L'ILE SONNANTE
N° 5 (5 mars 1910)
[Date de publication : 5 mars 1910 - Couverture : Série (1re), Numéro, Date, Titre (en rouge), Sous-titre, Périodicité (Paraissant le 5 de chaque mois), Sommaire, Prix du numéro, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Adresse ("Adresser toutes les communications à M. Michel Puy, 21, rue Rousselet, Paris (VIIe)", Rédaction ("Le deuxième dimanche de chaque mois, de 4 à 7 heures (sauf de juin à septembre), 21, rue Rousselet, - et le dernier mercredi du mois, de 8 à 11 heures du soir, chez M. Louis Pergaud, 6, rue des Ursulines, Paris (Ve).), Mentions ("Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles" / "Les manuscrits seront retournés aux auteurs qui en feront la demande, mais l'Administration de la Revue décline toute responsabilité en ce qui concerne les manuscrits qui viendraient à être perdus ou détruits."), Abonnement - 3e de couverture : Livres récents (liste), Publicité (Le Courrier de la Presse) - 4e de couverture : Revues à lire (L'Art libre, Les Bandeaux d'or, Le Beffroi, La Chronique des lettres françaises, Le Divan, Le Feu, La Grande Revue, Les Guêpes, Les Marges, Mercure de France, La Nouvelle Revue française, Pan, La Phalange, La Rénovation esthétique, La Revue du Temps présent, Les Rubriques nouvelles, Vers et Prose) - Bas de Page 152 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages]
Louis Haugmard : A la mémoire d'une servante, poème (p. [121]-123)
Louis Pergaud : La fin de Fuseline, conte (p. [124]-132)
Fernand Divoire : Ballade du Progrès, poème (p. [133]-134)
George Tournefeuille : Pages de la solitude : L'arrachement (p. [135]) ; Tristesse des villages (p. 136), poèmes en prose (p. [135]-136)
Roger Frène : L'épervier, poème (p. [137]-138)
Maurice Morel : Veuvage, poème (p. [139])
Charles Callet : Littérature, comptes rendus [René Ghil : De la Poésie scientifique - (p. [140]-141) ; Florian-Parmentier : L'Art et l’Époque - (p. 141-142) ; Timothéon : Non credo ; Han Ryner : Le subjectivisme - (p. 142) ; M.-C. Poinsot : Le Temple qu'on rebâtit - (p. 142-144) ; Marguerite Berthet : La poésie féminine française à l'étranger - (p. 144) ; Marie Delétang : Les mains tendues - (p. 144-145)] (p. [140]-145)
Louis Pergaud : Les Revues [Il est devenu de bon ton dans un assez grand nombre de milieux littéraires et dans quelques revues de tomber, si j'ose dire, à plumes raccourcies sur Anatole France. Après avoir dégagé la part de snobisme inhérente à ce mouvement on peut se demander, en lisant les revues qui font chorus, si cette phobie n'aurait point par hasard des origines extra-littéraires. Ce sont, en effet, uniquement des revues à tendances nettement catholiques ou plus ou moins conservatrices qui se sont acharnées sur celui qu'elles appellent, en découvrant le bout de l'oreille : Anatole le Démolisseur ou Anatole Prusse. [...] Si j'étais nationaliste d'ailleurs, il me semble que, comme le fit M. Pierre Lasserre dans un ancien numéro de l'Action française, je ne traiterais pas Anatole France avec la désinvolture de Nicolas Beauduin. [...] Je ne complimenterai pas la revue Les Rubriques nouvelles sur l'esprit de son directeur Nicolas Beauduin qui aiguise l'épigramme avec des grâces de rémouleur... ; M. Jean-Marc Bernard l'a bien mieux compris dans Les Guêpes et je me plais à lui en rendre témoignage. Les mêmes Guêpes viennent par ailleurs de faire une sérieuse recrue et d'annexer au nationalisme intégral un mort illustre : Voltaire ; voui, lui-même, vient d'être sacré camelot du roi... honoraire... ; Le Penseur nous apprend que M. Lemercier d'Erm veut dresser de son amour pour M. Emile Blémont : un divin reposoir / Où vous puissiez près d'Hugo même vous asseoir... ; Les poètes qui ont lu le dernier numéro des Marges ont pu se mettre en colère en lisant telle lettre de M. Marc Lafargue à un ami lui disant qu'il n'avait pas lu depuis son départ un seul poème intéressant... ; La Nouvelle Revue française qui est certainement une des meilleures revues d'aujourd'hui a donné dans ses n° de janvier et de février la dernière oeuvre de Ch.