[Titre : ÉCRITS POUR L'ART - Dates de publication : 7 janvier 1887 (n°1) à juillet (?) 1887 (1ère année) puis un numéro en juin 1888 et reprise de parution du 15 novembre 1888 à décembre 1892 - Interruption : de 1889 à 1891 - Reparaît : de 1905 à 1906 (voir nouvelle série) - Périodicité : mensuelle - Lieu de publication : Paris - Format : 140 x 220 mm - Couverture : imprimée en noir sur couverture grise - Pagination : variable (de 16 à 32 pages) ; pagination suivie - Prix et abonnements : *** - Directeur : Gaston Dubedat - Collaborateurs (liste non exhaustive) : Marcel Batilliat, Georges Bonnamour, Gaston et Jules Couturat [pseud. de Georges Bonnamour et Gaston Moreilhon], Achille Delaroche, Pierre Devoluy, René Ghil, Georges Khnopff, Albert Lantoine, Stéphane Mallarmé, Stuart Merrill, Albert Mockel, Gaston Moreilhon, Jean Philibert, Henri de Régnier, Albert Saint-Paul, Eugène Thebault, Mario Varvara, Émile Verhaeren, Francis Vielé-Griffin, Villiers de l'Isle-Adam - Adresse : 47bis, Avenue de Clichy - Imprimé sur les presses de l'Imprimerie E. Goussard (Melle)]
ÉCRITS POUR L'ART
N°1 (Deuxième année -15 novembre 1888)
[Date de publication : 15 novembre 1888 - Couverture : Année (2me Année), Numéro, Directeur, Date, Titre, Périodicité, Ville, Année (1888), Adresse - 2e, 3e et 4e de couverture : muettes - 2 pages de garde, non numérotées : muettes - Page [30] : muette - Pagination : 32 pages (30 pages numérotées de [1] à [30] précédées des deux pages de garde)]
La Direction : [Manifeste] [Pas de titre à cette présentation de la revue, rédigée selon toute évidence par Ghil, datée "Paris, ce 15 Novembre 1888"] (p. [1]-4)
Achille Delaroche : Aénor (ouverture), poème [De AÉNOR, Poème en préparation] (p. [5]-7)
René Ghil : Premières pages du Traité du Verbe [En épigraphe, citation de R[ené]. G[hil]. : "Et il importe seulement de diminuer hasards et hostilités." - En pied de texte : "De l'édition définitive (à part quelques détails revus) du TRAITÉ DU VERBE, en préface aux onze livres de NATURE. Sous presse : E. Deman, éditeur"] (p. [8]-11)
Stuart Merrill : Lohengrin (p. [12]), Villanelle (p. [13]), poèmes (p. [12]-[13])
Albert Mockel : Les Heures, poème [A René Ghil - Des HEURES, en préparation] (p. [14]-17)
Albert Saint-Paul : Mousmé, poème [Pour Achille Delaroche - Des Pétales de Nacre, en préparation] (p. [18]-19)
Mario Varvara : Notes à Paris [datées "19 septembre 87 / Cour du Louvre", "2 novembre"] (p. [20]-22)
Mario Varvara : Glose à "L'air nuptial" ["Paraît, sur l'AIR NUPTIAL de René Ghil - émerveillante orchestration d'émotions si douces ! - une Glose de musique par V. Emm. C. Lombardi..."] (p. [23]-25)
*** : Œuvres du groupe philosophique-instrumentiste [Bibliographie des œuvres parues ou en préparation de : Achille Delaroche, René Ghil, Georges Knopff, V. Emm. C. Lombardi, Stuart Merrill, Albert Mockel, Albert Saint-Paul, Mario Varvara, Émile Verhaeren, Portrait de M. René Ghil] (p. [26]-29)
Document
"[Manifeste]"
Paris, ce 15 Novembre 1888.
Qui vient tenant cette promesse en un seul numéro-manifeste naguère faite, de réapparitions désormais continue : la Revue, ÉCRITS POUR L'ART.
Contre le présent platement romantique et parnassien satisfait d'antiques victoires et se resassant (sic) traditionnel en sa routine, et contre le néant qui trop mystifia de son symbolisme vieux comme le geste et le langage eux-mêmes, des prétendus poètes novateurs anémiés en ce triste décadentisme dont il n'est pas à parler, et contre le sophisme sous prétexte de philosophie dont se targuent quelques-uns pris même à la Magie : nous irons.
Nous admirons de notre pleine admiration, le passé poétique : mais ce passé, de sensation et de sentiment, de sentimentalisme peut-être, nous disons qu'il ne faut le perpétuer, instruits par notre regard profondément arrêté sur le grand et douloureux tourment moderne de savoir.
