la Mer, Le Brûlot, C.A.I., Corymbe, Cumul, Le dernier carré, Le Drapeau bleu, Essai, Eurydice, Le Fédéraliste, Les Feux de Paris, Les Humbles, La Hune, Iris, Le Lien, Les Marges, La Nouvelle Revue Critique, La Phalange, Poursuite, La Proue, Reflets, Tribune 1936 - "Le prochain cahier (n° 17) paraîtra début d'octobre."] (p. [50])
Document iconographique
"Linogravure"
[André Gide], linogravure de J.-C. Rousseau |
Document
"Question"
"Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger". Je transcris cet adage parce que je veux le faire suivre de cet autre parallèle, que j'établis moi-même : "Il faut penser pour vivre et non pas vivre pour penser."
Ceux pour lesquels le fait de vivre remplit toute l'existence, c'est-à-dire, ceux qui sont surtout attentifs à ne rien détruire et à ne rien déformer de leurs aspirations d'homme, et pour lesquels les poussées instinctives et obscures sont soigneusement laissées en avant-garde pour ne réclamer à la raison qu'un ordonnancement, ceux-là, lorsqu'ils s'approchent des systèmes, des écrivains, des théoriciens, ne mettent pas tout ce qu'ils rencontrent en fiches pour le cataloguer soigneusement, le collectionner, voire même constituer des réserves. Ce qu'il leur reste de la fréquentation d'une oeuvre ou d'un auteur est semblable à ce qu'il reste dans la main d'une poignée d'eau mêlée de sable : très peu. Mais ce "très peu" se soude à leur être, s'intègre dans leur chair, leur devient nourriture.
A propos d'André GIDE, j'ai voulu tenter cette expérience : savoir ce qui, de lui, adhère fortement chez d'autres.
J'ai donc envoyé la lettre qui suit à un certain nombre de personnes.
J'ai l'intention de consacrer un des tout prochains cahiers "JEUX" à André GIDE.
Il ne s'agit pas de faire un panégyrique ni son contraire, encore moins de préparer un dosage bien équilibré d'opinions et de jugements pour plaire au plus grand nombre.
Non ! Je voudrais obtenir un document indiquant ce qu'à une certaine époque (en l'occurrence 1936), certaines personnes, de celles que je puis atteindre dans mon entourage, portaient en elles concernant André GIDE.
Il ne s'agit pas, non plus, de relire André GIDE et de faire une étude sur lui ou son oeuvre. Tant pis si vos lectures sont déjà un peu lointaines, ou ont été trop hâtivement faites, voire même, ce que j'ai du mal à supposer, nulles.
Non ! Je vous pose la question comme si je vous rencontrais dans la rue et que vous dussiez y répondre tout en marchant auprès de moi.
Qu'est pour vous André GIDE ?
c'est-à-dire :
Quels sentiments fait naître en vous son attitude actuelle ?
Quel homme représente-t-il pour vous ?
Quelle puissance lui attribuez-vous ?
Quelle place lui conférez-vous comme écrivain ?
Quelle influence a-t-il sur vous ?
En un mot, quand on vous dit : "André GIDE", quelles réactions se produisent en vous ?
Selon votre tempérament, votre formation, vos goûts, vos lectures, c'est sur l'un ou l'autre des aspects de la question, ou sur plusieurs, à votre choix, que vous vous étendrez surtout.
Faites donc ainsi, spontanément, en une, deux, trois ou quatre pages (l’exiguïté des cahiers m'oblige à vous demander de condenser). Comme il s'agit, en réalité, d'écrire et non de parler, il va de soi que votre opinion pourra s'exprimer en vers.
Il est bien entendu que toute liberté est laissée à chacun dans les limites où l'art et le bon goût s'unissent à la sincérité du sentiment et à la vigueur de l'expression.
Je compte sur votre opinion et ce que vous m'en transcrirez. Vous ne voudrez pas, j'espère, me décevoir, car vous comprendrez que le but de cette étude peut contribuer à l'éclosion de riches développements ultérieurs, et chez vous, et chez les autres.
Merci au nom des cahiers "JEUX".
Et veuillez agréer mes meilleurs sentiments de sympathique attention.
Le Directeur des cahiers "JEUX",
GEORGES ARDIOT.
Je n'ai pas reçu autant de réponses que je l'eusse souhaité. Néanmoins, comme je me suis adressé à des personnes de milieux et d'opinions différentes, j'ai pu constituer un ensemble aux parties suffisamment différenciées pour présenter un certain intérêt.
J'ai fait suivre les réponses par ordre alphabétique de nom d'auteur, afin d'éviter toute complication de préséance, dont, pour moi-même, j'aime assez à ne pas me soucier ici, et aussi, et surtout afin d'éviter tout soupçon d'une interprétation des réponses, de ma part, par la place que je leur aurais donnée.
Je dois à la vérité de dire que j'ai laissé une réponse de côté : c'est celle de quelqu'un qui écrit et qui m'a répondu n'avoir jamais lu Gide. J'en ai été étonné. Mais j'ai été vraiment attristé de l'entendre ensuite porter un jugement sur un auteur qu'il ne connaît pas, en avouant n'avoir lu que des études sur lui. Oublier à ce point l'eau pure des sources !
G. A.
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