Alexandre Chignac :
Les Revues [Renaissance classique ou renaissance révolutionnaire ? Jean Richard, dans
l'Effort, nous propose un Art de Révolution sociale. "Je ne cache pas que le mot m'effraie, écrit Sauvebois, dans
les Droits de l'Homme... ; Et Thogorma répond aussi à cette question dans
les Entretiens Idéalistes en écrivant, à la fin de son article "les Barbares contre Racine" : "La paix sociale par l'éducation esthétique des hommes, la réconciliation des classes dans l'aristocratie des idées et des sentiments, voilà quelle serait l'oeuvre de la Tragédie si elle était connue et comprise comme elle devrait l'être"... ; C'était également l'opinion de Nietzsche, que M. René Lauret étudie dans
les Marches de l'Est... ; Comme le dit Henri Clouard dans
Les Guêpes : "C'est un miracle, mais constaté définitivement : nous sommes pus humains à proportion que nous sommes plus Français..." ; Boileau est à la mode. M. Georges Le Cardonnel, dans
Paris-Journal, nous dit que si Boileau revenait à notre époque, il serait bien fâché de constater le divorce regrettable qui existe entre le théâtre et la littérature.
Les Guêpes publient à l'occasion du bi-centenaire de sa mort un numéro intéressant... ; Pierre Gilbert, dans
La Revue critique des idées et des livres, écrit à propos de Boileau toute une critique du symbolisme qui fut un art de suggestions confuses... ; "Quelle différence d'état d'esprit on constate dans les milieux littéraires, écrit Michel Puy, dans
L'Île Sonnante, quand on se rappelle les petites revues telles qu'elles étaient il y a dix ans et qu'on les compare à ce qu'elles sont aujourd'hui"... ;
L'Indépendance, dans son manifeste que signent Émile Baumann, René Benjamin, Vincent d'Indy, Paul Jamot, Ernest Laurent, Émile Moselly, Georges Sorel, J. et J. Tharaud, Jean Variot, affirme aussi les mêmes tendances... ; Au n°2, nous lisons un "César Franck", par Vincent d'Indy... ; Jules Romains n'a pas une bonne presse. Après les lettres qui, dans
Paris-Journal, ndésavouèrent ses Appels à la jeunesse, nous lisons dans
La Revue Critique des Idées et des Livres : "On a joué ces temps-ci, au théâtre de l'Odéon, une pièce de M. J. Romains, chef de l’École unanimiste,
L'Armée dans la Ville... A parler justement, il n'est pas de pièce plus vieillotte"... ; Marcel Prouille dans
Le Samedi, écrit à son tour : "Je voudrais tout d'abord me débarrasser de M. Jules Romains, qui eut une certaine sensibilité et un tempérament assez intéressant, mais qui, à l'heure actuelle, me paraît un poète médiocre, styliste insignifiant et esthéticien nul"... ; Louis Mandin écrit à peu près les mêmes choses dans
Le Feu... ; Dans le dernier numéro de
L'Effort, M. Jean Richard met également les choses au point. Jean Thogorma, dans un article de
La Renaissance Contemporaine, montre les tendances de la Jeunesse... ; Lucien Christophe, dans sa belle étude du
Farfadet sur Nicolas Beauduin, signale aussi cette horreur des jeunes pour tout ce qui est école, doctrine, procédés... ; Robert Veyssié, dans
la Renaissance contemporaine, prononce à peu près les mêmes paroles au sujet des "Deux Règnes"... ; Signalons d'ores et déjà dans
Les Documents du Progrès la belle étude de M. Philippe de Caldilhe sur le Paroxysme dans la poésie de Walt Whitmann, Verhaeren et Nicolas Beauduin... ; Dans
Les Moissons Futures, commentant l'étude de Henry Maassen sur la Poésie Paroxyste, je signale aussi ce nouveau courant qui se dessine... ; G. M. Rodrigue, dans sa dernière critique du
Thyrse, constate aussi cette orientation nouvelle... ; Nous lisons dans
L'Art libre des notes intéressantes de J. Billiet et Paul AEschimann... ; Émile Cottinet assume désormais dans
Pan la tâche de parler des revues. Dans
Propos une curieuse chronique de Louis Merlet : "Jean Valjean à la parole". Dans la
Critique Indépendante,signalons une causerie littéraire de Gaston Sauvebois. Voici deux nouvelles revues :
La Forge, où nous lisons des poèmes de René Dessambre, Stanislas Fumet, Tautain, etc. Et
Les Marches du Sud-Ouest que dirige notre excellent confrère, M. Olivier Bag. Cette publication d'art régionaliste veut affirmer la vitalité et le réveil intellectuel du Sud-Ouest. "De tous temps, les Arts y furent en faveur, sans doute, mais il semble que, avec le siècle nouveau, de la Vendée aux Pyrénées, de Bordeaux à Agen, à Orthez, les âmes s'élèvent dans une renaissance nouvelle ; des savants comme Duhem ou Jullian, des philosophes comme Strowski... ont fait naître une jeune phalange qui veut être digne de ses aînés et qui se groupe autour de nous". Et maintenant, à l’œuvre.
] (p. 94-100)
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