[Titre : LA BELGIQUE NOUVELLE - Sous-titre : Revue de littérature et d'art - Dates de publication : n° 1 (janvier 1912) [numéro unique] - Périodicité : mensuelle mais ne vécut pas au-delà de son premier numéro - Lieu de publication : Namur - Format : 150 x 220 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture rose - Pagination : 32 pages - Prix et abonnements : Le numéro = 50 centimes ; Abonnement (Un an) = 5 fr. ; Abonnement (Étranger) = 6 fr. 50 - Directeur-Rédacteur en chef : Lucien Marchal - Secrétaire de la rédaction : Lucien Christophe - Collaborateurs : Lucien Christophe, Paul Jamati, Lucien Marchal, Henri Martineau, Georges Poncelet, Gaston Sauvebois - Adresse : 20, rue Henri Blès (Namur) - Imprimeur : Émile Chantraine, imprimeur-éditeur, rue de la Croix 36-38 (Namur)]
LA BELGIQUE NOUVELLE
N° 1 (Janvier 1912)
[Date de publication : Janvier 1912 - Couverture : Numéro, Date, Titre, Sous-Titre, Sommaire, Prix, Adresse, Abonnement - 2e de couverture : Titre, Directeur-Rédacteur en chef, Secrétaire de la rédaction, Chroniques (Romans : Lucien Marchal ; Poèmes : Lucien Christophe ; Revues : Pierre Wuille ; Le Massacre des Innocents : Le Croque-Mort), Mentions ("La Revue ne publie que de l'inédit" / "Les manuscrits non insérés sont retournés sur demande accompagnée du montant des frais d'affranchissement." / "Il est rendu compte de tout livre dont un exemplaire parvient à la rédaction." / "Les collaborateurs sont seuls responsables de leurs articles." / "Les articles publiés par notre Revue ne peuvent être reproduits qu'avec citation de source." / "Les abonnements sont pris à l'année jusqu'à révocation formelle faite par le souscripteur." / "Pour la publicité, s'adresser à l'Agence FICHER, 5, rue du Pont d'Avroy, à Liège. Téléphone 3883.") - 3e de couverture : Revues à lire (Durendal, Les Rubriques Nouvelles, La Renaissance contemporaine, La Plume politique et littéraire, Propos, Le Divan, L'Heure qui sonne, Revue des poètes belges, Le Masque, La Belgique artistique et littéraire, Le Thyrse, La Jeune Wallonie, Le Catholique, Wallonia, Le Farfadet, L'Oasis, Les Guêpes, Les Facettes, L'Ile sonnante, Revue du Temps présent, Le Beffroi, Chronique des lettres françaises, La Phalange, La Belgique française, Les Marges, La Critique indépendante, La Revue générale, La Revue de Belgique, La Plume, L'Effort, Belgique-Athénée, La Nouvelle Revue Française, Pan, Comme il vous plaira) - 4e de couverture : Imprimeur - 4 pages publicitaires jaunes en début et fin de numéro : Page [a] (Encart publicitaire pour "Chapellerie Victor Close-Jageneau" ; "La Chambre Close" par J.-M. Radot, poèmes) ; Page [b] (Encarts publicitaires pour "H. Quinot-Boland fabricant d'armes" et "Maison Th. Rocour fils (Liège)") ; Page [c] (Encart publicitaire pour "Imprimerie - Lithographie - Reliure Emile Chantraine" ; Bulletin d'Abonnement) ; Page [d] (Case à louer ; Adresse du directeur de la revue) - En-tête Page [1] : Année, Date, Titre - Bas de Page 32 : Notes (Accusés de réception : A. de Bersaucourt : Charles Guérin ; Noël Nouet : Le coeur avide d'infini ; Frédéric Denis : Le manteau de clarté ; Gaston Picard : Maurice Maeterlinck ; Raymond Limbosch : Le Bois d'oliviers ; Sylvain Bonmariage : Le coeur et la vie ; Léon Vérane : Terre de songe) - Pagination : 32 pages + 4 pages publicitaires jaunes]
La Rédaction : Rupture, manifeste (p. [1]-2)
Lucien Christophe : Paroles dans le vent sauvage, poème en vers libres (p. 2-6)
Henri Martineau : La jeunesse de Stendhal, étude [extrait de La physiologie de Stendhal] (p. 6-12)
Lucien Marchal : La lampe allumée, nouvelle (p. 12-17)
Gaston Sauvebois : Une branche du Roman français, étude [en note : "Au sujet de cet article, nous rappelons que nous ne faisons pas nôtres les appréciations de nos collaborateurs. N. D. L. R." - au sujet de l'influence de Charles-Louis Philippe] (p. 17-21)
