LES GUÊPES
3e Année - N°29 (Décembre 1911)
[Date de publication : Décembre 1911 - Couverture : imprimée en noir sur papier jaune, 445 (référence à l'article 445 du Code d'instruction criminelle), Année, Date, Numéro, Titre, Périodicité, Épigraphe (citation des Guêpes d'Aristote : LE CHŒUR : Il n'est pas facile de m'adoucir, quand on ne parle pas dans mon sens.), Prix du N°, Dessin représentant une guêpe - 2e de couverture : Abonnement, Titre, Périodicité ("Revue mensuelle paraissant le 15 de chaque mois"), Directeurs : Jean-Marc Bernard et Maurice de Noisay, Secrétaire : Henri Clouard, "Les abonnements partent du commencement de l'année et sont continués sauf avis contraire", "La Revue ne publie que de l'inédit. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits.", Fondateurs, Collaborateurs, ("Tous ceux dont les articles auront été acceptés par la Direction") "Ceux qui ne collaboreront pas. - MM. Jean Aicard, Maurice Bouchor, Gaston Deschamps, Auguste Dorchain, J. Ernest-Charles, René Fauchois, Eugène Lintilhac, Jean Rameau, René Ghil, Saint-Georges de Bouhélier, Fernand Gregh, Robert de Souza et Jean Royère", Dépositaires (A Paris : La Nouvelle Librairie Nationale, 85, rue de Rennes (VIe) - M. Blanchard, 4, boulevard St-André (VIe) - M. Bénard, 11, Galerie de l'Odéon (VIe) / A Marseille : Librairie Antimaçonnique, 14, rue Montgrand / A Lyon : M. Lardanchet, rue Président-Carnot / On trouve également la Revue dans les principales bibliothèques des gares de Paris et de la Province), Titre (encadré de part et d'autre par "445"), "Adresser les communications / Concernant l'Administration : à M. Jean-Marc Bernard, Saint-Rambert d'Albon (Drôme) / Concernant la Rédaction : à M. Maurice de Noisay, 7, rue Paul-Saunière, Paris. / "Le Directeur et le Secrétaire reçoivent le mercredi, de 5 à 7 heures au siège de la Revue, à Paris, 7, rue Paul-Saunière" - 3e de couverture : 445 (en note : Cet article du code d'instruction criminelle est en somme (notre modestie ne rougit pas de l'avouer) le meilleur article de notre revue. Aussi nous nous promettons de l'insérer douze fois par an) - 4e de couverture : Encarts publicitaires (Objets d'Art.- Henri Michelon / Lisez tous : L'Action Française / Champagne "Aux Trois Fleurs de Lys" Brière et de Labaume, Reims / La Plume Politique et Littéraire / L'Action Française / Le Divan / Imprimerie Valentinoise / Grand Café Glacier, Rich Tavern / Le Courrier de la Presse / Biscuits Peyturaud / Revue Critique des Idées et des Livres / Revue Catholique et Royaliste / L'Âme Latine / Lisez aussi : Le Nord Patriote) ; Service des Revues (liste) - Pagination : 16 pages]
André Mary : Renouveau classique [En note : "Extrait d'une lettre adressée par M. André Mary à l'un des directeurs des Guêpes, à la suite de la publication de l'Hommage à Boileau"] (p. 209-211)
Henri Clouard : Carnet de Poche [... Est-il possible d'être plus exquis, sans avoir l'air d'y toucher ? Ah ! cette fois, je vous tiens, Paul Fort, j'ai votre livre dans les mains, je vous écoute, même je vous parle... ; Fleurines, 28.9.11. - Si la pluie s'installe, je décampe d'ici... ; Pluie, jours de pluie, hallebardes ! Que faire aujourd'hui ?... ; On peut aussi aller au café de Flore...] (p. 212-214)
René Dumaine : Épigrammes : Sur Émile Faguet ; Sur Roujon (p. 214)
André Lafon : L'Adieu à l'Adolescence par François Mauriac [citation de Maurice Barrès extraite de l’Écho de Paris (1910) en épigraphe : "Hésitation à quitter le rivage, regret vague d'une enfance si douce, d'une quiétude si tendre et si tiède... voilà ce poème des Mains jointes... Mais il faudra sortir de cet attendrissement, de cet Avril trouble et devenir un homme."] (p. 215-219)
René Dumaine : Épigramme : Sur Henri de Rothschild (p. 219)
*** :
Notes [Prix littéraire. - On se souvient qu'à la fin de 1910 un prix a été créé, sous le nom de
Prix de littérature spiritualiste... ;
Prix Jacques Normand. - Le comité de la Société des gens de lettres a décerné ce prix à M. Fernand Mazade pour son volume de poèmes :
Le Cortège des Dieux... ;
Errata. - M. Monteil nous prie de rectifier deux de ses vers que M. Praviel a cités incorrectement dans son article sur le
Premier Congrès des Lettres et des Arts méridionaux (
Les Guêpes, août 1911)... ; M. André Sonal, notre ami et collaborateur, nous prie d'annoncer pour une date indéterminée :
Le Caffé, publication dont paraîtront sept numéros, chacun d'une centaine de pages, tirés à un petit nombre d'exemplaires pour les amateurs... ; Pour paraître prochainement :
Les Babyloniens, roman satirique, par Louis Lormel...
