Lorsque je présentai cette rubrique des "Documents", je promis en plus des lettres inédites, des photographies, les unes et les autres issues de ma collection. Sans doute était-il temps, après avoir mis en ligne huit lettres, de livrer aux visiteurs du blog un visage. Car, si les protagonistes de ces lieux sont essentiellement les petites revues, il ne faut pas oublier les femmes et les hommes qui surent les animer. Il m'a semblé légitime, alors, de commencer cette galerie de portraits, par l'un de ceux dont le rôle, non négligeable, dans la petite République des Lettres, se joua, avant même que dans ses livres, à la tête de revues. Jean Royère, puisque c'est de lui qu'il s'agit, ne cessa presque jamais d'en diriger. A 34 ans, il ressuscita d'abord les Écrits pour l'Art de René Ghil ; ce fut un galop d'essai. La nouvelle série s'arrêta en février 1906, avec son douzième numéro. Mais, quelques semaines plus tard, Royère lançait La Phalange, qui devait vivre neuf ans et s'affirmer comme l'une des principales revues littéraires de l'avant-guerre, aux côtés du Mercure de France puis de la Nouvelle Revue Française. Après le conflit, il y eut Plume au Vent, qu'il dirigea avec Charles Tillac et André Mora, puis, en 1926, Le Manuscrit Autographe qui devait s'éteindre en 1933. Enfin, Royère fera revivre, avec l'aide d'Armand Godoy, sa Phalange (1935-1939), où se mêleront littérature et politique. Après guerre, bien que gardant des amis fidèles, il entrera progressivement dans l'oubli.
JEAN ROYÈRE
(1871-1956)
AU TEMPS DU MANUSCRIT AUTOGRAPHE
PARIS, 9 Décembre 1931. Monsieur Jean Royère à
qui a été attribué hier le prix Lasserre de littérature.
Comme le laisse deviner la légende, il s'agit d'une photographie de presse, réalisée à l'occasion de l'attribution du Prix Lasserre de Littérature pour 1931 à Jean Royère, prix s'élevant à la somme non négligeable de 10.000 francs. Le cliché a été réalisé par l'agence Rol.
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