Paul Jamati : La Coupe (p. 21-22) ; Solitude [A Jacques Flize] (p. 22) ; Automne [A Paul Rémond] (p. 23-24), poèmes (p. 21-24)
Georges Poncelet : Élégie [A la mémoire de Jules Laforgue] (p. 24) ; Ophélie (p. 25), poèmes (p. 24-25)
Le Croque-Mort : Le Massacre des Innocents : La littérature belge en province. Documents pour servir à l'histoire du temps présent, chronique [à propos d'un "petit articulet", de Pendant dix-sept ans du Baron Charles Van Beneden, de Cave Canem, nouvelle revue dirigée par Léon-Marie Thylienne] (p. 25-29)
Interim : Les Revues [L'année 1911 fut, en littérature, un véritable chaos. De partout accouraient de petits groupes qui, chacun, avaient leur manière de voir et leurs prophéties sur la littérature de demain. / Il y eut un moment où la Renaissance Contemporaine, par une série d'articles développant des idées absolues, parut entraîner une partie des jeunes. Différentes revues avaient inscrit son programme en tête de leurs numéros. Cette cohue, heureusement, comptait très peu de vrais talents. Et puis l'ardeur fut sans doute trop vive, la réaction trop violente, car il semble bien aujourd'hui que ces idées dont la vogue, hier encore, était relativement grande, sont de plus en plus délaissées... ; La plupart des jeunes d'aujourd'hui marchent sur une autre voie, vers un autre but. La Nouvelle Revue Française qui ne fait pas de tapage, qui n'a pas l'habitude de paraître aux sons réunis des trompettes et des tambours, fait pencher la balance de son côté. Dans son dernier numéro, Pierre Hamp publie un fragment de roman : Le Rail, où l'on est heureux de ne pas trouver une histoire d'amour, car ces histoires, rosses ou bêbêtes, nous devons à tout prix, les proscrire comme le dit si bien Jean Richard dans l'Effort... ; Les Marges d'Eugène Montfort nous intéressent beaucoup aussi. Au fond les idées qu'on y défend ne diffèrent pas beaucoup de celles que nous voyons soutenir par l'Effort et la Nouvelle Revue Française, c'est-à-dire que, ici comme là on rejette la psychologie outrée, on réclame le style artiste, on combat le régionalisme... ; La Revue du Temps Présent nous apporte toujours de curieux articles sur des questions historiques et littéraires. Elle a changé son format et se présente beaucoup mieux, plus compacte, plus maniable... ; Le Beffroi ouvre une enquête sur les rapports que doivent avoir la littérature et la morale. Nous attendons les conclusions avec impatience. ; Dans Durendal, un poème de Léon Bocquet, un autre de Franz Ansel, des chroniques bâclées. ; Godefroid Kurth, dans la Revue Générale parle de la question flamande... ; Nous avons autre chose à faire. C'est la seule valeur de la Jeune Wallonie : elle lutte avec courage contre le flamingantisme. Mais elle ferait bien de supprimer le baron Charles Van Beneden. ; Dans Catholique, des vers de Francis Caillard. ; La Belgique Française donne un article très bien conçu, sur la question flamande. ; De Nicolas Beauduin aux Rubriques Nouvelles, le Paroxysme... ; La Renaissance Contemporaine déborde de dissertations et de chroniques... ; Conclusion : pendant toute cette année qui vient de s'écouler, on s'insulta énormément, on discuta avec fureur, on publia des manifestes. Maintenant le public est abruti suffisamment et veut se reposer. Après de si belles prédications, on verra ce que valent les œuvres : on va pouvoir compter les talents.], chronique (p. 29-31)
Lucien Marchal : Les Conférences [Nous avons eu le plaisir de voir recommencer les conférences de l'Extension Universitaire... M. Dumont-Wilden - le désormais célèbre auteur de La Belgique illustrée - a ouvert la série des conférences par une étude sur les Contes de fées au XVIIe siècle...], chronique (p. 31-32)
Document
"Rupture"
Elle était fatale.
