[Titre : LE QUADRIGE - Sous-titre : Revue Mensuelle de Littérature et d'Art - Dates de publication : novembre 1912 (n°1) à 1914 (n°15) - Périodicité : Mensuelle - Lieux de publication : Paris - Format : 240 x 160 mm - Couverture : imprimée en noir sur papier de couleur - Pagination : 16 pages - Prix et abonnements : Le Numéro = 50 centimes ; Abonnement = 5 francs - Directeurs : Sylvain Royé et Lucien-Claude Lafontaine - Collaborateurs [liste non exhaustive] : André Arnyvelde, Pierre Arrou, Georges Bannerot, Serge Bernstamm, André Biguet, Jean Brocard, Charles Carrau, Henri Chomet, Paul-René Dinard, Jean Dorsennus [pseud. de Jean Dorsenne], Jacques Ferrier, Gustave Fivé, Henri E. Gounelle, Lucien-Claude Lafontaine, Francis Latouche, Abel Léger, René Lehmann, Yvonne Lemaître, Jean Lemoine, Jean-Gabriel Lemoine, Jean Le Roy, Pierre Lestringuez, Roland Manuel, Georges Martin, Marcel Millet, Marcel-Edmond Naegelen, Marcel Ormoy, Gaston Picard, Pierre Plessis, Pierre Rimori, Sylvain Royé, Henriette Sauret, René Simple, André Thérive, Raoul Toscan, Léon Vérane - Adresse : 24, rue Le Peletier (Paris) - Gérant : Sylvain Royé - Éditeur : Georges Rougeolle, éditeur (64, rue Picot, Toulon)]
N°1 (Novembre 1912)
[Date de publication : Novembre 1912 - Couverture : Imprimée en noir sur papier teinté gris-bleu (Numéro, Date, Titre, Sous-Titre, Directeurs, Adresse, Prix du Numéro et de l'Abonnement, Éditeur) - 2e de couverture : muette - 3e et 4e de couverture : muettes - Page [1] : En-tête (Numéro, Date) - Bas de Page [16] : Gérant - Pagination : 16 pages (le numéro n'est pas paginé)]
Sommaire
André Arnyvelde : Le Quadrige (p. [1]-[2])
Henriette Sauret : Poème, poème (p. [2]-[3])
Jean Lemoine, Roland Manuel : Pour et contre les Jeunes Revues : I. Pour les Jeunes Revues [signé Jean Lemoine (p. [3]-[4])] ; II. Contre les Jeunes Revues [signé Roland Manuel (p. [4]-[5])], essais (p. [3]-[5])
Lucien-Claude Lafontaine : L'exposition des jardins publics à Venise, compte rendu [daté "Venise, Octobre 1912"] (p. [6]-[8])
Abel Léger : L'Esclave heureux [daté "Déc. 11"] (p. [8]) ; A un Ami (p. [9]), sonnets (p. [8]-[9])
Gaston Picard : Mon petit carnet rose, notes [Fantasio demandait un Prince des Raseurs. Je désigne M. Émile Faguet. Encore que celui-ci soit déjà Prince de la Critique. Mais il saura porter deux couronnes. Et vraiment il est bien le plus raseur des raseurs. Lisez ses articles. Vous baillez. Je m'étonne que les pharmaciens ne tiennent pas en bouteille l'article Faguet. Quel excellent soporifique !... M. Émile Faguet a une très large conception de la critique. Telle fois, il critiquera l’œuvre de M. Francis Jammes ; telle autre fois les chapeaux des dames de théâtre. Aussi bien, est-ce une vérité qu'un critique, n'amuse jamais beaucoup. Et par cela même qu'il est le Prince de la Critique, M. Émile Faguet est déjà le Prince des Raseurs. ; J'écoutais les propos de mes voisins de fauteuils, dans un Kursaal. Une mauvaise troupe tentait de représenter avec collaboration autorisée du souffleur, la jolie pièce de MM. André Rivoire et Lucien Besnard, Mon ami Teddy. - De qui est cette machine-là ? demande mon premier voisin, d'Alfred de Musset, hein ? - Tu es fou ! répliqua l'autre, c'est de Robert de Flers et de G. A. de Caillavet. / Un ignorant et un imbécile. Je préfère l'ignorant. ; Il faut admirer la beauté de la justice française, qui peut arrêter au petit bonheur, un jeune garçon le plus honnête du monde, comme M. Henri Guittard, lors de l'affaire criminelle des Aubrais, et lui donne sa liberté, après enquête, sans la moindre réparation, ou morale, ou matérielle... ; M. Gustave Lanson a loué l’œuvre de M. Nicolas Beauduin, ce grand lyrique, dans Le Matin. Allons ! tout n'est pas perdu dans la République des Lettres. La Presse donne la main à la Muse. Voilà un geste qu'on n'espérait plus. / Je connais M. René Fauchois, qui est un homme charmant. Mais je l'ai vu sans sa moustache, et avec sa moustache. Et j'ai toujours gardé cette conviction qu'il existait deux René Fauchois. Cela m'épouvante un peu. ; L'Action Française publie "un roman traduit de l'anglais". Tout ce qui est national est nôtre, n'est-ce pas ? ; On nous