Plus n'intéressent l'heur ou le sanglot, fussent-ils géniaux, de tel et tel : quand ce mot est paraphrasé : amour ! nous voulons que le frémissement soit propagé, des entrailles universelles. Plus n'intéressent les douces ou sanglantes épopées partielles : nous voulons, des faits synthétisés de l'histoire défunte, donner les lois aidantes à l'avenir meilleur. Quant aux dogmes de tous âges, ils sont morts, et nous voulons le dogme scientifique.
Nous avons appris la Science, et, poètes, nous la voulons poétiquement et plus vite synthétiser.
En ces ans présents et ceux surtout qui vont venir, de positivisme : telle qu'elle fut, égoïste et de hasard en des poèmes sans suite au gré de la sensation, la poésie n'a plus raison d'être.
Toute d'intellect en des œuvres de logique unité dont le plan dès l'entrée en l'art est pensé et assuré en l'esprit : notre poésie donne à la Poésie le droit perpétuel d'exister.
Donc, exposons notre programme.
Ce programme, qui en la suite des livraisons sera aux vues de toute personnelle aptitude développé et commenté : est uniquement et intégralement le TRAITÉ DU VERBE de RENÉ GHIL.
Aux poètes qui en lui estimèrent présents la seule nécessité d'art et les vouloirs latents agités en eux-mêmes, et se rallièrent à l'auteur, se dénommant : GROUPE PHILOSOPHIQUE-INSTRUMENTISTE : dogmatiques et militants sont voués les ÉCRITS POUR L'ART.
Par quel programme :
car elles se perdent en l'égoïsme originel ou s'exilent en d'inutiles rêveries, par négation soit de l'Idée, soit des atteintes déterminantes, nous disons vaines et dangereuses toutes spéculations philosophiques prioristes et de raison pure, matérialistes ou idéalistes. Et nous admettons, exprimée en partant des Théories transformistes, une Philosophie évolutive, rigoureusement et le plus nouvellement scientifique : idéaliste, mais d'un idéalisme de toute éternité immanent, inconsciemment, à la Matière et qui s'en dégage conscient par évolution, de plus en plus, pour le Mieux.
De cette philosophie nous nous servons, pour les raisons à déterminer poétiquement, de la Vie.
C'est la notre Méthode.
Et nous admettons, mode nouveau rationnellement synthétique de tous modes d'Art, l'Instrumentation poétique.
Quand tout art s'anéantissait en l'art musical, suprême s'il pouvait, en suggérant, définir, elle est le sens enfin trouvé du langage qui scientifiquement est musique, et musique suggérante et définissante ! le démontrent les expériences de Helmotz prouvant que, aux timbres des instruments et aux timbres de la voix, ou voyelles, sont les mêmes les Harmoniques : et par elle la poésie devient, sonnant comme instrument immatériel en les motifs mesurés et nués en l’œuvre une, audition instrumentale.
C'est là notre Manière d'art.
Toutes les œuvres du GROUPE PHILOSPHIQUE-INSTRUMENTISTE ont prouvé, par leur diversité évidente en l'universalité évidente, que tel programme n'est pas pour l'avilissement et la mort des personnalités, mais pour une vie hardie et nouvelle : qui luxurie rationnelle depuis un an sur les peurs, les pauvretés et les agonies environnantes.
Consciemment et hautement uni pour ce qu'il croit la vérité : ainsi qu'à l'heure présente il s'énumère,
ACHILLE DELAROCHE, RENÉ GHIL, GEORGES KHNOPFF, STUART MERRILL, ALBERT MOCKEL, ALBERT SAINT-PAUL, ÉMILE VERHAEREN :
et, si son art de prosateur ne le lie pas théoriquement, le liant son attention à nos volontés sœur de la nôtre à sa valeur synthétique et suggestive - MARIO VARVARA :
et, personnel à rendre par la Musique pure la sensation glosée de tels poèmes instrumentés - VINCENZO LOMBARDI :
le GROUPE PHILOSOPHIQUE-INSTRUMENTISTE donnera sans hésitations et sans compromissions l’œuvre d'avenir.
LA DIRECTION
Donc, les É
CRITS POUR L'A
RT seront à Paris un porte-parole. Mais en Belgique,
LA WALLONIE, cette Revue hospitalière et dévouée, à qui exprimons notre gratitude, en sera un autre : et les deux Périodiques parallèlement mèneront la même lutte.
Quant à M. RENÉ GHIL, s'il accepte les dédicaces publiées et s'il revendique le titre de Maître de l'Instrumentation et de cette Philosophie évolutive qu'il a apportées : il dit que l'on n'est pas le maître de quelqu'un, et que la maîtrise d'idées est la seule.
LA DIR.
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