Le directeur de Joyeuse, M. Loslever, voulait faire de sa revue, une revue de propagande, une revue dont les dieux auraient été Hello, Veuillot, Bazin, et où l'on n'aurait jamais prononcé les noms de Paul Adam, de Camille Lemonnier, Rosny aîné, etc.
Malheureusement la rédaction se refusait à marcher dans ce sens. Une scission devenait nécessaire. Nous avons attendu la fin de l'année pour ne pas frustrer les abonnés de leur argent.
Aujourd'hui que nous avons rempli nos engagements envers les lecteurs, nous partons. Joyeuse, sans doute, existera encore. Les sept collaborateurs réunis jadis par M. Loslever s'efforceront de la maintenir.
S'il y a rupture, ce n'est pas au sein du groupe - qui reste entier, - mais entre le groupe et la direction.
Nous nous appelons désormais La Belgique Nouvelle non que nous voulions indiquer par là qu'il existe une littérature belge. Ce titre signifie seulement que les jeunes de la Belgique d'aujourd'hui refusent de suivre les traces de leurs prédécesseurs. Nous ne croyons pas à l'âme nationale et nous voulons nous rattacher directement et entièrement à la France intellectuelle.
Pourquoi distinguer entre écrivains belges et écrivains français ? Mark Twain, un américain, est-il en dehors de la littérature anglaise ?
Il faut bannir le régionalisme que les Delattre et les des Ombiaux ont chez nous érigé en doctrine. Ceux qui en font veulent par là se donner une originalité qu'ils ne peuvent acquérir par la force seule de leur talent : ils la cherchent dans les choses. Mais on voit bien qu'il ne suffit pas de peindre les mœurs spéciales de tel ou tel coin du pays pour avoir sa place dans les lettres.
Nous lutterons vigoureusement contre le régionalisme et aussi contre cette tendance à étudier les mœurs mondaines.
Nous voulons des œuvres fortes comme celles des Paul Adam, des Rosny aîné, poignantes comme celles de Charles-Louis Philippe.
Evidemment, laissant à nos collaborateurs une entière liberté, nous publierons parfois des articles réclamant un idéal différent. Cet idéal pourra être bon d'ailleurs car il n'y a pas qu'une beauté.
Enfin, une chose sur laquelle nous appuyons, c'est que La Belgique Nouvelle est une revue neutre, ne s'occupant jamais des questions politiques ou religieuses. Nous avons appris que nombre de nos abonnés avaient critiqué Joyeuse d'être une revue de parti. Nous nous sommes expliqué sur ce point au début de cet article et tous savent que c'est précisément pour cette raison que nous avons rompu.
Nous comptons sur l'appui de tous.
La direction étant concentrée, la revue paraîtra régulièrement et nous tiendrons nos lecteurs au courant du mouvement artistique belge et spécialement wallon. Une partie de notre revue sera consacrée à cette rubrique.
LA RÉDACTION.
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