dimanche 13 mars 2011

LES GUÊPES N°12 - FÉVRIER 1910

LES GUÊPES
2e Année - N°12 (Février 1910)
[Date de publication : Janvier 1910 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Année, Date, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité ("Revue mensuelle paraissant le 15 de chaque mois"), Directeurs : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay, Secrétaire : Henri Clouard, "Les abonnements partent du commencement de l'année et sont continués sauf avis contraire", "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs, Collaborateurs, ("Tous ceux dont les articles auront été acceptés par la Direction") "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, Eugène Lintilhac, Jean Rameau, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", Dépositaires (A Paris : La Nouvelle Librairie Nationale, 85, rue de Rennes (VIe) - M. Blanchard, 4, boulevard St-André (VIe) - M. Bénard, 11, Galerie de l'Odéon (VIe) / A Valence : Librairie Monchaud, rue Émile-Augier / M. de Vallée, place Victor Hugo / A Reims : M. Michaud, rue du Cadran-Saint-Pierre), Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser les communications / Concernant l'Administration : à M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme) / Concernant la Rédaction : à M. Maurice de Noisay, 7, rue Paul-Saunière, Paris. / "Le Directeur et le Secrétaire reçoivent le mardi, de 4 à 6 heures au siège de la Revue, à Paris, 7, rue Paul-Saunière"   - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an)  - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Objets d'Art.- Henri Michelon / Société d'assurances mutuelles contre l'incendie de la Seine et de Seine-et-Oise / Lisez tous : L'Action Française / Grand Café Glacier, Rich Tavern / Le Courrier de la Presse / Biscuits Peyturaud) ; Nouvelle Librairie Nationale, 85, rue de Rennes, Paris (VIe) / Viennent de paraître : / SANDRICOURT / AU PAYS DES FIRMANS / (Histoire d'un Gouvernement) / Avec une Préface par Eugène Marsan  / Une brochure petit in-12 : 1 franc. // Maurice de Noisay / Lettre aux Directeurs des Journaux nationalistes / Sur l'emploi d'un article défini / Une brochure in-16 : 1 franc // Jean-Marc Bernard / Quelques essais / Poésies (1904-1909) / Une brochure in-16 : Hors-commerce // Pour paraître prochainement : / Henri Clouard / La "Cocarde" de Barrès / (1894-95) - Pagination : 24 pages]
Sommaire
Maurice de Noisay : Le Poète et le Prince (p. 33-41)
Fagus : Ballade de la ville inondée, poème (p. 42-43)

Raoul Monier : Sur Marcel Prévost, épigramme (p. 43)