promet de grandes fêtes, cette année, dans la République des Lettres déjà nommée. Oui, à l'occasion de la conversion de M. Maurice Barrès... ; Pourquoi est-il convenu qu'on doive dire du mal des Annales politiques et littéraires ? Toute l'Académie y collabore. Louons la diplomatie de M. Adolphe Brisson qui sait amuser le public avec cinq sous de littérature académique, tous les dimanches. ; M. Paul Adam s'était présenté aux suffrages de l'Académie. Il croyait que le fait d'avoir écrit une œuvre considérable lui donnait ce droit. Il se trompait. L'Académie a un ex-capitaine de cuirassiers dans ses fauteuils. Elle a voulu davantage. Le général Lyautey, que les nécessités d'une petite guerre rendent célèbre, s'était présenté contre M. Adam...] (p. [9]-[11])
Serge Bernstamm : Le père de la Littérature russe moderne : Lomonossof, essai (p. [11]-[13])
Sylvain Royé : Quelques Poètes, comptes rendus [Le Beau Pays. - Pierre Lestringuez (E. Figuière, éd.) - (p. [13]-[14]) ; Le Jour et l'Ombre. - Marcel Ormoy (Basset, éd.) - (p. [14]) ; En Moi. - Jean Miremonde (hors commerce) - (p. [14]-[15]) ; La Danse de Sophocle. - Jean Cocteau (Mercure de France) - (p. [15]) ; Nous avons appris avec peine la mort de Henry Bouvelet, le délicat poète de l'Appel au Soleil et du Royaume de la Terre. / Nous nous associons en toute sincérité au deuil douloureux qui frappe la famille de ce jeune homme en qui s'éveillaient les plus magnifiques et plus certains espoirs.], poème (p. [13]-[15])
Sylvain Royé : Paramé, sonnet [A M. Louis Tiercelin - daté "29 juillet 1911"] (p. [16])
Document
"Le Quadrige"
Les quatre chevaux blancs de l'âme paissaient, bondissants, sereins, libres, quand on est venu les prendre dans le pré ; on les a harnachés, on les a réunis, on les a attelés, et d'eux-mêmes, voyez ! ils partent, ils s'élancent, les narines béantes, à la fois stupéfaites et voluptueuses d'un espace nouveau. Tiens-les bon, conducteur du "Quadrige" ! Mène-les avec certitude et sagesse. Mais que ta vigilance ne soit que de laisser leur course épique. Ne regarde pas s'ils écrasent dans leur galop, quelques animaux domestiques, porcs, poules, oies, voire quelques piétons aveugles.
Belle route, Quadrige ! Ho ! revue neuve, groupe de jeunes âmes, de regards frais, de mains blanches et qu'aucune soumission encore ne fit trembler au bord de l'encrier, bonne route, brillant voyage ! Voici sous un même titre vos talents réunis, Lucien-Claude Lafontaine, Sylvain Royé, Gaston Picard, Henriette Sauret, et voici votre char prêt à recevoir tous vos frères inconnus, tous ceux qui vont venir et qui seront vos frères, dès qu'ils apparaîtront avec une âme émue qui saura s'exprimer...
Mes amis, mes amis, c'est une chose très simple : vous m'avez fait l'honneur de m'inviter à présenter votre Quadrige. Et comme je vous demandais : Quels sont vos chemins ? Vous m'avez répondu ceci, que je transcris :
Le programme du Quadrige ? Nous croyons qu'il n'en a pas... Tout simplement parce qu'un programme, c'est fait pour ne pas être suivi. Nous ne voulons pas tomber dans le tort de certaines jeunes revues érigées en écoles, et ne connaissant que leurs principes, lesquels ne sont suivis ordinairement d'aucun effet.
Nous voulons vivre, chanter nos enthousiasmes et nos faiblesses, nos joies et nos larmes ; et aussi chercher, dévoiler ce qu'il y a de beau, ce qu'il y a de vrai, ce qu'il y a de sincère dans les efforts des autres.
Nous publierons des poèmes, des articles de tous ceux qui voudront être vrais, être jeunes.
Car, dites-le surtout, nous voulons être jeunes, être vrais, pour que même si nous pleurons il y ait de l'espoir dans nos larmes.
Beau galop, donc, bonne route ! Hennissent vos chevaux à toutes les aurores ! Que claquent leurs garots sur toutes les vilenies. Les seules vilenies, ici, sont les mensonges. L'âme la plus complexe, et la plus noire aussi, et qui souffre de soi, et qui tâche à se dire, nous intéresse plus que toutes prosodies qui soient des gymnastiques, des mots, des mots, des mots, où le cœur n'a point part. Soyez gardés des mots dont aucune ferveur n'aura tenu les rênes.
ANDRÉ ARNYVELDE.
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