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N° 2 (Automne 1937)
[Date de publication : Automne 1937 - Couverture : Titre, Sous-Titre, Contributeurs du Numéro, Prix, Date, Numéro - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Comité de Rédaction, Abonnement, Correspondants, Mention ("Notre Revue cite et analyse tous les ouvrages et revues reçues en service de presse. / La reproduction des articles est autorisée après avis de la Rédaction. / Nous acceptons l'échange avec toutes autres publications."), Mention ("Correspondance accompagnée d'un timbre à M. E. Casanova, 8, rue de Reims, Paris (13e)"), Sommaire - 3e de couverture : Encarts publicitaires ("En souscription : 1. Malédiction / Poèmes / 2. Equateur de l'Amour (aux Editions de l'Ilot, France-Belgique) / On souscrit à ces deux ouvrages de Jean-Louis Digot, à la revue ou chez l'auteur" ; "Librairie des Facultés / Maison B. Dey" ; "La Publicité faite dans PAGES est une publicité qui rapporte...") - 4e de couverture : Les Feuillets de l'Ilot (Les Editions de l'Ilot publient chaque mois un feuillet consacré à l'oeuvre d'un écrivain français ou belge...") - Page 1 : En-Tête (Titre, Périodicité, Numéro, Date) - Bas de Page 15 : Encadré ("Discuter ne sert à rien". Partant de ce principe, Henry Poulaille affirme d'abord, dans La Flèche (du 30-1-1937, art. : "Place à la Vie") : "Il y a deux littératures comme il y a deux classes... La première est une littérature de métier... La seconde est en majeure partie une besogne de surcroît que des hommes, tenus à un labeur effectif, acceptent. Il y a des mineurs, des paysans, des marins, des ouvriers..., des employés et des instituteurs. Il y a aussi beaucoup de chômeurs", et présente des chansons paysannes hongroises, avec des textes d'une tisserande et d'ouvriers, à l'appui de ses, sa thèse : "... Ils œuvrent non pas par besoin antinaturel d'aligner des phrases, mais parce que la nécessité de s'exprimer les pousse... C'est une révision des valeurs que la venue de la littérature prolétarienne propose au nom de la vie. Et la vie a toujours raison, tôt ou tard." L'historien du Nouvel Âge est bien placé pour s'en rendre compte. Mais qu'en pensent nos lecteurs ? (Réponses à J.-L. Digot.)") - Bas de Page 20 : Mention ("Les Auteurs et Directeurs de revues ou de journaux, désireux de voir rendre compte de leurs publications, sont priés de les adresser en double exemplaire à la Revue ou directement à / Jean-L. Digot, 36, rue de l'Embergue, Rodez (Aveyron) / pour ses chroniques des Livres et du Coude sur la table.") - Pagination : 24 pages]
Jean Vagne : Ronde, poème en vers libres [A Jean Digot, le retrouvé - daté "L'Etoile, 19 avril 1937"] (p. [1])
Jacques Montrot : Souvenir d'enfant, récit [Fragment] (p. 2-3)
Albert Furst : Je t'ai vu dans la source, poème en vers libres [A Francis Delvaux] (p. 3)
Jean Vagne : Pain de Proposition : La Fin de toute chair (p. 4-6) ; Retour de l'Arche (p. 6) ; L'Âge d'Or (p. 7-8), poèmes en vers libres [en épigraphe, citation de la Genèse : "Celle-ci est os de mes os et chair de ma chair." - datés "Mai-Juillet 1937" - Copyright par "Les Feuillets de l'Ilot"] (p. 4-8)
Jean-Marc Durieu : Thé dansant, nouvelle [A l'inconnue - datée "Mai 1935, Paris"] (p. 9-11)
Antoine Casan : Non..., poème en vers libres [daté "Juin 1937"] (p. 12)
Pierre Boujut : Faire danser la vie et boire à chaque source : Quelques thèmes (p. 12) ; Signes du Ciel (p. 13) ; Juste assez d'amour ; Musicien... (p. 14) ; Foi perdue, foi retrouvée (p. 15), poèmes en vers libres [en épigraphe, citation de Louis-Ferdinand Céline : "Être jeune c'est avoir assez de musique en soi pour faire danser la vie."] (p. 12-15)
Armand Carabin et Georges Hendrix : Apologie pour l'Orphéon, essai (p. 16-17)
Roger Pécheyrand : Le Martin-Pêcheur, poème [précédé d'une notice biographique] (p. 18)
Louis Giordano : Nocturne, poème [Extrait de Nostalgies et Sourires - daté "Septembre 1935" - précédé d'une notice biographique] (p. 19)
Lucien Casanova : Complainte de la Pluie, poème (p. 20)