] (p. 220-221)
René Dumaine : Épigramme : Contre un poète de l'"Intransigeant" (p. 221)
*** : Table des matières contenues dans la troisième année de la Revue (1911) (p. 222-[224])
Documents
"Carnet de Poche"
Paris !... Paris dans ses brouillards,
Et le tumulte et les valises
Jetées au gouffre de la gare,
La gare comme une grande église
Du diable... - Ah ! brumes du midi,
Brumes dorées du printemps clair,
Vous êtes aux brouillards d'hiver,
Transparentes de Paradis.
Je vous le dis, belles vapeurs,
Si transparentes à cette heure
Que je vois sortir du vert bois
La gardeuse Jeanne et ses oies.
Est-il possible d'être plus exquis, sans avoir l'air d'y toucher ? Ah ! cette fois, je vous tiens, Paul Fort, j'ai votre livre dans les mains, je vous écoute, même je vous parle. Mais comment voulez-vous qu'on aille vous voir à cette Closerie des lilas (encore que la terrasse en soit charmant par les soirs d'été) dont on ne sait au juste ce qu'elle monopolise : les garçons les plus bêtes de Paris ou bien les métèques les plus hirsutes ?
Paul Fort est un auteur bien aimable et qui ne vieillit point.
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Fleurines, 28.9.11
Si la pluie s'installe, je décampe d'ici.
Dans le village, rien à faire. La seule distraction est d'aller dans la forêt. Mais, s'il pleut ? Le soir, quand le crépuscule me relègue dans ma chambre (moi, unique voyageur de cet humble hôtel !) je m'occupe à regarder fondre, dans la nuit, la petite église, laide et écrasée comme un basset, mais à laquelle se trouve plaqué un charmant portail XVe et Renaissance. Je regarde aussi la boulangerie du coin. C'est l'heure où tout le village vient chercher son pain : va-et-vient rituel que la nuit pare de mystère. Je guette la première lumière de la boutique. Elle tarde beaucoup ; mais quand enfin elle perce le noir, quel événement ! Quelques voix par la porte entr'ouverte...
A part cela, je n'entends que les corbeaux sur la forêt.
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Pluie, jours de pluie, hallebardes ! Que faire, aujourd'hui ? Peu de projets sont possibles.
On peut s'enfermer pour écrire une nouvelle et la dédier à la mémoire de Charles-Louis-Philippe.
On peut écrire un conte juif et le porter à la Nouvelle Revue française.
On peut rédiger le brouillon d'une défense de la langue française.
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On peut aussi aller au café de Flore.
Le soir, vers 9h., un silence y règne, impressionnant. Deux ou trois lecteurs du Temps. Peut-être M. Rémy de Gourmont.
Et puis, aux quatre coins, généralement, des couples composés d'une jeune femme sérieuse et d'un intellectuel qui la rase : l'homme seul qui pénètre dans ce lieu mi-abandonné, s'il a quelque jeunesse, peut toujours y espérer (je vous l'assure) une aventure : parce que beaucoup d'intellectuels sont myopes et distraits.
Et voilà ce qui fait le piquant de ce café illustre, de sa caissière vénérable et de ses vieux habitués...
HENRI CLOUARD.
"Table des Matières contenues dans la troisième année de la Revue (1911)"
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