-L. Philippe, Ch. Blanchard... ; La Phalange publie "Sapho" un fort beau poème de Francis Vielé-Griffin... ; Paris Coulisses a la bonne fortune de s'ouvrir par une lettre de Paul Adam. La Flamme ne brille pas extraordinairement malgré quelques étincelles et des aménités auxquelles je préfère les coups de batte d'Arlequin à son premier numéro. Chloé est également une jeune revue qui débute par un poème d'Emile Verhaeren et qui contient en outre une sympathique étude sur Louis Thomas au cours de laquelle Clitandre qui la signe nous rappelle que ledit Thomas a composé des poèmes... ; Les revues belges n'ont pas l'air de s'entendre beaucoup ; Le Thyrse égratigne un peu Les Visages de la Vie qui n'en sont pas pour autant moins intéressants avec un poème d'Henri Vandeputte et un article de Louis Piérard sur les derniers faits et gestes de Verhaeren. Il y a encore Le Florilège artistique et littéraire avec de bons vers d'Arthur Baland. ; Nous avons reçu aussi : L'Hermine, La Voile latine, La Revue mensuelle des lettres et des arts, L'art libre, La Revue du Temps présent qui continue le petit jeu des chapeaux avec Ch. de Pomairols. Pan, avec d'heureuses transformations et Le Divan avec les chroniques d'Henri Martineau. ; La Rénovation esthétique que je viens de recevoir publie des vers de plusieurs poètes ; j'ai particulièrement apprécié ceux de B. Reynold. ; Note. - J'aurai à revenir dans ma prochaine chronique sur les conférences du Salon d'automne au sujet desquelles j'avais été comme beaucoup trompé par des entrefilets tendancieux et malveillants.], chronique (p. [146]-149)
*** : Notes, notes [Le chœur des crapauds. Enquête sur Chantecler à l'Opinion, concours d'épigrammes sur Chantecler à Paris-Journal ! M. Rostand a pris soin d'avance de discréditer ses détracteurs. Il les a fait entrer dans sa pièce : c'est le chœur des crapauds qui bavent, qui raillent Chantecler, et qui ne peuvent supporter le chant des rossignols... ; M. Rostand pense que seuls les envieux échappent au charme de ses vers. M. Louis Thomas croit qu'on ne peut critiquer ses œuvres sans avoir contre lui des griefs personnels. Il nous écrit la lettre suivante... ; Puisqu'il vient d'être question du droit de réponse, nous en profiterons pour dire qu'il n'existe nullement dans le sens où l'entend M. Louis Thomas. Ce n'est que par un usage de courtoisie que les revues insèrent des lettres de protestation ayant trait à des opinions, non à des faits... ; Est-ce encore de Chantecler qu'il s'agit ? Nous recevons ce quatrain... ; Nous avons enfin un Journal à un sou qui est lisible. Il est vrai que déjà l'Intransigeant nous offrait chaque jour, en même temps que des articles souvent intéressants, des échos fort bien faits. Mais c'est un journal du soir. Paris-Journal est un journal du matin : il nous tient au courant de la vie artistique, nous donne des échos amusants, et a pour collaborateurs des écrivains comme Paul Adam, Jean Moréas, Remy de Gourmont, John-Antoine Nau, Francis Jammes, Charles Morice... ; Nous parvenons à mettre la main sur le numéro de Psyché dont il a été question plus haut. Voici le passage dont il s'agit : Charles Callet. Myrrhine, roman grec (Flammarion). - J'ai ouvert ce volume. J'ai lu : "Un gros homme, le propre esclave de Philippide, libre enfin pour une journée, était assis à terre ; il serrait contre son cœur une outre pleine et répétait tendrement : 'Mon Bacchos ! mon petit Bacchos !'" J'ai fermé le volume. - L. T. / Ce n'est pas nous qui aurons dit que M. Louis Thomas éreintait les livres de ses confrères, mais qu'il ne les lisait pas.] (p. [150]-152)
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