Jean-Louis Digot, R. Pilpel, Georges-Joseph Ravasini : Les Livres [La Poésie est toujours vivante. Une anthologie : Les Feuillets de Sagesse, publiée par Fernand Marc - dont j'espère avoir l'occasion de reparler - le prouve suffisamment... ; Maurice Fombeure, qui est aussi romancier de talent (lisez son "Soldat" aux éditions de la N.R.F.) publie à La Hune, un nouveau recueil : Les Moulins de la Parole... - (p. 21-22) ; La Collection des Artistes Populaires, s'enrichit d'une plaquette d'André Pourtier : Étapes vers la Vie... ; Ernst Glaser, dont on se rappelle Classe 22, donne un roman : Le dernier civil... ; A signaler encore Le Pilote d'Edouard Peison... ; Enfin, Pain de Soldat, d'Henry Poulaille... - signé Jean-Louis Digot - (p. 22) ; Memento ; L'Homme, par Homène Pétri - signé R. Pilpel ; La Maigreur en Poésie, par Louis Robert - signé Georges-Joseph Ravasini - (p. 23)], comptes rendus (p. 21-23)
Paul Regnot : Notules, notes [Le groupe des Amis des Lettres, qui a créé l'"Amitié par le Livre" dont le succès est un des événements des dernières années, après avoir assuré le pain aux familles d'écrivains victimes de la crise, entreprend aujourd'hui de venir en aide aux romanciers, en leur proposant une nouvelle collection... ; Religion et Rationalisme, de M. Henri Roger, doyen honoraire de la Faculté de Médecine de Paris...] (p. 24)
J[ean].-L[ouis]. Digot : Le Coude sur la Table (Revues et Journaux) [Nous nous excusons de ne pouvoir que signaler : La Hune (Y. Demailly, directeur, à Lille). ; Regains (P. Boujut, à Jarnac) ; Iris (A. Carabin et G. Hendrix) ; Soutes (Paris) ; La Tribune des Jeunes (Caen) ; La Nouvelle Revue Critique, Scripta (Saint-Lô) ; Le N° 1 de Pain Blanc, cahiers de poésie, sous la direction de Michel Manoll, renfermait, à côté d'un bon poème de Jean Rousselot, entre autres, un judicieux article de Julien Lanoë : "La Poésie délivrée"...], comptes rendus (p. 24)
Document
"Apologie pour l'Orphéon"
Il pourrait paraître quelque peu indécent de se lamenter sur le sort des petites revues alors que, en ces heures sombres, des sujets bien plus importants de nous apitoyer nous sont fournis à chaque heure du jour. Il serait d'autant plus ridicule de susciter la pitié des gens que, même dans les années grasses, la prospérité n'étendit jamais ses bienfaits jusqu'aux petites revues. Il semble même que l'incertitude soit une caractéristique de ce genre d'entreprise. Nul ne s'étonne qu'une revue se qualifie de mensuelle et ne paraisse que tous les deux mois... Non par désinvolture, mais par incapacité financière, car tout orphéon - c'est ainsi que Maurice Barrès nomma les petites revues - souffre d'un mal chronique qui s'appelle le manque d'argent.
Pourtant, si la crise est pour les orphéons un état normal, on peut déplorer que la dureté des temps leur rende la vie de plus en plus précaire, car les jeunes qui en assurent ordinairement l'administration ne sont eux-mêmes généralement pas fort riches..
Les petites revues représentent cependant des intérêts intellectuels qui ne peuvent laisser indifférents aucun de ceux que préoccupe l'avenir de la jeunesse littéraire. Tous les grands écrivains d'aujourd'hui ont, jeunes, collaboré à des revues éphémères qui s'appelaient les Grimaces (Octave Mirbeau), les Taches d'Encre (Maurice Barrès), le Pal (Léon Bloy), Montjoie, les Soirées de Paris, la Foire aux Chimères, la Conque, sans oublier le Mercure de France et la Nouvelle Revue Française, qui ressortissent à l'espèce rarissime des orphéons-qui-ont-réussi.
Certes, les chefs-d'oeuvre n'abondent pas dans les petites revues. (Sont-ils donc si nombreux dans les autres publications ?). Mais la raison d'être des orphéons réside plutôt dans le rôle de tremplin. " Brouillons de la littérature", comme disait M. Valéry Larbaud, ils permettent aux jeunes de prendre contact avec le public, - un certain public, - de livrer au jugement de leurs pairs des essais que les publications sérieuses n'accepteraient pas d'insérer. A ce point de vue, les petites revues méritent déjà quelque sympathie.
Considérez aussi que les orphéons sont les seules manifestations de l'instinct grégaire en littérature. Une poignée de fervents ayant mis en commun leurs espoirs y livrent les fruits parfois bien disparates de leurs aspirations. Les affinités s'y manifestent, malgré les divergences d'expression, sous une forme plus sensible que dans les grandes publications. C'est dans ces écrits confidentiels qu'il faut chercher les courants littéraires de l'avenir, car c'est d'entre ceux qui collaborent à cette heure aux petites revues que sortiront les romanciers, les poètes, les critiques de demain.
Armand CARABIN et Georges HENDRIX.
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