Henri Clouard : Carnet de poche, journal [25 janvier. - La grande inondation de 1910... ; 1er février. - M. Pierre Lasserre revient d'une série de conférences en Belgique : il a parlé du romantisme... ; Même jour. - M. André Castagnou, un jeune parisien qui vient de passer son baccalauréat et de fonder une revue (Parsifal) a de l'esprit... ; 2 février. - Article de M. André Beaunier sur Édouard Rod qui vient de mourir... ; 4 février. - On me demande ce soir l'adresse de Sandricourt qu'on ne parvient pas à joindre... ; Même jour. - M. André Gide se plaint de lire France "sans tremblement"...] (p. 44-47)
Eugène Marsan : Parler sans savoir ["M. Louis Pergaud est pour M. Mandin contre nous. C'est bien son droit. On voudrait seulement le prier de prendre autant de soin de sa pensée que nous de la nôtre. Il écrit dans l'Ile Sonnante : ..."] (p.48-50)
J[ean].-Ch[arles].-E[mile]. Rey, René Dumaine : Épigrammes : A un monsieur du "Thyrse" [I signé J.-Ch.-E. Rey - II signé René Dumaine] ; A Émile Bergerat [signé J.-Ch.-E. Rey] (p. 51)
Jean-Marc Bernard  : Tornouel, Souza & C° (p. 52-53)
J[ean].-M[arc]. B[ernard]. : Notes [Dans notre numéro de mars (32 pages), nous publierons la suite de la Tristesse du Modernisme de Tancrède de Visan... ; Maurice de Noisay commencera dans notre prochain numéro une étude sur le Germanisme de Barrès. ; On nous prie d'annoncer. - Sur la couverture, selon la coutume, une revue recommande d'autres revues... ; Sérieusement. - Il faut lire, dans la Vie Parisienne "Gigle, caricaturiste" de M. Claude Berton... ; La paille et la poutre. - Dieu sait si les collaborateurs de Comœdia s'amusent à relever les erreurs de leurs confrères... ; Deux poids et deux mesures. - Lors de la première représentation de Sire, M. Léon Blum fit un long parallèle entre le drame de M. Lavedan et le roman d'où il était tiré... ; Une revue belge. - La même revue dont nous parlions dans notre fascicule de décembre écrit (N°10)... ; Un malfaiteur. - Tel est le titre d'un article de Pierre Mortier paru dans le premier fascicule de Schéhérazade... ; Le Père Fouettard. - Tel est le titre de la nouvelle revue satirique que va faire paraître notre ami et collaborateur Jean-Charles-Emile Rey. Le premier numéro (64 pages) paraîtra le 15 mars prochain. Prix du numéro : 0 fr. 75. Abonnement : 10 fr. par an. Adresser tout ce qui concerne l'Administration (publicité, abonnements) et la rédaction (manuscrits, livres, échange de revues), à M. J.-Ch.-E. Rey, directeur du Père Fouettard, 1, place de l'Hôtel-de-Ville, Crest (Drôme). Le premier fascicule publiera une lettre de Jean Royère à propos de dix vers inédits de Stéphane Mallarmé. Qu'on se le dise !] (p. 54-[56])
Document
"Tornouel, Souza & C°"
Dans la Phalange du 20 décembre 1909, M. G. T. (Georges Tornouel, évidemment, ou le Grand Turc), à propos d'un entrefilet d'André Gide fait paraître quelques lignes intitulées "Méandres". Comme je me trouve être mis en cause dans l'un et l'autre article, je me sens un impérieux désir d'"envenimer" la question. M. Georges Tornouel écrit : "On se rappelle les conclusions très fermes (La Phalange, juillet) apportées par M. Gide dans le débat sur le "classicisme". Et plus loin : "M. Gide, en répétant avec moins de force quelques-uns des arguments de M. Ghéon, se défendait de revenir "sur le champ de la lutte en adversaire" et, tout en avançant exactement le contraire de ce que nos pseudo-classiques répétaient, il écrivait... etc..."
Or, ce même G. Tornouel, dans le numéro de La Phalange du 20 juillet, qu'il cite, reproduisant de longs extraits de mon article sur Pierre Lasserre (Société Nouvelle), écrivait alors : "Malgré l'abondance de nos citations, nous ne pouvons nous retenir de citer encore ; il est trop utile de rapprocher les lignes qui suivent de l'article de M. Ghéon." Et encore : "Eh bien de qui sont, peut-on croire, ces notes marginales ? d'un collaborateur de La Phalange sans doute ! Détrompez-vous..." Et enfin : "Allons ! voilà qui est bien ! le bon sens français finit par triompher de toutes les gageures".
Ainsi donc le 20 juillet 1909, mes idées (qui sont les idées de tous les collaborateurs des Guêpes, mais interprétées par un tempérament différent), étaient conformes à celles de MM. Ghéon et Gide. Comment se fait-il alors que, le 20 décembre 1909, M. Gide avance exactement le contraire de ce que moi, pseudo-classique, je répète ? Allons ! mon brave M. Tornouel, remettez vos bésicles : ou bien vous ne savez pas ce que vous dites, ou bien vous mentez effrontément..
Je sais que vous n'allez pas manquer d'accuser notre "discourtoisie notoire", et pour la troisième fois, nous serons qualifiés d'"insectes stériles". Vraiment sommes-nous si stériles que cela, nous qui vous obligeons à vous définir enfin nettement et à enlever de dessus vos visages les masques que vous y aviez placés ?
Par haine de Boileau, vous en arrivez à admirer Cotin (voir La Phalange des mois d'octobre et de décembre) et voilà qui vous juge admirablement. Ne sachant que répondre à certaines attaques, vous en êtes réduits à modifier la définition de quelques mots. Témoin l'article de M. Robert de Souza : La Pensée lyrique. Jusqu'à ce jour, on définissait ainsi la pensée : "faculté de comparer, combiner et étudier les idées ; acte de cette faculté, duquel résulte une idée". Mais M. de Souza, comme Sganarelle, a changé tout cela, afin de soustraire Mallarmé et ses disciples à l'accusation qu'on porte contre eux de manquer de pensées. Dogmatique, il décrète : "Il y a pensée chaque fois qu'avec n'importe quel sujet l'harmonie est étroite entre l'expression et son but. Et il faut ajouter : chaque fois que cette harmonie détermine une transmutation nouvelle." D'où il résulte, - et les exemples donnés par M. de Souza prouvent bien que je n'interprète pas faussement sa définition, - que toute sensation, tout sentiment, tout désir, toute émotion, toute vibration, etc. artistiquement exprimés, sont "pensée". Le tout est de s'entendre ; car, ainsi que le disait Criton dans l'Action Française du 28 janvier : "Les définitions des mots sont libres, et l'on peut appeler chapeau une cuvette ; mais il faut avertir."
Convenez donc, MM. Tornouel, Souza and C°, que nous ne sommes pas inutiles, puisque nous vous forçons à nous montrer enfin ce que vous pensez : c'est-à-dire rien du tout. Les néo-symbolistes sentent, vibrent, s'enthousiasment ou s'indignent, mais ne sont pas capables de raisonner juste pendant cinq minutes. Paquets de nerfs, mais point de cervelle !
JEAN-MARC BERNARD.

2 commentaires:

  1. Merci pour ces précieux documents. Sur les liens entre Gide et Les Guêpes, on pourra se reporter très utilement à la correspondance Gide-Bernard présentée et commentée par Pierre Masson :

    -L'Abeille et les Guêpes ou Quand Gide flirtait avec les royalistes, BAAG, n°164, octobre 2009
    - Gide et Jean-Marc Bernard. L'Abeille et les Guêpes (suite et fin), BAAG, n°165, janvier 2010

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  2. Merci pour ces références, que nous irons volontiers consulter. J'en profite pour signaler votre site très documenté : http://e-gide.blogspot.com/.

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